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Retrouvez également d'autres textes sur Noël ici :
→ L'écritoire de Noël (édition 2023)
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Et sauf mention spéciale, toutes les images proviennent de pixabay.com.

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Le Monde de Poetika
Revue de poésie en ligne
N° ISSN : 2802-1797


Posté le 02/11/2023

Décembre

Il neige incessamment, il neige jour et nuit.
Le mont est blanc, le val est blanc, la plaine est blanche.
Tout s’efface, tout sombre et tout s’évanouit
Sous les flots de l’immense et muette avalanche.


Il neige jour et nuit, il neige incessamment ;
Le lourd linceul mouvant s’épaissit d’heure en heure.
Parfois le vent glacé pousse le bramement
Du grand cerf aux abois qui s’affaisse et qui pleure.


Sur le suaire aux plis fugaces et luisants,
Qui dérobent le sein de la terre marâtre,
Dans leurs longs traîneaux bruts, les rudes paysans
Vont charroyant le bois qui doit flamber dans l’âtre.


À la ville, parmi les cris et les sanglots
Du nordet secouant des parcs les froids branchages,
Des rayons de l’aurore aux ombres du soir clos,
Tintent les grelots d’or des pompeux équipages.


Le grand flambeau du jour hâtivement s’éteint.
Qu’importe ! Sous nos toits abonde la lumière,
Et la Gaîté bruit et court, comme un lutin,
Du log house fumeux à la villa princière.


L’Espoir fallacieux sourit à des milliers ;
Et, bercés par des chants d’anges ou de sirènes,
En songe les enfants déjà dans leurs souliers
Voient le bon Santa Claus déposer leurs étrennes.


Et puis, pour saluer, narguant l’hiver cruel,
Dans l’an neuf qui s’avance, un bonheur qu’il espère,
Sous le rayonnement de l’arbre de Noël,
Près du feu pétillant, chacun lève son verre.

 

© William CHAPMAN


William Chapman (1871-1953)
[Nom de naissance : George William Alphred]
Journaliste, poète et traducteur canadien, William Chapman écrit des poèmes empreints de naturalisme et de patriotisme dans le style de Louis Fréchette. En 1904 et 1910, il reçoit le prix Archon-Despérouses.

Autre texte :
Il neige
→ Sa biographie sur Wikipédia

Posté le 02/11/2023

Rêve de Noël

Ainsi qu'ils le font chaque année,
En papillotes, les pieds nus,
Devant la grande cheminée
Les petits enfants sont venus.


Tremblants dans leur longue chemise,
Ils sont là… Car le vieux Noël,
Habillé de neige qui frise,
A minuit descendra du ciel.


Quittant la guirlande des anges,
Le Jésus de cire et les Rois,
Transportant des paquets étranges,
Titubant sur le bords des toits,


Le vieux bonhomme va descendre …
Et, de crainte d'être oubliés,
Les enfants roses, dans la cendre,
Ont mis tous leurs petits souliers.


Ils ont même, contre une bûche
Qui venait de rouler du feu,
Rangé leurs pantoufles à ruche
Et leurs bottes de vernis bleu.


Puis, après quelque phrase brève,
Ils s'endormirent en riant
Et firent un si joli rêve
Qu'ils riaient encore en dormant.


Ils rêvaient d'un pays magique
Où l'alphabet fut interdit ;
Les ruisseaux étaient d'angélique,
Les maisons de sucre candi ;


Et dans des forêts un peu folles,
Tous les arbres, au bord du ciel,
Pleins de brillantes girandoles,
Étaient des arbres de Noël.


Dans ce pays tendre et fidèle,
Les animaux parlent encore,
L'Oiseau Bleu vient quand on l'appelle ;
La Poule a toujours des œufs d'or.


… Mais comme venait d'apparaître
Peau d'Âne en un manteau de fleurs,
Le jour entrant par la fenêtre
A réveillé tous les dormeurs.


C'est un talon qu'on voit descendre !
C'est un pied nu sur le parquet !
Les mains s'enfoncent dans la cendre,
Comme un bourdon dans un bouquet !


«  Une armure avec une épée !
- Un navire ! Un cheval de bois !
- Oh ! la merveilleuse poupée
Et qui parle avec une voix !


- Que la bergerie est légère !
- Et comme le troupeau est blanc !
- Le loup ! – le berger ! – la bergère !   »
Tout tremble au bord du cœur tremblant…


Oh ! Bonheur ! Noël de la vie,
Laisse-nous quelques fois, le soir
Aux cendres de mélancolie,
Mettre un petit soulier d'espoir !


© Rosemonde GERARD


Rosemonde Gérard (1871-1953)
Poétesse et comédienne française, elle était l'épouse d'Edmond Rostand.
Autres textes :
L'éternelle chanson
Bonne année 
→ Sa biographie sur Wikipédia

Voeux de Serge Lama pour 2023

Qu'il y ait du froid mais pas d'effroi
Dans l'année deux mille vingt-trois
Que vous ayez chaud dans le cœur
Dans vos vies, que moins de malheur
Circule, il nous faut imposer
La loi unique du baiser
Il faut, il faut surtout, il faut
Se guérir de tous nos défauts
Car aimer la vie n'est pas tout
Il faut la mériter surtout
Voilà, au travail l'avenir !
Peut-être y peut-on parvenir
Moi ? J'affine tous mes projets
Et les derniers rêves que j'ai
Laissez tous vos espoirs sonner
Bonne année à tous, bonne année !!!

 

© Serge LAMA
Crédit photo : Matthieu Camille Colin (DR)


Serge Lama (1943-aujourd'hui)
Chanteur et parolier français, Serge Lama est aussi comédien, notamment au théâtre dans les années 1990. Serge Lama est l'un des chanteurs les plus populaires depuis la fin des années 1960. il publie vingt-trois albums studio et neuf albums live. Plusieurs de ses chansons deviennent des classiques de la chanson française notamment Les Ballons rouges, D'aventures en aventures, Je suis malade, Les P'tites Femmes de Pigalle ou encore Femme, femme, femme. Victime d'un grave accident automobile en 1965, il subit quatorze opérations et après deux ans de rééducation, il remonte sur scène en 1967. En octobre 2022, il annonce la fin de sa carrière avec un ultime album nommé Aimer. En février 2023, il reçoit le Prix Napoléon d’Honneur du Festival Napoléon et une Victoire de la Musique d'honneur lors de la cérémonie annuelle.
Site officiel :
→ https://www.serge-lama.com/
→ Sa page Facebook officielle
→ Sa biographie sur Wikipédia
 

Posté le 27/12/2022

Noël à Bruges

Quand Bruges se met au diapason de Noël,
Les rues se couvrent de guirlandes éclatantes, 
Les canaux se languissent aux chants de Noël,
Sous les chapelles flamandes, les chœurs chantent. 

Le beffroi qui chante la ville dans toutes ses cloches,
Digère en son ventre ses concerts symphoniques, 
Sur tant de passés voués aux seuils de ses porches,
Sous des façades sillonnées de canevas de briques. 

