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Le Monde de Poetika
Site & Revue de poésie en ligne
N° ISSN : 2802-1797
Ô soirs intimes de décembre !
L’un de ces soirs, soir rouge et noir,
Sur ton beau corps aux pâleurs d’ambre
Tu mis ta fourrure - en peignoir.
La fourrure massive et lourde,
La fourrure aux subtils relents,
Estompa de sa ligne sourde
Ta ligne aux accents turbulents.
Pour ta chair blanche et délicate
La sauvage pelisse avait
Des étreintes douces de chatte
Et des caresses de duvet.
Marbre, bronze, nacre, or de buire
En conquête sous la toison,
Que de trésors je voyais luire
Dans l’ombre chaude, ardent Jason !...
Lasse enfin de cette parure,
À tes pieds, en monstre dompté,
Tu fis se coucher la fourrure,
Invincible en ta nudité !
Comme un chant guerrier l’odeur fauve
Jeta son cliquetis dans l’air,
Mêlant ses clameurs dans l’alcôve,
Au fier hosannah de ta chair.
© Théodore HANNON
Théodore Hannon (1851-1916)
Poète, peintre et dessinateur belge, il entre à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles puis devient membre de la Société libre des beaux-arts et dirige en 1877 la revue L'Artiste. Ses premiers essais poétiques, notamment en 1881 les Rimes de joie, portèrent sur lui l'attention et l'admiration du monde littéraire. Huysmans, surtout, voyant en lui un disciple de Charles Baudelaire, fit de lui un portrait élogieux. Toutefois, Hannon par la suite sombra dans les parodies faciles, la poésie érotique et les pièces de théâtre de boulevard, et son œuvre est rapidement tombée dans l'oubli.
Du même auteur :
Ta gorge a l'éclat de la mer
→ Sa biographie sur Wikipédia
Quand au lit des amants, la nuit chaude et coquine
Devient au son des cris, l’enfer du paradis,
Dessinant le plaisir aux mots de l’interdit,
L’esquisse de l’amour a le goût de praline.
Des jeux luxurieux, gourmandises charnelles
Pour des couples ayant faim de jardin des délices,
De caresses sans fin, de sucres et d’épices
Et de peau qui se suce au parfum de cannelle.
Sur des bonbons de miel aux pointes de réglisse,
Des guimauves trop roses devenues sucre d’orge,
En douceur de langue, se font petits caprices.
Et de son roudoudou en coquillage suave
S’écoule un sirop doux des lèvres à la gorge
Vous donnant des envies de saveur de goyave.
© Gabriel FRANCESCHINI
Illustration : © Julia DUNIN
Gabriel Franceschini
Gabriel Franceschini a découvert le bonheur d'écrire en 2006. Il dit aimer jouer avec les mots, les rimes et le rythme des vers. Il a regroupé une soixantaine de textes érotiques dans un recueil Sans panne des sens illustré par les très belles photos de Patrick Wecksteen.
→ Son blog
→ Sa page Facebook
Admire la brèche moirée
Et le ton rose-blanc qu’y met
La trace encor de mon entrée
Au paradis de Mahomet.
Vois, avec un plaisir d’artiste,
Ô mon vieux regard fatigué
D’ordinaire à bon droit si triste,
Ce spectacle opulent et gai,
Dans un mol écrin de peluche
Noire aux reflets de cuivre roux
Qui serpente comme une ruche,
D’un bijou, le dieu des bijoux,
Palpitant de sève et de vie
Et vers l’extase de l’amant
Essorant la senteur ravie,
On dirait, à chaque élément.
Surtout contemple, et puis respire,
Et finalement baise encor
Et toujours la gemme en délire,
Le rubis qui rit, fleur du for
Intérieur, tout petit frère
Epris de l’autre et le baisant
Aussi souvent qu’il le peut faire,
Comme lui soufflant à présent…
Mais repose-toi, car tu flambes.
Aussi, lui, comment s’apaiser,
Cuisses et ventre, seins et jambes
Qui ne cessez de l’embraser ?
Hélas ! voici que son ivresse
Me gagne et s’en vient embrasser
Toute ma chair qui se redresse…
Allons, c’est à recommencer !
Paul VERLAINE
Extrait de Femmes, 1890
Paul Verlaine (1844-1896)
Ecrivain et poète français, Paul Verlaine écrit son premier recueil (Poèmes Saturniens) à l'âge de 22 ans. Sa vie est bouleversée lorsqu'il rencontre Arthur Rimbaud. Leur vie amoureuse, tumultueuse et errante le poussera à blesser Rimbaud et il passera deux ans en prison où il écrira plusieurs recueils. Usé par l'alcool et la maladie, Verlaine meurt d'une pneumonie aiguë à 51 ans. Archétype du poète maudit, Verlaine est reconnu comme un maître par la génération suivante. Son style et la tonalité de nombre de ses poèmes révèlent, au-delà de l'apparente simplicité formelle, une profonde sensibilité, en résonance avec l'inspiration de certains artistes de l'époque.
→ Voir tous les textes de l'auteur sur le site
→ Sa biographie sur Wikipédia
J'aime cueillir la grappe
Et m'enivrer de sève
Dans la fournaise des vendanges.
J'aime tout prendre, et rien donner.
© Alice GODEL
Alice Godel (1898-1994)
[Vrai nom : Kouhri Helou]
Originaire de Damas en Syrie, Alice Godel est la mère d'Andrée Chédid. Elle n'a publié qu'un seul recueil paru en 1980 : L'aube ne ressemble pas à l'aube.
→ Sa biographie sur Wikipédia
Ouvre les yeux, réveille-toi ;
Ouvre l'oreille, ouvre ta porte :
C'est l'amour qui sonne et c'est moi
Qui te l'apporte.
Ouvre la fenêtre à tes seins ;
Ouvre ton corsage de soie ;
Ouvre ta robe sur tes reins ;
Ouvre qu'on voit !
Ouvre à mon cœur ton cœur trop plein
J'irai le boire sur ta bouche !
Ouvre ta chemise de lin :
Ouvre qu'on touche !
Ouvre les plis de tes rideaux :
Ouvre ton lit que je t'y traîne :
Il va s'échauffer sous ton dos.
Ouvre l'arène.
Ouvre tes bras pour m'enlacer ;
Ouvre tes seins que je m'y pose ;
Ouvre aux fureurs de mon baiser
Ta lèvre rose !
Ouvre tes jambes, prends mes flancs
Dans ces rondeurs blanches et lisses ;
Ouvre tes genoux tremblants...
Ouvre tes cuisses !
Ouvre tout ce qu'on peut ouvrir :
Dans les chauds trésors de ton ventre
J'inonderai sans me tarir
L'abîme où j'entre.
© Edmond HARAUCOURT
Edmond Haraucourt (1856-1941)
Poète et romancier français, il a été également compositeur, parolier, journaliste... Il publie un premier recueil sulfureux, La Légende des Sexes, sous le pseudonyme de Sire de Chambley en 1882. Il a été également conservateur au Musée du Trocadéro à Paris et celui de Cluny.
→ Sa biographie sur Wikipédia
Que nos cuisses enlacées
L’odeur de nos corps sans honte
Nos bouches infatiguées
Et nos sexes qui s’affrontent
Mes seins
Ton membre dressé
A l’amour qui nous harcèle
Nos sanglots entrecoupés
Que la jouissance appelle
Notre désir épuisé
Qui revit sous nos caresses
Nos chairs
Émues de baisers
Que des doigts plus fiévreux pressent
Nos ventres
Enfin soudés à l’aube conceptionnelle
Fassent de ces nuits passées
Un chant de rut
Éternel.
© Simonne Michel AZAIS
Extrait de Poèmes interdits, Paris, La Goelette, 1953
Simonne Michel Azaïs (1919-2012)
Cette auteure a publié un recueil de poésies érotiques sans laisser la moindre trace biographique.
À mes baskets fétiches.
Avec émoi et reconnaissance.
Berthe
Rutilante NIKE
Au strap extensible,
Toi si souple, si profilée !
Avec ton cuir sur la languette
Ton doux chausson intérieur
Ton amorti si réactif
Ô ma NIKE adorée
Quels frissons tu donnes
À ta petite comtesse
Aux pieds nus
Qui se pâme et à toi s’abandonne.
PUMA d’ébène
De fin reptile gaufré !
Avec ta garniture or,
Ta double tige en croco,
Tes tirettes pourpre sur la languette
Ô mon unique, nique, nique
Ma belle PUMA d’amour,
Dépose une rosée de miel
Dans le val de ton Amazone
Aux petons extasiés
Qui de désir s’humecte
et que ton sigle félin écartèle.
Virile CATERPILLAR,
Basket travelo
Conquérante, un brin macho, efficace surtout,
Ma préférée des tatanes érogènes,
Sans chichi ni fioritures ni surtout élasthanne !
Avec ton cuir pleine fleur
Au fort col matelassé,
Tes rivets renforcés,
Ton cuir hydrofuge,
Tes œillets antioxydants
Ta triple semelle antistatique
Ton embout d’acier
Tes crampons de sécurité...
Ah ! tes chers crampons
Durs, carrés, incisifs,
Ô grand mâle CATERPILLAR
Fais mal, mal, mal,
Fais très mal
À ta libertine Justine
Qui, chevilles entravées,
Gémit, râle, hurle, demande grâce
D’un si délicieux supplice
Et, sous ton inflexible talon cranté,
S’entrouvre enfin et prend son pied !
© Michel BELLIN
Michel Bellin (1936-2017)
Avec une trentaine de livres à son actif, Michel Bellin reste résolument auto-entrepreneur. À son compte, sans intermédiaire, sans éditeur ni diffuseur, en tout cas loin des listes des meilleures ventes et des Carremouth prescripteurs ! Comme d’autres font humblement leur pain, il façonne livres et e-books et doit se lever tôt pour pétrir ses mots. Volontiers, il s’en tient à sa recette éprouvée : 10% d’inspiration, 90% de transpiration. Ou, plus noblement écrit : « Si l’inspiration est la sève d’un ouvrage, le labeur est son levain. » En témoigne cette soixantaine de poèmes patiemment ciselés depuis sept ans et ordonnés pour une seconde édition. Car si la poésie reste un art singulier, hélas peu diffusé et souvent intimidant — pourtant le fleuron de la Littérature —, pour notre vaillant ciseleur de textes, le secret de fabrication reste le même. Également sa fierté et sa joie de les partager aux connaisseurs : être lu, pas forcément élu !
Du même auteur :
Questions en vrac
→ Son blog
© Bella de VNIRFOU
[Note de l'auteure]
À entonner le soir de Noël sous le regard attendri de Mémé (de toute façon elle est sourde comme un pot). Contrechants obligatoires sur les refrains.
