Voici une page consacrée à la poésie écrite pendant le confinement. Encore un grand MERCI à toutes les personnes qui ont bien voulu participer.
A noter que cette page a fait l'objet d'une
publication dans la revue universitaire néerlandaise RELIEF, intitulée "Médiations poétiques à l'ère du confinement". L'auteure de l'article, Charlène Clonts, est professeure associée à l'université de Kyushu au Japon et chercheuse associée au laboratoire Alter de Pau et des Pays de l'Adour.
Voir l'article (page 160) :
→ Article-Charlene-Clonts-Mediations-poetiques-2020.pdf
Site correspondant :
→ https://www.revue-relief.org/
Confinement, David Foucher
Jour 53 - A Lily, Henri Baron
Inclassable distanciation, Mohamed Gassara
Con-fi-ne-ment, Laurent Ayçaguer
Les 55 jours d'un péquin, Christian Satgé
A nos héros, Elea Laureen
En votre âme et conscience, Elea Laureen
Ô surprenant confinement !, Anne Lafarge
Remerciements, Marie-France Ochsenbein
L'invisible, Alice Moine
Mélancolie grise du confiné, Hadrien Simon
En ce temps particulier, Jean-Jacques Nadon
Coupable, coupable, coupable, Dahbia
L'E.monde, James Perroux
Vie, rue, ruée, Machajol
Etats d'âme d'un vélo confiné, Sylvie Kransse
J'écris ton nom, Matriochka
Versus un virus, Christian Satgé
Cafard confiné, Gilles Abadie
Il était une fois le Coronavirus..., Jules & Marius
Crépuscule, Georges Drange
De l'autre côté de l'amer, Sandrine Daraud
Virus de la joie, Géraldine Moreau-Geoffrey
Etreinte folle, Géraldine Moreau-Geoffrey
Ouïe, Helen Juren
Entre parenthèses, Philippe Salort
Effets secondaires, Grand Corps Malade
Rester en forme ! Marie de Chalus
Le combat du soignant, Thierry Coudret
Quand bientôt reviendra la forêt, Dominique Ducamp
P'tit virus, Lucas Rouhi
Virons le virus, Pierre Jouan
Coronavirus, Stephen Blanchard
Depuis le Covid, Lily Jes
La tendresse, Noël Roux
C'est le printemps, Benoist Magnat
Les extraits du temps, Marie-Josée Christien
Eux, ils soignent, Narcisse
Ces héros du quotidien, Patrick Venture
Il a suffit d'un grain... Christian
Des grands applaudissements, Denis
Jour 9, Paul de Brancion
Si la mer m'était contée, Apolline Marée
Virus, Sedna
Le parc plus si urbain que ça, Christian Satgé
Si je vous écris... Yves Drolet
Le garagiste... David Goudreault
Discours final du film "Le Dictateur", Charlie Chaplin
_________
Le Monde de Poetika
Revue de poésie en ligne
N° ISSN : 2802-1797
Rendez-moi mon pré vert, rendez-moi mon bocage
Où flânaient calmement en toute liberté
Limousines, Aubracs, et autres Montbéliardes.
Rendez-moi mon décor, rendez-moi mon azur
Finement chamarré de cirrus blancs ouatés
Que chasse avec mollesse une brise légère
Chargée de vivifiantes fragrances florales.
Rendez-moi ma rivière, abreuvoir naturel
Que frôlent des vulcains enivrés de nectar.
Rendez-moi ma rivière où folâtrent nombreux
Des gyrins turbulents, des gerris patineurs.
Rendez-moi mon tendre pâturage et son herbe sapide.
Rendez-moi les champêtres senteurs des gesses odorantes.
Rendez-moi ma prairie entourée de halliers
Abritant en leur sein une faune discrète.
Rendez-moi les frimas ivoirins des aubes mystérieuses.
Sortez-moi du béton, sortez-moi de l'étable.
Je veux sentir à nouveau sous mes sabots engourdis
L'exaltante rosée des matins automnaux.
Rendez-moi le soleil, rendez-moi mon vieux chêne
Tout rongé par le temps dont le houppier camoufle
L'alouette jolie grisollant son bonheur.
Et surtout, et surtout, je ne suis pas malade !
Laissez donc mes naseaux, lâchez vos thermomètres
Ou mes cornes pointues sauront vous recevoir !
© David FOUCHER
David Foucher
Résidant en Loire-Atlantique, David Foucher est préparateur en pharmacie. Il participe à de nombreux concours de poésie et a été lauréat au concours Poetika en 2007 & 2008.
Du même auteur :
Ce jardin où tu n'es pas
Le plumoriste (primé)
Intolérance aviaire (primé)
© Henri BARON
Henri Baron (1967-)
Né à La Rochelle, Henri Baron a choisi d'exercer le métier d'instituteur. Il consacre alors une grande partie de son temps libre à l'enfance qui l'inspire tout autant qu'il essaie de lui transmettre son amour de la poésie. Il ne se présente pas poète, mais plutôt comme un "écriveur de poèmes", un "passeur de mots", un "récréateur". Il aime bien ces expressions car après tout, en tant qu'instituteur, cela lui est même plutôt approprié, la poésie est aussi liée au temps libre... Devenu directeur de centre de vacances et de loisirs, formateur d'animateurs, il anime des ateliers d'écriture avec des enfants et de jeunes adultes.
Du même auteur :
(G)rêve
Funambules
La Rochelle
Ecrire
→ Son blog
→ Sa page Facebook
Les larmes s’entremêlent
au pied d’un puits désert
quand le soleil du voisinage apparaît
pour déchirer un ruban déjà rafistolé
la déficience est célébrée aujourd’hui
au bruit d’une pauvre roue de bicyclette
le gamin, par son âge de petit lapin
réussit à éloigner la désinvolture des prés
les images vécues depuis des années
se laissent moudre par une force rigoureuse
dont le cœur n’est pas de qualité religieuse
il laisse voltiger les rires et les plus beaux jours
la sœur perd les yeux en pleurant
et le feu carbonise la chair des murs
tandis que l’heure cherche ses instants
dans l’océan des vrais reconnaissants
on étouffe comme une gouttière obturée
sans pitié, le démon héberge nos langues
la pauvre enfonce sa tête dans le chagrin
on étouffe de plus belle, on est capable de rien
la vie est courte, on se rappelle de cela
et il ne reste que le bon geste enfin
se débarrassant alors de notre haut sapin
qui s’enracinait dans le long de nos corps malsains
on accourt pour se serrer la main
pour s’aimer, malgré les larmes, malgré tout
sauf la distance, elle est toujours pétrie de dégoût.
© Mohamed GASSARA
Mohamed Gassara (2001-)
Né à Sfax en Tunisie, ce jeune poète d'expression française est étudiant en Lettres. Plusieurs de ses poèmes ont été publiés dans des magazines et revues littéraires (Grèce et Tunisie). Il a participé à de nombreuses compétitions littéraires et remporté un premier prix de poésie en 2019 (Tunisie).
© Laurent AYCAGUER
Laurent Ayçaguer
Poète et auteur aquitain, c'est par la musique, au lycée, en essayant de composer des paroles de chansons que Laurent Ayçaguer s'est découvert la passion des mots et de l'écriture. Il anime aujourd'hui des ateliers de poésie. Il a publié plus d'une dizaine d'ouvrages (textes + CD chansons) que vous pouvez vous procurer sur son site.
Autres textes :
Con-fi-ne-ment
Toi et moi
Son site
→ https://www.laurentaycaguer.com/
© Christian SATGE
Christian Satgé (1965-)
Son autobio :
J'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Claude Nougaro ne l'(en)chante et suis devenu rapidement un obsédé textuel & un rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, rêvant depuis de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. Conteur éclectique et « méchant écriveur de lignes inégales », après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux peu fréquentables que l'on nomme Pyrénées, où l'on ne trouve pire aîné que montagnard, et stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Moins écrivain qu'écrivant, plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, après avoir navigué de conserve sur d'autres eaux, je tente, en solitaire cette fois, depuis le 23 février 2011, une énième traversée de l'océan poétique… en espérant qu'elle ne soit pas trop pathétique !
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
Son blog
→ https://lesrivagesdurimage.blogspot.com/
La mort n'attend pas
Devant l'indicible
Face à l'invisible
Toujours au combat
Ils sont là, présents
Fatigués, épuisés
Et pourtant...
Totale disponibilité
Même si la maladie
Touche leur famille
Ils sont là aussi
A pied d'oeuvre
A relever le défi
Quoiqu'on en dise
Courage et dévouement
Ils honorent sacrément
A domicile sans protections
Elles vont et viennent
Soignant de tous les horizons
Quoi qu'il advienne
A toutes les heures
Ils se dévouent
Défilent les camionneurs
Rien que pour vous
C'est dans l'arène
Qu'elles se contiennent
Braves caissières
Vivent l'enfer pour une misère
Quand la quarantaine
Vous touche de près
Ce manque de liberté
Vous monte-t-il à la tête ?
Est-ce à ce point vous priver
Qu'oser défier la vie
Obligeant les policiers
A mettre la leur en péril
Mettez-vous donc à leur place
Imaginez leur angoisse
Dans leur petit espace
En face à face
Aidons donc ces braves gens
Qui risquent leurs vies chaque jour
Je vous demande un peu d'amour
De la discipline et du respect
Nous ne sommes pas en guerre
Juste en confinement
Restez donc confiants
Soyez nobles et généreux
En remerciements...