Sous les tonnes de décorations emplissant ses rues, 
Bruges se met en quête de chercher les doux songes
D’un hiver aux tendresses éternelles qui s’évertue
Le long des eaux soumis aux amoureux qui songent.

Les diligences aux chevaux invitent le poète rêveur,
Sur leur parcours, il fredonne les joies de l’Avent
Sous les yeux des fenêtres espionnant ses ardeurs,
Derrière le cochet qui vacille sur ses roues d’antan. 

 

© Christine DUHAMEL


Christine Duhamel (1961-aujourd'hui)
Originaire du Nord de la France, le coeur de Christine Duhamel vibre dans l'écriture de poèmes. Elle a créé son blog pour exprimer les envies, les joies et les peines vécues au fil de ce monde si compliqué parfois mais plein de jolies surprises aussi.
Autres textes :
L'écume des jours
Mykonos
Perles de pluie
Son blog : → https://www.didacticielles.com/
 

Posté le 22/12/2022

Quand Noël sera là

On chantera la vie
Quand Noël sera là
Et son nouveau messie.
L’espoir éclairera
Tous les cœurs exaltés.
Nous atteindrons ce but
D’un monde à défricher
Tout en ne rêvant plus.
C’est vraiment peu de choses :
Une étable, un enfant,
Pour remettre du rose
Au fond du cœur des gens.
Avec cette nouvelle,
Le monde renaitra
Quand l’espoir nous appelle,
Quand Noël sera là.

Les sapins sont en blanc ;
Il fait bon dans la crèche ;
On entonne des chants
Comme un hymne à la joie
Qui traverse le vent.
Si la nuit devient fraiche,
Si près du nouvel an,
Prêt encore une fois.

On chantera la vie
Quand Noël sera là
Et son nouveau Messie.
L’espoir miroitera
Dans nos cœurs exaltés.
Nous atteindrons ce but
D’un monde à défricher
Tout en ne rêvant plus ;
C’est vraiment peu de choses,
Une étable, un enfant,
Pour remettre du rose
Au fond du cœur des gens.
Avec cette nouvelle,
Le monde renaitra
Quand l’espoir nous appelle
Quand Noël sera là.

 

© Michel MIAILLE


Michel Miaille (1951-aujourd'hui)
Poète, auteur de sketches et de pièces de théâtre, Michel Miaille est retraité du Ministère de l'environnement et membre de la SACEM. Il a obtenu plusieurs prix de poésie, notamment avec des poèmes en langue provençale, et participe à des anthologies. Il a publié plusieurs recueils.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site 

New Christmas Carol

Voyez ce traineau qui nous vient
Écoutez tinter ses clochettes
Oui, le bonhomme hiver revient
Et ramène le temps des fêtes 

Entre sapins noirs et sapins verts
Sous la neige blanche il vagabonde
De paix céleste recouvert
Dans de silence épais du monde
Alors qu’au ciel de nuit
Point déjà une étoile rouge
Perdue dans un noir de suie
C’est le nez d’un renne qui bouge…

Oyez ce traineau qui nous vient
Tout en guirlandes et en clochettes
Le bonhomme hiver qui revient
Nous ramène le train des fêtes 

Yeux brillants et cœur battant
On pare d’or et lumières
Le sapin retranché un temps
Sous le toit de toute chaumière
Il accueillera les cadeaux
De ce bon vieillard qui passe
Avec sa hotte sur le dos
Par l'âtre qu'un bon feu décrasse…

Voyez ce traineau qui nous vient
Écoutez tinter ses clochettes
Oui le bonhomme hiver revient
Et ramène le temps des fêtes 

Sans leurs petits souliers aux pieds 
L’oeil sur l’argent de la neige
Les enfants chantant vont épier
Les cieux des carreaux font le siège
Auprès du sapin scintillant
On garnit encore la table
Le bois craque au feu brûlant
Auprès d’une crèche en retable…

Oyez ce traineau qui nous vient
Tout en guirlandes et en clochettes
Le bonhomme hiver qui revient
Nous ramène le train des fêtes
Oui, le bonhomme hiver revient
Et ramène le temps des fêtes

 

© Christian SATGÉ


Christian Satgé (1965-aujourd'hui)
Auteur prolifique, fabuliste et conteur éclectique, Christian Satgé est professeur d'histoire-géographie dans le département des Hautes-Pyrénées. Il a publié plusieurs recueils et près d'une cinquantaine de ses textes figurent dans Le Monde de Poetika.
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Son blog :
→ https://lesrivagesdurimage.blogspot.com/

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Noël d'antan

Noël d'antan de nos jeunes printemps
Où l'orange était un sublime présent
Pour nos doux rêves d'enfants.

Dans l'assiette cartonnée
Fruits secs et bonbons emmêlés
Sous le sapin la crèche illuminée.

Paquets cadeaux de papier décoré
La poupée de chiffon au toucher velouté
Blottie tout contre elle comme pour la câliner.

Le petit mécano avec toutes ses clés
Pour pouvoir créer toute une infinité
De tous petits objets imaginés.

Enfants de ces noëls d'antan
Ébahis devant tous ces présents
Valeurs et traditions pour nous petits enfants.

Le droit chemin sur la route des grands
La messe de minuit bercée par ses doux chants
Revêtus chaudement côte-à-côte sur les bancs.

Noël maintenant est devenu si grand
Collé sur les affiches devient plus alléchant
Un plaisir mesuré sur l'échelle d'argent
Qui n'a plus de valeur que le Noël d'avant.

Revêtus chaudement côte-à-côte sur les bancs
Enfants de ces noëls d'antan
Le droit chemin sur la route des grands.

Valeurs et traditions pour nous petits enfants
Où l'orange était un sublime présent
Noël d'antan de nos jeunes printemps.

Ébahis devant tous ces présents de tous petits objets imaginés
Fruits secs et bonbons emmêlés dans l'assiette cartonnée.

Noël d'antan gardera toujours sa sève
Pour que Noël jamais un jour s'achève.

© Tony RICHARD


Tony Richard (1950-aujourd'hui)
Né à Coblence d'un père militaire et d'une mère bretonne, Tony Richard a d'abord exercé le métier de pâtissier pendant une vingtaine d'années puis a été enseignant pendant 30 ans. Une carrière bien remplie pour ce voyageur qui a sillonné la France, de Paris à Cagnes-sur-Mer en passant par Boulogne, Limoges et bien d'autres contrées. Il a également voyagé en Chine et au Japon. Ecrivain sur le tard et passionné de poésie, il a publié plusieurs recueils, à découvrir sur son blog.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
Son blog : → https://pourvouslesfemmes.com/

Mes souhaits de bonne année

Encore un premier jour de l’an
Que le temps nous apporte !
Cette date donne l’élan
Aux vœux de toute sorte.
Puissiez-vous, gais et bien portants,
Quand reviendra la fête,
En faire encore après cent ans…
Oui, je vous le souhaite !

Ménages où l’on voit lié
Le printemps et l’automne,
Vieux maris, près de vos moitiés
Que jeunesse aiguillonne,
A bon droit, vous en attendez
Fidélité parfaite,
Pur amour, serments bien gardés…
Oui, je vous en souhaite !