Bella de Vnirfou
Sous ce nom ou sous plusieurs pseudonymes (Jocelyn Witz, Jemal-Ophion de Puysitvère...), cette auteure écrit des nouvelles de science-fiction, fantastique, fantasy, érotisme, etc., mais aussi de la poésie. Elle a publié deux recueils de science fiction aux éditions N'co : Evolution(s), nouvelles de l'homme de demain (Prix Bob Morane 2022) et Futur(e/s), nouvelles de la femme de demain. En tout cas, elle ne manque pas d'humour dans ses écrits érotiques !
→ Son blog
© Henri BARON
Henri Baron (1967-aujourd'hui)
Né à La Rochelle, Henri Baron a choisi d'exercer le métier d'instituteur. Il consacre alors une grande partie de son temps libre à l'enfance qui l'inspire tout autant qu'il essaie de lui transmettre son amour de la poésie. Il ne se présente pas poète, mais plutôt comme un "écriveur de poèmes", un "passeur de mots", un "récréateur". Il aime bien ces expressions car après tout, en tant qu'instituteur, cela lui est même plutôt approprié, la poésie est aussi liée au temps libre... Devenu directeur de centre de vacances et de loisirs, formateur d'animateurs, il anime des ateliers d'écriture avec des enfants et de jeunes adultes.
→ Voir tous les textes de l'auteur sur le site
→ Son blog
→ Sa page Facebook
© Christine MEGE
Christine Mege (1973-aujourd'hui)
Enseignante et comédienne, Christine Mege est passionnée de poésie et de théâtre depuis toujours. Médium, passeuse d'âmes également, elle est aussi passionnée par l'égyptologie et l'art sacré. Elle propose des guidances médiumniques via Facebook : D’une rive à l’autre, traversées. Elle s'intéresse de près à la cause animale (communication animale et défense de leurs droits et conditions de vie). Christine Mege est maman de deux jeunes adolescents et veuve depuis trois ans. Elle prépare actuellement un recueil de poèmes et de prose poétique, qui sera porté sur scène : Lettres à L'Absent.
→ Sa page Facebook
Que tu me touches à peine,
Que tu me frôles comme le vent nu
Ou me fasses hurler de plaisir debout sous la pluie
Au bout de la fatigue, prends moi
Prends moi à même la terre
Ne me ménage pas, herse-moi, laboure, ensemence
Mais brise ma volonté
Prends-moi toute
Qu’il n’y ait plus d’après
© Denise MIEGE-SIMANSKY
Denise Miège-Simansky (1936-2017)
Journaliste, critique d’art, professeur de Français en Ouzbékistan et auteur radiophonique. Elle a vécu à Paris, Tachkent, Bruxelles puis s'est retirée en Languedoc-Roussillon.
→ poesie-erotique.net
Sur mon corps endormi, quelques ombres en pleurs
S'attardent aux parties que les filles en fleurs
Éclipsent aux archets de charnelles violes.
Pose ta caresse au flanc rose des corolles
De ma fleur de Vénus, puis ce premier baiser
Osé qui ne saurait vouloir martyriser
Le duvet parfumé où périt ma tristesse.
J'irai bientôt lécher ce que l'orgasme laisse
Lorsque repu de moi et le plaisir cueilli,
Couché, les yeux mi-clos, sur le divan vieilli
Tu voudras m'oublier, me jeter à la rue.
Vois, par la fenêtre, la lune est apparue
Elle émaille ma peau d'une douce clarté.
Pose-toi sur mon sein tel un enfant gâté
Étends tes caresses à mes lèvres fermées
Puis l'aube effacera mes ombres parfumées.
© Adria d'ORANCES
Adria d'Orances
Auteure de poésies, le style d'Adria d'Orances est un savant mélange de réalité, d'illusions et de fantasmes. Parcourant le monde, femme libre et libérée, elle assume sa poésie, rimée ou non, métrique ou non, qui se veut flamboyante, totalement libertine et bisexuelle mais littérairement vigilante pour préserver l'élégance du verbe. Ce texte est issu de son recueil Aux caresses d'Himéros.
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→ Sa page Facebook
Son dernier recueil :
→ http://www.auxcaressesdhimeros.sitew.fr/
Ah ! Vous dirais-je Maman
A quoi nous passons le temps
Avec mon cousin Eugène ?
Sachez que ce phénomène
Nous a inventé un jeu auquel
Nous jouons tous les deux.
Il m'emmène dans le bois
Et me dit : "déshabille-toi ".
Quand je suis nue tout entière,
il me fait coucher par terre,
Et de peur que je n'aie froid
Il vient se coucher sur moi.
Puis il me dit d'un ton doux :
"Écarte bien tes genoux"
Et la chose va vous faire rire.
Il embrasse ma tirelire !
Oh ! Vous conviendrez,
Maman, qu'il a des idées vraiment...
Puis il sort, je ne sais d'où,
Un petit animal très doux.
Une espèce de rat sans pattes
Qu'il me donne et que je flatte.
Oh ! Le joli petit rat !
D'ailleurs il vous le montrera.
Et c'est juste à ce moment
Que le jeu commence vraiment.
Eugène prend sa petite bête
Et la fourre dans une cachette
Qu'il a trouvée, le farceur,
Où vous situez mon honneur....
Mais ce petit rat curieux,
Très souvent devient furieux.
Voilà qu'il sort et qu'il rentre,
Et qu'il me court dans le ventre.
Mon cousin a bien du mal
A calmer son animal.
Complètement essoufflé,
Il essaye de le rattraper.
Moi je ris à perdre haleine
Devant les efforts d'Eugène.
Si vous étiez là Maman,
Vous ririez pareillement.
Au bout de quelques instants
Le petit rat sort en pleurant.
Alors Eugène qui tremblote
Le remet dans sa redingote.
Et puis tous deux nous rentrons
Sagement à la maison.
Mon cousin est merveilleux
Il connaît des tas de jeux.
Demain soir sur la carpette
Il doit m'apprendre la levrette.
Si vraiment c'est amusant,
Je vous l'apprendrai en rentrant.
Voici ma chère Maman
Comment je passe mon temps.
Vous voyez je suis très sage.
Je fuis tous les bavardages.
J'écoute vos leçons.
Je ne parle pas aux garçons.
Françoise-Marguerite de SÉVIGNÉ
Françoise-Marguerite de Sévigné
(1646-1705)
Si l'on connaît mieux les lettres de Madame de Sévigné, sa fille Françoise, comtesse de Grignan, fut la principale destinataire des lettres de sa mère. Leur correspondance a duré pendant plus de vingt-cinq ans. Les lettres de Mme de Sévigné ont été conservées, celles de sa fille ont été en partie détruites ou brûlées.
→ Sa biographie sur Wikipédia
J’adore la langueur de ta lèvre charnelle
Où persiste le pli des baisers d’autrefois.
Ta démarche ensorcelle,
Et ton impitoyable et perverse prunelle
À pris au ciel du nord ses bleus traîtres et froids.
Tes cheveux, répandus ainsi qu’une fumée,
Légers et vaporeux, presque immatériel,
Semblent, ô Bien-Aimée,
Recéler les rayons d’une lune embrumée,
D’une lune d’hiver dans le cristal des ciels.
Le soir voluptueux a des moiteurs d’alcôve :
Les astres sont pareils aux regards sensuels
Dans l’éther d’un gris mauve,
Et je vois s’allonger, inquiétant et fauve,
Le lumineux reflet de tes ongles cruels.
Sous ta robe, qui glisse en un frôlement d’aile,
Je devine ton corps, — les lys ardents des seins,
L’or blême de l’aisselle,
Les flancs doux et fleuris, les jambes d’immortelle,
Le velouté du ventre et la rondeur des reins.
La terre s’alanguit, énervée, et la brise,
Chaude encore des lits lointains, vient assouplir
La mer lasse et soumise…
Voici la nuit d’amour depuis longtemps promise…
Dans l’ombre je te vois divinement pâlir.
Renée VIVIEN
Renée Vivien (1877-1909)
Renée Vivien, née Pauline Mary Tarn, surnommée « Sapho 1900 », est une poétesse britannique de langue française du courant parnassien de la Belle Époque. A l'abri du besoin par un héritage paternel conséquent, elle voyagea beaucoup à travers le monde. En 1899, elle s’installe définitivement à Paris et prend un nom de plume : René Vivien, prénom qu’elle féminise ensuite en Renée. De 1901 à 1909, l’intense production littéraire et poétique se mêle à des tentatives de suicide. Renée vit le spleen baudelairien, se drogue, boit de plus en plus d’alcool en solitaire.
Renée Vivien fut la première poétesse francophone à exprimer ouvertement son amour physique pour les femmes et la deuxième femme francophone ; après Mme Dacier au XVIIe siècle, à traduire l’œuvre de Sapho en français.
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Je reviens de Venise où les palais sur l'eau
Regrettent leur passé au chant des gondoliers
J'allais au grand canal près de la Ca' d'oro
La nuit s'était lovée sous quelque canotier.
Ta langue-gondole parcourait mon canal.
Pour un soir ton ange, sur le lit baldaquin,
J'écoutais mon plaisir, sensuel bacchanal.
Mes ongles, à ta chair, se prétendaient taquins.
Sous un vol de pigeons, vogue un vaporetto ;
Vois, sur la lagune, le brouillard du matin.
Les rumeurs montantes du marché Rialto
Résonnent sous les ponts aux décors palatins.
À notre amour j'étais Veronica Franco
Tendre courtisane, nue telle Danaé,
Ta bouche à la mienne, à la chaleur des bécots,
J'ai pris entre mes mains autant que demandé.
Saint Marc s'en est vidé de tous les amoureux
Sous le pont des soupirs, dans le reflet de l'onde,
Tant de baisers jetés, jusqu'aux plus langoureux,
Dérivent vers la mer, promesses vagabondes.
Batelier de mon corps, tu glissais sur ma peau
Jusqu'aux moiteurs osées qui furent pénétrées
De ton Campanile, palpitant au tempo
De mon bassin gourmand de tant de voluptés.
Le palais des Doges salue l'Adriatique.
L'élan s'est achevé aux blandices acquises ;
Je n'ai aimé de lui que sa belle plastique ;
Si vous ouvrez mon cœur, vous y verrez Venise.
© Adria d'ORANCES
Canotier : le canotier est un chapeau plutôt français, mais à Venise, il n'est pas rare de croiser les gondoliers avec ce chapeau de paille doté d'un ruban.
Ca' d'oro : « maison d'or » est l'un des palais les plus connus au bord du Grand Canal
Vaporetto : Bateau-bus
Rialto : quatier de Venise connu pour son marché et pour le pont qui porte son nom.
Veronica Franco : Poétesse et une des plus fameuses courtisanes de Venise.
Danaé : tableau du peintre vénitien Jacopo Robusti représentant notamment une femme nue
Campanile : Haute tour de garde (clocher) de la place St Marc à Venise.
Blandices : jouissances
Adria d'Orances
Auteure de poésies, le style d'Adria d'Orances est un savant mélange de réalité, d'illusions et de fantasmes. Parcourant le monde, femme libre et libérée, elle assume sa poésie, rimée ou non, métrique ou non, qui se veut flamboyante, totalement libertine et bisexuelle mais littérairement vigilante pour préserver l'élégance du verbe. Ce texte est issu de son recueil Aux caresses d'Himéros.
