Tout le bleu du ciel...



La vie en bleu
Nicole MAES

y

J'aime la vie en bleu,
voguer en rêve,
sur l'outremer de l' océan ;
regarder en l'air
le céruléen céleste traversé
par les oies sauvages.


J'aime me noyer
dans le cobalt de tes yeux,
prendre ta main
pour traverser avec toi,
les hautes herbes
parsemées de bleuets dansant
dans le souffle du vent.


J'aime le bleu
qui met la joie au coeur
et adoucit les bleus de l'âme,


le bleu qui chasse
les idées noires,
et nous met du soleil
plein la tête.


© Nicole MAES
Extrait du recueil Entre rêve et réalité, éditions Le Lys Bleu, 2021
Photographie de l'auteure


Nicole Maes
En 2019, Nicole Maes a participé à la rédaction de L’Art du haïku et Florilège de haïkus en 2020, deux recueils de haïkus coordonnés et traduits par Doina-Maria Tudor. Elle a publié son premier recueil Entre rêve et réalité aux éditions Le Lys Bleu en décembre 2021.
Autres textes :
Haïkus (3)

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Construction d'un tableau
Claude DUSSERT

y

Un éclair de lumière bleuté illumine sa nuit
Les nombres d’or se bousculent à ses yeux.
Envie d’espace, d’une toile infinie
Couleurs, nature, amour, confiance
Tout le nécessaire à peinture git sur le chevalet.
Envie d’envol, de bleu, oui du bleu à l’envie
Bleus, comme tes yeux
Rêve d’oiseau, d’air pur, de forêt, à tire d’aile
Prairies, océans d’éblouissement.
Sa vie accouche d’un bleu à décorer le ciel
sur sa toile tachée de gris, barbouillée de vert
il lui faut du bleu, plus de bleu,
un océan de bleu submerge son ébauche, retouches de jaune.
Le vernissage est proche. Approchez !
Yeux interdits des curieux, questionnement ?
Où est l’artiste ?
La solitude l’agresse, le grignote, le submerge
Comme une déferlante aux cinquantièmes hurlants.
L’espoir de paradis s’estompe
Dieu est mort un jour de grande tristesse.
Il espère toujours un peu plus de bleu
Il ne sait plus qui croire.
Seul.


© Claude DUSSERT


Claude Dussert (1947-aujourd'hui)
Poète, nouvelliste et pamphlétaire à ses heures, Claude Dussert est diplômé du Conservatoire d’Arts Dramatiques de Grenoble. Cadre commercial, il a créé sa société de communication « CBCD » en 1993 à Lyon. Il vit actuellement en Bourgogne, dans la région de Cluny. Éclectique dans ses lectures, sa passion pour la poésie l’a amené à être membre de nombreuses associations. Il participe activement à plusieurs anthologies de poésie et ouvrages collectifs ainsi qu’à des concours. Il a édité à compte d’auteur cinq recueils de poésie et un recueil de nouvelles. Il a également remporté de nombreux prix de poésie (dont le Prix Spécial du Jury au concours Poetika 2023).
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Dans le bleu du ciel
Jean-Charles PAILLET

y

Dans le bleu du ciel
l’Amour répété
est proche
de l’effacement


Le visible
et l’invisible
assignent l’homme
à s’élever


© Jean-Charles PAILLET

Jean-Charles Paillet
Jean-Charles Paillet est animé par l’instant présent et les belles valeurs qui élèvent le coeur et l’âme... Sa poésie se retrouve dans ses dessins, ses photographies et ses chansons. Sa rencontre avec Yves Broussard est un tournant dans sa vie de poète.
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L'envol bleu
Catherine DESTREPAN

y

La période bleue ou comment la couleur
Est le reflet de l’âme à travers la peinture.
Sur la toile, au hasard, le pigment s’aventure
Sombre comme une nuit de deuil et de douleur.

 

En effet Picasso, dans l’étendue astrale
Cherche le souvenir de son alter ego.
La profondeur d’un bleu remplace l’indigo,
Le Prusse qui dépeint l’angoisse carcérale.