Que de badauds ambitieux,
Pour s’enrichir plus vite,
Chez nous plongent à qui mieux mieux
En pleine commandite !
Toute action pour spéculer
Leur est de bonne emplette ;
Les dividendes vont grêler…
Oui, je leur en souhaite !

La liberté devra beaucoup
A la nouvelle Chambre.
On va te limer sur son cou
Vil carcan de septembre !
Source de salutaires lois,
La Réforme complète
Même au génie offre des droits…
Oui, je vous en souhaite !

Nos diplomates couards et mous,
Que partout on brocarde,
Au lieu de se mettre à genou,
Sauront se mettre en garde.
Le coq du peuple souverain
Redressera sa crête,
Le long des frontières du Rhin…
Oui, je le lui souhaite !

On promet des amendements
A nos taxes trop dures ;
On sape les gros traitements,
Les grasses sinécures.
L’Amérique sur nos écus
N’enverra plus de traite ;
Les princes ne quêteront plus…
Oui, je vous en souhaite !

Notre théâtre n’est plus veuf
Veuf de la tragédie.
Il en naît une à l’esprit neuf,
A la sphère agrandie.
Dumas de sa mémoire l’eût,
C’est Ida qui l’allaite,
Et l’art en attend son salut…
Oui, je le lui souhaite !

Qui trop embrasse mal étreint,
Nous dit un vieil adage,
Je vais d’un souhait plus restreint
Français, vous faire hommage.
Par les complots qu’on voit pleuvoir,
Puisse dans sa couchette
Chacun de vous dormir ce soir…
Oui, je vous le souhaite !

© Agénor ALTAROCHE


Agénor Altaroche (1811-1884)
Journaliste, chansonnier et homme de lettres français, son activité s'exerce dans des genres variés : comédies-vaudevilles, chansons, contes, et récits. Il a participé à la fondation de la Société des gens de lettres (1837).
→ Sa biographie sur Wikipédia

Trois petits sapins

Trois petits sapins
Se donnaient la main
Car c’était Noël
De la terre au ciel.

Prirent le chemin
Menant au village
Jusqu’à l’étalage
D’un grand magasin.

Là, ils se couvrirent
De tout ce qui brille :
Boules et bougies,
Guirlandes pour luire,

Et s’en retournèrent
La main dans la main
Par le beau chemin
De l’étoile claire

Jusqu’à la forêt
Où minuit sonnait,
Car c’était Noël
De la terre au ciel.

© Jean-Louis VANHAM


Jean-Louis Vanham (1937-aujourd'hui)
Poète belge, Jean-Louis Vanham est aussi critique littéraire et conteur pour enfants. Handicapé, il a chanté sa condition en vers impeccables, durs et altiers.
Autre texte :
Trois microbes
→ Source : babelio.com

Noël

Je n’ai pas désir
de plonger
dans une pelote
de routes

J’ai tant
de lassitude
sur les épaules

Laissez-moi donc
comme une
chose
posée
dans un
coin
oubliée

Ici
on ne sent
rien d’autre
que la bonne chaleur

Je demeure
avec les quatre
cabrioles
de fumée
de l’âtre

© Giuseppe UNGARETTI


Giuseppe Ungaretti (1888-1963)
Poète italien né à Alexandrie (Egypte), Giuseppe Ungaretti suit un itinéraire poétique qui va du paysage à l'humanité, à la révélation religieuse, à l'impact du contact avec la puissance de la nature brésilienne, à la douleur de la mort de son fils et à son retour à Rome en début de seconde Guerre mondiale. Ces deux derniers événements sont à l'origine de son livre "Il Dolore", publié en 1947. À travers le désespoir, le poète découvre la responsabilité humaine et la fragilité de ses ambitions. Ungaretti, au milieu du pessimisme avec lequel il considère le tragique de la condition humaine, décèle cependant, pour l'humanité, un message d'espoir.
Autre texte :
Où la lumière
→ Sa biographie sur Wikipédia

L'écureuil de Noël

Le vent sifflait pour les oiseaux
morts le jour sans lendemain
lorsque vint un orphelin
qui m’abrita dans son chapeau


Il m’emmena seul jusqu’à Londres
Une dame en me voyant
ébrécha sa tirelire
et m’offrit un sautoir d’argent


Des noisettes pour chaque dent
et des pommes près du feu


Mes yeux tiennent dans vos yeux
Belle dame des compliments

© Paul GILSON


Paul Gilson (1904-1963)
Ecrivain et homme de radio français, son œuvre comprend des poèmes, des récits, des essais, des pièces de théâtre, des films, mais il est surtout connu pour ses multiples activités à la radio.
Autre texte :
La complainte d'Auteuil
→ Sa biographie sur Wikipédia

Pour une belle année

Voici le Nouvel An ! Il cumule les deux

Pourvu que celui-là ne soit pas cafardeux

Vingt-deux voici les flics ! Non ce sont les arcanes

Du Tarot de Marseille ! Finissons les chicanes !

L’autre s’en est allée le masque sur le nez

Et n’a pas fait mine de bien nous ennuyer

Elle a tourné en rond, sur une ritournelle

Des informations nous faisant la part belle

Tout ça pour un virus qui s’ennuyait tout seul

On aurait préféré recevoir un glaïeul [1]

On disait si souvent : « va t’faire voir en Chine ! »

Il nous a pris au mot et roule la machine

Il est venu nous voir voici deux ans qu’il vit

Dans nos rues et cités, il nous a bien couvis

Au point que nous sortons le masque sur la face

Le bronzage sur le front, mais quel chiche-face [2]

Quand on défile ainsi, de vrais bandits masqués

On ne s’embrasse plus voilà de quoi bisquer

Et nous y revoilà, cette année bien nouvelle

Devra-t-elle apporter comme la bartavelle [3]

Des ripailles nouvelles de succulents repas

Au cours desquels on ne craindra plus le trépas ?

Courage reprenons : faisons fi de la farce

Puis un jour on dira il n’était qu’un comparse

Alors, gardons au cœur l’amour de nos enfants

Nos amis et voisins, nous serons triomphants

Je vous la promets bien joyeuse et bienheureuse

Qu’elle vous donne bonheur qu’elle vous soit chaleureuse !
_________

[1] Le glaïeul symbolise la force, la victoire et la fierté. Dans le langage des fleurs, le glaïeul fut longtemps considéré comme la fleur du rendez-vous,

[2] Qui a la face chiche, c’est-à-dire chétive.

[3] Bartavelle : Espèce proche de la perdrix rouge, plus grosse que les perdrix ordinaires.

© Françoise BIDOIS


Françoise Bidois (1939-aujourd'hui)
D'origine brestoise, Françoise Bidois a été enseignante puis a continué sa carrière dans l'artisanat en couture-confection. Sociétaire des Ecrivains de Vendée, elle a également dirigé un atelier d'écriture pendant dix ans et participé à de nombreux concours de poésie. Elle a publié plusieurs recueils ainsi que des contes et nouvelles.
Lauréate du concours Poetika en 2020 (2ème Prix).
Textes de l'auteure sur le site :
C'est le temps des voeux
Mon châtaignier, mon confident
La mer et la bouteille
C'est le temps des voeux
Vieux Papa, où es-tu ?