© Elea LAUREEN
Elea Laureen
Inscrite depuis peu sur les réseaux sociaux, Elea Laureen a découvert l'opportunité d'y publier ses créations, la poésie étant pour elle une véritable thérapie.
Autres textes sur le site :
→ En votre âme et conscience
→ La magie de Noël
Ses blogs :
→ https://loumissangelpoesie.blogspot.com/
→ https://soupir-d-une-plume-de-lyre.blog4ever.com/
La vie est imprévisible
Sous sa plus belle nature
Elle peut se retourner
Contre nous, les nuisibles
Car nous n'avons rien vu
Ou n'avons pas voulu
Pourtant tout était là
Des signes et des combats
Il n'a fallu qu'un pas
Juste un petit éclat
Pour qu'une pandémie
Signe la fin de milliers de vies
Tout ça à cause quoi
D'excès et d'ignorance
Qui mène à la potence
Les rois de l'arrogance
Si un signe du destin
Ne les réveille pas
Alors aucun demain
N'aura de résultats !
Recentrez-vous sur l'essentiel
De ce qui fait la vie plus belle
Rien n'a vraiment d'importance
Il faut se faire violence
Si vos poumons sont pollués
A quoi ça sert de respirer
Respectez donc toutes vies
Sinon pourquoi continuer
Au travers de cette pandémie
L'univers teste cette humanité
Ne vivant que chacun pour soi
A la faveur monétaire
C'est en revenant à la source
Qu'il laissera une seconde chance
Alors c'est à vous de jouer
En votre âme et conscience
Maintenant que vous êtes isolés
Avez-vous saisi le message
Pour être heureux et bien portant
Il faut peu de chose dans votre bagage
© Elea LAUREEN
Elea Laureen
Inscrite depuis peu sur les réseaux sociaux, Elea Laureen a découvert l'opportunité d'y publier ses créations, la poésie étant pour elle une véritable thérapie.
Autres textes sur le site :
→ A nos héros
→ La magie de Noël
Ses blogs :
→ https://loumissangelpoesie.blogspot.com/
→ https://soupir-d-une-plume-de-lyre.blog4ever.com/
Ô surprenant confinement !
Tes effets sont déconcertants
Tu as pris ma tête en otage
De confuses pensées de peur
Contraignent mon corps et mon coeur
A se languir dans une cage
Devenue ma triste demeure
Afin d’éviter le naufrage
Ô surprenant confinement !
Tes effets sont déconcertants
Tu m’as proposé un voyage
Tourner les yeux vers l’intérieur
A la recherche du meilleur
Le souffle chasse le nuage
De l’angoisse et de la noirceur
Dès lors cesse le bavardage
Ô surprenant confinement !
Tes effets sont déconcertants
Tu m’as insufflé du courage
Dans l’ombre de la profondeur
Est apparue une lueur
Illuminant les avantages
De cette vie à l’intérieur
Pour se préparer au passage
Vivre le déconfinement
L’esprit vigilant et confiant
En savourant l’instant présent
Sans rechercher « la vie d’avant »
© Anne LAFARGE
Anne Lafarge
Issue d'une famille de vignerons, Anne Lafarge est poète à ses heures. Inspirée par le vin, elle a publié un éloge poétique du vin de Bourgogne aux éditions BoD.
A ceux qui soignent les victimes
D’un ennemi invisible et puissant
A celles qui scannent nos codes barres
Derrière la vitre en plexiglas
A ceux qui roulent dans leur camion
Pour acheminer nos denrées alimentaires
A ceux qui boostent nos serveurs
Pour maintenir la communication
A ceux qui surveillent le traitement de l’eau
Pour nous assurer une eau toujours potable
A ceux qui veillent sur nos centrales
Pour qu’aucune coupure ne survienne
A ceux qui continuent de nous transporter
Pour aller travailler quand on n’a pas le choix
A ceux qui prennent soin des plus âgés
Pour qu’ils ne se sentent pas isolés
A ceux qui ramassent nos poubelles
Pour maintenir la propreté de la ville
A celles qui continuent de domicile en domicile
A soigner, piquer et panser
A ceux qui soignent en ville
Pour ne pas engorger les hôpitaux
A ceux qui fabriquent des masques sans relâche
Pour protéger tous nos soignants
A celles et ceux qui viennent d’Asie
Pour nous aider à combattre l’ennemi
Pour toutes ces femmes et ces hommes :
MERCI
Pour les aider et sauver des vies
RESTEZ CHEZ VOUS !
© Marie-France OCHSENBEIN
Marie-France Ochsenbein (1971-)
Née à Nemours en Seine-et-Marne, M.F. Ochsenbein est membre de Poètes sans Frontières. Elle publie régulièrement dans plusieurs revues dont l’Etrave, Revue Méninges, Le Cafard Hérétique, Short Edition, Le Capital des Mots, le Fanzine Zébra (dessins), et dans le journal mensuel la Décroissance. Elle participe également à des anthologies (Poètes sans Frontières, Flammes Vives) et a publié deux ouvrages : Entre ciel et terre et Parlez-moi de vos petits tracas.
Autres textes :
Oser
Alcool
Eloïse
Chez Dédé
Son blog :
→ mfcreationsartistiques.wordpress.com
© Alice MOINE
Alice Moine (1971-)
Alice Moine partage son temps entre l'écriture et son métier de chef monteuse pour la publicité, le cinéma et le documentaire. Elle publie son premier roman Faits d’hiver en 2015. Son second roman La Femme de Dos, un thriller psychologique, sort en 2018, le dernier est sorti en janvier 2020 : Les Fluides. Voyageuse dans l’âme, amatrice d’émotions visuelles, littéraires, photographiques ou musicales, Alice Moine envisage avant tout l’écriture comme un champ d’expérimentation et un espace de liberté.
→ Sa biographie sur babelio.com
Quand arrive le printemps,
Qui lentement s’arrache, aux longs hivers glaçants,
Venez saluer enfin ! celle qui éveille nos sens,
Nature qui nous enchante, nous invite dans sa danse.
Mais son joyeux ballet, où s’agitent les couleurs,
Derrière une grande fenêtre, m’a laissé spectateur.
Inaccessible beauté, invivable paradis,
Qui me fige en statue, aux yeux blancs de l’ennui.
Mon âme vive en silence, fane dans un corps de pierre,
N’espère plus d’autre ailleurs, et noircit lentement.
Déroutant confinement, à l’heure d’une nature fière…
Mélancolie grise… quand ternit le printemps.Hadrien Simon
En ce temps non attendu
En ces temps tendus
Tous ces entendus
Souvent malentendus !
Attention au virus
Il est partout
Mais où ?
Nul ne le sait
Sa totale éradication
Serait ainsi facilitée
On tourne en rond
Souvent dans un carré
Bien sûr obligé
Au fond !
Sortie autorisée
Restez à distance
Le corona confiné
De tout évidence
Par le masqué
Le virus bloquer
Confiné, confiné
Le virus déchanté
Et ne point infecter
© Jean-Jacques NADON
Jean-Jacques Nadon (1953-)
Né à Auch, Jean-Jacques Nadon est un ancien fusilier commando qui a parcouru les mers et les océans pendant plus de 40 ans. Profondément attaché à l'humain, il a été président pendant plusieurs années d'une des plus grandes communautés d'Emmaüs. Il est actuellement vice-président de la Maison de la poésie de Quimperlé et a publié plusieurs recueils.
→ D'autres textes (sous le pseudonyme de jjnad)
De quel mystérieux Univers viens-tu bouleverser la Terre,
Cruel virus minus dénommé Coronavirus
Qui t’es abattu sur le Monde
Sans crier gare, franchissant tous les remparts
Quand cesseras-tu tes macabres rondes ?
La planète entière écoute et entend tes mouvements qui grondent
Et pour te fuir, se cherche des cachettes profondes où chacun se morfond
Dans sa solitude ou nouvelles habitudes.
Période de confinement, crainte de contamination :
Adieu floraison, adieu gaîté, adieu printemps,
Adieu randonnées, adieu moments de convivialité.
Ignorant l’espace, ignorant le temps et l’angoisse des populations,
Sourd à toute lamentation, faisant fi de toute médication,
Narquois, faisant le volage, poursuivant ton voyage,
Te laissant mener au gré de tout vent,
D’escale en escale, là où bon te semble,
A travers les villes, à travers les plaines, à travers les monts,
Semant la panique et l’affolement,
Le deuil, la détresse et la désolation
Sur tous les Continents ,
L’Humanité entière, dans ses moindres repaires,
Aujourd’hui, te déclare la guerre.