 

L’absence d’un ami se peint en clair-obscur,
Au cœur du troisième art que le sort influence.
Dans le coup de pinceau s’exprime la souffrance
D’un être tourmenté aux portes de l’azur.


Pourquoi le bleu, cette couleur primaire
Provoque chez l’artiste un effet curatif ?
Les cieux guident la main de l’esprit créatif
Qui ouvre le chemin du monde imaginaire


Quel coloris incarne au mieux le désespoir ?
La pigmentation des tableaux devient sombre.
La lumière à présent se cache dans l’ombre,
Les nuances de bleu s’accouplent dans le noir.


À vingt ans, enfermé dans sa mélancolie,
Picasso, récusé par le dogme ringard,
Impose un mouvement et un nouveau regard
Sur l’œuvre d’un génie accusé de folie.


© Catherine DESTREPAN
Illustration : Picasso, la période bleue


Catherine Destrepan (1956-aujourd'hui)
Comptable, Catherine Destrepan a jonglé toute sa vie active avec les chiffres avant de s'intéresser de plus près à la poésie, qui occupe aujourd'hui une grande place dans ses activités culturelles. Elle prête également sa voix de contre-alto au sein de plusieurs ensembles vocaux.
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C'est magique !
Didier COLPIN

y

Comme il faisait clair j’ai pris mes ciseaux
Après dans le ciel par un découpage
J’ai volé du bleu mais pas un nuage
Tout en évitant les gentils oiseaux…


J’ai cousu le tout dans mon parapluie
Et donc quand il pleut quand il fait mauvais
Et que le brouillard est en plus épais
Que la météo sombre nous ennuie


Je l’ouvre tout grand c’est miraculeux
En effet soudain l’azur illumine
-Ciao tout le gris qui pèse et domine
Bonjour le soleil qui n’est plus frileux- !

 

© Didier COLPIN


Didier Colpin (1954-aujourd'hui)
Didier Colpin est né en 1954 à Laval, petite ville de l’Ouest de la France. Il a découvert l’écriture et la poésie « sur le tard », en 2010. Depuis elle est devenue sa compagne de tous les jours… La poésie est pour lui le contraire de Twitter et de sa rapidité. Elle est un arrêt sur image… Sur un émoi sur un trouble sur la Beauté sur la laideur. Le tout vu, ressenti à travers le prisme qu’est son regard où deux plus deux ne font pas toujours quatre…
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Horizon
George-Dan TOADER

y

Un sourire perdu tel une larme
qui glisse sur ma joue
et se meurt dans l’éternité
renaît mille fois et s’éteint
éclaire les ténèbres de son feu
danse dans le néant
ondule dans le silence du temps
comme une signature
comme un ciel bleu
quantifiable et pourtant infini


© George-Dan TOADER


George-Dan Toader (1980-aujourd'hui)
Belge d’origine roumaine, George-Dan Toader a grandi à Bruxelles qui est également sa ville de cœur. Comme sans doute de nombreuses personnes, il emmène au gré du vent, ses souvenirs et son vécu, fidèle à la locution latine de Cicéron : « Omnia mea mecum porto » et il se définit avant tout comme une personne, avec une mémoire et des souvenirs de lieux qu’il aime, bien qu’il ne les ait pas véritablement choisis, tout comme on n'est pas décideur de sa naissance. Par des poèmes philosophiques, il recherche l'Universel avec sa plume plus tendre ou plus maladroite dans sa dureté. D'ici ou d'ailleurs, la vie d'une personne est faite de nombreuses expériences, de ressentis et du vécu. L'écriture lui est libératrice ; les mots lui permettent de s'envoler ou de s'ancrer plus encore dans un présent qu’il a ou pas choisi. Il poétise parfois ses pensées et ses émotions, d’autres fois, il privilégie le texte brut ou poli par de nombreuses réflexions. 