Pour l'an neuf

Entre deux aubes, tout un brouhaha

De verbes effeuille la sémantique.

Apposé au fronton d’une armada,

Le mot recherche un refuge atypique.

Si les jours s’étirent à chaque page,

Le temps naît à la surface de l’eau,

En pâture aux clameurs de l’élagage

Des années qui ont perdu leur radeau.

J’aimerais forger le matin qui dompte

Les hivers versant leur givre obstiné.

Mais, rien ne bouge quand l’heure décompte

Les minutes du silence écorché.

j’aperçois pourtant haut dans la froidure

Ce rameau posé sur le seuil du vent.

Il s’agrippe esseulé sur l’engelure

Pour espérer la saison autrement.

Un troupeau de lueurs ouvre la porte

Des vœux dispersés à travers chemins.

Les encriers prometteurs sont escorte

Pour donner le meilleur dans nos écrins.

Derrière chaque caillou, se relève

Le murmure des fleurs du mimosa.

Alors, je serais une bonne élève,

Et je vous souhaite la baraka.

© SEDNA


SEDNA
Résidant en Charente-Maritime, Sedna a toujours eu la passion des mots. Elle aime les rimes et travaille principalement avec le Traité de Sorgel en poésie classique. Elle aime la mer, le ciel qui sont ses sources d'inspiration permanente. La sauvegarde de notre planète est l'une de ses préoccupations.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
Son site :
→ http://www.cassiopee17.fr/

Noëls de demain ?

Quand dans les yeux des petits enfants
Reviendra un Noël ébouriffant
Sous un sapin paré qui scintille,
Illuminant un beau soir qui brille
Nous trouvera-t-il encore piaffant ?

J’ai la nostalgie des heures chaudes
De ces Nativités qui, dès laudes,
Enchantent ou baguenaudent,
Et font qu’un jour dans l’an maraude…

Et retrouverons-nous ces tables garnies
Prêtes pour les amis, convives vernis,
Alors que le vent d’hiver souffle
Dans sa corne un vil air de mistoufle
Dans les sapins verts qu'il a terni.

J’ai la nostalgie des heures chaudes
De ces Nativités qui, dès laudes,
Pardonnent les fautes et les fraudes,
N’en font guère plus que chiquenaude.

Reverrons-nous alors les neige d’antan
Et la joie simple de savourer l’instant
D’une cheminée où le feu craque
Alors que résonnent dans la baraque
De vieux chants exhumés d’un autre temps ?

J’ai la nostalgie des heures chaudes
De ces Nativités qui, dès laudes,
Sont plus précieuses qu’émeraude
Même aux patauds et aux lourdaudes…

Boules, étoiles, guirlandes et bougies
Font-elles oublier la bise qui rugit,
Qui balaie la neige si blanche
Et siffle parfois dans les branches 
Au son des cloches dans la nuit rougie ? 

J’ai la nostalgie des heures chaudes
De ces Nativités qui, dès laudes,
Enchantent ou baguenaudent,
Et font qu’un jour dans l’an maraude ;
Pardonnent les fautes et les fraudes,
N’en font guère plus que chiquenaude

J’ai la nostalgie des heures chaudes
De ces Nativités qui, dès laudes,
Sont plus précieuses qu’émeraude
Même aux patauds et aux lourdaudes.

J’ai la nostalgie des heures chaudes
Que je ne sais que par qui clabaude…

 

© Christian SATGÉ


Christian Satgé (1965-aujourd'hui)
Auteur prolifique, fabuliste et conteur éclectique, Christian Satgé est professeur d'histoire-géographie dans le département des Hautes-Pyrénées. Il a publié plusieurs recueils et près d'une trentaine de ses textes figurent dans Le Monde de Poetika.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
Son blog :
→ https://lesrivagesdurimage.blogspot.com/

→ Sa page Facebook

Noël

Les carillons de Noël
Dans le vent nocturne…
Qui sait où sont aujourd’hui
Les cloches
Et les sons de jadis ?

Les sons vivants
Des ans écoulés
Avec leur beauté enfantine
Et leurs cheveux parfumés
Leurs cheveux parfumés de l’odeur de résine
Avec des lèvres et des boucles
Alourdies par les rêves ?

Et d’où viennent les cloches
D’aujourd’hui

Les vagabondes cloches d’aujourd’hui ?
Les jours présents
Glissent dans un souffle.
Qui écoute seulement si c’est une plainte
Ou le rieur mois de mai
Le rougissant fleurissant mois de mai ?

© Hugo von HOFMANNSTHAL


Hugo von Hofmannsthal (1874-1929)
Ecrivain autrichien, poète, essayiste, dramaturge et librettiste, Hugo von Hofmannsthal est considéré comme l'un des plus importants représentants du « modernisme viennois » (Die Wiener Moderne) et fait partie du mouvement littéraire et artistique Jeune Vienne.
→ Sa biographie sur Wikipédia

Au fond de la nuit

Au fond de la nuit, les fermes sommeillent,
Cadenas tirés sur la fleur du vin,
Mais la fleur du feu y fermente et veille
Comme le soleil au creux des moulins.

Aux ruisseaux gelés la pierre est à fendre
Par temps de froidure, il n’est plus de fous,
L’heure de minuit, cette heure où l’on chante
Piquera mon cœur bien mieux que le houx.

J’avais des amours, des amis sans nombre
Des rires tressés au ciel de l’été,
Lors, me voici seul, tisonnant des ombres
Le charroi d’hiver a tout emporté.

Pourquoi ce Noël, pourquoi ces lumières,
Il n’est rien venu d’autre que les pleurs,
Je ne mordrai plus dans l’orange amère
Et ton souvenir m’arrache le cœur.

© Luc Bérimont


Luc Bérimont (1915-1983)
Poète, romancier, animateur et producteur de radio et de télévision, militant en faveur des jeunes poètes et de la chanson poétique. Ami René Guy Cadou, sa poésie célèbre l'amitié fraternelle, volontiers charnelle et bucolique elle dit son amour des couleurs, des saveurs, son appétit de la vie et du monde.
Autre texte :
Je t'attends aux grilles des routes
→ Sa biographie sur Wikipédia

De doux souvenirs

J'ai eu
Des Noëls d'enfance
Des Noëls pauvres
Des Noëls petit jésus en sucre
Des Noëls pomme d'orange
Des Noëls tant pleins de neige
Des Noëls monotones de silence
Des Noëls chauds au petit lit
Des Noëls tristes au sapin dépouillé
Des Noëls sans guirlandes
Des Noëls sans cadeaux
Des Noëls froids