© DAHBIA
Dahbia
Se préparer à mourir ou se laisser vivre
L'E.monde se délecte entre un ou deux E-mails
Selon la marche de sa verrue planétaire
Sur nos gueules E.stériques d'un nouveau genre
Vêtus de masques légaux de doigts en nitrile
Et de lunettes de pluie face à l'E.mortel
Les signaux sont des métaphores périlleuses
Laissons tomber l'alexandrin
Peu lui importe d’être un sans-grade
Ou un général d'E.business
L'E.cône patauge sur l'air impalpable
Dans une volonté d'omniscience
Comme un poison d'éprouvette
D'un laboratoire E.marketing
Logé incognito chez Fantômas
Culture d'une paroisse peu orthodoxe
Jésus a été aperçu en bonne compagnie
Au canal Saint-Martin
Avec le cousin E.bay du rabbin
Et le bonze E.magine le prophète
Se noyer dans la fosse septique
De la maréchale des logis
Ô tout Paris
Et rien d'autre
Mon beau pays d'E.dropathie
Maîtrise l'inconnu
Une overdose d'E.dromel sans alcool
Pour noyer à son tour le poisson dans le bocal
D'un E.droscope montagnard
L'imposture est le miel des toitures plates
L'abeille coule des jours heureux
Et Notre-Dame pisse encore
Du plomb E.drophile
Sur l'aile en marche
Qui postule au caniveau de la lune
Et le nuage passe E.noptisé
Par la queue d'un terroriste E.bride
L'E.monde papillonne entre deux E-mails
Préparer à vivre ou de rejeter dans la mort
La fin du pangolin est proche
Il vit la nuit on l'expose le jour
Son seul E.book de gloire
Est d’être l’unique mammifère au monde
Recouvert d’écailles
Du troc pour une médaille
Au laboratoire de Wuhan
Le seul à lire en braille
Le calcul infinitésimal d'un E.coli
Post- scriptum de l'E=commerce
Il faut défendre son bol de riz
Et sa soupe au lait par ici
À travers l'exil d'une caravane E.drolysable
Au cœur de notre dame pipi
Engagée pour la fonte d'un E.nuit
À la galerie des glaces
Part à la rencontre des réfugiés
Qui colorient les particules de plastiques
Avec le sang des anges de la mort
Diagnostique E.légal
Le roi soleil dort assis
Pour glorifier les poumons de la nation
Soupçon E.ntagram
Bourre et bourre et ratatam
Faire souffrir ou jouir dans la peur
Dans la clairière E.conoclaste
D'une étable pédophile
La vache à hublot a des ailes
D'E.maculé conception
Labos
Dromadaires et chameaux E.blatèrent
En plein désert où l'âme s'enfonce
Comme l'autruche de la chèvre de Seguin
La peau rouge et l'anus en E.bernation
Où le loup lèche les pupilles de l'E.dropote
Trouver sa place dans 3 m²
Les intestins chargés d'une bande de Gaza
Sans doute pour relativiser E= mc2
Les confinés ont-ils encore une mémoire
E.roshima mon amour
Mélodie d'un bel enfant
E.ssu d'un quartier populaire
L'E.monde t'invite à mourir
Au rayon X d'un dernier E.rm
E.pocrisie saturée Jupiter sauvé
Bon courage à la source arborescente
L'espace est ton dernier E.perlien
La mort après le confinement
Paraît-il
C'est la vie
Illustration de l'auteur
© James PERROUX
James Perroux
L'auteur se dit avant tout un explorateur engagé, qui passe son temps à évoluer, à chercher, à expliquer, à dénoncer, à provoquer. Homme avec ses passions, ses désillusions, ses amours et ses peines. Son plus grand désir est de concilier la sensibilité avec l'intellect, le calcul et l'intuition, l'abstrait et le figuratif. Il a publié plusieurs recueils de poésie et illustre lui-même ses textes.
Son blog :
→ https://jamesetmots.blogspot.com/
Ruelles et pavés
Les cafés sont fermés
Les passants survoltés
Dans les supermarchés
Cohue, c'est la ruée
C'est un vent de panique
Qui souffle dans le soir
Dans les rues, sens unique
Illusoires déboires
Virus, grosse verrue
Tu prends au dépourvu
Rues désertées demain
Mais je prendrai le train
En prenant la distance
D'un voisin, bienséance
En évitant fusion
Effusion dérision
Sur l'unique vision
D'une VIE qui survit
Ne tenant qu'à un fil
Celui de la raison
Celle colimaçon
Là-bas dans leur prison
Protégée par les toiles
L'étoile aseptisée
Des hôpitaux futés
Qui nous rendent l'espoir
Des guérisons rusées
Vie, rue, ruée
Aseptisée la rue
L'avenir avenue
Trace nos pas perdus
Vers un futur ténu
Ne tenant qu'à un fil
© MACHAJOL
Machajol
Posé là !
A perpétuité dans la pénombre d’une prison
Au milieu d’une rangée de tulipes
Ecran de lumière.
Où sont passées ces voix,
Ces caresses affectueuses
Mes acolytes,
Parfois rivaux sont muets
Des taiseux bien de chez nous.
Quelque chose cloche.
Tout ce parcours à la recherche
des chemins de traverse
Trouver fesses à ma selle,
Prendre mon envol,
Guidon vivant, vent en poupe
Je suis prêt à affronter
Les pluies diluviennes
Les soleils brûlants
Je suis né il y a peu, tout au nord
Dans un pays où les « r » s’envolent
Des gorges initiées dès l’enfance
Ou le coup de pédale s’apprend
Avant même de mettre un pied devant l’autre
J’ai été calibré pour le plat pays
Motorisé,
On a préféré m’envoyer
Dans un pays vallonné
Je me souviens
D’un voyage houleux, d’un noir profond,
De chahutements, de chuchotements,
De cris parfois
La peur et l’excitation s’emmêlaient
Dans mes rayons tremblants
Je suis né une deuxième fois …
Sorti d’un ventre cartonné
Avec précaution
Des mains chaudes,
Rassurantes
Fermes et solides m’ont cajolées
Je me suis mis à briller
Nez aux carreaux,
Star parmi les tsars
Quelques temps assoupi
Puis réveillé
De nouveau enrobé
Par une nuit irriguée
De brèves lumières
Mon cadre, mes roues s’enlisent …
Suis-je seul à épier l’amorce
D’une présence,
D’un bruit intime
De matins chantants …
© Sylvie KRANSSE
Sylvie Kransse
Gérante d’un magasin de vélos style hollandais, cette période de confinement lui a inspiré un petit poème sans prétention...
Pour l'abnégation des soignants
Qui s'épuisent au service des patients,
Dévouement,
J'écris ton nom.
Pour les travailleurs qui continuent
A assurer la bonne marche de notre monde,
Courage,
J'écris ton nom.
Pour la présence des auxiliaires de vie
Auprès des personnes âgées, handicapées,
Prévenance,
J'écris ton nom.
Pour les messages de pensées
Destinés aux malades en souffrance,
Soutien,
J'écris ton nom.
Pour les mots de condoléances
Adressés aux familles endeuillées,
Sincérité,
J'écris ton nom.
Pour les marques d'attention
Accordées aux personnes isolées, oubliées,
Compassion,
J'écris ton nom.
Pour les élans spontanés d'entraide
Envers les plus fragiles, les plus faibles,
Solidarité,
J'écris ton nom.
Pour les moments d'échange
Qui allègent la pesanteur de la solitude,
Amitié,
J'écris ton nom.
Pour tous les cœurs bienveillants
Qui, même dans l'épreuve,
Se soucient des autres,
MERCI,
A l'encre indélébile,
J'écris ton nom.
(*) Le titre de ce poème, qui est également le dernier vers de chaque strophe, est emprunté à Paul Eluard, auteur du célèbre poème "Liberté", dans lequel ce vers revient régulièrement.
© MATRIOCHKA
Matriochka
Matriochka habite la Vallée du Rhône, au bord du fleuve, et la poésie est pour elle comme ce fleuve, une ligne de vie, mais aussi un souffle libérateur, un langage qui lui permet d'exprimer ce qui vit au fond de mon âme. Une de ses devises : "Si poésie n'est partagée, elle se meurt."
Autres textes :
Au galop du vent
Vespéral ondoiement
Matin de givre
Le papillon amoureux
Le festin manqué
Son site :
→ https://poesie-plurielle.monsite-orange.fr/
Sacré olibrius que ce foutu virus,
Il a mis au malus le monde, et en chorus :
À l’ombre du ficus, tisane à l’eucalyptus,
Plus d’stradivarius, de cirrhus, de stratus,…
Et ça fait consensus, bientôt habitus,
Qu’on soit un vrai Crésus, portant chapeau gibus,
Ou bien un foetus, une Vénus voire plus
On est à l’occulus quand fleurit le prunus,
Lisant des prospectus ou grattant des papyrus…
Le moral rasibus, plus côtés à l’argus.
Dis donc Confucius, l’est à toi ce virus ?
Ce minus est pire qu’un vrai diplodocus
Et il tue en surplus de nous mettre au blocus
Les rues et les campus. Parties peur du typhus
Carinte de l’infarctus dont on fit des opus.
Y’a comme un hiatus à Caen ou à Fréjus :
Comme de gros guguss, on se prend pour l’Négus
Relit Britannicus, carbure au bifidus,
En rêvant d’un Phoebus dorant notre plexus
Et guettant nos mucus et le facteur… rhésus.
De quel vain thésaurus, il sort ce gros virus,
Les professeurs Nimbus aux nébuleux cursus,
Nous en font des lapsus en d’assommants laïus
Devant des hibiscus. Chauffe le cumulus…
On s’amuse à Phallus qui rencontre Utérus
Depuis l’angélus jusqu’à l’autre angélus,
Ou vient en nos us le culte du rébus.
