Les différentes écoles de poésie
La Pléiade (1550-1560)
Du nom de la constellation de 7 étoiles, cette école poétique est formée par sept poètes dont Pierre de Ronsard et Joachim du Bellay.
Principes
Renouvellement de la langue française, admiration pour l’Antiquité, affirmation de la mission du poète au service de la Beauté.
Thèmes
Lyrisme, sentiment amoureux, fuite du temps, mythologie.
Autres particularités
Beaucoup d'allégories, de métaphores, insistance sur les rythmes et la musicalités.
Le romantisme (début XIXè siècle)
C’est un mouvement artistique (donc pas seulement littéraire, il y avait Chopin en musique) apparu en réaction à la rigidité du classicisme, initié par Rousseau.
Les poètes romantiques ont travaillé à "subjectiviser" la poésie, à permettre l’exploration du coeur à travers ses rêves et ses tourments....
Principes
Primauté de la sensibilité, recherche de l’infini et sentiment religieux, valorisation de l’individu, revendication d’une mission prophétique du poète.
Thèmes
Mélancolie et mal de vivre (spleen, mal du siècle, vague des passions), goût du pittoresque et du symbole, désir d’évasion (goût pour le passé et l’exotisme), amour, nature, mort...
Autres particularités
Utilisation du trimètre romantique, de vers impairs, de strophes hétérométriques (dans l’anthologie : Lamartine : Méditations poétiques : le lac), métaphores, allégories, travail sur rythmes et musicalité, on utilise des mots un peu plus ordinaires.
Le Parnasse (1866-1876)
Le nom de cette école apparaît en 1866 avec la publication par les Parnassiens du recueil le Parnasse contemporain, recueil de vers nouveaux. Le choix du nom de « Parnasse » est en référence à un massif montagneux consacré à Apollon. Le Parnasse est apparu en réaction au prosaïsme romantique, les Parnassiens vouent un culte à la beauté et développent la thématique de « l’art pour l’art » (expression de Gautier, précurseur de l’idée), c'est-à-dire faire beau mais sans faire passer de message en particulier, on ne se concentre plus que sur l’esthétique. Ils recherchent une poésie objective et impersonnelle. Ils n’ont donc absolument pas recours à la poésie engagée et sont très détachés de ce qui se passe dans le monde ; ils développent une recherche d’originalité et diffusent peu leur poèmes (recueils publiés par très faibles tirages).
Principes
Goût pour la Beauté idéale et intemporelle, recherche de "l’art pour l’art", anticonformisme, perfection formelle, objectivité de la poésie, refus du lyrisme.
Thèmes
Volonté de tenir le réel à distance (goût pour la mythologie et l’exotisme), les thèmes sont souvent repris de l’Antiquité…
Autres particularités
Utilisation du trimètre romantique, de vers impairs, de strophes hétérométriques (dans l’anthologie : Lamartine : Méditations poétiques : le lac), métaphores, allégories, travail sur rythmes et musicalité, on utilise des mots un peu plus ordinaires.
Le Symbolisme (1886-1900)
Ce sont des poètes qui ont appartenu au Parnasse mais qui s’en sont détachés à cause de ses excès qui ont développé ce mouvement. En 1871, les Zutistes (dont font partie Rimbaud, Cros et Verlaine) critiquent assez férocement ces excès formalistes. Le courant apparaît véritablement lorsque Verlaine publie son livre sur les Poètes maudits (Corbière, Rimbaud, Mallarmé) en 1884 ; le nom du courant est donné en 1886 par Jean Moréas par allusion à une recherche du symbole.
Principes
Subjectivité de la connaissance, suggérer plutôt que nommer, décrire et raconter.
Thèmes
Mythologie, légendes médiévales, récits et personnages bibliques, synesthésie (association de sensations provenant de domaines différents), correspondance entre le monde sensible et les réalités qu’il cache ou révèle.
Autres particularités
Utilisation du vers impair, du vers libre, recours à la poésie en prose, utilisation de symboles, recherche de musicalité, métaphore, allégories, comparaisons.
Artistes
Apollinaire, Baudelaire, Lautréamont, Laforgue, Moréas, Rimbaud, Rollinat, Samain, Valéry, Verlaine...
Le Surréalisme (XXè siècle)
Mouvement esthétique apparu juste après la guerre de 14-18, auquel prennent part notamment Breton, Aragon, Eluard et Desnos, ils s’inspirent des poèmes d’Apollinaire pour re-modéliser l’art de l’image. Le surréalisme dépasse l’analogie qu’on faisait entre le rêve et la réalité sous le symbolisme, c’est l’union entre le rêve et la réalité (cf. écriture automatique). On cherche à faire sauter tous les barrages psychiques et contraintes formelles pour exprimer l’inconscient.
Principes
Expression de l’inconscient, rôle du hasard et des associations fortuites dans la création artistique, refus des catégories esthétiques traditionnelles, revendication de l’art comme instrument de libération et de révolution.
Thèmes
L’amour fou et la femme, la révolte, la magie des villes et des rencontres insolites, le rêve, l’imagination et l’inconscient, phénomènes paranormaux.
Particularités esthétiques
Poèmes en prose pour la plupart des cas, écriture automatique, collages, calligrammes, associations étonnantes d’idées, d’images et de métaphores.
Artistes
Breton, Aragon, Eluard et Desnos...
L'Ecole de Rochefort (1941-1961)
Fondée en 1941, en pleine occupation allemande, à Rochefort-sur-Loire par le pharmacien-poète Jean Bouhier et le peintre Pierre Penon, l’École de Rochefort constitue, après le Surréalisme, un des principaux mouvements de la poésie française du xxe siècle. René-Guy Cadou fut l'un des premiers à être publié dans les Cahiers de Rochefort . Pas de règles strictes, simplement une orientation sur le rôle de la poésie. Elle s'inscrit d'abord dans une démarche de liberté d'expression individuelle, d'humanisme proche de la nature. René-Guy Cadou parlais de surromantisme pour qualifier sa poésie. Dans les années 1950, le mouvement entendait protester contre les excès d'une poésie engagée autour des poètes de la résistance, encouragée par Louis Aragon. Comme l'a écrit Jean Bouhier, les poètes de Rochefort voulaient dire leurs poèmes à la face du monde, les mêler aux rythmes de la nature, au bruit des arbres, de l'eau, les mêler à la vie.
Artistes
Luc Bérimont, Maurice Fombeure, Louis Guillaume, Eugène Guillevic, Alain Borne, Lucien Becker, Georges-Emmanuel Clancier, Pierre Béarn.