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Le blues le bleu
Carmen PENNARUN

y

Le blues est une musique qui voltige
en mode hirondelle, à chaque coup d’aile
l’azur teinte la robe couleur de temps
pareille à la peau d’une âme nébuleuse.


Les contes décomptent les jours et les nuits
ils me ramènent sur les pas de l’enfance
qui cherchait son chemin au matin des paroles
réservées – pour moi l’entendu d’un appel.


C’est cela l’enfance, les mains en visière
éclairent un regard de myope et entraînent
la vision du lointain vers le possible
horizon dans l’insouciance de la beauté.


La beauté est en soi en attendant la soif
tant de sensations à découvrir, d’épreuves
à vivre avant d’approcher les fontaines
que chacune de nos cellules recèle.


Le bleu est l’éternité de la Terre
que les siècles comme les marées caressent
tandis que la lumière du ciel éclabousse
d’une folle oraison la toile de la raison.


© Carmen PENNARUN


Carmen Pennarun
L’auteure vit en Bretagne, elle a publié plusieurs recueils où se lit son attachement à la nature qu’elle ne cesse de célébrer en courbant ses mots avec une infinie délicatesse.
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Ciel bleu azur
Sylvie CROCHARD

y

Le ciel est d'un bleu azur
Pur et dur
Le soleil flamboie dedans
Le ciel est d'un bleu limpide


Ciel de printemps
Chant des oiseaux
Piaillements dans le ciel
Les vaches font meuh...


Joli soleil joli cœur
Joli temps sympathique
Temps intemporel
Déchargé d'intempéries


© Sylvie CROCHARD


Sylvie Crochard (1976-aujourd'hui)
Ouvrière en milieu protégé, Sylvie Crochard a publié plusieurs recueils. Passionnée de piano, elle s’inspire également de la musique dans ses poèmes.
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Bleu
SEDNA

y

Égaré dans le frisson d’un nuage,
Le temps se coiffe devant son miroir.
Une ombre s’efface en haut de l’étage,
Se frôlent les saisons sur le trottoir.

 

L’alphabet asséché ouvre sa porte
Aux heures rangées au fond du placard.
Enfin, le jour annonce sa cohorte
De poèmes délivrés du hasard.

 

C’est le grand périple sur le rivage
Où la bernache fait son baluchon.
Renaît déjà l’instinct du grand voyage.
La froidure regagne sa prison.

 

Sur l’horizon, brûle la confidence
Des rêves attendant leur dû sans fin.
Le ciel, cette forêt en turbulence
Déroule ses murmures de satin.

 

Entre les strophes bleues de tes murmures,
Mon port d’attache repeint de soleil
Invente cette vague de boutures
Où l’espoir abandonne son sommeil.

 

Je cueille mille étoiles sur le sable
Qui chuchotent à mon cœur, tes secrets
L’océan crache son écume affable.
Maintenant, tu peux ouvrir tes volets.


© SEDNA


Sedna
Résidant en Charente-Maritime, Sedna a toujours eu la passion des mots. Elle aime les rimes et travaille principalement avec le Traité de Sorgel en poésie classique. Elle aime la mer, le ciel qui sont ses sources d'inspiration permanente. La sauvegarde de notre planète est l'une de ses préoccupations.
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Würm
Etienne BUSQUETS

yBleue, l'immensité bleue... Un ciel de Prusse, azur limpide, empyrée, un ciel de rois où le regard se glace, se fige, sans larmes, sans deuil, espace bleu, d'un bleu tranchant d'acier...


Dans cette mer sans vie, l'âme pourrait se noyer à jamais, sans espoir de retour, mais, par endroits, pareils à des phares salvateurs, des pyramides de cristal en jaillissent, obstinées à la découper, la briser, agressant cette uniformité qu'on aurait pu croire éternelle ; des pyramides d'une pureté sans égale, énigmatique, et dont les arêtes de saphir brillent de mille feux, fascinent l'esprit attiré subitement par les jeux de miroir d'un invisible soleil.