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Son dernier recueil :
→ http://www.auxcaressesdhimeros.sitew.fr/
Moi j'attends le live de mes doigts
De ma bouche,
De ma langue.
Mes mots te trouvent
Ma gorge est sèche
Sois ma salive
Sois mes secrets humides.
Devenir
Tsunamiser nos sexes
À pile
Ou face
Grand bien s'affaisse
Ou se fasse
En caresses
Tes orifices
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Donneur
Dans une messe païenne
De murmures
Et de cris
Le creux
De tes reins
Est un puits
Qu'il me tarde d'envahir
Ta salive
S'écouler
Et ta langue m'affoler
Me dit-elle enfin
Moi dressé
En étant dard porte drapeau
De chair qui s'immisce
Entre tes cuisses prémices
Aux délices cachés
Comme le miel écorce fait de peaux
De lambeaux
Langues belles qui s'attirent
Se renient
Se retirent puis s'unissent à nouveau
Dans un premier éclair
Pour glorifier la nuit de s'être abandonnés
Tant aux supplices de chair
Qu'aux échos des envies
Qui vivaient fort en nous
Elle murmure dans un cri
Je vois
Je veux
Je veux que tu me serres jusqu'à me sentir toi
Te renifler si fort
Avoir ta peau
Boire ton odeur
Posée tout contre moi
Je veux voir de l'amour dans tes yeux
Et des envies de me dévorer
Je me tais un instant pour reprendre mon souffle
De nager sans respirer dans ses fontaines miroir
Je veux cet absolu
Avec toi
En tout
Je sais
Qu'on ne sait pas
Qu'on ne sait rien
Même si j'ai la chance d'approcher l'interdit
Je ne le laisserai pas passer
Je ne te laisserai pas passer
Soupire-t-elle à nouveau
Quand de mes yeux humides
Je n'offre aucun regard
Si ce n'est à ses lèvres
Demain dans ma chemise blanche jetée sur tes épaules
Petit matin glacé à contempler
Le jour
Tu deviendras
© Pascal DEPRESLE
Pascal Depresle (1966-)
Né à Montluçon en 1966, Pascal Depresle est passionné de lettres et d’écriture. Son parcours chaotique l’a amené à traverser la France durant 30 années comme manager dans le monde du transport, et à s’enrichir de toutes ces cultures et rencontres de gens authentiques attachés à leur terroir. Après un accident de la vie, cet auvergnat passionné éclectique de musique comme Brel, Brassens ou Eric Clapton, et de littérature, tels Fallet, Faulkner ou la poésie du moyen-âge, s’est lancé un nouveau défi, un nouveau projet de vie, qu’il tente de relever aujourd’hui, défi où l’écriture est partie prenante. Il a publié plusieurs recueils et un polar Des osselets au dessert, sorti en 2021.
Du même auteur :
Tout recommence
Tes mains vont si loin
→ Sa page Facebook
De l'ultime césure où nous venons rosir ...
© Pierre PAGES
Pierre Pagès
Page dédiée à la poésie tous styles, du classique au slam, également des nouvelles.
Sa page Facebook :
→ A l'ancre des mots
Offre-moi l'or des crépuscules intimes,
Des bains de verdure au ventre de la nuit,
Que sur son torse d'ivoire, mon coeur s'oublie
Et fasse chanter nos regards.
Offre-moi cet homme qui me désire
Et harcèle mes pensées d'un baiser d'envie.
Laisse-le ouvrir la parenthèse d'interdits
Qui mèneront nos corps aux enfers divins.
Offre-moi les arbres colorés de ses mains,
Qu'elles murmurent aux méandres de ma chair
Les exquises paresses ou palpite l'absolu
Des heures évanouies dans les poses gracieuses.
Offre-moi, enfin, les arômes de sa jouissance
Qu'elle s'étale en guirlande sur le rose de mes seins.
Lorsqu'au mont de Vénus vibre encore
Le langoureux vertige de ce qui fut.
© Adria D'ORANCES
Adria d'Orances
Auteure de poésies, le style d'Adria d'Orances est un savant mélange de réalité, d'illusions et de fantasmes. Parcourant le monde, femme libre et libérée, elle assume sa poésie, rimée ou non, métrique ou non, qui se veut flamboyante, totalement libertine et bisexuelle mais littérairement vigilante pour préserver l'élégance du verbe. Ce texte est issu de son recueil Aux caresses d'Himéros.
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Le souffle perdu, sur les ailes d’Eole
La voix suspendue à sa camisole
De ses doigts zéphyr, il me fait Hyacinthe
P’tite mort à venir, soupir en étreinte
Il m’a fait la cour, à perdre la tête
Il m’a fait l’amour, et je suis tempête
Sueur en marée, larmes de Neptune
Quand il vient mouiller au creux de mes dunes
Il devient Naïade priant ma fontaine
Lèvres en sérénade, doux chant de sirène
Il m’a fait la cour, la joie et l’ivresse
Il m’a fait l’amour, et je suis averse
Le corps vaporeux, baise de Néphélées
Dissous dans les cieux où il m’a projeté
De sa langue de brume quêtant mes orages
Sa douceur de plume quand il me naufrage
Il m’a fait la cour, le cœur en otage
Il m’a fait l’amour, et je suis nuage
Je brille, j’irradie, Helios m’enlace
Le cul envahi, sa main me terrasse
Me possède, me brûle, coule l’incendie
Qui les draps macule, liqueur étourdie
Il m’a fait la cour, l’éclat du réveil
Il m’a fait l’amour, et je suis soleil
© Gabriel KEVLEC
Gabriel Kevlec
Son auto-bio :
Je suis un poète à la petite semaine, un pornographe romantique, un fou amoureux, folie douce ou folie furieuse, les deux à la fois sans doute…
J’écris mes vers entre les portées des musées et les allées des morceaux de violons, ou alors est-ce l’inverse…
J’écris encore à la main, parce qu’il n’y a rien de plus intime que le contact d’une mine sur une feuille, et je fais la cour à l’ancienne.
Je suis né deux siècles trop tard.
Son blog :
→ Les rêves dessous le masque
J'ai acheté des jarretières rouges
Pour y marier le noir de mes bas ;
J'en confierai l'espace à tes bras,
Passive, guettant que tu bouges.
À mes cheveux de nuit, l'étincelle
De ton envie ardente, impatiente,
Qu'à mon corps, je rêve efficiente
Tel fantasme de toute jouvencelle.
Je t'offre l'éclat de mes seins droits ;
À l'ombre de leur pointe sanglante
Qui parfois dans les coeurs se plante
Tu auras plaisir à tes doigts adroits.
À mes yeux, la profondeur du ciel,
Goûte à l'immortel voyage charnel
Que le regard offre en gage éternel
Du céleste élan d'un amour véniel.
Au fandango de nos corps dansants
Livrons le sabbat de nuits orgiaques
Et louons nos voluptés paradisiaques
Que ténèbres n'en effacent les instants.
Pour y marier le noir de mes bas
J'ai acheté des jarretières rouges.
Passive, guettant que tu bouges
J'en confierai l'espace à tes bras.
© Adria D'ORANCES
Adria d'Orances
Auteure de poésies, le style d'Adria d'Orances est un savant mélange de réalité, d'illusions et de fantasmes. Parcourant le monde, femme libre et libérée, elle assume sa poésie, rimée ou non, métrique ou non, qui se veut flamboyante, totalement libertine et bisexuelle mais littérairement vigilante pour préserver l'élégance du verbe. Ce texte est issu de son recueil Aux caresses d'Himéros.
→ Voir tous ses textes sur le site
→ Sa page Facebook
Son dernier recueil :
→ http://www.auxcaressesdhimeros.sitew.fr/
Mon homme, mon maître et amant
Cet amiral de mes nuits impudiques
Me survole depuis le gaillard d'avant
Et s'amarre à quelques envies lubriques.
Je connais l'oiseau et sa soif de désirs.
Ce bâfreur de guêpières, jamais repu
De mes chairs frémissantes de plaisirs,
Aime accoster à mon corps corrompu.
Je suis l'Amphitrite toujours prête à saillir,
La Joconde impudique, l'odalisque blonde,
Qui hante la dunette attendant de faillir
Sur les canapés où velours se dévergonde.
Mon homme, mon maître et amant
Plante en moi plus qu'un regard profond
Si j'ai ses gonades serrées en mon gant
Comme on barre devant un haut-fond.
Quand le mât est en quête des vents forts
De l'amour, quand mes seins sont la proue
D'un vaisseau qui courtise les ports,
Je vire de bord au dernier désir qui s'échoue.
(*) Anagramme de navigation
© Adria D'ORANCES
Adria d'Orances
Auteure de poésies, le style d'Adria d'Orances est un savant mélange de réalité, d'illusions et de fantasmes. Parcourant le monde, femme libre et libérée, elle assume sa poésie, rimée ou non, métrique ou non, qui se veut flamboyante, totalement libertine et bisexuelle mais littérairement vigilante pour préserver l'élégance du verbe. Ce texte est issu de son recueil Aux caresses d'Himéros.
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Son dernier recueil :
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Le temps s'est pendu à la pointe de mes seins
Lorsque ta main, vagabonde et ventre d'oiseau,
S'est couchée heureuse au nid tiède de mes reins,
Faisant naître à mon corps le chant clair d'un ruisseau.
Faufile tes doigts dans les intimes gréements
Que la caresse enfante au duvet de ma peau,
Là ou tremble, orpheline, une envie sous les vents,
Le lierre du désir à mon tronc d'arbrisseau.
Au lit constellé des étoiles du plaisir,
Tu contemples mon sexe que j'ai tant offert
À des nuits infertiles me faisant mourir
Dans l'orage défait de tes baisers d'hier.
Maintenant que ma Grande Ourse brasille au feu
De tes lèvres et de ta morsure indécente,
Je veille impatiente le dernier aveu,
L'obole de ta langue en liesse innocente.
Puisque je m'offre et vibre aux à-coups de ton vit
Brûlons dans la flambée l'éther de nos corps nus
Dans l'enfer des sueurs, nous savons être en vie.
Aux rideaux des paupières, le temps s'est pendu.
© Adria D'ORANCES
Adria d'Orances
Auteure de poésies, le style d'Adria d'Orances est un savant mélange de réalité, d'illusions et de fantasmes. Parcourant le monde, femme libre et libérée, elle assume sa poésie, rimée ou non, métrique ou non, qui se veut flamboyante, totalement libertine et bisexuelle mais littérairement vigilante pour préserver l'élégance du verbe. Ce texte est issu de son recueil Aux caresses d'Himéros.
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Le clitoris en fleur, que jalousent les roses,
Aspire sous la robe, à l’invincible amant ;
Silence, vent du soir ! taisez-vous, cœurs moroses !
Un souffle a palpité sous le blanc vêtement.