De tous ces Noëls-là
J'ai tout aimé tu vois
Même pauvres et dépouillés
Je les ai adorés
Parce que mes parents étaient là
Bienveillants de peu et de tant
Leur incroyable espérance posée
En moi petit enfant
Puis maintenant
Qu'ils ne sont plus
Je sais la richesse de ce sapin
Sans guirlandes
Je sais tout d'eux
Et leurs yeux sur la lande

Le plus beau des Noëls
Qu'il me reste à leur offrir
Est ce texte pauvre aussi
Pauvre oui
Mais si vous saviez
Tout l'amour
Que j'y porte
Maman aurait sûrement pleuré
En pensant
Que son enfant
Avait un cœur aussi grand
Et comme elle me disait souvent
Tu es bon mon enfant
Aujourd'hui
C'est moi qui pleure sans eux

© Yann Erwan PAVEG


Yann Erwan Paveg
Editeur, poète et formateur en langue bretonne, Yann Erwan Paveg écrit aussi bien en français qu'en breton, inspiré de son héritage, de son pays. Avec plus de 500 abonnés sur Twitter, il a posté plus de 700 tweets qu'il a mis bout à bout dans un recueil intitulé Caractères. Il a publié plusieurs ouvrages dont le dernier : Les ultimes rosées.
Autres textes :
Dire le beau
Voeux
Tempête à Douarnenez
→ Son compte Twitter
→ Sa page Facebook

C'est le temps des voeux

C’est le temps des vœux,

Faisons des adieux

À celle qui lasse

Pour que l’année passe, 

Moments merveilleux

Sous de nouveaux cieux. 

Abordons chacun

Cet an vingt et un,

Miroitant d’espoirs,

Cachons les mouchoirs.

Pour le cœur des fêtes, 

Des fées, les baguettes

Pour changer le sort.

Et trouver un port

En cas de tempête. 

Du pain dans l’assiette, 

Un petit peu d’or, 

De l’amour encor, 

Et de la tendresse

Toute la richesse.

Des amis joyeux

Des jours harmonieux

Quelques galipettes, 

Beaucoup de pirouettes

Pour la bonne humeur.  

Et puis du bonheur

Une vie sereine,

Qui sans trop de peine

Nous portera bien

Jusqu’à l’an prochain. 

© Françoise BIDOIS


Françoise Bidois (1939-aujourd'hui)
D'origine brestoise, Françoise Bidois a été enseignante puis a continué sa carrière dans l'artisanat en couture-confection. Sociétaire des Ecrivains de Vendée, elle a également dirigé un atelier d'écriture pendant dix ans et participé à de nombreux concours de poésie. Elle a publié plusieurs recueils ainsi que des contes et nouvelles. Lauréate du concours Poetika en 2020 (2ème Prix).
Textes de l'auteure sur le site :
Pour une belle année
Mon châtaignier, mon confident
La mer et la bouteille
C'est le temps des voeux
Vieux Papa, où es-tu ?

Voeux

Il vous faudra tout aimer
Tout chérir
Vous avez à portée de main
Des printemps radieux
Des jours merveilleux

Il vous faudra tout aimer
Tout chérir
L’herbe et la libellule
Le chant de l’oiseau

Ces bras
Qui se tendront vers vous

Cette vie à croquer à belles dents

Toutes les mains de la terre
À serrer

Il vous faudra tout aimer
Tout chérir

La chaumine de pierres
Le feu qui crépite
Et la pluie sur le toit

Les graines que l’on jette
Dans le profond sillon du labour

Les belles moissons

Vous avez un chemin radieux devant vous

Les levers de soleil
Dans la brume
Quand le jour écarquille ses yeux

Ces sentes de Bretagne
Qui mènent à l’amitié

Chaque jour est à prendre
Que la vie vous soit belle

 

© Yann Erwan PAVEG


Yann Erwan Paveg
Editeur, poète et formateur en langue bretonne, Yann Erwan Paveg écrit aussi bien en français qu'en breton, inspiré de son héritage, de son pays. Avec plus de 500 abonnés sur Twitter, il a posté plus de 700 tweets qu'il a mis bout à bout dans un recueil intitulé Caractères. Il a publié plusieurs ouvrages dont le dernier : Les ultimes rosées.
Autres textes :
Dire le beau
De doux souvenirs
Tempête à Douarnenez
→ Son compte Twitter
→ Sa page Facebook

Renouveau

Les lueurs se terrent sur le chemin
Là, où le grand troupeau d’ombres espionne
Le poème caché sous le sapin.
Serait-ce déjà l’hiver qui ronchonne.

Tout au-dessus des arbres dépouillés,
Un rêve troublé emplit les nuages.
Au fil du temps couché sur les pavés,
Les heures assoupies sont bien trop sages.

A la rescousse du matin glacé,
Les phrases chevauchent la chevelure
Du givre, et secouent leurs doigts tourmentés
Sur les fontaines figeant leurs murmures.

L’encre suspendue au silence dru
Recherche pourtant dans chaque voyelle
Un horizon où un printemps têtu
Se met en route et bâtit sa chapelle.

Quand Noël viendra porter ses cadeaux,
Au pied des guirlandes et des paillettes,
Les lampes chanteront le renouveau
Dans le vent agitant les girouettes.

Face à la porte, j’ai mis les sabots
Où la neige oubliera sa contrebande.
Et je t’offrirai un essaim de mots
Parfumés de blés chauds et de lavande.

© SEDNA


SEDNA
Résidant en Charente-Maritime, Sedna a toujours eu la passion des mots. Elle aime les rimes et travaille principalement avec le Traité de Sorgel en poésie classique. Elle aime la mer, le ciel qui sont ses sources d'inspiration permanente. La sauvegarde de notre planète est l'une de ses préoccupations.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
Son site :
→ http://www.cassiopee17.fr/

Voici mon compliment

En ce joyeux temps de nouvelle année
L’usage prescrit de faire un cadeau.
L’un donne une fleur bien vite fanée,
L’autre un souvenir oublié bientôt.

Moi si de mon coeur suivais la prière,
Perles à vos pieds viendrais apporter,
Mais la bourse, hélas! est la conseillère
Qu’avant notre coeur il faut écouter.

J’aperçois partout sur vos étagères
Heureux souvenirs, mignons et coquets,
Le troupeau fleuri des choses légères,
Les petits bijoux et les grands bouquets.

Or, ma bourse est vide et mon coeur soupire :
Si même un bouquet voulais vous donner,
Serait si chétif qu’il vous ferait rire
Et que ne pourriez me le pardonner.

Ne puis vous offrir de ces fleurs qui brillent,
Jasmin, rose ou lys, belle dame, mais
Dans mon jardinet chantent et scintillent
Floraisons du coeur, quatrains et couplets.

Ceci j’ai cueilli, c’est fort peu de chose.
Cherchant plus avant autre trouverais
Peut-être, mon Dieu ? Las, mon coeur ?… Je n’ose
Que bien volontiers je vous offrirais.