Rasé comme un cactus, arborant un rictus,
En fleur de lotus, on médite, on fait motus
Car c’est finit l’Airbus et même l’abribus.
On est jamais quitus, avec ce virus,
Car ce gus, en bonus, nous fera, las, humus
Si, las, stricto sensus, jetant les détritus,
Il nous chop’ les sinus, l’cubitus, l’utérus
Voire le radius, et ce s’ra terminus.
Dessous le tumulus. Alors des orémus
On en a un corpus. C’est notre stimulus
Qui rend fou ou urus. En baisse de tonus,
Dans tout ce processus : malgré le collapsus,
Sur nous on fait focus, on s’sort l’doigt de l’anus…
© Christian SATGE
Christian Satgé (1965-)
Son autobio :
J'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Claude Nougaro ne l'(en)chante et suis devenu rapidement un obsédé textuel & un rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, rêvant depuis de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. Conteur éclectique et « méchant écriveur de lignes inégales », après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux peu fréquentables que l'on nomme Pyrénées, où l'on ne trouve pire aîné que montagnard, et stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Moins écrivain qu'écrivant, plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, après avoir navigué de conserve sur d'autres eaux, je tente, en solitaire cette fois, depuis le 23 février 2011, une énième traversée de l'océan poétique… en espérant qu'elle ne soit pas trop pathétique !
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
Son blog
→ https://lesrivagesdurimage.blogspot.com/
Le ciel est aussi bleu
Que le virus est dangereux,
Du temps pour une sortie
Mais je suis confiné ici
Alors, de mon transat,
Je regarde ce ciel me narguer,
En n’ayant qu’une hâte,
Le chemin de la liberté
Dans les arbres, oiseaux chantent,
Cette liberté leur appartient,
Vivre comme eux me tente,
Là-haut, comme on doit être bien !
Ici-bas, que de tracas,
Problèmes se ramassent à la pelle,
De ce joug des ingrats,
Comme je voudrais me faire la belle !
Doux rêve qui m’assassine,
Car demain, le cours reprendra,
La vie n’est pas câline,
Toujours se battre, cor’ il faudra
On passe sa vie à quoi,
À travailler puis à mourir,
Si courte, elle est déjà,
Pas même le temps d’en profiter !
Voilà qu’il se fait tard,
Et le ciel bleu a perdu pied,
Je vais mettr’ mon cafard,
Sur le doux coin de l’oreiller...
© Gilles ABADIE
Gilles Abadie (1961-2024)
Gilles Abadie est né à Roye dans la Somme. Poète plutôt romantique, il est auteur d’environ 400 textes, il excelle également dans les citations, pensées personnelles, haïkus, afin de se diversifier et toucher différemment ses lecteurs. Il nous a quittés le 05 décembre 2024.
Sa page sur Facebook
→ https://www.facebook.com/posipho
On entendait parler
D'un virus qui nous menaçait.
Certains disaient une forte grippe,
Mais en réalité une maladie qui peut nous emporter très vite.
Plus d'école, plus de copains, plus d'enseignants.
C'est l'heure du confinement.
On s'organise vite ! Télétravail pour maman, devoirs à la maison pour les enfants.
Nous voilà arrivés au printemps.
Pendant ce temps, papa part au travail,
Les malades ont besoin de lui dans cette bataille.
Il fait beau, les Français ne respectent plus les lois,
Ils ne se rendent pas comptes des dégâts.
Tout le monde dit que c'est difficile,
Mais nos vies ne tiennent qu'à un fil.
Il faut maintenant attendre qu'arrive l'été,
Avec de la patience et les gestes demandés,
Pour que nous puissions tous pleinement en profiter.
© Jules & Marius
Jules & Marius
Jules, élève de CM2 et Marius en CP, sont scolarisés à l'école Girot de Friville (Somme).
C’était il y a longtemps, voilà trois mois à peine.
Nous vivions sans savoir à quel point sommes fragiles,
Mais il suffit qu’en Chine une chauve-souris traîne
Trop près d’un pangolin pour que, comme l’argile,
Nos illusions se brisent et la crainte nous prenne.
Alors nous qui parfois devenions spectateurs,
Tout tremblant pour de faux, de ces films-catastrophe
Où un méchant virus joue terrifiant acteur,
Il faudrait brusquement que nous ayons l’étoffe
Des héros affrontant la véritable peur.
Certes la Chine est coupable, guère besoin d’en débattre.
Hommes, animaux trop proches, sur son vaste territoire,
Sont des nids d’infection à la puissance quatre.
Et nul ne peut nier, qu’au début de l’histoire,
Elle tenta de cacher plutôt que de combattre.
Sommes nous donc pour autant exempts de tout reproche,
Sûrs d’avoir pris à temps toute la pleine mesure
De ce que recelait cette affaire de plus moche ?
Et ceux qui nous gouvernent, aux propos qui rassurent,
N’ont-ils pas trop longtemps cherché que l’on s’accroche ?
Pourtant l’heure n’est plus aux vaines polémiques
Car, même très déplaisante, s’impose l’évidence,
Nous vivons malgré nous des moments historiques :
Des nations entières assignées à résidence,
Et le retour brutal des vieilles peurs archaïques.
Comme la peur de manquer et l’affligeant spectacle
Des caddies débordant de pâtes alimentaires,
Farine, papier toilette, sans décence, sans obstacle.
Comme la crainte de l’autre, qu’en grave crise sanitaire,
A côtoyer de près logiquement l’on renâcle.
En quelques jours à peine notre monde bascule,
Ce coronavirus a tout écrabouillé.
Sports, cinéma, culture devenus minuscules,
En matière politique nul débat à fouiller…
Tout ce qu’on connaissait semble à son crépuscule !
Pour preuve de nouveaux mots en nos esprits s'incrustent :
"Pandémie", "Confinement" que l'on n'apprécie guère,
"Gels hydro-alcooliques" en quantités trop justes,
"Masques de protection" car "Nous sommmes en guerre",
"Etat d'urgence" et "Couvre-feu", d'allure robuste.
Face à si fourbe ennemi, l'actuelle solution
Consiste à respecter un vrai confinement
Evitant les contacts qui sont ses munitions.
Car, même contre nature, un tel éloignement
S'avère mal nécessaire bien plus que punition.
"Restez chez vous" devient la consigne qu'on martèle.
Mais quand l'hyperactivité est habitude
Certains ressentent cela comme une contrainte telle
Qu'ils ne peuvent plus fuir l'implacable finitude
Attachée à leur condition d'êtres mortels.
Car le bouleversement nous contraint à penser.
Ce que ne surent faire ni l'ancien communisme,
Ni l'alter-mondialisme jugé trop insensé,
Un virus "made in China" avec réalisme,
Sauvagement, sous nos yeux, vient de le commencer.
L'adversaire invisible, sans pitié ni morale,
Révèle brutalement les failles du modèle,
Cette fière mondialisation néolibérale
Qui nous paraissait imprenable citadelle
Et, de partout s'effrite, arrogante cathédrale.
L'échec est si patent qu'on en vient à entendre
Le premier personnage de notre République,
D'ordinaire fort prompt à ce modèle défendre,
Entonner au pays une nouvelle musique…
Commme si, sans le pire, on ne pouvait comprendre.
Ces sages résolutions, c'est un précieux trésor.
Mais chassez l' naturel, il revient. On recule,
Une fois passé le drame, à fournir les efforts.
Il le faut toutefois pour, qu'après ce crépuscule,
Puissse poindre demain une prometteuse aurore.
© Georges DRANGE
Georges Drange (1956-)
Habitant dans les Vosges, Georges Drange a publié deux ouvrages : Au nom du mal vécu, à compte d’auteur en 1981, et le second, intitulé Les sonnets du quinquennat publié en 2012 (25 sonnets revisitant de façon sarcastique, humoristique et poétique certains évènements du quinquennat 2007-2012).
Dans la même veine, un troisième ouvrage, Pensez-vous que la politique ne rime à rien ? (60 sonnets sur la période 2007-2019) est en recherche d'éditeur.
→ Le texte dit par l'auteur sur la chaîne YouTube
Entre espoir et peur
Alice est à la fenêtre
Au pays des Merveilles
Aile voit son masque disparaître
Courses en solo ;
Lapins en chocolat
Sandrine Daraut
Pour les besoins de son métier d'enseignante et de chercheuse dans le domaine socio-économique, Sandrine Daraut (qui utilise aussi le pseudo de Sandy Dard), a voyagé dans 35 pays, sources d'inspiration poétique. Elle publie dans diverses revues littéraires.
→ Son profil sur le site "D'Ailleurs"
Je veux être contaminée
Par le virus de la Joie
Où est le porteur zéro ?
Peut-être est-ce moi-même
Sans que je le sache ?
Paraît que j'ai un rire contagieux
Me voilà confinée dans le doute !
Géraldine Moreau-Geoffrey
Géraldine Moreau-Geoffrey est comédienne et poétesse. Elle a été lauréate du prix concours RATP en 2018 et prix de la plus belle lettre d'amour organisé par le théâtre de Vevey en Suisse en 2017. Elle fabrique aussi, à ses heures perdues ou retrouvées, des lampes de chevet à partir de vieux objets, un cor de chasse, un moulin à café, une chaussure, une boîte de conserve.