Béatrix, Héloïse, Ève, Clorinde, Elvire,
Héroïnes d’amour, prêtresses de l’art pur,
Chercheuses d’infini, cachez-vous de l’azur !
D’astre en astre montez, aux accents de la lyre
Loin des soupirs humains ; plus haut, plus haut encor,
Volez, planez, rêvez parmi les sphères d’or !
Le printemps fait jaillir les effets hors des causes ;
La lune irrite, ô mer ! ton éternel tourment,
Et le désir en flamme ouvre amoureusement
Le clitoris en fleur qui jalouse les roses.
Henri CANTEL
Henri Cantel (1825-1878)
Ami de Vigny et l'un des premiers disciples de Baudelaire, Henri Cantel est l'auteur d'un chef-d'œuvre de la poésie érotique.
Les massifs du jardin forment un vert rideau ;
Les nids chantent là-haut dans le platane et l'orme ;
Un militaire passe en son bel uniforme
Et lorgne la nourrice et son hurlant fardeau.
L'onde peut se tarir dans la vasque, un jet d'eau
Peut s'épuiser... Jamais un tel sein, globe énorme,
Ne manquera de lait, et, pour que l'enfant dorme,
C'est en vain qu'elle chante à mi-voix l'enfant do.
Pour qu'il s'apaise, il faut lui mettre entre les lèvres
Le bout charnu d'où sort un nectar merveilleux ;
Et devant ce régal, ô soldat, tu t'enfièvres !
L'enfant bave et sourit, et toi, silencieux,
Sur ce banc que la Ville a peint en vert-olive,
Avec peine à ton tour tu retiens ta salive.
Gabriel VOLLAND
Gabriel Volland (1881-1947)
Poète et écrivain français, Gabriel Volland s'installe en 1907 à Paris au Quartier Latin avec son épouse. Il y rencontre une vie littéraire bouillonnante et se lie d'amitié avec Henri de Régnier et José-Maria de Hérédia. Il reçoit en 1908 le Prix de Rome de poésie pour son premier recueil de poèmes, Le Parc Enchanté. Il collabore à de nombreux journaux et revues, dans lesquels on retrouve des contes, nouvelles, essais et participe à l'écriture de trois pièces de théâtre.
→ Sa biographie sur Wikipédia
Il a les orbes clos, joli garçon en fleur,
Sur un livre au repos, et quand sonnera l’heure,
J’irai le retrouver dans un rêve ou bien deux,
Poser contre sa nuque des baisers langoureux.
De sa gorge à ses lèvres, je le visiterai,
À sa bouche délicate, ses soupirs je boirai,
Quand mes doigts glisseront jusqu’à sa peau offerte,
Serrant le vit dressé contre ma paume ouverte.
Et puis je tracerai de la pointe de ma langue
Un chemin délicieux de la fraise à la mangue,
Savourant la douceur jusqu’au fond de ma gorge,
Sa main dans mes cheveux, un rêve que je me forge.
Quand l’acier le plus sombre couvrira ses iris,
D’un voile à peine clos de débauche en délices,
Je me ferai avide pour accueillir en moi,
Ses marées impatientes qu’il ne retiendra pas.
Tête nichée dans son cou, cuisses crochetées à son dos,
Je me laisserai porter, le guidant de mes mots,
Pour l’arpège parfait, et l’accord sublime,
Qu’il se répande enfin au cœur de mes abîmes.
© Gabriel KEVLEC
Gabriel Kevlec
Son auto-bio :
Je suis un poète à la petite semaine, un pornographe romantique, un fou amoureux, folie douce ou folie furieuse, les deux à la fois sans doute…
J’écris mes vers entre les portées des musées et les allées des morceaux de violons, ou alors est-ce l’inverse…
J’écris encore à la main, parce qu’il n’y a rien de plus intime que le contact d’une mine sur une feuille, et je fais la cour à l’ancienne.
Je suis né deux siècles trop tard.
Son blog :
→ Les rêves dessous le masque
J’aime à me promener, la nature est si belle,
Je m’extasie sans cesse à la vue sensuelle
Des maintes courbes osées, qui à ma vue dessinent,
Pour mon plus grand plaisir, celles de ma voisine.
La saignée du labour qui monte vers la crête,
Dans une ondulation lascivement parfaite,
M’impose la vision de la superbe échine,
Sur la chute de reins du dos de ma voisine.
Deux monticules au loin, qui barrent l’horizon
En regardant les cieux, tendus en oraison,
Dans une volupté de débauche divine,
C’est le galbe insolent des seins de ma voisine.
Le bosquet arrogant qui trône au creux d’un champ,
Les pieds dans la moiteur d’un ruisseau aguichant,
Dont le fluide fripon me grise et me fascine,
C’est le buisson ardent touffu de ma voisine.
Une brèche effrontée, que mes yeux accompagnent,
Coupe, en deux monts d’orgueil, une espiègle montagne ;
Triomphant et altier, tout là-haut il chemine,
L’impertinent sillon du cul de ma voisine.
Quand je rentre chez moi, encore nostalgique
Et l’esprit envahi de fantasmes érotiques,
Je trouve mon voisin en posture coquine
En train de besogner ma femme, sa voisine.
© Gérard PINSON
Gérard Pinson
Cet auteur habite en Gascogne, dans les vallons d'oxygène du Gers. Il écrit des poèmes d'amour, d'humour, d'humeur, le plus souvent en alexandrins rimés. Il a publié quatre recueils de poésie et a plusieurs passions : l'écriture bien sûr, mais aussi le sport, le jardinage, le bricolage, etc.
Dans le fauteuil bleu, large comme un lit,
Aux bras enlaçants comme une caresse,
Elle est toute nue et toute en ivresse,
Devant la candeur du miroir poli.
Un signe coquet qui semble un grain d'orge,
Tressaille et tressaute en brusques élans,
Entre ses deux seins gonflés et brûlants,
Ses cheveux défaits roulent sur sa gorge.
Le cou renversé, le flanc qui se tord,
Les jarrets tendus, ses cuisses ouvertes,
Tout son corps se cambre, et ses doigts alertes
Fouillent l'ombre rose où frise de l'or !
Vite ! vite ! et toujours plus vite !
Sa main s'accélère et son bras frémit ;
Ses yeux tournoyants sont clos à demi
Et son ventre blanc s'élève et palpite !
Vite ! encor plus vite ! un rauque soupir !
Un sourire étrange ! Elle a rendu l'âme...
Et sa main s'arrête, et sa chair se pâme ;
Son souffle pressé paraît s'assoupir...
Plus rien ! Le silence ! Elle est toute pâle !...
Soudain, le désir la reprend, la tient.
Sa hanche se crispe et sa main... revient.
Vite ! vite ! vite ! et vite !... Elle râle !
Le soir tombe ; et tout d'ombre se remplit.
On ne perçoit plus que des profils vagues...
À peine peut-être un reflet de bagues
Éperdument tremble au miroir poli !...
Louis MARSOLLEAU
Louis Marsolleau (1864-1935)
Poète, chansonnier, compositeur, journaliste et auteur dramatique, Louis Marsolleau a écrit des chansons pour le cabaret du Chat Noir, a fait également carrière dans le journalisme, d'abord pour les journaux de gauche puis dans des quotidiens de droite. Il termine sa carrière à l'hebdomadaire Le Charivari où il donne une chronique politique en vers.
→ Sa biographie sur Wikipédia
Reviens sur moi ! Je sens ton amour qui se dresse ;
Viens, j'ouvre mon désir au tien, mon jeune amant.
Là... Tiens... Doucement... Va plus doucement...
Je sens, tout au fond, ta chair qui me presse.
Rythme bien ton ardente caresse
Au gré de mon balancements,
O mon âme... Lentement,
Prolongeons l'instant d'ivresse.
Là... Vite ! Plus longtemps !
Je fonds ! Attends,
Oui, je t'adore...
Va ! va ! va !
Encore.
Ha !
© Edmond HARAUCOURT
Edmond Haraucourt (1856-1941)
Poète et romancier français, il a été également compositeur, parolier, journaliste... Il publie un premier recueil sulfureux, La Légende des Sexes, sous le pseudonyme de Sire de Chambley en 1882. Il a été également conservateur au Musée du Trocadéro à Paris et celui de Cluny.
→ Sa biographie sur Wikipédia
Je veux me montrer nue à tes yeux chantants.
Je veux que tu me voies criant de plaisir.
Que mes membres pliés sous un poids trop lourd
Te poussent à des actes impies.
Que les cheveux lisses de ma tête offerte
S'accrochent à tes ongles courbés de fureur.
Que tu te tiennes debout aveugle et croyant
Regardant de haut mon corps déplumé.
© Joyce MANSOUR
Joyce Mansour (1928-1986)
Née en Angleterre d'un famille égyptienne aisée, Joyce Mansour, « la tubéreuse enfant du conte oriental » comme l'appellait André Breton, arrive en France en 1956. Collaboratrice du groupe surréaliste, elle apporte d’abondantes contributions aux expositions, revues et autres jeux quotidiens du mouvement.
→ Sa biographie sur Wikipédia
Je n’ai point assez du Baiser
Dont se contente tout le monde
Et la source où je veux puiser
Est plus cachée et plus profonde !
De votre bouche elle est la sœur !
En pied d’une blanche colline
J’y parviendrai, dans l’épaisseur
D’un buisson frisé qui s’incline.
Elle est fermée et l’on y boit
En écartant un peu la mousse
Avec la bouche, avec le doigt
Nulle soif ne semble plus douce.
Près de l’entrée on trouvera
Ce rocher que frappait Moïse
Et je veux que ma bouche épuise
Ce flot d’amour qui jaillira !
Car ma caresse ardente et forte
A fait monter l’onde à ses bords !
Je suis à genoux ; c’est la porte
Du sanctuaire de ton corps.
Tu palpites ; je t’y sens vivre ;
Et je sens grandir, qui m’enivre,
L’arôme secret de tes flancs !
Car j’aime tes parfums troublants
Plus que l’odeur des forêts vertes,
Plus que la rose et le jasmin,
Source vive, aux lèvres ouvertes !
Et je t’emporte dans ma main.
Senteur divine ! Et ma moustache,
Ainsi qu’un souffle d’encensoir,
Jette à mon cerveau jusqu’au soir
Ce fumet où mon cœur s’attache !
Guy de MAUPASSANT
Guy de Maupassant (1850-1893)
Ecrivain et journaliste littéraire, Maupssant a marqué la littérature française par ses six oeuvres majeures qui retiennent l'attention par leur force réaliste, la présence importante du fantastique et par le pessimisme qui s’en dégage le plus souvent, mais aussi par la maîtrise stylistique. Il sombrera peu à peu dans la folie et mourra peu avant son quarante troisième anniversaire.
Autre texte
Mon compliment
→ Sa biographie sur Wikipédia
Sa peau
sent le savon
et l’eau
en mousson
coule
sur ses poils blonds,
moule
son ventre rond.
Ses doigts de bulle
glissent
sur ses seins lisses.
Ses doigts de bulle
s’immiscent
dans l’orifice.