Guy de Maupassant (1850-1893)
Ecrivain et journaliste littéraire, Maupssant a marqué la littérature française par ses six oeuvres majeures qui retiennent l'attention par leur force réaliste, la présence importante du fantastique et par le pessimisme qui s’en dégage le plus souvent, mais aussi par la maîtrise stylistique. Il sombrera peu à peu dans la folie et mourra peu avant son quarante troisième anniversaire.
Autres textes :
Nuit de neige 
Ma source
→ Sa biographie sur Wikipédia

Père Noël en traineau

Comptines & chansonnettes

La grenouille de Noël
La grenouille a froid aux pieds
assise sous un pommier !
elle tricote des chaussettes
des chaussettes en laine bouclette
une rouge pour le pied gauche !
une verte pour le pied droit !
ce soir elle n'aura pas froid !
un bonnet pour sa tête
ce soir elle fera la fête !


Petits Lutins
Petits lutins, dépêchez-vous,
Père Noël a besoin de vous,
Le Premier achète tous les jouets
Le second les emballe à sa façon,
Le troisième leur met une jolie ficelle
Le suivant écrit le nom des enfants
Le dernier doit tout distribuer.
Pour l'an prochain, reposez-vous !


Le Père Noël est en pétard
Qui a changé mes rennes en tétards
tempête le père Noël en pétard ;
C'est encore un coup du père Fouettard
pour me mettre en retard !


Bonne année
Il faut que je vous dise
Une jolie surprise
C'est la nouvelle année
Et les gens sont très gais.
Bonne année, bonne santé
Bon printemps, bel été
Doux automne, calme hiver
Ce sont les vœux de la Terre.
Et les miens les voici :
De la gaieté pardi.


Père Noël
Père Noël est passé
Tasse tasse de café
Père Noël est passé
Tasse de thé !
Père Noël est passé
Par la cheminée
Par les bois, par les prés
Ou par la télé.
Père Noël est passé :
Moi j'étais couché.


Bonhomme Noël
Passe passera par le petit bois
Trotte trottera la nuit dans le froid
Porte portera cadeaux chocolats
Fête fêtera l'enfant que voilà
Bonhomme Noël tombé du ciel !


Auteurs anonymes
Source :
→ http://www.ecole-plus.com/

Présence

Ne bouge pas. Écoute.

Quelqu'un viendra ce soir,

Peut-être...

Les rideaux se balancent.

Le ciel est plein de fraises

Et de lis.

 

Écoute les paroles

De la brise, écoute

Les longs murmures

Du crépuscule,

Écoute les chansons bleues

Des arbres,

Les silences de la rue.

 

Ne bouge pas. Regarde.

Quelqu'un viendra ce soir,

Peut-être.

Une porte a gémi

Avec finesse.

 

Regarde au fil des rues

Les colliers des feux rouges.

Toutes les voitures

S'éloignent

Vers des maisons de velours noir.

Regarde. Les portes de l'ombre

Vont s'ouvrir.


Pierre Gamarra (1919-2009)
Romancier, poète et critique, Pierre Gamarra est particulièrement connu à travers son oeuvre pour la jeunesse.
Autres textes :
Voici Noël
Ecoute 
Mon cartable
→ Sa biographie sur Wikipédia

Poussière de Noël

Frotte, frotte
cette petite étoile
à l’écorce blanche

C’est tant de souvenirs qu’on oublie
Quand on voit au loin, la lumière de Noël

Poussière d’infini
qui se disperse au fond du coeur
et revient chanter
comme un ange
qui pleure

Monte, monte,
Au ciel
et revient nous consoler
comme on console un enfant
qui attend
la nuit éternelle


Elodie Santos
On sait très peu de choses sur cette auteure, sinon qu'elle a commencé à écrire à l'âge de 16 ans. Plusieurs de ses textes sont publiés sur poetica.fr. Son registre explore la nature et la spiritualité. Elle écrit également des chansons.
Autre texte :
Le vent d'automne

Le plus beau cadeau

Noël ! Que nous apportes-tu

Dans tes bras si fragiles ?

Un cheval ? Une automobile ?

Un Pierrot au chapeau pointu ?

 

Noël, que nous apportes-tu ?

Nous apportes-tu dans ta hotte

Des oranges, du chocolat,

du pain d'épices, des nougats

Des pralines, des papillotes ?

 

Qu'y a-t-il au fond de ta hotte ?

Des joujoux, bien sûr, c'est parfait

Et c'est si bon les friandises !

Mais, dans tes menottes exquises

Trouverons-nous d'autres bienfaits ?

Noël, apporte-nous la Paix !

© Raymond RICHARD


Raymond Richard (1911-1970)
Enseignant, poète, romancier et auteur dramatique, il est l'auteur de saynètes et chansons pour enfants.
Fondateur des éditions du Cep beaujolais et de la revue "Les loisirs de l'enfant".

La source

Tout au long de l’année
Me parle cette source
En janvier enneigée,
En février gelée,
En mars encore boueuse,
En avril chuchotante,
En mai garnie de fleurs,
En juin toute tiédeur,
En juillet endormie,
En août presque tarie,
En septembre chantante,
En octobre dorée,
En novembre frileuse,
En décembre glacée.
C’est toi, petite source,
Le cœur de la forêt !

© Louis GUILLAUME


Louis Guillaume (1907-1971)
Enseignant, écrivain et poète, Louis Guillaume a échangé une longue correspondance avec Max Jacob. L'association qui contribue au rayonnement et à la diffusion de son oeuvre décerne chaque année le Prix Louis Guillaume (prix du poème en prose).
→ Sa biographie sur Wkipédia

La nouvelle année

Nouvelle année, année nouvelle
Dis-nous, qu’as-tu sous ton bonnet ?
J’ai quatre demoiselles,
Toutes grandes et belles.
La plus jeune est en dentelle.
La seconde en épis,
La cadette est en fruits
Et la dernière en neige.
Voyez le beau cortège !
Nous chantons, nous dansons
La ronde des saisons.

 

© Louisa PAULIN


Louisa Paulin (1888-1944)
institutrice et poétesse d'expression française et occitane, Louisa Paulin a commencé par publier des contes et des essais régionalistes. Atteinte de neuropathie amyloïde, maladie qui évolue lentement vers la cécité et la paralysie, elle prend une retraite anticipée en 1932 et s'installe dans son village natal à Réalmont (Tarn) où elle étudie l'occitan. Elle entre alors en intense période d'activité littéraire bilingue et obtient deux prix de l'Académie des Jeux Floraux puis publie ses premiers poèmes. Devenue presque aveugle, elle dicte ses poèmes et ses lettres aux amis qui viennent la voir.
Autre texte :
L'escalier de verre
Le site de l'Association des amis de Louisa Paulin :
http://www.louisa-paulin.org/

Sa biographie sur Wikipédia

Noël

Coupez le gui ! Coupez le houx !
Feuillage vert, feuillage roux,
Mariez leurs branches ;
Perles rouges et perles blanches,
Coupez le gui ! Coupez le houx !
C’est la Noël, fleurissez vous !
Chassez les grives et les merles,
Chassez les mésanges au dos bleu
Du gui dont les fleurs sont des perles,
Du houx dont les fleurs sont du feu !
Courez à la forêt prochaine,
Courez à l’enclos des fermiers ;
Coupez le gui sur le grand chêne,
Coupez le gui sur les pommiers.
Coupez le houx le long des haies
Qui bordent le chemin des bois ;
Coupez le houx sous les futaies
Où sont nos vieux temples gaulois ?
… Et coupez-les par tas, par piles !
Liez en gerbes leurs rameaux,
Et qu’on en pavoise les villes,
Qu’on en pavoise les hameaux !
Coupez le gui ! Coupez le houx !
Feuillage vert, feuillage roux,
Mariez leurs branches !
Perles rouges et perles blanches ;
Coupez le gui ! Coupez le houx !
C’est la Noël ! Fleurissez-vous !