→ Son profil sur Facebook
Les sons de mon dernier étage
Le son de mes pas sur le carrelage
Ouvrir un paquet de cacahuètes
Me faire cuire une omelette
Ma cuillère dans le café
Et l’eau qui goutte dans l’évier
Faire un bisou sur la vitre
Tourner la page du prochain chapitre
Les pas d’un oiseau sur le toit
Suivi d’un froissement des draps
Du chocolat à croquer
Mes doigts sur les touches du clavier
La poignée de porte rouillée
L’ampoule qui vient de griller
Plus aucun son dans ma ville
Mais ta voix au bout du fil
© Helen JUREN
Helen Juren
Helen Juren est une artiste chanteuse auteure-compositrice et photographe. Elle chante ses poésies en français mais aussi dans plusieurs langues du monde : tchèque, wolof, zoulou, turc, kabyle, espagnol...
Son site
→ https://www.helenjuren.com/
Sur une musique et en hommage à Jean Ferrat
Allons enfant de la patrie
Concitoyen Français Française
Reste chez toi tousse aux abris
S'ouvre aujourd'hui la parenthèse
Planqué derrière tous mes écrans
Je ne quitte plus mes charentaises
Pieds détendus mais tête à-cran
Négligé entre parenthèses
Faut-il pleurer faut-il en rire
Mes vieilles envies me font pitié
À force on n'a rien à se dire
Je ne vois plus le temps passer
Boulot dodo entre les murs
Ce vivre-ensemble sans cesse me pèse
Envie de fuir de faire le mur
Tout seul d'aller cueillir des fraises
Le monde pousse à la fenêtre
Une tasse de thé on prend ses aises
Un chocolat ou deux peut-être
Ce virus nous rendra obèse
Faut-il pleurer faut-il en rire
Mes vieilles envies me font pitié
À force on n'a rien à se dire
Je ne vois plus le temps passer
Les rues sont vides l'hôpital plein
De héros nus c'est le malaise
Quelle odyssée d'acheter du pain
Police contrôle ne vous déplaise
L'esprit galope semelles de vent
Que les mauvais génies se taisent
Peur de sortir... les pieds devant
Adieu fermez la parenthèse
Faut-il pleurer faut-il en rire
Mes vieilles envies me font pitié
À force on n'a rien à se dire
Je ne vois plus le temps passer
© Philippe SALORT
Philippe Salort
Moi j'aime cet auteur qui débute à 60 ans !! Qui se sent plus artisan qu'artiste,
plus potache que poète...
Qui se dit davantage les doigts pleins d'encre que la tête dans les étoiles !
Son profil sur short-edition.com
→ https://short-edition.com/fr/auteur/philippe-salort
© GRAND CORPS MALADE
Grand Corps Malade
De son vrai nom, Fabien Marsaud, Grand Corps Malade s'intéresse très tôt à la musique. Il débute sa carrière en 2003 aux côtés de John Pucc'Chocolat et du collectif 129HG avec qui il devient un activiste des scènes slam. Parallèlement, il fonde l'association Flow d'Encre afin d'animer des ateliers d'écritures/slam auprès des municipalités, centres sociaux, établissements scolaires...
Il réalise son premier long métrage "Patients" en 2016.
Autres textes sur le site :
Ensemble
15 heures du matin
A l'école de la vie
Son site :
→ http://www.grandcorpsmalade.fr/
J’ai beau tourner en rond
Non, non, et non
Ça ne tourne pas rond
Ni dans mon salon
Ni sur mon balcon
Ni en surface ni au fond.
Alors je rase les murs
Et je tourne au carré
Pour suivre ma nouvelle vie
Tirée à quatre côtés
Et à angles droits.
Face à l’ovale des autres visages
J’essaye de faire bonne figure.
Mais certaines arêtes de mon intérieur
Me restent en travers de la gorge.
Je tire un grand trait sur la porte d’entrée.
J’essaye de faire le point et de repartir à zéro
Sur la base de nouvelles abscisses et ordonnées.
J’exerce le compas de mes pensées
À la compassion géométrique
Pour toutes les formes de vie
Qui tournent, elles aussi, derrière la porte d’à côté.
Ainsi s’élargissent les périmètres
Se transforment les cubes
Et se franchissent les lignes :
À coup d’obliques audacieuses
Et de tangentes généreuses.
Soudain
L’espace d’un instant
Le temps d’un applaudissement
Les rectangles des fenêtres s’animent
Comme des théâtres de marionnettes.
La rue prend une tout autre dimension.
On dirait une aire sans commune mesure
Où il ferait bon dessiner une histoire commune
Avec les étrangers d’en face.
Pythagore aura beau continuer à se mettre la tête au carré
Quelque chose me dit
Qu’il n’y a guère que les cercles des poèmes
Pour transfigurer les vieux théorèmes
Et redonner vie à d’anciens solides oubliés
Joliment dénommés « solidarités »...
© Marie de CHALUS
Marie de Chalus
→ Sa page Facebook
Thierry Coudret
Auteur-compositeur-interprète, Thierry Coudret qui réside à Saint-Fort-sur-Gironde en Charente-Maritime, a imaginé, en famille, un hymne pour saluer le travail de tous les soignants. Il est accompagné par Sylvie Brun.
Savez-vous si bientôt reviendra la forêt
Avec ses parfums roux et ses teintes boisées
Ses sous-bois ambrés jouant avec les bruyères
Ses broussailles d’aiguilles au pied des conifères
Comme est loin le murmure doux de ses ivresses
Senteurs de terre, de bois, d’écorces joyeuses
Herbes satinées bordant la mousse soyeuse
Nuances subtiles qui s’écoulent en caresse
Sucs de lichen, pierres d’humus, feuilles roussies
Pins, cèdres, arbustes aux teintes infinies
Splendeurs parfumées en délicate harmonie
Essences de vie à décliner à l’envi
Où sont les lumières tamisées des clairières
Les ombrages sombres aux accents de sorcière
Les couleurs mouillées de brume aux éclats de soie
Ces langueurs brûlées qui vous étreignent la voix
Quand de jaunes jonquilles fièrement dressées
Irisaient les pétales d’ancolies légères
Les prairies vertes parées d’or et de rosée
Resplendissaient dans leur nouvelle robe altière
L’eau claire roucoulait tout au fond du fossé
Distillant sa folie à des fleurs embaumées
Préparant le lit des amants en liberté
Dans ce lieu de bouquets disposés en baisers
Le rossignol siffle-t-il tout en haut du chêne
Avec la mésange et le pinson qui enchainent
Et le pivert a-t-il gardé des bois les clés
Sous les yeux d’hirondelles volant en ballet
Quand l’homme confiné s’en va compter ses heures
La forêt panse les horreurs de ses blessures
Malmenée, elle poursuit toujours son dur labeur
Soigner le sol, l’eau et l’air est dans sa nature
© Dominique DUCAMP
Dominique Ducamp
Originaire du Nord de la France, Dominique Ducamp est diplômé d'une école de commerce. Il a effectué l'essentiel de sa carrière professionnelle en Europe au sein d'entreprises de grande consommation. Pour lui, écrire demeure simplement un jardin secret et le vestige d'une passion d'adolescence.
Là-bas
Chez Peste & Chipie
Un monde est parti
Des tables ovoïdes
Élèvent des chaises
Montreuses de cul
Des mouches saisonnières
Zonent en zéro usé
Le chat Pepsi
Pionce sur l’piano
Dehors
Des pavés crèvent seuls
Pleurant les jupes folles
Des bancs en vacances
S’reposent mouillés d’soleil
Des pigeons sans allure
Ont faim de vieilles mains
À la grand-place, sous
La couronne à vénus
Vénus attend
Écoute
Des feuilles goûtent
Sans douleur
Des voitures rouillent
Dare-dare
Des ch’minées crachent
L’odeur d’une dernière
Flambée marsienne
Ça vole puis ça s’pose
Sur des fleurs pas nées
Regarde
Aux fenêtres fermées
Des horloges sommeillent
Des lycées un à un
Feignent d’étudier
Des étudiants sans rien
Valident leur année
Des parents découvrent
Entre trois télétravaux
Qu’ils ont des gosses
Dessous
Paumé dans les égouts
Orphée hisse son amour
Qui tousse, qui tousse
Se retourne
Et le perd pour toujours
Mais dans la nuit
Des étoiles blanches
Héroïnes du sombre
Drapent le noir de vie
Et puis
Y a nous deux
Bouclée Madame !
Tes baisers roulent
Sur ma peau
La déchirent
Contaminent un peu plus
Mon cœur déjà malade
P’tit virus
P’tit virus
© Lucas ROUHI
Lucas Rouhi
Agé de 20 ans, ce jeune auteur est en troisième année de licence de mathématiques à Nantes. Il écrit et réalise des vidéos pour le plaisir de la création !