Sa peau
sent les sanglots
du désir
qui monte dans ses soupirs.
La mousse
écume
ses flancs fiévreux
et allume
au creux des reins
le plaisir enfin.
Ah ! Si Eve a croqué
la pomme,
celle-ci s’est provoquée
mon bonhomme !
avec celle de la douche
et cela fit mouche !
Quand la tigresse s’est réveillée
d’être ainsi arrosée
le stick de shampoing
ayant comme par hasard…
la forme d’un braquemart
a glissé aussi de ses seins
à ses reins.
Entre ses cuisses
un marécage
de délices,
tourbillon de zéphyrs,
orages
de désir,
ont secoué la baigneuse
en convulsions heureuses.
Et un brouillard chaud – épais
a noyé de vapeurs voluptueuses
son corps nu qui dansait
en des poses si langoureuses.
© CYR
Cyr
Auteur érotique né dans les années 1970. Après avoir créé une revue électronique trimestrielle de poésie érotique en 2004, puis mensuelle en 2010, il procède actuellement à la refonte de son site internet.
Son site :
→ http://www.poesie-erotique.net/index.php/accueil
Que c'est bon que d'être un poète
Car le soir dans mon petit lit
Quand les mots fusent sous la couette
Quand la lune embrasse la nuit
J'me fais empoigner la plume
J'me fais secouer le stylo
J'me fais presser l'agrume
J'me fais l'recto et le verso
Je me fais triturer la rime
Je me fais frétiller tous les vers
J'me fais tutoyer le sublime
J'me fais l'Larousse et l'Robert
J'me fais filer la métaphore
Je me fais vider l'encrier
J'me fais dresser l'oxymore
Je me fais froisser le cahier
J'me fais tressaillir les termes
Je me fais revenir la sauce
J'me fais maturer le germe
Je me fais envoler l'Albatros
J'me fais vibrer l'écriture
J'me fais chanter la Bohème
J'me fais rayer les ratures
Je me fais fleurir les poèmes
J'me fais monter la parabole
J'me fais titiller l'émotion
J'me fais gonfler l'hyperbole
J'me fais souffler l'inspiration
J'me fais raviver l'espoir
Je me fais jaillir la flamme
Avec un micro certains soirs
Je me fais déclamer le slam
Mais vous me demand'rez peut-être
Ce que je fais le jour durant
Oh ! cela tient en peu de lettres :
Le jour, j'écris, tout simplement.
© Lionel DAIGREMONT
Hommage à Colette Renard d'après son texte Les nuits d'une demoiselle
Lionel Daigremont (Yonl)
Poète et slameur en région parisienne, Yonl écrit depuis l'âge de 9 ans. Il propose un petit texte chaque jour sur son blog.
Autres textes :
L'ascenseur
Aux larmes citoyens
Je flanche entre tes hanches
Histoire de Q
Son blog :
→ http://yonl-poete.blogspot.fr/
Elle tourne, elle est nue, elle est grave ; ses flancs
Ondulent d’ombre bleue et de sueur farouche.
Dans les cheveux mouillés s’ouvre rouge la bouche
Et le regard se meurt entre les cils tremblants.
Ses doigts caressent vers des lèvres ignorées
La peau douce, la chaleur molle de ses seins.
Ses coudes étendus comme sur des coussins
Ouvrent le baiser creux des aisselles dorées.
Mais la taille, ployée à la renverse, tend
Le pur ventre, gonflé d’un souffle intermittent,
Et sous l’arachnéen tissu noir de sa robe
Ses bras tendres, avec des gestes assoupis,
Ses pieds froids sur les arabesques des tapis,
Cherchent l’imaginaire amant qui se dérobe …
Pierre LOUYS
Pierre Louÿs (1870-1925)
Poète romancier français né à Gand en Belgique. Son oeuvre la plus connue "Les Chansons de Bilitis", recueil de courts poèmes en prose est marqué par les influences du Parnasse et du symbolisme avec un profond goût de la sensualité, du bucolique et de l'érotisme élégant. Les évocations naturelles et précieuses y côtoient ainsi des scènes érotiques. Grand connaisseur de la littérature ancienne, Pierre Louÿs était aussi un bibliophile, qui possédait une bibliothèque de plus de 20 000 volumes.
→ Sa biographie sur Wikipédia
Tu es la vigueur du soleil
Et ta sève embaume.
Elle est un ruisseau de mai sous l'aubépine,
Plus douce que la fleur du sureau.
Tu te dresses et tu es la force de la forêt !
Tes reins blessent mes mains nouées,
Tu es rude comme un chêne.
Je t'ai baisé* comme un rouge-gorge dans ma main,
J'aime la tiédeur de ton corps dans ma main.
Je me rassasie de ton odeur sauvage ;
Tu sens les bois et les marécages
Tu es beau comme un loup,
Tu jaillis comme un hêtre
Dont l'énergie gonfle l'écorce.
... Le nœud de tes épaules est dur sous les mains ;
L'axe du monde est dans ta chair.
... Mais je louerai ton cri sauvage,
Mais je louerai ton corps qui embaume,
C'est un bois sauvage aux rudes fleurs.
Je louerai ta brutalité,
Le sanglot rauque de ta chair ;
Je louerai ta sève immense
Où l'univers est en puissance.
Je louerai tes poings et comment ils se dénouent
Tout à coup quand tu retombes
Au creux d'une épaule,
Plus doux qu'un petit enfant
Et plus innocent qu'un ange.
Marie DAUGUET
Marie Dauguet (1860-1942)
Poétesse française presque oubliée, pourtant l'une des premières femmes à entrer au Mercure de France. Francis Carco et Rémy de Gourmont l'ont soutenue.
→ Biographie sur Wikipédia
Brune encore non eue,
Je te veux presque nue
Sur un canapé noir
Dans un jaune boudoir,
Comme en mil huit cent trente.
Presque nue et non nue
A travers une nue
De dentelles montrant
Ta chair où va courant
Ma bouche délirante.
Je te veux trop rieuse
Et très impérieuse,
Méchante et mauvaise et
Pire s’il te plaisait,
Mais si luxurieuse !
Ah ! ton corps noir et rose
Et clair de lune ! Ah ! pose
Ton coude sur mon cœur,
Et tout ton corps vainqueur,
Tout ton corps que j’adore !
Ah ! ton corps, qu’il repose
Sur mon âme morose
Et l’étouffe s’il le peut,
Si ton caprice veut !
Encore, encore, encore !
Splendides, glorieuses,
Bellement furieuses
Dans leurs jeunes ébats,
Fous mon orgueil en bas
Sous tes fesses joyeuses !
Paul VERLAINE
Paul Verlaine (1844-1896)
Ecrivain et poète français, Paul Verlaine écrit son premier recueil (Poèmes Saturniens) à l'âge de 22 ans. Sa vie est bouleversée lorsqu'il rencontre Arthur Rimbaud. Leur vie amoureuse, tumultueuse et errante le poussera à blesser Rimbaud et il passera deux ans en prison où il écrira plusieurs recueils. Usé par l'alcool et la maladie, Verlaine meurt d'une pneumonie aiguë à 51 ans. Archétype du poète maudit, Verlaine est reconnu comme un maître par la génération suivante. Son style et la tonalité de nombre de ses poèmes révèlent, au-delà de l'apparente simplicité formelle, une profonde sensibilité, en résonance avec l'inspiration de certains artistes de l'époque.
→ Voir tous les textes de l'auteur sur le site
→ Sa biographie sur Wikipédia
Sous mes doigts impatients, voici qu'il se craquelle,
Et de jolis petits copeaux,
De sa coque rose, râpeuse, mais si frêle,
Font apparaître le joyau.
Ah ! Ces lèvres charnues aux blancheurs angéliques
Frissonnant des jus libertins,
Aux saveurs nuancées de cerises saphiques,
De baisers frais jeune catin... !
Il gémit à fleur d'eau émondant une haleine,
Se perle intimement, jeu coquin des sirènes,
De la bouche aux tétons nacrés... !
Ô fruit se peaufinant en d'humides caresses !
Ce bijou imbibé, ami des pécheresses,
Furète un lieu saint et sacré... !
© Frédéric COGNO
Frédéric Cogno
Autodidacte, rêveur et passionné, épris de poésie et de théâtre, Frédéric Cogno est éducateur auprès d'adultes handicapés mentaux et animateur-poète dans une maison de retraite. Il s'évertue à partager des émotions et la saveur des mots. Auteur de plusieurs recueils de poésie, il a aussi mis en scène un conte musical pour enfants.
Autre texte
Ce baiser
Agrafe-moi dégrafe-moi
Arrache-moi
Décachette-moi déshabille-moi déplie-moi remplis-moi
Dévide-toi désinhibe-toi
Scotche-moi au panneau prends-moi dans le mur
Roule-moi des panneaux dépanne-moi
Fais-moi le plein des sens
Déchire-moi enfonce-toi défonce-moi
Emmure-moi démure-moi dépure-toi
Repose-toi dépose-moi emplile-moi pile-moi efface-moi
non ne m'efface pas
Garde-moi regarde-moi grade-moi
Engage-toi dégage-moi engrange-moi
Enchante-moi chante-moi hante-moi rentre en moi
Sors de là reviens-moi
Déverse-toi renverse-moi bouscule-moi bascule-moi
Balance-toi
Lance-toi lasse-moi me laisse pas délasse-toi délaisse-toi
Laisse-moi là
Griffe-moi dégriffe-toi dégrise-toi
Désire-moi
Attache-moi détache-toi tache-moi tâte-moi
Tatoue-moi
T'as tout moi...
Agrafe-toi à moi !
© Macha SUEROF
Macha Sueroff
Marie-Cécile Fourès écrit (sous différents pseudonymes) des contes, des nouvelles, des pièces de théâtre, des chansons et des poèmes.
Elle a opté pour Macha Seruoff comme pseudonyme pour signer ses textes érotiques. Elle est conteuse pour enfant sous le nom de plume de Sara Tatouille.
Elle est également comédienne et metteur en scène, animatrice d'ateliers d'écriture. Elle a crée avec Benoît Bourbon la compagnie théâtrale Alter & C° en 2008.
Après "les pages roses", qui est un recueil de textes et de poèmes érotiques, elle publie son premier roman intitulé "Entre deux" (2007).
Site officiel :
→ http://machaseruoff.e-monsite.com/
Je te salue, Ô merveillette fente,
Qui vivement entre ces flancs reluis;
Je te salue, Ô bienheureux pertuis,
Qui rend ma vie heureusement contente !
C’est toi qui fais que plus ne me tourmente
L’archer volant qui causait mes ennuis ;
T’ayant tenu seulement quatre nuits
Je sens sa force en moi déjà plus lente.
Ô petit trou, trou mignard, trou velu,
D’un poil folet mollement crespelu,
Qui à ton gré domptes les plus rebelles:
Tous vers galans devraient, pour t’honorer,
A beaux genoux te venir adorer,
Tenant au poing leurs flambantes chandelles.