Charles Frémine (1841-1906)
Charles Frémine est un écrivain, poète et journaliste français, auteur en particulier de Poésies, comptines et chansons pour Noël.
→ Sa biographie sur Wikipédia

En regardant un tableau de Durrie

Calme Noël où seul le clip-clop des chevaux sur la route gelée
agaçait l’air de sa saccade monotone. 

Au travers de dentelles lourdes,
de lourds nuages purs tournaient dans le ciel froid. 

Le clocher y glissait son aiguille avec la bonhomie d’un astre imperturbable. 

Au loin, le lac durci où se figeaient des saules
égratignait de cris d’enfants l’immense paix. 

Le reste du monde était loin,
le village blanchi s’emmitouflant de neige. 

Ancêtres, que rêvé-je en ces temps affolés
où tout s’étrangle, étouffe et s’empoisonne et meurt ?

© Donatien MOISDON
© Image : tableau de George Henry DURRIE (peintre américain, 1820-1863)


Donatien Moisdon
Issu d'un milieu modeste, Donatien Moisdon est né à Batz-sur-Mer en Loire Atlantique. Pour payer ses études, il travaille comme cuisinier privé à New York, chez Juan Trip alors PDG de Pam American Airways. Une expérience très enrichissante qui lui a permis de connaître New York en profondeur, pas seulement celui que l'on visite : dépoussiérage salutaire des clichés anti-américains déversés insidieusement et inlassablement par la presse française. Après l'obtention d'un Master's Degree II, il part enseigner pendant deux ans au Bénin puis terminera sa carrière de professeur en Angleterre, dans le Kent. Il a publié plusieurs romans, des nouvelles et un recueil de poèmes.
Son blog littéraire :
→ http://audeladeslivres.blogspot.com/

Qu'est-ce qui te
prend Père Noël ?

Père Noël pour faire moderne
A troqué ses deux trois rennes
Pour un très gros camion à benne.
Père Noël pour faire plus chouette
A décidé de faire ses emplettes
En surfant sur internet.
Père Noël sur un coup de tête
A rasé barbe et bouclettes
Contre une petite barbichette.
Père Noël, qu'est-ce qui te prend ?
Tu étais bien mieux avant.
S tu continues comme ça
Plus personne ne croira en toi :
Même pas moi !


Christian Merveille (1949-aujourdhui)
Christian Merveille est auteur-compositeur-interprète et écrivain belge. Instituteur pendant plus de vingt ans, il se met en congé et se consacre à la chanson. Il a publié de nombreux ouvrages et des livres illustrés pour enfants.
→ Sa biographie sur Wikipédia

Voeux

Le nouvel an est le reflet des jours qui passent,
De ces années de souvenirs que rien n'efface.
Telles les heures qui sonnent, il mesure le temps.
A chaque seconde résonne un battement de coeur
Dont il ne faut retenir que les instants de bonheur.
Ne vous laissez jamais souffrir du poids des ans,
Car ils ne sont là que pour preuve de sagesse,
Et ce n'est point en ceux-ci que se juge la jeunesse.
L'année a vécu, comme bien d'autres avant elle ;
Elle s'en va maintenant, au registre du passé,
S'inscrire de façon anonyme, et pourtant éternelle,
Pour expliquer, à jamais, à on ne sait quel lecteur,
Une page de notre monde qui semble très tourmenté,
Mais que sans cesse, des hommes veulent meilleur.
Je formule le souhait que tous peuples de la terre
S'unifient dans la paix en oubliant leur colère ;
Alors, peut-être, pendant que les fusils rouilleront
Et qu'au loin se seront tus les tirs des canons,
Entendrons-nous enfin, par-delà les prés refleuris,
Des cris et des rires d'enfants qui appellent la vie.

© Pascal FOUQUET


Pascal Fouquet
Originaire de Normandie, cet auteur a posé ses valises en Charente-Maritime et a publié plusieurs recueils. Il a remporté le Premier Prix du concours Poetika 2017. Son site comporte des extraits de ses recueils, des citations et des vidéos poétiques.
Autres textes :
Ecume 
Je suis partagé
Qu'ai-je à confier au vent ? 
La grève 
Hermione
Son site :
→ http://fouquetpp.wixsite.com/poesie

Les voeux de Jacques Brel

« Je vous souhaite de souhaiter.
Je vous souhaite de désirer.
Le bonheur, c’est déjà vouloir.
Comme en droit pénal, l’intention vaut l’action.
Le seul fait de rêver est déjà très important.
Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir.
Et l’envie furieuse d’en réaliser queques-uns.
Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer,
et d’oublier ce qu’il faut oublier.
Je vous souhaite des passions.
Je vous souhaite des silences.
Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil,
et des rires d’enfants.
Je vous souhaite de respecter les différences des autres parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir
Je vous souhaite de résister à l’enlisement,
à l’indifférence
et aux vertus négatives de notre époque.
Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie, à l’amour, 
car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille.
Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux,
car le bonheur est notre destin véritable. »

© Jacques BREL


Jacques Brel (1929-1978)
Voeux prononcés le 1er janvier 1968 sur Europe1.
Autres textes :
Vieillir 
Un enfant 
La ville s'endormait
→ Sa biographie sur Wikipédia

Bonne année

Bonne année à toutes les choses,
Au monde, à la mer, aux forêts.
Bonne année à toutes les roses
Que l’hiver prépare en secret.

Bonne année à tous ceux qui m’aiment
Et qui m’entendent ici-bas.
Et bonne année aussi, quand même,
À tous ceux qui ne m’aiment pas.


Rosemonde Gérard (1871-1953)
Poétesse et comédienne française, elle était l'épouse d'Edmond Rostand.
→ Sa biographie sur Wikipédia

Bonne année

Moi ça m'emmerde l 'jour de l'an

C'est des giri' c'est des magnières,

On dirait qu'on est des rosières

Qui va embrasser sa maman.

 

C'en est des fricassées d' museau :

Du p'tit môme à la trisaîeule,

Les générations s 'lich' la gueule ...

Et d'dans ça s'dit : Crèv'donc, chameau !

 

Su'l 'boul'vard on n'est pas chez soi ;

Y a cor'pus d'mond' que les dimanches,

Autour d'un tas d' baraqu'en planches,

Des magnièr'de nich' où c'qu'on voit :

 

Des poupées, des sing', des marrons

Glacés, des questions nouvelles,

Des dragées, des porichinelles,

J'te vas en fout'moi, des bonbons !

