Poèmes à forme fixe


La ballade
Poème du Moyen-Age, comprenant en général 3 à 5 strophes assez longues. La structure des strophes doit être identique. Le dernier vers de chaque strophe est un refrain.

Le fratras
Genre lyrique burlesque dérivé de la fatrasie (en vogue en Artois et Picardie au milieu du XIIIème siècle), dont le contenu est irrationnel.

Le lai
Poème narratif ou lyrique au Moyen-Age.

Le maillet
Créé en 1947 par Jean Maillet, il se compose de quatre quatrains sur cinq rimes, sans contrainte de métrique. Le premier vers de la première strophe est repris dans les strophes suivantes, respectivement en deuxième, puis troisième et enfin quatrième vers.


L'ode
D'origine grecque, chant ou poème lyrique.

Le pantoum
Poème à forme fixe emprunté à la poésie malaise et composé d'une suite de quatrains à rimes croisées (le 2ème et le 4ème vers du premier quatrain fournissent les premier et troisième vers du suivant et le derniers vers de la pièce répète le premier). [ABBA]


Le pantoun
Poème à forme fixe : quatrain à rimes entrecroisées, ab-ab. Les pantouns malais présentent en plus un très grand parallélisme phonique entre les deux distiques (ou, plus exactement, parallélisme de sonorités entre les vers a d’une part et entre les vers b d’autre part). Voir les Amis Francophones du Pantoun : https://pantun-sayang-afp.fr/

Le quadrille
Poème moderne composé de 4 quatrains dont les vers varient entre un nombre de syllabes paires et impaires.

Le rondeau
Poème sur deux rimes avec deux vers répétés (destiné d'abord à être chanté) utilisé à l'époque des troubadours.


Le rondel
Un rondel est un poème à forme fixe, construit sur deux rimes et comportant un refrain, à l'instar du rondeau et du triolet. Il est composé le plus souvent de treize vers octosyllabiques répartis en trois strophes.

La schaltinienne
Poème composé de 10 vers dont le schéma essentiel semble issu d'un sonnet qui serait privé de la deuxième strophe (origine grecque).

Le sonnet
Petit poème composé de 2 quatrains sur 2 rimes embrassées et deux tercets dont les vers sont généralement en alexandrins (origine italienne - Pétrarque).

Sonnet marotique
Le sonnet marotique, parfois qualifié à tort d'« italien » (son schéma de rimes ne se rencontre pas en Italie), 
comporte deux quatrains puis deux tercets, rimés abba abba ccd eed. C'est la forme que pratiqua Clément Marot, l'un des introducteurs du sonnet en France, d'où le nom de sonnet « marotique ».

Le triolet
Petit poème généralement composé de 8 vers sur 2 rimes. Le 1er, 4ème et 7ème vers sont les mêmes.

La villanelle
Petite poésie pastorale à forme fixe et divisée en couplets qui finissent par le même refrain.

Le blason
Généralement court poème en vers à rimes plates destiné à faire un éloge d'une partie du corps.


Poèmes à forme libre


L'acrostiche
Les premières initiales de chaque vers de ce petit poème forment verticalement un mot.

Le calligramme
Poème dont les vers sont disposés de façon à former un dessin évoquant le même objet que le contenu du texte (c'est Guillaume Apollinaire qui a inventé ce terme en 1918).

La courante
Poème formé de 2 strophes en vers libres mais dont la première sert de modèle à la seconde.

L'épigramme

Bref poème d'origine grecque qui se termine par un trait d'esprit d'ordinaire satirique dévoilé dans le dernier vers.

L'épithalame
Poème ou chant composé à l'occasion d'un mariage pour célébrer les mariés.

L'épitaphe
D'origine grecque également, ce court poème est destiné à servir d'inscription funéraire.

L'impromptu
Un impromptu est petite pièce de vers composée sur-le-champ et sans préparation, in promptu, c’est-à-dire : à portée de la main. Lise Gauvin le définit comme une pièce « écrite sur l'improvisation, pièce légère (comédie, lever de rideau) dont l'enjeu est le théâtre même.

Le madrigal
Bref compliment en vers libres exprimant des sentiments tendres adressés à une dame.

Le poème en prose

Texte non présenté en vers mais dont le rythme est présent dans le jeu des mots.


Autres formes


La comptine
Formulettes, poèmes simples, récités ou chantés, souvent accompagnés d'une mélodie afin d'amuser et d'éduquer les petits enfants. Au départ c'est un poème ludique qui sert à compter dans un groupe pour désigner celui qui tiendra telle ou telle place dans le jeu. (ex : am, stram, gram…).

Le slam
Le slam est une poésie orale, urbaine, déclamée dans des espaces publics (la rue ou le web). Le slam est parlé sur un rythme scandé donc rapide.


Poèmes japonais


Le chōka
Le chōka (ou nagauta) est une des formes de la poésie waka. Le mot signifie littéralement « long poème ». Son schéma est du type : 5-7, 5-7, 5-7, etc., 7-7.