Pierre de RONSARD
Crédit image : National Gallery Portrait, London
Pierre de Ronsard (1524-1585)
"Prince des poètes et poète des princes", Ronsard est une figure majeure de la littérature poétique de la Renaissance. Il fonde dès 1544 à Paris le groupe de la Pléiade aux côtés de Joachim du Bellay. Grand humaniste, il veut une poésie inspirée de l'antiquité tant au niveau des thèmes qu'au niveau de la mythologie : il renoue avec Homère, Virgile et Horace.
→ Sa biographie sur Wikipédia
ELLE
Toute pleine de toi, ma bouche aspire encore
Les ultimes frissons de l'infini plaisir,
Te laissant palpitant, dont la sève décore,
D'une perle opaline évoquant ton désir
Que je viens d'apaiser, cette hampe inouïe
Offerte, insatiable, où chante ton d'ardeur,
Dont les élans d'amour, me laissent éblouie !
Tu prises ma caresse et, sans nulle tiédeur,
Soyeuse, délicate, en te comblant sans fin,
Ma langue douce, chaude, apprécie, amoureuse,
De goûter ton offrande… assouvissant ta faim
Et ton bel appétit, pour en jouir, heureuse !
LUI
Quand, à peine repu, je brûle ta toison
D'un de ces longs baisers dont tu chéris la force,
Débordant d'allégresse, heureuse, en pâmoison,
Tu laisses tes émois bouillir sous ton écorce…
Ardente et réceptive au moindre attouchement
De mes mains sur ton corps vibrant à ces délices.
Je connais ton attrait pour cet abouchement
Te donnant le vertige, offrant tous les prémices
D'un spasme en demi-teinte avant la jouissance,
Que tu sais retarder… pour mieux la ressentir
Lorsque avec de doux cris tu lui donnes naissance.
Alors, pour ce chant là, je veux tout consentir !
© Johanne HAUBER-BIETH
Johanne Hauber-Bieth
Lauréate et sociétaire, ou membre, des principales académies ou sociétés poétiques françaises, lauréate et membre de beaucoup d'associations littéraires et artistiques, en France et à l'étranger, Johanne, poète par nature, a ouvert ses volets sur le monde en 1949, à Strasbourg (France). Secrétaire de direction autodidacte, ses premiers essais pour le récit et le conte ont également été plusieurs fois récompensés
Sa bio sur le Manoir des Poètes :
→ https://www.lemanoirdespoetes.fr/johanne-hauber-bieth.php
Cette dentelle, affirmation de ta féminité,
Quand le jean unisexe et râpeux
Traîne au sol en bouchon,
Si fine et qui accroche si fort mes doigts à toi
Trempée du sexe qui coule de désir.
Cette dentelle, blanc sur blanc
En bas de ton ventre,
Où mes lèvres s'attachent,
Sous laquelle je sens ton désir s'arrondir
Quand je le gonfle sous ma langue.
Cette dentelle qui s'envole dans la chambre
Pleine de ton odeur, de ton odeur d'envie
De mes mains, de mes lèvres, de mon sexe,
De ta faim, de ta soif de plaisir,
Si fragile et si pleine de toi.
Cette dentelle si remplie de moi
A en craquer et que j'écarte un peu
Pour venir en toi sans en perdre le contact,
Quand ce n'est pas toi,
Dans ton impatience de moi,
Qui l'ouvre avant de me prendre
A pleine main pour me glisser en toi.
Cette dentelle qui alors se tache
De ta jouissance et de la mienne,
Qui te fait comme un souvenir le jour durant.
Cette dentelle, c'est là sa seule utilité,
De retenir les coulures chaudes
De la réminiscence d'un orgasme
Joyeusement partagé,
Que tu gardes en haut de tes cuisses.
© François d'ALAYRAC
François d'Alayrac
Chantre de la sensibilité érotique, François d'Alayrac est attentionné et délicat, il goûte le plaisir féminin à fleur d'épiderme. Passionné de l'amour et de la femme, il se veut l'alchimiste de la recherche de l'absolue osmose des corps. Pour ce poète habité par l'âme d'un loup, l'acte sexuel est fusionnel ; il participe à un rituel magique et sacré qu'il exprime avec sensualité. François D'Alayrac cherche à épouser l'infini au travers de la complémentarité suprême entre le Yin et le Yang...
Son blog (apparemment inactif) :
http://nexussexus.canalblog.com/
Au velours de ton sein je promène en silence
Un doigt voluptueux de désir alourdi
Et je sens sous ta peau battre l'appel intense
D'un trouble lancinant encore inassouvi.
Tu me tournes le dos et doucement ronronnes
Comme chatte au mois d'août. D'un index immoral
Je gravis et dévale au fil de ta colonne
Le luxurieux parcours d'un chemin vertébral.
Lentement je visite un, deux, trois monticules
Que trop longtemps Vénus m'avait tenus cachés
Et je cueille en passant, oh ! plaisirs majuscules !
Les cadeaux embaumés des parfums du péché :
Une larme de joie au penchant de ta joue,
Une goutte de sueur à ta source d'émoi
Comme perle d'amour sur ta peau qui se joue.
Au flacon du désir je boirai tout de toi !
La couture d'un bas ensuite je dessine,
Retardant à plaisir l'instant tant attendu.
Soupirs, frémissements. maintenant je devine
Que de t'aimer enfin le moment est venu.
© Jac KALLOS
Jac Kallos
Sa page dans le Monde de Poetika
Son site internet :
→ http://jac.kallos.pagesperso-orange.fr/index.html
Effleure
Doucement tes lèvres
Vestibule de soie et moi
Préparant mon entrée en fièvre
Suspendu au-dessus de toi
Vois
Ce duvet cette coiffure
Au milieu de tes jambes nues
Sens
Cette odeur de chevelure
Et de marine confondue
Entend
Ton ventre murmure
Même le mien a entendu
Tu ne dis rien juste une injure
De ta bouche jaillit le vent
Et la liqueur de ma blessure
Goutte
C'est le chant le plus émouvant
© André CAYREL
André Cayrel (1946-)
Né en 1946, André Cayrel est un grand voyageur, tant dans l'espace réel que spirtuel. Il a été lauréat du Concours international de poésie érotique.
Son blog dédié au haïku :
→ http://haiku-senryu.over-blog.net/
Ton cul est rond comme une horloge
Et quand ma fatigue s'y loge
J'enfile le temps à rebours
Je mate l'heure sous ta jupe
Il est midi moins deux minutes
Et je suis encore à la bourre
Promis demain j'arriv'rai pile
Pour faufiler ma grande aiguille
Sous le cadran de ton bidule
On s'enverra jusqu'au clocher
Et mon coeur comme un balancier
Ondulera sous ta pendule
Dis-moi au chrono de tes reins
Quand passera le prochain train
Combien coûtera le trajet
l'ai tant couru contre ta montre
Voici qu'à l'heur' de la rencontre
Je me sens des doigts d'horloger...
© Allain LEPREST
Allain Leprest (1954-2011)
Poète-parolier et chanteur méconnu du grand public mais adoré de ses pairs, il clamait depuis plus de vingt cinq ans une chanson d'exception, qui alliait la virtuosité de l'écriture à la limpidité des sentiments. Une poésie, digne des recueil reliés, qui touchait droit au cœur. Même Nougaro, plutôt avare en compliment sur ses compagnons chanteurs, ne pouvait que s'incliner : « Leprest est l'auteur le plus flamboyant que j'ai rencontré sous le ciel de la chanson française. »
Autres textes :
Saint Max
J'ai peur
Il pleut sur la mer
→ Sa biographie sur Wikipédia
Dans le sable silice
Et son iris salace,
En silence se glisse
Ma pupille de glace.
Dans le sable si lisse,
Alice se délasse ;
C'est pour elle un délice
Quelque peu dégueulasse.
Tout à coup se délisse
De sa toison mélasse
Un parfum de mélisse,
Puis elle la délace.
Et c'est alors qu'Alice,
Poussant un cri fallace,
Dévoile son calice
Au crin doux et filasse.
Là, s'enlise le vice,
Jusque dans sa crevasse
De couleur écrevisse
Et par endroit lavasse.
Son pistil se hérisse,
Son iris me harasse ;
Je cherche la matrice,
Et mon os s'encuirasse.
Donc je sors l'artifice ;
Elle fait volte-face,
J'écarte l'orifice ;
Sa pupille s'efface.
Avant que je salisse
Sa ventouse si lasse,
Je quitte la silice,
Et sa croupe salace.
© Dimitri DEFRAIN
Dimitri Defrain (1973-)
Difficile de cerner cet auteur dont le site internet est apparemment en sommeil. Dimitri Defrain joue avec les mots, les sons et les syllabes d'une manière percutante, insolente, émoustillante ! Ses textes vibrent, résonnant de mille échos et l'on se laisse vite emporter par ses délires et ses rêveries. Il a publié plusieurs recueils.
Son blog :
→ http://dimitridefrain.kazeo.com/
Pour un téton qui frise
Qui te met en émoi
Si je te fais la bise
Resteras-tu de bois ?
Est-ce dû au désir ?
Est-ce dû à la brise ?
Tairas-tu ton plaisir
Dressé droit comme un if ?
Qu'importe le motif
Vite, vite réchauffe-moi !
© Véronique NOE
Véronique Noé
Son blog :
→ http://lilylaplume.over-blog.com
Mon appétit ne flanche pas entre tes hanches,
J'ai une salive de désir en avalanche,
Ma tête se penche sur la belle, délicieuse revanche,
Je me délecte du pain sur ta planche.
Je n'ai plus aucun prétexte
Pour ne pas dévorer le texte
Qui s'écrit d'une encre sans complexe
Dans les plis discrets de ton sexe.
Je m'aventure sans une rature.
Dans les voilures de ta cambrure,
Sentant monter ta fièvre au fur et à mesure
Je bats la mesure sous ta dentelle d'azur.
Je suis le miel, l'abeille sur ta ruche,
A butiner l'eau de ta cruche,
La langue dans ton labyrinthe semé d'embuches,
C'est un vrai plaisir quand je gamahuche.
© Lionel DAIGREMONT
Lionel Daigremont
Son blog :
→ http://yonl-poete.blogspot.fr/
Cette odeur sur les pieds, de narcisse et de menthe
Parce qu’ils ont foulé dans leur course légère,
Fraîches écloses, les fleurs des nuits printanières,
Remplira tout mon cœur de ses vagues dormantes ;
Et peut-être très loin sur ces jambes polies,
Tremblant de la caresse encor de l’herbe haute,
Ce parfum végétal qui monte, lorsque j’ôte
Tes bas éclaboussés de rosée et de pluie ;
Jusqu’à cette rancœur du ventre pâle et lisse
Où l’ambre et la sueur divinement se mêlent
Aux pétales séchés au milieu des dentelles
Quand sur les pentes d’ombre inerte mes mains glissent,
Laurence … jusqu’aux flux brûlants de ta poitrine,
Gonflée et toute crépitante de lumière
Hors de la fauve floraison des primevères
Où s’épuisent en vain ma bouche et mes narines,
Jusqu’à la senteur lourde de ta chevelure,
Eparse sur le col comme une étoile blonde,
Où tu as répandu tous les parfums du monde
Pour assouvir enfin la soif qui me torture !