A ces éclats soudains, des idées se font jour, se précisent jusqu'à devenir plus nettes et plus fines que le fil d'un rasoir et, sur la blancheur nacrée de la terre, sur cette neige étoilée, froide, où je m'avance, à l'orée de la vie, on peut voir, çà et là, de petits rubis frais coaguler en points de suspension...


© Etienne BUSQUETS
Würm : en géologie, c'est la dernière des quatre grandes glaciations du quaternaire dans les Alpes.

Etienne Busquets
Poète fénassol d'origine catalane (village de Lafenasse dans le Tarn), il est sociétaire des Amis de Jean Cocteau et membre des Poètes sans Frontières de Vital Heurtebize à Orange. Il a remporté plusieurs prix de poésie et collabore dans plusieurs revues et anthologies.
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Le ciel a mis son bleu de chauffe
Philippe SALORT

y

Le bleu du ciel est arrivé
Un beau matin du mois d’avril
La nature s’est enjolivée
Les frimas battus sur le fil 


Le bleu du ciel a dévalé
Des quatre coins du firmament
Le bleu du ciel s’est installé
Devant ma porte innocemment


Le bleu du ciel s’est étendu
De tout son long à ma fenêtre
Corde à nuages détendue
C’est demain qu’il pleuvra peut-être


Le bleu du ciel a lambiné
Sur les chemins de l’horizon
Azurément ripoliné
Des couleurs de sa trahison 


En bleu de ciel monotone
Machine à pluie bloquée sur off
Vain coloriage monochrome
Le ciel a mis son bleu de chauffe


Le bleu du ciel est arrivé
Un beau matin du mois d’avril
La nature s’est enjolivée
Mais tout ça ne tient qu’à un fil


© Philippe SALORT


Philippe Salort
Moi j'aime cet auteur qui débute à 60 ans !! Qui se sent plus artisan qu'artiste, plus potache que poète... Qui se dit davantage les doigts pleins d'encre que la tête dans les étoiles !
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Tout les bleus des nues
Christian SATGÉ

y
À force de me cogner la tête aux cieux ;
À son azur blêmi, hélas, j’ai fait des bleus.
À heurter de front, et sans fin, l’être céleste
En son outre-mer qui tant prête à effusions,
J’ai des cernes aux yeux et cent mille contusions,
Modestes éraflures ou éraillures funestes.

Car le temps nous laisse une ardoise au dais d’opale :
De l’indigo de nos printemps au lilas pâles
Au cobalt pur d’étés au relents d’infini,
On se fait des coquards, se couvre d’hématomes.
Voûte saphir d’automne à l’éther bleu fantôme
Ou empyrée lapis d’hiver sont, seuls, des nids.

En nous, l’Olympe doit rester aux tons pervenche,
Myosotis, bleuet, en couleurs pures et franches
Ou en teintes pastels même quand la nuée
Le voile de fumée, de cendres en meurtrissures
Il nous reste au cœur son intense bleuissure,
Espoir cérulescent de vies toutes en buée.

© Christian SATGÉ


Christian Satgé (1965-aujourd'hui)
Auteur prolifique, fabuliste et conteur éclectique, Christian Satgé est professeur d'histoire-géographie dans le département des Hautes-Pyrénées. Il a publié plusieurs recueils et près d'une cinquantaine de ses textes figurent dans Le Monde de Poetika. Son dernier ouvrage est une pièce de théâtre "Belize".
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Lumière printanière (haïkus)
Anne DEALBERT

y

lumière printanière
dans tes yeux
le bleu du ciel


clap printanier ~
d'un battement d'ailes
la ritournelle des grues


nuit de pleine lune
dans une ruelle
je lui dirai les mots bleus (*)


ciel sans nuage
d'une élégance lunaire
l'immense mer


tenue d'été
des ramages bleus
copient l'étendue bleue


Ces mots échangés
nus à la fin de l'été
et l'instant d'après
dans le ciel bleu de tes yeux
tel un papillon mes ailes