Lien YouTube
→ https://youtu.be/Sx8d6X2FvUQ
L'économie écrasait tout
elle est maintenant à genoux
elle est vaincue par un minus
Virons le virus
Tant que ça se passait en Chine
on s'inquiétait pour nos machines
pas de quoi risquer l'infarctus
Virons le virus
On plaignait pour la bergamasque
que soient insuffisants les masques
ils allaient trouver une astuce
Virons le virus
On s'en moquait bien autrefois
de la crainte des ignares gaulois
que le ciel soit leur terminus
Virons le virus
Nos frontières n'ont rien arrêté
Covid-19 est arrivé
pas de bouches cousues de motus
Virons le virus
On va jusqu'aux confins du ciel
mais on ne sort qu'en nos ruelles
on se confine dans le blocus
Virons le virus
Même pour aller dans la nature
il nous faut braver la censure
à cause d'un avorton de puce
Virons le virus
Je fais les courses la peur au ventre
et vite je reviens dans mon antre ;
il est bien vide le campus
Virons le virus
On nous force à nous enfermer
si on peut plus se promener
à quoi peut servir l'autobus
Virons le virus
Sans sortir mon ordi propose
de la musique en overdose
du pipeau au stradivarius
Virons le virus
Le moindre souffle dans mes bronches
m'inquiète et me tire la tronche
avant que mon rire soit rictus
Virons le virus
Sans la presse et sans la vitesse
ma vie a parfum de jeunesse
quand le train était omnibus
Virons le virus
Je n'ai jamais aimé les fêtes
puisqu'on m'en prive je les regrette
l'esprit rebelle fait consensus
Virons le virus
Avant que je parte à mon tour
je ne veux rien laisser en cours
je termine ici ici mon laîus
Virons le virus
Virons le virus
Virons le virus
Virons le virus
© Pierre JOUAN
Pierre Jouan (1940-)
Las d'entreprendre des études littéraires, ce Parisien se tourne vers l'artisanat d'art en rejoignant la Lozère puis trouve la maison de ses rêves à Cheviré-la-Rouge où il s'installe définitivement avec son épouse, poursuivant ses activités d'artisanat. A la mort de celle-ci en 2015, il découvre l'écriture poétique. Il est président de La Plume de Cheviré, association culturelle de poésie et il a publié trois recueils.
Nous voilà confinés, face à l’épidémie,
Le virus se répand, il faudra patienter,
Nous n’avons plus le temps de tout argumenter,
Les français sont touchés, c’est une pandémie.
Chacun panique à bord, la porte refermée,
La guerre est déclarée en absence de choix,
L’amour est en danger quand l’horizon sans voix
Nous prive de l’espoir d’une visite aimée.
Je regarde la vie en perte de lien,
À l’heure où vont s’enfuir les ailes de mes rêves,
Le vide et l’abandon sont de mortelles sèves
Me transperçant le coeur d’un doute kafkaïen.
Mais l’homme tend ses bras vers la belle espérance,
La solidarité sur un même chemin,
Car le devoir l’appelle à se faire devin
Pour sauver notre monde aux jardins de l’errance.
© Stephen BLANCHARD
Stephen Blanchard (1952-)
Créateur de l'Association "Les poètes de l'amitié - poètes sans frontières", Stephen Blanchard est aussi directeur de la revue internationale de poésie Florilège. Son association décerne chaque année trois prix d'édition à compte d'éditeur, dont le Prix d'Edition Poétique de la Ville de Dijon. Son association, située en Côte d'Or, organise depuis dix-neuf ans Les Rencontres Poétiques de Bourgogne. Il a par ailleurs publié plusieurs recueils de poésie.
Le site de l'association :
→ http://poetesdelamitie.blog4ever.com/
Lily Jes
Elle a réalisé sa vidéo seule. Composition, enregistrement, tournage, montage… elle a tout fait en trois jours en plus de ses journées de travail. Pour cette cheffe d’équipe qui officie chaque jour au rayon poissonnerie de l'hypermarché de Beaulieu, près de La Rochelle, c'est un joli succès largement relayé sur les réseaux sociaux.
Sa page Facebook :
→ https://www.facebook.com/lydie.jes
On peut vivre sans richesse
Presque sans le sou
Des seigneurs et des princesses
Y en a plus beaucoup
Mais vivre sans tendresse
On ne le pourrait pas
Non, non, non, non
On ne le pourrait pas
On peut vivre sans la gloire
Qui ne prouve rien
Être inconnu dans l’histoire
Et s’en trouver bien
Mais vivre sans tendresse
Il n’en est pas question
Non, non, non, non
Il n’en est pas question
Quelle douce faiblesse
Quel joli sentiment
Ce besoin de tendresse
Qui nous vient en naissant
Vraiment, vraiment, vraiment
Le travail est nécessaire
Mais s’il faut rester
Des semaines sans rien faire
Eh bien… on s’y fait
Mais vivre sans tendresse
Le temps vous paraît long
Long, long, long, long
Le temps vous parait long
Dans le feu de la jeunesse
Naissent les plaisirs
Et l’amour fait des prouesses
Pour nous éblouir
Oui mais sans la tendresse
L’amour ne serait rien
Non, non, non, non
L’amour ne serait rien
Quand la vie impitoyable
Vous tombe dessus
On n’est plus qu’un pauvre diable
Broyé et déçu
Alors sans la tendresse
D’un cœur qui nous soutient
Non, non, non, non
On n’irait pas plus loin
Un enfant vous embrasse
Parce qu’on le rend heureux
Tous nos chagrins s’effacent
On a les larmes aux yeux
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu…
Dans votre immense sagesse
Immense ferveur
Faites donc pleuvoir sans cesse
Au fond de nos cœurs
Des torrents de tendresse
Pour que règne l’amour
Règne l’amour
Jusqu’à la fin des jours
© Noël ROUX
La tendresse
Chanson française écrite par Noël Roux et composée par Robert Giraud, interprétée par Bourvil (1963) puis Marie Laforêt (1964).
En ces temps de confinement
ma petite ville a disparu
ma contrée a disparu
la France a disparu
la terre entière a disparu
il ne me reste que la lune
où je peux accrocher mes pensées
Mon corps s'est dissout dans la solitude
mes mains sentent juste le poids d'une plume
mes pieds battent le sol en rythme avec une chanson
C'est la douce chaleur du printemps
le soleil caresse la terre avec l'aide d'une brise
les fleurs illuminent la terre
avec son herbe grasse et verte
les bourgeons rendent la vie aux arbres
l'humanité n'existe plus qu'à la télévision
ou parfois dans une voix au téléphone
Je n'ai plus de rage et de colère
un grand silence grandit dans ma gorge sèche
j'entends la vie bruisser et la mort marcher pas à pas
J'attends que mon chemin s'ouvre
je remue un peu de terre pour exister
j'arrache quelques "mauvaises" herbes pour m'exprimer
et dans la nuit longue et majestueuse
j'entends dans mes souvenirs des rires d'enfants
ou des voix fantômes qui agitent le sablier
je ne sens plus mon cœur battre à toute volée en ce jour de printemps
Je reste un vagabond de mon âme
jusqu'à la fin des temps
même si les jours se ressemblent infiniment
Benoist MAGNAT
© ProLitteris
Benoist Magnat (1946-)
Benoist Magnat est un poète, dramaturge et plasticien. Depuis 1974, il a signé nombre de poèmes, affiches, pièces de théâtre, édition de revues, expositions de collages, peintures, photos, land art et art numérique. Il est également l'organisateur de marathons artistiques. Il habite Carpentras dans le Vaucluse.
Son site :
→ http://benoist.magnat.pagesperso-orange.fr/
Les forces du chagrin
ont atteint leur limite
et mon désir glisse sur la ronde
du temps
mon cœur obscur
jeté aux crevasses du doute
l’œil inquiet qui regarde
de temps en temps
par-dessus l’épaule du soir
si rien ne vient
à la rencontre des regards détournés
Tout est tiède dans l’air
Tout est froid dans le cœur
c’est un mélange de mort et de lumières
où les pétales sans odeur
claquent contre les murs où somnole la fièvre.
© Marie-Josée CHRISTIEN
Marie-Josée Christien (1957-)
Née en Bretagne en 1957, Marie-Josée Christien est poète, auteur jeunesse et critique. Lauréate pour l’ensemble de son œuvre du Prix Xavier-Grall et du Grand prix international de poésie francophone.
Son site :
→ https://mariejoseechristien.monsite-orange.fr/
Découvert ce matin via les réseaux sociaux et publié sur YouTube.
A relayer largement.
Je ne sais pas qui est le récitant... son prénom est Narcisse, en tout cas un grand MERCI pour ce beau texte !
Ils sont notre rempart contre l'hydre sournoise
Avec les rudiments d'une armure fragile.
Ils partent au combat avec pour évangile
Leur foi dans le secours pour les hommes qu'ils croisent.
Chacun protégeons les par notre discipline.
Si rester confiné peut être un sacrifice,
C'est le prix à payer pour qu'un feu d'artifice
Libère un jour nos corps et notre âme chagrine.
Tapons tous dans nos mains aux balcons des fenêtres.
Saluons boulangers, caissières et livreurs.
Ces héros anonymes, médecins, francs-tireurs
Qui luttent chaque jour sans jamais se soumettre.
Comment sortirons-nous de ce virus maudit ?
Aurons-nous un regard, une vie différente ?
En écrivant ces mots ces menaces me hantent
Même si j'ai l'espoir que tout n'est pas écrit.
© Patrick VENTURE
Patrick Venture
Cet auteur a découvert le plaisir d’écrire au sein d’un atelier d’écriture dont il est membre depuis plus de vingt ans.