© Patrice de LA TOUR DU PIN
Patrice de La Tour du Pin (1911-1975)
→ Sa bio sur Wikipédia
Passe ta main, recto verso,
Le long de ma main pour commencer.
Tu fabriqueras de la chaleur,
Au point de départ de nos désirs,
Un cran, deux crans, jusqu'au dernier,
Dans le sens du poil, à rebrousse-poil,
Allers-retours qui montent en grade
Dans la plongée vers l'infini,
Passe ta main, recto verso,
Partout où mène le hasard
D'un aparté qui fait des vagues,
Cliquant, zappant,
Sur mes points faibles et mes points chauds,
Certains plus hauts, d'autres plus bas,
De mes reliefs et de mes creux
Qui font la loi de nos amours.
Passe ta main, recto verso,
Dans les balades qui font florès.
Un mot de passe que tu connais
Du bout des doigts donnera le ton
De la chanson qu'à quatre mains
Et à deux voix ou à deux souffles
Nous chanterons à l'unisson
Qui fera le plein de nos nuits d'amour.
© Jean SAINT-VIL
Jean Saint-Vil (1945-)
De nationalité haïtienne, Jean Saint-Vil, a fait ses études en Haiti et en France. Il est titulaire d'un doctorat en géographie. Ayant redécouvert la littérature, il se passionne pour la poésie, traitant de tous les thèmes, de l'amour à l'humour pur en passant par la nature, la réflexion philosophique et l'autobiographie.
Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.
Assise sur ma grande chaise,
Mi-nue, elle joignait les mains.
Sur le plancher frissonnaient d’aise
Ses petits pieds si fins, si fins.
- Je regardai, couleur de cire
Un petit rayon buissonnier
Papillonner dans son sourire
Et sur son sein, - mouche ou rosier.
- Je baisai ses fines chevilles.
Elle eut un doux rire brutal
Qui s’égrenait en claires trilles,
Un joli rire de cristal.
Les petits pieds sous la chemise
Se sauvèrent : “Veux-tu en finir !”
- La première audace permise,
Le rire feignait de punir !
- Pauvrets palpitants sous ma lèvre,
Je baisai doucement ses yeux :
- Elle jeta sa tête mièvre
En arrière : “Oh ! c’est encor mieux !
Monsieur, j’ai deux mots à te dire…”
- Je lui jetai le reste au sein
Dans un baiser, qui la fit rire
D’un bon rire qui voulait bien…
- Elle était fort déshabillée
Et de grands arbres indiscrets
Aux vitres jetaient leur feuillée
Malinement, tout près, tout près.
Arthur RIMBAUD
Arthur Rimbaud (1854-1891)
Figure première de la littérature française, Arthur Rimbaud a écrit ses premiers poèmes à 15 ans. Il entretient avec Verlaine une relation tumultueuse, avec lequel il mènera une vie d'errance et de bohême, entre drogue et alcool. Ses idées marginales, anti-bourgeoises et libertaires le poussent à une vie aventureuse. Il finira par abandonner la poésie pour voyager en Europe et en Afrique où il sera commerçant. Une synovite au genou précipitera son retour à Marseille où les médecins l'amputeront de la jambe droite. Son état de santé s'aggrave et il meurt à trente-sept ans d'un cancer généralisé.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
→ Sa biographie sur Wikipédia
Si je n'avais connu la caresse de tes mains
Jamais je n'aurais su que douceur est chaleur
Si je n'avais senti tes lèvres sur mes reins
Jamais je n'aurais su que chaleur est frisson
Si je n'avais dormi dans tes bras si câlins
Jamais je n'aurais su que frisson est tendresse
Si je n'avais ouï ton coeur battre, endiablé
Jamais je n'aurais su que tendresse est passion
Si je n'avais goûté à ta bouche enflammée
Jamais je n'aurais su que passion est fusion
Et tu donnes la musique à ma Vie
Et tu donnes à mes gestes leur poésie
Et tu donnes à mon Ame son "Sel de Vie"
© Véronique NOE
Véronique Noé
Son blog :
→ http://lilylaplume.over-blog.com
Donne-moi tes baisers amers comme des larmes,
Le soir, quand les oiseaux s’attardent dans leurs vols.
Nos longs accouplements sans amour ont les charmes
Des rapines, l’attrait farouche des viols.
Repousse, délivrant ta haine contenue,
Le frisson de ma bouche éprise de ta chair.
Pour crier ton dégoût, dresse-toi, froide et nue,
Comme un marbre funèbre aux lueurs d’un éclair.
Tes yeux ont la splendeur auguste de l’orage…
Exhale ton mépris jusqu’en ta pâmoison,
O très chère ! — Ouvre-moi tes lèvres avec rage :
J’en boirai lentement le fiel et le poison.
J’ai l’émoi du pilleur devant un butin rare,
Pendant la nuit de fièvre où ton regard pâlit…
L’âme des conquérants, éclatante et barbare,
Chante dans mon triomphe au sortir de ton lit.
© Renée VIVIEN
Renée Vivien (1877-1909)
Renée Vivien, née Pauline Mary Tarn, surnommée « Sapho 1900 », est une poétesse britannique de langue française du courant parnassien de la Belle Époque. A l'abri du besoin par un héritage paternel conséquent, elle voyagea beaucoup à travers le monde. En 1899, elle s’installe définitivement à Paris et prend un nom de plume : René Vivien, prénom qu’elle féminise ensuite en Renée. De 1901 à 1909, l’intense production littéraire et poétique se mêle à des tentatives de suicide. Renée vit le spleen baudelairien, se drogue, boit de plus en plus d’alcool en solitaire.
Renée Vivien fut la première poétesse francophone à exprimer ouvertement son amour physique pour les femmes et la deuxième femme francophone ; après Mme Dacier au XVIIe siècle, à traduire l’œuvre de Sapho en français
→ Sa bio sur Wikipédia
Ô gorge déployée
Ravissants renflements
Où mon âme noyée
Bût amoureusement !
Ô délicieux goût,
Lactescence sucrée
Du soleil du mois d’août,
Ivresse idolâtrée !
Ô chaudes aréoles
Et tétons merveilleux
Qui mieux que des paroles
Ou des soins vétilleux
Ont apaisé ma soif
Et ma crainte des ombres
Et de mes doigts la soif
Du toucher sans encombre !
De Phryné l’hétaïre
Vous sauvâtes le corps
Des juges qui haïrent
Ses talents des décors.
N’en déplaise à certains
Du palais la mémoire
Cherchera au lointain
De l’oral ce ciboire.
C’est dans les profondeurs
Des palpations sauvages
Ou des succions d’ardeurs
Que je vais aux nuages.
Et habillés de soie
Délicieux tétins
Vous éclairez de joie
L’aube de mes matins.
© Damy TANGAGE
Damy Tangage
Phryné est une hétaïre (prostituée) de la Grèce antique. D’une grande beauté, elle est célèbre pour… ses tarifs et sa clientèle d’artistes et d’aristocrates.
Accusée par un ancien amant, elle est défendue par l’orateur Hypéride qui dévoile sa poitrine à la cour. Il emporte ainsi la faveur du jury.
Je trace sur ta peau cette douce caresse
Qui dépose en passant l'empreinte d'un frisson ;
Avides de plaisir, nos corps avec adresse
Se mêlent langoureux, bercés à l'unisson.
Gerbe d'enchantement amène de tendresse,
Qui délivre en son sein l'amoureuse moisson.
Éclats de jouissance alanguis de paresse
Où se noient les désirs de bien belle façon.
Mes mains, voyageuses, parcourent ton visage,
S'aventurent aussi par tes monts et vallons,
Où d'un souffle divin, l'érotique massage
Produit gémissements et bien tendres émotions.
Joyeusement mes doigts, toujours à l'aventure
Continuent d'imprimer leur douce signature.
© Tony BRIVOIS
Tony Brivois
Dans nos nuits
Enrobées de volupté
L‘amour nous donne l'
Ivresse, guide nos
Caresses, appelle nos
Ebats amoureux
Sur notre lit de Plaisir !
Perles de désir
Lascives et ardentes
Au creux de nos reins...
Il dépose l'envie
Sur ma bouche,
Ivre de son corps, je
Réveille sa Sensualité !
Sur ma peau offerte
Elles voyagent mutines,
Nimbant mes seins,
Sculptant sur mes courbes
Un univers de plaisir...
Attisant mes sens,
Langoureuses et tendres,
Insatiables et gourmandes,
Tes lèvres gravent sur mon corps,
Eternelle Volupté !
Vivre avec Toi l'extase
O mon tendre amant...
Libertins et sensuels,
Unis d'une même
Passion, le désir
Tatoué sur nos peaux
Envieuses de Délices !
© Véronique AUDELON
Véronique Audelon
Après une enfance passée à Forcalquier dans les Alpes de Haute-Provence et un bref arrêt à Marseille, Véronique Audelon s'est installée à Salon de Provence.
Elle dessine et écrit des poèmes depuis l'adolescence. Son univers d'auteure balance entre poésies, nouvelles et romans. Son premier roman, "Emmurée", est paru en février 2011. Puis "Le Cahier" publié en décembre 2014. Trois recueils sont actuellement en instance de publication.
Elle partage son temps entre son activité de maquettiste PAO free lance et sa passion pour l'écriture.
Te souviens-tu, Fannie, de ce dîner mondain
Où nous étions assis, attablés face à face,
Quand nos regards fuyants se sont trouvés, soudain,
J'ai bien lu dans tes yeux un appel à l'audace
C'est à dessein, je me souviens, que tu as feint
Poliment, d'écouter un monsieur ennuyeux
Et sur la nappe blanche, vaguement, ta main
Dessinait des lignes aux contours mystérieux
Tu ne disais plus rien, plongée dans tes pensées
Mais j'ai pu deviner les ombres d'un désir
En te voyant ouvrir ton col et t'éventer,
J'ai bien vu sur tes lèvres un invitant sourire
Mon voisin me parlait de la hausse des coûts
Seule, m'intéressait, la veine de ton cou
J'aurais pu la sentir battre au bout de mes cils
Un désir rampant insinuait mes sens reptiles
Sous la table garnie, ont gonflé mes envies
Délaissant mon soulier, j'ai remonté tes cuisses
Une goutte a perlé sur le membre rougi,
J'ai bien senti mon pied atteindre l'orifice
Tant de brutalité me faisait chavirer
Comment dans cette sc ène conserver la face
Adieu la vie chère, ma chair était diluée
Il s'en fallut de peu que je ne m'esclafasse
Invitée au dessert je remontais ma jupe
Une jambe glissa entre tes deux genoux
Où s'échauffaient les mets de ce repas de dupe,
Ennivrée de plaisirs si complices entre nous
Après un Chavignol arrosé de Bordeaux
La corbeille de fruits servit à nos fantasmes
Tu pris une banane, et moi un abricot,
J'ai bien cru renverser en atteignant l'orgasme...