© Anne DEALBERT
(*) Les mots bleus, chanson interprétée par Christophe


Anne Dealbert
Anne Dealbert aime lire et écrire, goûter la poésie des mots, s’évader dans les textes… Amie des lettres depuis longtemps, ce n’est que tardivement qu’elle a poussé pour la première fois la porte d’un atelier d’écriture. Depuis lors, elle écrit à ses moments perdus : nouvelles, récits courts, poèmes et haïkus. Croisée des chemins est son premier recueil de haïkus.
Autres textes :
Tankas
Haïkus sur le thème de l'absence
Haïkus (4)
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Voyez le ciel bleu
Michel MIAILLE

y

Voyez le ciel bleu
Tous ces gens joyeux
Voici la saison nouvelle
La vie se réveille
Après son sommeil
Quand le printemps vous appelle


Endurez le chaud
Le soleil là haut
Juillet août sont en goguette
Les cieux sont brûlants
Les gens sont contents
Quand l’été refait sa fête


Sentez la forêt
Son humidité
La pluie fine est en bonheur
Les mois se font gris
Les fleurs ont pâli
Mais l’automne est en douceur


Subissez le froid
Des tout derniers mois
Lorsque se finit l’année
Tombe les flocons
Blanchit l’horizon
Quand l’hiver fait ses menées


Saisissez le temps
Tous ses mouvements
Au rythme de l’existence
Un jour il fait beau
Un jour tombe l’eau
Tout un cycle recommence


© Michel MIAILLE


Michel Miaille (1951-aujourd'hui)
Poète, auteur de sketches et de pièces de théâtre, Michel Miaille est retraité du Ministère de l'environnement et membre de la SACEM. Il a obtenu plusieurs prix de poésie, notamment avec avec des poèmes en langue provençale, et participe à des anthologies. Il a publié plusieurs recueils.
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Mon inconnu
Myriam CLOWEZ

y

Tout le bleu du ciel
M’entourait de ses bras
Et une odeur de miel
Se diffusait tout bas.


Mais je ne voyais pas
Les rayons du soleil
Je cherchais pas à pas
Mon double, mon pareil.


Puis je l’ai reconnu
L’inconnu qui soudain
Vers moi était venu
Pour me tenir la main.


Alors le bleu du ciel
Nous a ouvert les yeux
Un lac artificiel
N’attendait que nous deux.


Et les pinsons dehors
Pour nous chantaient déjà
Nous n’étions plus qu’un corps
Enchanté d’être là.

 

Quelques mots bousculés
Au hasard du matin
Petits mots torturés
Pour dire que demain.


A tout ce bleu du ciel
Je voudrais dire merci
Lui dire l’essentiel
Et trouver un récit.


© Myriam CLOWEZ


Myriam Clowez (1961-aujourd'hui)

Retraitée du secteur sanitaire et social, Myriam Clowez a toujours aimé la poésie et c'est surtout à l'adolescence qu'elle a écrit de nombreux poèmes. Aujourd'hui, elle profite de son temps libre pour participer aux concours de poésies.
Autres textes :
Spartiate
La ballerine 
Une palette de couleurs 


Mon azur insondable
Estelle FOURNIER

y

J’ai demandé au ciel
De m’offrir un abri,
D’entendre mes appels
Lorsque je le supplie…


J’ai questionné son bleu
Hypnotique et profond
Pour m’imprégner un peu
De ce trouble horizon…


Décrypté ses nuages
Aux furieuses volutes
Pour saisir des orages
Des raisons à mes luttes…


J’ai sondé ses étoiles
Au parfum d’infini
Pour fixer sur ma toile
Tout ce temps qui s’enfuit…


Et pour toute réponse,
Je n’ai eu que silence
Et la nuit qui s’annonce
Sur mon désert immense.