Il y a développé et enrichi son goût pour la poésie.
Il écrit des poèmes depuis une dizaine d’années.
La musique des mots, les faits de société, le temps qui passe, l’art sous toutes ses formes, la nature et les saisons, l’amour, sont ses thèmes de prédilection.
Il aime à travers ses poèmes raconter une histoire et privilégie une poésie rimée en alexandrins.
Ses poèmes sont souvent primés aux quatre coins de la France.
Au sein de l’association « Robion et ses passeurs de mots », il participe à des lectures et à des spectacles de poésie dans son village labellisé village en poésie depuis 2003.
© Christian SATGÉ
Christian Satgé (1965-)
Son autobio :
J'ai vu le jour dans la « ville rosse » deux ans avant que Claude Nougaro ne l'(en)chante et suis devenu rapidement un obsédé textuel & un rimeur solidaire, (af)fabuliste à césure… voire plus tard, rêvant depuis de donner du sens aux sons comme des sons aux sens. Conteur éclectique et « méchant écriveur de lignes inégales », après avoir roulé ma bosse plus que carrosse, je vis caché dans ce muscle frontalier de bien des lieux peu fréquentables que l'on nomme Pyrénées, où l'on ne trouve pire aîné que montagnard, et stance, en effet et pour toute cause, à tout propos, essayant de trouver un équilibre entre "le beau", "le bon" et "le bien", en attendant la cata'strophe finale. Moins écrivain qu'écrivant, plus "humeuriste" qu'humoriste, pas vraiment poétiquement correct, après avoir navigué de conserve sur d'autres eaux, je tente, en solitaire cette fois, depuis le 23 février 2011, une énième traversée de l'océan poétique… en espérant qu'elle ne soit pas trop pathétique !
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
Son blog
→ https://lesrivagesdurimage.blogspot.com/
Il a suffit d’un grain, tout petit, ultra fin
Pour que la machine économique grippe
Pour que la nature, ses droits reprenne enfin
Et que l’humanité tout entière flippe.
Ce petit grain très fin a pour nom Corona
C’est un simple virus, minima du vivant
Pourtant il se propage, et fait de gros dégâts
Dans les rangs des humains de tous les continents.
Point de remède sûr, pour s’en bien préserver
Au mieux on conseille de se terrer chez soi
De se laver les mains, l’hygiène approuver
Pour éviter l’entrée du virus qui fossoie.
A l’hôpital aussi, le personnel soignant
Tente de se garder par le port du masque
Par des combinaisons et l’usage de gants
A tout prix éviter que les aidants casquent !
Sauf que le système nouveau libéral
N’a rien anticipé, que les masques manquent
Que les lits sont rares dans le grand hôpital
Pour les patients que la maladie efflanque.
Dans les habitations, seuls ou en famille
Les gens passent le temps, s’occupent les enfants
Interdit de flâner, de cueillir les jonquilles
Interdit de sortir. Séparés les amants.
Quelques uns cependant, l’avenue traversent
Sillonnent isolés, les routes de France
Assurent la logistique, exercent commerce
Pour nourrir et soigner les gens en confiance.
Et chacun d’attendre, d’espérer le moment
De la libération, du rire, de la dive bouteille
Des amis ou amants réunis chaleureusement
Tous ensemble danseront sur la place au soleil.
De cette longue épreuve et drôle de guerre
Que retiendrons nous ? Quels enseignements ?
Saurons nous comprendre, changer radicalement d’ère
Redevenir vivants, partageurs, solidaires, aimants ?
Christian
Texte envoyé au Médiateur Radio France pour être diffusé, rubrique Confinement : textes et poèmes d'auditeurs.
D'autres textes sur cette page :
→ Textes et poèmes d'auditeurs
A tous nos chers soignants qui luttent sur le front,
Qui répondent, constants, présents quand nous souffrons
Je voudrais humblement savoir les remercier.
Je voudrais publiquement pouvoir tant le crier
Spectateur impuissant d’un pays confiné,
D’un bel élan puissant spectateur confiné,
Je voudrais simplement un peu participer
Et, mes pleurs de côté, avoir une pensée
Pour tous ces résistants, combattants sur le front,
Qui luttent au fil des heures, ne vivant que l’action.
Merci à nos docteurs qui triment avec ardeur
Déterminés, dévoués, ne comptant pas leurs heures
Chaque geste si habile vise l’efficacité
Les questions inutiles n’ont pas droit de cité.
Merci, chère infirmière aux lendemains si fiers
Tu seras l’ouvrière, sauvant le monde hier
Sous ton masque papier je vois ta larme couler
Quand la mort a frappé malgré tous ces efforts
Oh combien acharnés. Tu veux cacher tes pleurs.
Ne baisse pas les armes malgré toutes ces alarmes
Je voudrais t’embrasser… et verse aussi ma larme…
A distance cependant gestes barrières obligent.
En étant pas présent, ressentant le vertige,
Je suis pourtant si près de toi, par la pensée.
Voulant tant te donner, la force de continuer.
Merci aux aides-soignantes aux gestes si efficaces
Qui, toujours bienveillantes, ressentent les angoisses.
Merci. Merci aussi à tous ceux qu’on oublie
Qui tournent autour des lits, leurs devoirs accomplis.
Vous êtes sur le chemin de la chaîne de soins.
Je n’vous serre pas la main mais n’en pense pas moins.
Gardons nous, c’est facile, d’hommages grandiloquents,
Des paroles d’évangile béni oui-oui fréquents.
Ils craignent aussi inquiets, sûrement la peur au ventre,
Pour leurs proches exposés quand dieu merci ils rentrent.
Le courage n’est pas de ne pas avoir peur
Mais d’avoir malgré ça les deux mains dans la sueur.
Merci ! Merci encore à nos chers soignants
Ils méritent, tous d’accord, de grands applaudissements
La nation se devra de reconnaître demain
Et récompensera ce valeureux chemin.
Denis
Texte envoyé au Médiateur Radio France pour être diffusé, rubrique Confinement : textes et poèmes d'auditeurs.
D'autres textes sur cette page :
→ Textes et poèmes d'auditeurs
Con mais finement
Rat mais finement
A mais finement (faut en faire fromage)
D mais finitivement
pourvu que ça ne dure pas et à la fois on est suspendus
énervés
dépourvus de repères
on est
Synonymes de confiner
· bouclés.
· cantonnés.
· côtoyés.
· cloîtrés.
· enfermés.
· frisés.
· isolés.
· relégués.
Certains s’offusquent
considérant que :
« ils exagèrent »
on finira bien par tous l’avoir le covid 19
alors…
et puis ça ne touche pas les jeunes et les enfants
pas de souci
l’avenir est rassurant
de ce fait
ego sum
si ça ne me touche pas j’m’en fous
mais il est caché le virus
dissimulé
subreptice
invisible
indétectable (d’autant plus qu’on n’ a
pas les tests)
ni les masques d’ailleurs
les flics ont pas de masques ni de gants pour contrôler
ni de gels
les hôpitaux ont pas de masques
merci aux deux derniers présidents avant celui-ci
d’avoir entamé et presque réussi la démolition de l’hôpital public
dites pourquoi en Allemagne y’a moins de malades ?
réponse
nous avons 7000 lits d’hôpital avec respirateurs
les Allemands en auraient 25000
et sont dépistés
et puis ils sont traditionnellement plus organisés
affaire de culture
sommes-nous donc quatre fois plus imprévoyants que nos amis allemands
comment on dit Hollande et Sarkozy en goth ?
ça énerve de se rendre compte qu’on l’avait bien dit
et voilà ça arrive et ils ont pas pris la chose au sérieux
ils c’est nous aussi … ils ils
rien ne sera plus comme avant
pas si sûr
on va chercher un vaccin et hop
tout repartira
la science va nous sauver
la science c’est vite dit
© Paul de BRANCION
Paul de Brancion (1951-)
Écrivain de poésie, romancier, agriculteur bio, cavalier, dirigeant d’entreprise, producteur de radio, il a vécu hors de France une partie de sa vie. Il collabore à plusieurs revues artistiques et anime les Rencontres poétiques de Sainte-Anne en milieu psychiatrique.
→ Sa biographie sur Wikipédia
Aux frontières de la désespérance,
Les réverbères s’éteignent sans fin.
Un virus absorbe sans complaisance
Des vies, faute de trouver un vaccin.
…
Quand, souffrent les heures où se détache
La volonté de guérir, des héros,
Malgré l’absence des armes, cravachent
L’immédiat pour détrôner le chaos.
…
Et, les serviteurs de l’ombre s’avancent
Sur le chemin où le temps éconduit
Les rêves perdus dans la transhumance.
Le matin prospecte un nouveau circuit.
…
Loin des foules, le printemps étincelle
Devant nos toits où le confinement
De rigueur, même pour les sans cervelle,
Est l’unique réponse à ce serpent.
…
Hors de la fatalité, la fontaine
Des poèmes coule, même vaincus
Par l’anxiété et cette quarantaine,
Les mots vaincront le silence venu.
…
Pour rosser les salves de la menace,
Ce monde irresponsable et insensé
Nous doit autre chose que sa grimace.
Demain cherche une autre réalité.