© André CAYREL
A des manies
Souvent au lit
Quand elle lit
Je vois sa mine
Qui s'illumine
C'est sa mimine
Qui la câline
Elle coulisse
Entre ses cuisses
De là s'immisce
Dans l'interstice
Et se lutine
Ah la coquine
A la racine.
Qu'elle est mutine !
Ça la titille
Ça m'émoustille
Sa jambe lisse
Vers moi se hisse,
Mon appendice
Qui se hérisse
Est un indice
De ces prémisses
Que je devine.
Fente divine
Mi-brigandine
Mi-guillotine
Je m'habilite
Tant ça palpite
Grand sybarite
Bernard l'ermite
Pour une nuit.
Alors je suis
Son cucurbite
Telle une truite
Hermaphrodite
Plongeant j'agite
Mon mégalithe
Ce feu suscite
De l'eau de vie
Sur nos pelvis
Une subite
Météorite
Soudain surgit
Tout s'élargit
Et s'obscurcit
Des cris aussi
Sexes indivis
Sens de la vie
On remercie
Puis rétrécit
Mais Mélanie
N'a pas fini
Son vis-à-vis
Veut un suivi
On sent le bis
Sur nos pubis…
© André CAYREL
André Cayrel
Coule, coule- moi sur toi, sable tiède ruisselant,
Epousant la courbe de tes épaules fraîches.
Coule-moi sur ton sein, j'irrigue ton bouton
D'une liqueur d'ambre et glisse sous l'aisselle.
Coule-moi sur ton dos, jusqu'au creux de tes reins,
Un grain brûlant s'égare, plus loin entre tes fesses.
Coule-moi sur ton ventre, après un tourbillon,
Dans le nœud de ta vie, je vais chercher fortune,
Dans le wadi ombré, d'une pluie opportune.
Coule-moi plus bas, entre tes lèvres closes,
Je viens glisser la perle sur ton bouton de rose
Et retrouver le cours des sources d'Adonis,
Pour m'enfuir dans ta grotte, y dessiner d'argile,
Sur les parois vibrantes, l'extase de ta jouissance.
Jolkero
Tes mains partent en campagne,
elles sèment la pagaille,
à ce jeu, c'est toujours toi qui gagne,
et retrouve mes failles...
Tes mains partent à la dérive,
témoins de l'écume à mes lèvres,
elles vont et viennent à la rive,
à chaque fois, renaît ma fièvre...
Tes mains savent si bien y faire,
elles passent toutes les grilles,
elles jouent même au lierre,
d'un rien, me déshabillent...
Tes mains savent tous mes chemins,
même sans cailloux blancs,
elles me content une histoire de faim,
et se moquent du prince charmant...
Tes mains rassemblent mon corps
elles me donnent la monnaie de ma pièce,
moi qui ne roule pas sur l'or,
elles me font l'amour en l'espèce...
© Pascal MODIMO
Pascal Modimo
Né en 1963, Pascal Modimo écrit depuis l'adolescence, au début des textes pour un groupe de rock dont il était le chanteur. Ensuite, il s'est vaguement essayé aux nouvelles et aux scénarii de bandes dessinées.
En 2004 il a repris l'écriture avec bonheur et profusion, jonglant avec les mots dans de courts textes poétiques qu'il met sublimement en page sur son blog. Car l'artiste poète est aussi un talenteux photographe.
Modimo puise son inspiration dans un large palette qui va des contes pour enfants à la littérature érotique pour adultes, en passant aussi bien sûr par les images, que ce soient des photographies ou des films, "toujours en quête de l'humain, failles comprises…". Il mêle dans ses textes autobiographie et fantasmes universels, le maître mot restant le partage des émotions : " des étoiles dans vos yeux, alors forcément dans les miens. Je suis un incorrigible guetteur d'étoiles…"
Rebelle et soumise
Paupières baissées
Quitte ta chemise
Belle fiancée
L'amour est cerise
Et le temps pressé
C'est partie remise
Pour aller danser
Autant qu'il nous semble
Raisonnable et fou
Nous irons ensemble
Au-delà de tout
Prête-moi ta bouche
Pour t'aimer un peu
Ouvre-moi ta couche
Pour l'amour de Dieu
Laisse-moi sans crainte
Venir à genoux
Goûter ton absinthe
Boire ton vin doux
O rires et plaintes
O mots insensés
La folle complainte
S'est vite élancée
Défions le monde
Et ses interdits
Ton plaisir inonde
Ma bouche ravie
Vertu ou licence
Par Dieu je m'en fous
Je perds ma semence
Dans ton sexe roux
O Pierrot de lune
O monts et merveilles
Voilà que ma plume
Tombe de sommeil
Et comme une louve
Aux enfants frileux
La nuit nous recouvre
De son manteau bleu
Rebelle et soumise
Paupières lassées
Remets ta chemise
Belle fiancée
L'amour est cerise
Et le temps passé
C'est partie remise
Pour aller danser
© Jean FERRAT
Jean Ferrat (1930-2010)
→ Sa bio sur Wikipédia
Tendre, la jeune femme rousse,
Que tant d'innocence émoustille,
Dit à la blonde jeune fille
Ces mots, tout bas, d'une voix douce :
"Sève qui monte et fleur qui pousse,
Ton enfance est une charmille :
Laisse errer mes doigts dans la mousse
Où le bouton de rose brille,
"Laisse-moi, parmi l'herbe claire,
Boire les gouttes de rosée
Dont la fleur tendre est arrosée,
"Afin que le plaisir, ma chère,
Illumine ton front candide,
Comme l'aube l'azur timide."
Paul VERLAINE
Paul Verlaine (1844-1896)
Ecrivain et poète français, Paul Verlaine écrit son premier recueil (Poèmes Saturniens) à l'âge de 22 ans. Sa vie est bouleversée lorsqu'il rencontre Arthur Rimbaud. Leur vie amoureuse, tumultueuse et errante le poussera à blesser Rimbaud et il passera deux ans en prison où il écrira plusieurs recueils. Usé par l'alcool et la maladie, Verlaine meurt d'une pneumonie aiguë à 51 ans. Archétype du poète maudit, Verlaine est reconnu comme un maître par la génération suivante. Son style et la tonalité de nombre de ses poèmes révèlent, au-delà de l'apparente simplicité formelle, une profonde sensibilité, en résonance avec l'inspiration de certains artistes de l'époque.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
→ Sa biographie sur Wikipédia
Que c'est bon d'être demoiselle
Car le soir dans mon petit lit
Quand l'étoile Vénus étincelle
Quand doucement tombe la nuit
Je m'fais sucer la friandise
Je m'fais caresser le gardon
Je m'fais empeser la chemise
Je m'fais picorer le bonbon
Je m'fais frotter la péninsule
Je m'fais béliner le joyau
Je m'fais remplir le vestibule
Je m'fais ramoner l'abricot
Je m'fais farcir la mottelette
Je m'fais couvrir le rigondin
Je me fais gonfler la moufflette
Je m'fais donner le picotin
Je m'fais laminer l'écrevisse
Je m'fais froyer le cœur fendu
Je me fais tailler la pelisse
Je m'fais planter le mont velu
Je m'fais briquer le casse-noisettes
Je m'fais mamourer le bibelot
Je m'fais savourer la sucette
Je m'fais reluire le berlingot
Je m'fais gauler la mignardise
Je m'fais rafraîchir le tison
Je me fais grossir la cerise
Je m'fais nourrir le hérisson
Je m'fais chevaucher la chosette
Je m'fais chatouiller le bijou
Je m'fais bricoler la cliquette
Je me fais gâter le matou
Mais vous me demand'rez peut-être
Ce que je fais le jour durant
Oh ! cela tient en peu de lettres :
Le jour, je baise, tout simplement.
Colette Renard (1904-2010)
Chanteuse et comédienne, Colette Renard reste sans doute la dernière chanteuse populaire inspirée par les réalistes d'après guerre. Sa voix très expressive, son interprétation et sa diction la rendent reconnaissable au premier couplet. Elle enregistra aussi plusieurs albums de chansons grivoises. La plus célèbre d'entre elles est sans doute Les Nuits d'une demoiselle.
→ Sa biographie sur Wikipédia
Si tu viens, je prendrai tes lèvres dès la porte,
Nous irons sans parler dans l'ombre et les coussins,
Je t'y ferai tomber, longue comme une morte,
Et, passionnément, je chercherai tes seins.
A travers ton bouquet de corsage, ma bouche
Prendra leur pointe nue et rose entre deux fleurs,
Et t'écoutant gémir du baiser qui les touche,
Je te désirerai, jusqu'aux pleurs, jusqu'aux pleurs !
- Or, les lèvres au sein, je veux que ma main droite
Fasse vibrer ton corps -instrument sans défaut -
Que tout l'art de l'Amour inspiré de Sapho
Exalte cette chair sensible intime et moite.
Mais quand le difficile et terrible plaisir
Te cambrera, livrée, éperdûment ouverte,
Puissé-je retenir l'élan fou du désir
Qui crispera mes doigts contre col inerte !
© Lucie DELARUE-MARDRUS
Lucie Delarue-Mardrus (1874-1945)
Poétesse, romancière, journaliste, historienne, sculptrice et dessinatrice, Lucie Delarue-Mardrus fut une artiste complète aux dons multiples, d'une curiosité insatiable et d'une capacité de travail impressionnante.
→ Sa biographie sur Wikipédia
Tu es là !
Nue
Sur le drap
Et ton ventre et tes seins et tes cuisses
En sueur
Se jouent de la lumière
Dans les giclures de l’ombre.
Je te veux
A cru
Tout à moi.
Viens te planter profond
Généreux en ma terre.
Viens!
En dévastateur
Laboure mes entrailles
A faire germer ma peau
Regarde.
Je suis là
Nu devant tes yeux.
J’ai au ventre un miracle de chair désirante.
Tendu
Dressé
Gonflé
Il n’est jamais aussi dur que lorsqu’il est doux à l’extrême
Prêt à s’aboucher à tes flancs
Qui déjà s’inondent.
Oh! Laisse - moi le temps
De laper l’eau de tes aisselles
Respirer cette odeur de femelle entre tes cuisses
Te piller
T’incendier
Te dévaster
Sous ma bouche qui te fouille.
Je t'aime!
Je t'aime tant.
Toute en appel de toi j'implore ta chaleur
A ton membre durci je veux coller mes lèvres
T'éblouir des dix mille soleils de mon aura
T'offrir dix mille étoiles
A t'éclater de moi
Là
Où le ciel épouse la Mer
Là
Où le vent secoue la Terre
Ivres des éléments
En osmose
Hors du temps
En suspension
A faire jaillir dix mille laves
Des cratères de la passion
Nous renaîtrons ensemble
Dans le creuset de nos orgasmes
Marion Lubréac & François d'Alayrac