L'heure exquise
Il est l'heure exquise pour les corps assouvis
Lorsqu'au détour du drap, sur les replis des ombres
La lumière s'épanche, étale son lavis,
Sur l'étreinte fanée gisant dans la pénombre.
Les heures sont éteintes, seul reste l'instant
Et des braises vives à l'âtre de l'amour.
Le temps et mes ongles ont croqué un sextant
À ton dos pirate et des astres tout autour.
Parle-moi des envies à l'estran de ton cœur.
Lorsque a fui la marée et les vagues ardentes
Des corps fusionnés au limon des liqueurs
Suis-je encore l'albatros des terres clémentes ?
Un rai de lumière à tes lèvres amoureuses,
Une douce pénombre sur ta peau halée
Tel tableau de Soulages sur un nuit heureuse.
Abandonnant le décor, je m'en suis allée.
© Adria d'ORANCES