© Estelle FOURNIER


Estelle Fournier
Auteure-compositrice-interprète et poétesse, Estelle Fournier a été récemment primée par l'Académie des Jeux floraux pour une de ses chansons (Prix de la mention au recueil 2023 pour “Anna” - Catégorie chanson poétique). Ses textes sont également lauréats des concours « Paroles de Méditerranée » 2019, de Cabriès 2020, et de l’« EAU delà des frontières » 2023 ou bien publiés dans des ouvrages collectifs (anthologies et recueils aux éditions Flammes Vives et Cap sur le Rhône).
Autre texte :
Vocations
→ Sa page Facebook



C'est quoi le ciel
Marie MINOZA

y

Le ciel c’est l’infini,
Il n’a pas de frontières,
C’est une bulle d’air
Qui se peint aux couleurs
De soleil et de la pluie…


Le ciel c’est comme un rêve
Qui emplit l’univers…
Le ciel c’est un peu toi
Tel l’oiseau qui s’envole
Au-delà de la terre,
Sur des vagues de brume,
Sur des ondes de vide…


Le ciel c’est une voile
Emportée par le vent
Sur des bateaux pirates
Pour rejoindre des îles
De tendresse et d’amour…


Le ciel c’est un secret
Aux multiples trésors
Difficile à trouver
Si l’on n’est pas poète…
Il ne s’accroche pas
Pour être toujours libre
De voguer sans amarres…


Le ciel, c’est un royaume
Un paradis étrange
Aux illusions magiques,
Aux teintes boréales,
Aux nuances du temps,
Du jour ou de la nuit…


Disperse dans l’espace
Des bulles d’amitié,
De paix, de tolérance,
Tout autour de tes rêves,
Ce sera là ton ciel,
Amarré à ton cœur !!...


© Marie MINOZA
Illustration : © Marie MINOZA, poème dédié à sa petite fille Lily, 7 ans


Marie Minoza
Cette enseignante en école primaire a exercé dans les Deux-Sèvres puis dans la Vienne à Châtellerault. Tout au long de sa carrière, elle a aimé partager l’amour de la peinture, de la poésie et de la création avec ses élèves. Aujourd'hui à la retraite, elle partage ses écrits et ses créations d'images sur son blog. Tous les deux ans, elle contribue avec des amis poètes à la création d’un livre de contes et de poésies destiné aux enfants gravement malades… Elle participe également avec ses anciens collègues à un spectacle chorale, comédie musicale (création d'images et de montages power-point pour animer chants et mimes).
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Le rêve azuré d'Icare
Philippe PAUTHONIER

y

Je marche quelques pas, d’un saut je me soulève,
La voile s'est gonflée avec l’aide du vent,
Beau patchwork irisé dans le soleil levant.
Je vole et réalise un fantastique rêve.

Mon parapente glisse et doucement s’élève.
Mon cœur bat la chamade et je suis haletant,
Toute la toile tremble avec un son strident,
Elle fend le ciel bleu tel un conquérant glaive.

Comme Icare je vis un moment légendaire.
L'azur me tend les bras, je suis son dignitaire.
Je taquine la brise avec joie et ardeur.

Si haut, j'entends vibrer la musique céleste,
Je me sens tout petit, frêle oiseau si modeste,
Perdu dans l'espace à l’immense profondeur.


© Philippe PAUTHONIER


Philippe Pauthonier
Après une carrière d'ingénieur, Philippe Pauthonier partage aujourd'hui sa vie entre la France et la Pologne, pays de son épouse. Cet élan entre deux pays, deux cultures et ses longs séjours dans la sérénité de la campagne polonaise, loin du monde et de son agitation, sont propices à sa créativité littéraire. Depuis sa retraite, il s'investit dans plusieurs associations oeuvrant au profit des Aveugles et Malvoyants. Mordu d'astronomie, il apprécie la communauté scientifique qui sait élargir le débat avec une réflexion globale, liant la science à une approche métaphysique et théologique. Philippe Pauthonier a publié dix recueils et reçu plus de 130 distinctions dans des concours de poésie.
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Découvrir son dernier recueil :
→ Dans les broussailles de mes émotions
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Le ciel
Albert MÉRAT

y

Le ciel, il faut le ciel vaste comme le vide
A mon front ivre d'air, à mon cœur fou d'azur !
Le ciel sublime, avec son grand soleil d'or pur
Et ses astres cloués à sa voûte solide ;


Avec ses soirs troublés, son aurore limpide,
Ses nuages de pourpre et d'or, au vol peu sûr,
Qui vont, et se heurtant en leur chemin obscur,
Se déchirent, laissant pendre un lambeau splendide.