Le haïku ou haikou
Forme poétique d'origine japonaise constitué d'un verset de 17 syllabes :
5 syllabes dans le premier vers, 7 syllabes dans le deuxième et 5 syllabes dans le troisième.


Le haïsha ou haïku-photo
Art récent qui combine une photo et un haïku sans que cette photo constitue une plate illustration du haïku. Le haïsha offre une autre lecture et une vision originale orientant la pensée vers d'autres possibles.


Le haïga
Art japonais qui juxtapose un haïku et une peinture calligraphiés à l’encre dans un style épuré et harmonieux.


Le kanshi (d'origine chinoise)
Poésie chinoise écrite par des poètes japonais. Le kanshi comporte 4 ou 8 vers de 5 ou 7 syllabes.


Le senryū
Tiré du poète Karai Senryū, le senryū est une forme de poésie japonaise courte similaire au haïku : elle se compose de trois lignes de 17 mores. Cependant, le senryū a pour sujet les faiblesses humaines et non pas la nature. Le senryū est souvent cynique alors que le haïku est sérieux.


Le shiritori
Jeu d'origine japonaise qui consiste à enchaîner les mots de sorte que chacun commence par la dernière syllabe du mot précédent. Exemple : chapeau de paille - paillasson - somnambule - bulletin - tintamarre - marabout....


Le tanka
C'est l'équivalent d'un haiku allongé.


Le waka
Le waka ou yamato uta, est un genre de la poésie japonaise. Il désigne plusieurs formes de poèmes, les deux plus connus étant le tanka, littéralement « poème court » et le chōka, littéralement « poème long ». Les formes bussokusekika, sedōka et katauta tombèrent en désuétude au début de l'ère Heian, et le chōka connut le même sort peu de temps après. C'est pour cela que le terme « waka » désigne souvent simplement le tanka.


Autres pays


Le grook (Danemark)
Le grook est une forme de poésie qui fait passer un message fort grâce à un texte court et concis ; c'est un mélange de l'aphorisme, l'apologue, l'épigramme, la maxime et l'apophtegme. L'ironie, la satire, la paradoxe, la brièveté, la rigueur syntaxique et un rythme sophistiqué sont des caractéristiques typiques des grooks.


Le hain-teny ou hainteny (Madagascar)
Genre littéraire en usage à Madagascar, en particulier chez les Merina. Les hain-teny ou hainteny se présentent habituellement sous forme de poème court où on part de généralités anodines pour ensuite en arriver subitement au sujet proprement dit selon un mécanisme d'association subtile appréciée des connaisseurs. Le sujet en question est presque toujours en rapport avec la quête amoureuse.


Le limerick (Irlande)
Poème humoristique, à l'origine en anglais, de 5 vers rimés (rimes aabba), de caractère souvent grivois, irrévérencieux ou irréligieux. C'est Edward Lear (Irlande) qui en a popularisé la forme. Il se construit de la façon suivante : 5 vers, répartis en 9/9/6/6/9 pieds, et en rimes a/a/b/b/a. La fin (dernier vers), doit être surprenante, une sorte de chute, dans le sens où il doit surprendre le lecteur d'une manière ou d'une autre. Le nombre de pieds est surtout à respecter lorsque l'on l'écrit en anglais.


La tchastouka (Russie)
La tchastouchka est un type de poésie traditionnelle russe écrit sous forme de quatrain avec un rythme en ABAB, ABCB ou moins fréquemment AABB. Souvent humoristiques, satiriques ou ironiques, les tchastouchki (pluriel de tchastouchka) sont souvent mises en musique, accompagnées de balalaïka ou d'accordéon.


La terza rima (Danemark)
La terza rima est une structure rimique particulière des strophes intercalant dans un tercet une rime issue du tercet suivant. Elle est utilisée pour la première fois par le poète italien Dante Alighieri dans son œuvre majeure la Divine Comédie. Représentation schématique de la terza rima : ABA-BCB-CDC-DED-EFE-FGF-GHG-HIH-I.


Autres variantes pour jouer avec la poésie


Abécédaire
Variété de l'acrostiche dont chaque vers commence par une lettre de l'alphabet.


Boule de neige
On allonge chaque vers d'une lettre ou d'une syllabe par rapport au vers précédent.


Boustrophédon
Poème de l'antiquité grecque dont on lisait le premier vers de gauche à droite, le second de droite à gauche, le troisième de gauche à droite, etc.


Holorimes
Ce sont des vers qui riment d'un bout à l'autre. Exemple :
Étonnamment monotone et lasse
Est ton âme en mon automne, hélas ! 
Louise de Vilmorin


Tautogramme
Tous les mots d'une phrase, d'un vers ou d'un poème entier commencent par la même lettre.
Exemple :
Voici venir vingt vampires verts.
Six sales sorcières sifflantes suivent.


Vers rhopaliques
Une phrase ou des vers composés de mots d'une syllabe, puis de deux, puis de trois, etc., le nombre pouvant ensuite décroître.