© SEDNA
Sedna
Résidant en Charente-Maritime, Sedna a toujours eu la passion des mots. Elle aime les rimes et travaille principalement avec le Traité de Sorgel en poésie classique. Elle aime la mer, le ciel qui sont ses sources d'inspiration permanente. La sauvegarde de notre planète est l'une de ses préoccupations.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
Son site :
→ http://www.cassiopee17.fr/
Si je vous écris au travers mes larmes
ces mots que je pleure
mais que je ne vous dis pas
c'est pour vous dire
que j’y suis encore
même s'il n'en parait pas..
et même si mon corps tremble presque d'effroi
mon cœur mon âme mon esprit
unis dans un seul geste
comme un aigle sombre
veillent encore sur chacun de mes pas...
étendant son aile immense
il a rejoint la cohorte des êtres qui savent
qu'ensemble on y parviendra...
ce n'est plus une question de foi
c'est un geste
que nous inscrivons jusque dans l'au-delà
ensemble nous sommes
plus que de simple homme
des êtres univers par la diversité de ce que nous sommes
capables ensemble de plier des destins
et même l'univers. si cela s'avérait..
je ne suis qu’un poète
je ne suis qu’un rêveur
une telle réalité n'existe pas
depuis le début de l'éternité
les hommes se sont entre-déchirés
et il n'y a plus personne qui croit en une telle réalité
ensemble nous nous entre-tueront...
voila un beau rêve
un beau souhait
une autre illusion de poète...
je suis un poète je suis un rêveur
mais ensemble nous nous en sortirons..
n'en déplaise à tout ces biens penseurs
à ceux qui ont besoin de vous pour croire en eux
ce Nous existe
et est de plus en plus puissant...
il est de plus en plus de fait
que nous sommes d'une même mère
et d'un même père
et que nous habitons la même île
et qu'il revient à nous d'en prendre soin...
ensemble
n'est pas un rêve
ni une question de foi,
c'est le geste que j'inscris dans mon cœur
dans mon corps
dans le je suis
qui me transperce et vous rejoint
et qui dans mon geste dans ma pensée
dans mes espérances
et dans mon âme
et jusque dans mon amour
prends soin de vous
prends soin de nous ensemble
et de cette humanité
qui même si elle n'y croit pas
a encore bien besoin de ce Nous....
qui traçons en silence
le chemin vers ce qu'elle devient...
ensemble...
ensemble nous y parviendrons
28 mars 2020
© Yves DROLET
Yves Drolet (1946-)
Né à Montréal au Québec, Yves Drolet vit toujours dans cette région et se dit poète avant tout.
Vous trouverez d'autres textes de l'auteur sur ce blog :
→ http://www.couleurs-poesies-jdornac.com/tag/yves%20drolet/
Le garagiste et sa poignée de main
La poigne d’une massothérapeute
Les poings serrés des embouteillés
La tape dans le dos
Main dans la main qui se tend
Se referme
Dépecée
Mes doigts sur le clavier
Pour crier à bout de bras
Humains, vos mains me manquent
© David GOUDREAULT
David Goudreault (1980-)
Premier Québécois à remporter la Coupe du Monde de poésie, à Paris en 2011, David Goudreault prend la parole et rend l’écoute. Travailleur social de formation, il tente de rendre la poésie accessible en tant qu’outil d’expression et d’émancipation dans les écoles et les centres de détention de la province de Québec, notamment au Nunavik, et en France. Il allie slam et rap dans des chansons où le texte est mis de l’avant au profit de prises de positions altermondialistes. Il se produit régulièrement en spectacle accompagné de musiciens professionnels.
Autres textes
Rembobine
La faute au silence
Son site :
→ http://www.davidgoudreault.org/
Je suis désolé, mais je ne veux pas être empereur, ce n’est pas mon affaire. Je ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Je voudrais aider tout le monde dans la mesure du possible, juifs, chrétiens, païens, blancs et noirs. Nous voudrions tous nous aider, les êtres humains sont ainsi. Nous voulons donner le bonheur à notre prochain, pas le malheur. Nous ne voulons ni haïr ni humilier personne. Dans ce monde, chacun de nous a sa place et notre terre est bien assez riche pour nourrir tout le monde. Nous pourrions tous avoir une belle vie libre mais nous avons perdu le chemin.
L’avidité a empoisonné l’esprit des hommes, a barricadé le monde avec la haine, nous a fait sombrer dans la misère et les effusions de sang. Nous avons développé la vitesse pour finir enfermés. Les machines qui nous apportent l’abondance nous laissent néanmoins insatisfaits. Notre savoir nous a rendu cyniques, notre intelligence inhumains. Nous pensons beaucoup trop et ne ressentons pas assez. Etant trop mécanisés, nous manquons d’humanité. Etant trop cultivés, nous manquons de tendresse et de gentillesse. Sans ces qualités, la vie n’est plus que violence et tout est perdu. Les avions, la radio nous ont rapprochés les uns des autres, ces inventions ne trouveront leur vrai sens que dans la bonté de l’être humain, que dans la fraternité, l’amitié et l’unité de tous les hommes.
En ce moment même, ma voix atteint des millions de gens à travers le monde, des millions d’hommes, de femmes, d’enfants désespérés, victimes d’un système qui torture les faibles et emprisonne des innocents.
Je dis à tous ceux qui m’entendent : Ne désespérez pas ! Le malheur qui est sur nous n’est que le produit éphémère de l’avidité, de l’amertume de ceux qui ont peur des progrès qu’accomplit l’Humanité. Mais la haine finira par disparaître et les dictateurs mourront, et le pouvoir qu’ils avaient pris aux peuples va retourner aux peuples. Et tant que les hommes mourront, la liberté ne pourra périr. Soldats, ne vous donnez pas à ces brutes, ceux qui vous méprisent et font de vous des esclaves, enrégimentent votre vie et vous disent ce qu’il faut faire, penser et ressentir, qui vous dirigent, vous manœuvrent, se servent de vous comme chair à canons et vous traitent comme du bétail. Ne donnez pas votre vie à ces êtres inhumains, ces hommes-machines avec des cerveaux-machines et des cœurs-machines. Vous n’êtes pas des machines ! Vous n’êtes pas des esclaves ! Vous êtes des hommes, des hommes avec tout l’amour du monde dans le cœur. Vous n’avez pas de haine, seuls ceux qui manquent d’amour et les inhumains haïssent. Soldats ! ne vous battez pas pour l’esclavage, mais pour la liberté !
Il est écrit dans l’Evangile selon Saint Luc « Le Royaume de Dieu est au dedans de l’homme », pas dans un seul homme ni dans un groupe, mais dans tous les hommes, en vous, vous le peuple qui avez le pouvoir : le pouvoir de créer les machines, le pouvoir de créer le bonheur. Vous, le peuple, en avez le pouvoir : le pouvoir de rendre la vie belle et libre, le pouvoir de faire de cette vie une merveilleuse aventure. Alors au nom même de la Démocratie, utilisons ce pouvoir. Il faut nous unir, il faut nous battre pour un monde nouveau, décent et humain qui donnera à chacun l’occasion de travailler, qui apportera un avenir à la jeunesse et à la vieillesse la sécurité. Ces brutes vous ont promis toutes ces choses pour que vous leur donniez le pouvoir - ils mentent. Ils ne tiennent pas leurs promesses - jamais ils ne le feront. Les dictateurs s’affranchissent en prenant le pouvoir mais réduisent en esclavage le peuple. Alors, battons-nous pour accomplir cette promesse ! Il faut nous battre pour libérer le monde, pour abolir les frontières et les barrières raciales, pour en finir avec l’avidité, la haine et l’intolérance. Il faut nous battre pour construire un monde de raison, un monde où la science et le progrès mèneront vers le bonheur de tous. Soldats, au nom de la Démocratie, unissons-nous.
Hannah, est-ce que tu m’entends ? Où que tu sois, lève les yeux ! Lève les yeux, Hannah ! Les nuages se dissipent ! Le soleil perce ! Nous émergeons des ténèbres pour trouver la lumière ! Nous pénétrons dans un monde nouveau, un monde meilleur, où les hommes domineront leur cupidité, leur haine et leur brutalité. Lève les yeux, Hannah ! L’âme de l’homme a reçu des ailes et enfin elle commence à voler. Elle vole vers l’arc-en-ciel, vers la lumière de l’espoir. Lève les yeux, Hannah ! Lève les yeux !
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Le Dictateur (1940)
Le Dictateur est le premier film parlant de Charlie Chaplin qui interprète à la fois un modeste petit barbier juif qui vit dans le ghetto, et Hynkel, le dictateur chef d’état de la Tomainia.
Synopsis :
Un barbier blessé durant la Première Guerre mondiale rentre chez lui après 20 ans de réclusion dans un hôpital. La poussière et les toiles d'araignées ont envahi sa boutique, mais rien ne le prépare aux inscriptions haineuses sur sa vitrine. Les sbires d'Hynkel, dictateur féroce, le persécutent lui, les Juifs de sa communauté et la belle Hannah... Une satire visionnaire qui marqua l'Histoire autant qu'elle en porte l'empreinte.
Détails sur le film :
→ https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Dictateur
→ Le discours sur YouTube (sous-titres)
→ Biographie de Charlie Chaplin