Quand le doute a séché mon âme jusqu'au fond,
Père toujours fécond des sèves rajeunies,
Ciel géant, receleur des choses infinies !


Je te regarde alors, comme les rêveurs font,
Et j'espère, sentant sous mes tempes glacées
L'épanouissement sonore des pensées.


© Albert MÉRAT
Extrait du recueil Les Chimères, 1866


Albert Mérat (1840-1909)
Poéte français, Albert Mérat a fait partie des poètes parnassiens, tout comme Théophile Gautier, José-Maria de Heredia, Théodore de Banville, Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, François Coppée, Verlaine, Rimbaud. Il était loué par les poètes de son époque. Rimbaud le considérait comme visionnaire et en faisait, presque, l'égal de Verlaine, qui lui dédia son poème Jadis.
Autres textes :

Le lavoir 
Le bonheur
Les parfums

→ Sa biographie sur Wikipédia



Tu es au crépuscule un nuage
dans mon ciel
Pablo NERUDA

y

Tu es au crépuscule un nuage dans mon ciel,
ta forme, ta couleur sont comme je les veux.
Tu es mienne, tu es mienne, ma femme à la lèvre douce
et mon songe infini s’établit dans ta vie.


La lampe de mon coeur met du rose à tes pieds
et mon vin d’amertume est plus doux sur tes lèvres,
moissonneuse de ma chanson crépusculaire,
tellement mienne dans mes songes solitaires


Tu es mienne, tu es mienne, et je le crie dans la brise
du soir, et le deuil de ma voix s’en va avec le vent.
Au profond de mes yeux tu chasses, ton butin
stagne comme les eaux de ton regard de nuit.


Tu es prise au filet de ma musique, amour,
aux mailles de mon chant larges comme le ciel.
Sur les bords de tes yeux de deuil mon âme est née.
Et le pays du songe avec ces yeux commence.


© Pablo NERUDA

Pablo Neruda
Poète, écrivain, diplomate et homme politique chilien, Pablo Neruda est considéré comme l'un des quatre grands de la poésie chilienne.
Autres textes :
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
→ Sa biographie sur le site



Avril
Gérard de NERVAL

y

Déjà les beaux jours, – la poussière,
Un ciel d’azur et de lumière,
Les murs enflammés, les longs soirs ; -
Et rien de vert : – à peine encore
Un reflet rougeâtre décore
Les grands arbres aux rameaux noirs !

 

Ce beau temps me pèse et m’ennuie.
- Ce n’est qu’après des jours de pluie
Que doit surgir, en un tableau,
Le printemps verdissant et rose,
Comme une nymphe fraîche éclose
Qui, souriante, sort de l’eau.


© Gérard de NERVAL


Gérard de Nerval (1808-1855)

Ecrivain et poète français, Gérard de Nerval est l'une des figures majeures du romantisme. Successivement clerc de notaire, apprenti imprimeur et étudiant en médecine, c'est la littérature qui le requiert. Imprégné de culture germanique, il entreprend la traduction du Faust de Goethe. Il se lie d'amitié avec plusieurs écrivains romantiques du Petit-Cénacle autour de Victor Hugo. Follement épris de l'actrice Jenny Colon, celle-ci ne répond pas à ses sentiments. Pour noyer son chagrin, il entreprend plusieurs voyages. Mais son exaltation aboutit en 1841 à une crise très grave. Soigné durant six mois pour troubles mentaux dans la clinique du Docteur Blanche, il sera retrouvé pendu le 26 janvier 1855, rue Vieille-Lanterne à Paris.
Autres textes :
Fantaisie
L'enfance

→ Sa biographie sur Wikipédia



Le ciel est, par-dessus le toit...
Paul VERLAINE

y

Le ciel est, par-dessus le toit,
Si bleu, si calme !
Un arbre, par-dessus le toit,
Berce sa palme.


La cloche, dans le ciel qu’on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte.


Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.


– Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?

 

Paul VERLAINE


Paul Verlaine (1844-1896)
Ecrivain et poète français, Paul Verlaine écrit son premier recueil (Poèmes Saturniens) à l'âge de 22 ans. Sa vie est bouleversée lorsqu'il rencontre Arthur Rimbaud. Leur vie amoureuse, tumultueuse et errante le poussera à blesser Rimbaud et il passera deux ans en prison où il écrira plusieurs recueils. Usé par l'alcool et la maladie, Verlaine meurt d'une pneumonie aiguë à 51 ans. Archétype du poète maudit, Verlaine est reconnu comme un maître par la génération suivante. Son style et la tonalité de nombre de ses poèmes révèlent, au-delà de l'apparente simplicité formelle, une profonde sensibilité, en résonance avec l'inspiration de certains artistes de l'époque.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
→ Sa biographie sur Wikipédia



Dans le ciel clair
Charles-Marie LECONTE DE LISLE

y

Dans le ciel clair rayé par l'hirondelle alerte,
Le matin qui fleurit comme un divin rosier
Parfume la feuillée étincelante et verte
Où les nids amoureux, palpitants, l'aile ouverte,
A la cime des bois chantent à plein gosier
Le matin qui fleurit comme un divin rosier
Dans le ciel clair rayé par l'hirondelle alerte.

En grêles notes d'or, sur les graviers polis,
Les eaux vives, filtrant et pleuvant goutte à goutte,
Caressent du baiser de leur léger roulis
La bruyère et le thym, les glaïeuls et les lys ;
Et le jeune chevreuil, que l'aube éveille, écoute
Les eaux vives filtrant et pleuvant goutte à goutte
En grêles notes d'or sur les graviers polis.

Le long des frais buissons où rit le vent sonore,
Par le sentier qui fuit vers le lointain charmant
Où la molle vapeur bleuit et s'évapore,
Tous deux, sous la lumière humide de l'aurore,
S'en vont entrelacés et passent lentement
Par le sentier qui fuit vers le lointain charmant,
Le long des frais buissons où rit le vent sonore.

La volupté d'aimer clôt à demi leurs yeux,
Ils ne savent plus rien du vol de l'heure brève,
Le charme et la beauté de la terre et des cieux
Leur rendent éternel l'instant délicieux,
Et, dans l'enchantement de ce rêve d'un rêve,
Ils ne savent plus rien du vol de l'heure brève,
La volupté d'aimer clôt à demi leurs yeux.

Dans le ciel clair rayé par l'hirondelle alerte
L'aube fleurit toujours comme un divin rosier ;
Mais eux, sous la feuillée étincelante et verte,
N'entendront plus, un jour, les doux nids, l'aile ouverte,
jusqu'au fond de leur coeur chanter à plein gosier
Le matin qui fleurit comme un divin rosier
Dans le ciel clair rayé par l'hirondelle alerte.

 

© Charles-Marie LECONTE DE LISLE


Charles-Marie Leconte de Lisle (1818-1894)
Leconte de Lisle est le nom de famille du poète qu'il adopte comme nom de plume, sans mentionner ses prénoms. Il est considéré comme le chef de fil du mouvement parnassien. Il passe son enfance à l'île de la Réunion et en Bretagne puis en 1845 il se fixe à Paris. Son œuvre est dominée par trois recueils de poésie, qui sont Poèmes antiques (1852), Poèmes barbares (1862) et Poèmes tragiques (1884).
→ Sa biographie sur Wikipédia



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