 

Tas d' prop'à rien ! Tas d 'saligauds !

Avec vos môm' , avec vos grues,

Vous m' barrez l' trottoir et les rues,

J'peux pas ramasser mes mégots.

 

C'est qu'il a du mal el'trottoir,

Pour caler les joues à son monde ;

J'peux pas compter sur ma gironde,

On me l'a ramassée l'aut'soir.

 

Et faudrait qu'j'aye el'coeur content ?

Ah ! Nom de dieu ! C'est rien de l' dire,

J'étais ben pus chouett' sous l'Empire,

Ca m'emmerdait pas l 'jour de l'an.

© Aristide Bruant


Aristide Bruant (1851-1925)
Chansonnier et écrivain français, Aristide Bruant est considéré comme le plus grand poète de l'argot à la fin du xixè siècle. Il a été l'un des créateurs de la chanson réaliste.
→ Sa biographie sur Wikipédia

Petit garçon

Dans son manteau rouge et blanc
Sur un traîneau porté par le vent
Il descendra par la cheminée
Petit garçon, il est l'heure d'aller se coucher

Tes yeux se voilent
Écoute les étoiles
Tout est calme, reposé
Entends-tu les clochettes tintinnabuler

Et demain matin, petit garçon
Tu trouveras dans tes chaussons
Tous les jouets dont tu as rêvé
Petit garçon il est l'heure d'aller se coucher


Graeme Allwright (1926-aujourd'hui)
Né en en Nouvelle-Zélande, Graeme Allwright est auteur-compositeur-interprète français d'origine néo-zélandaise. Il a en particulier adapté et introduit en français les œuvres du protest song américain (Woody Guthrie et Pete Seeger notamment), ainsi que de nombreuses chansons de Leonard Cohen. Cette chanson est la version française de "Old Toys Trains" écrite en 1967 par Roger Miller sur le thème de Noël.
Autre texte :
Questions 
→ Sa biographie sur Wikipédia

Voici Noël

Voici la neige et la nuit bleue,
voici le givre en sucre fin,
voici la maison et le feu,
voici Noël vêtu de lin.

Les oiseaux se taisent, ce soir.
Les lilas ont fermé les yeux.
Les chênes tendent leurs bras noirs
vers les chemins mystérieux.

Voici les pauvres malheureux,
voici la plaine de la bise
dans les fentes et dans les creux,
voici les vergers sans cerises.

Un jour, renaîtront les grands lis,
le parfum des profondes roses,
et l’hirondelle, je suppose,
reviendra frôler les iris.

Voici Noël, voici les voeux,
voici les braises sous la cendre,
voici les bottes de sept lieues
pour aller jusqu'à l’avril tendre.

Et voici le pas d’une mère
qui marche vers la cheminée
pour ranimer les braises claires,
et voici le chant d’une mère
qui berce un enfant nouveau-né.


Pierre Gamarra (1919-2009)
Romancier, poète et critique, Pierre Gamarra est particulièrement connu à travers son oeuvre pour la jeunesse.
Autres textes :
Ecoute 
Mon cartable
→ Sa biographie sur Wikipédia

Cantilène du vieux Noël

Le vieux Noël dont l’œil luit
En décembre dans la chambre 
Le vieux Noël dont l’œil luit 
Rentre chez nous vers minuit 
Sans bruit.

De glaçons il est vêtu 
Pendeloques 
Et breloques 
De glaçons il est vêtu 
Et porte un chapeau pointu.

On aperçoit sur son dos 
Une hotte 
Qui ballotte 
On aperçoit sur son dos 
Un tas de jolis cadeaux.

C’est pour les petits garçons 
Pour les filles 
Bien gentilles 
C’est pour les petits garçons 
Qui dorment dans les maisons.


Alphonse Gaud (1864-1896)
Franco-Mauricien, il est secrétaire privé puis conseiller du gouverneur libéral de l'île Maurice. Il sera ensuite littérateur, journaliste et poète.

Je serai Père Noël

Quand je serai très vieux,
Je serai Père Noël
Je vivrai dans les cieux,
Sous un toit d'arc-en-ciel.

Mes ateliers-jouets
Seront dans les nuages,
De là-haut je verrai
Quels sont les enfants sages.

Mais je me souviendrai
De quand j'étais petit,
Des caprices que j'ai faits,
Des mensonges que j'ai dits.

Et j'aurai dans ma hotte,
Pour les petits coquins,
Des jouets qui clignotent
Et des ours câlins.


Corinne Albaut
Après des études d'anglais et trois années d'enseignement, Corinne Albaut a commencé à écrire des comptines et des chansons pour les enfants, à la naissance de son premier fils. Elle a enregistré huit albums de comptines, en tant qu'auteur-compositeur-interprète, et écrit pour plusieurs magazines pour la jeunesse.
Autre texte :
Le jour et la nuit
Site officiel :
→ http://www.corinne-albaut.fr/

soleil

Merveilleux Noëls

Merveilleux Noëls de mon enfance,
Avec toute cette effervescence
Qui régnait partout dans la maison,
Et le sapin plein de décorations !
Moments de joie sans pareil,
Parés de bonheur et de merveilles ;
Maman qui préparait la bûche,
Nous qui faisions les truffes
Les mains pleines de chocolat,
Plus sur nos doigts que dans le plat !
Et enfin, la dernière nuit venue
Avant le grand jour tant attendu,
Le sommeil qui ne veut pas venir,
Trop excités pour s'endormir ;
Espérer que le Père-Noël va oublier
Les bêtises faites pendant l'année,
Puis au petit matin, se lever,
Et devant nos yeux émerveillés
En découvrant les paquets,
Nos parents qui souriaient !

Je revis ces merveilleux moments
Aujourd'hui, avec mes enfants ;
Décorer toute la maison
De guirlandes en papier crépon,
Mettre dans la crèche les santons,
Sur le sapin, les boules brillantes
Et les guirlandes étincelantes
De mille couleurs scintillantes !
Préparer avec eux le repas de fête,
Sortir les plus belles assiettes,
Et à l'approche du jour formidable
Les découvrir un peu plus sages,
Juste pour que le Père Noël oublie
Qu'ils n'ont pas toujours été gentils !
Avec le même regard pour mes enfants
Qu'avaient jadis pour moi mes parents,
Je retrouve chaque année l'instant magique,
Quand leurs yeux magnifiques
Découvrent sous le sapin,
Leurs cadeaux au petit matin !


Véronique Audelon 
Après une enfance passée à Forcalquier dans les Alpes de Haute-Provence et un bref arrêt à Marseille, Véronique Audelon s'est installée à Salon de Provence. Elle dessine et écrit des poèmes depuis l'adolescence. Son univers d'auteure balance entre poésies, nouvelles et romans. Son premier roman, "Emmurée", est paru en février 2011. Puis "Le Cahier" publié en décembre 2014. Trois recueils sont actuellement en instance de publication.
Elle partage son temps entre son activité de maquettiste PAO free lance et sa passion pour l'écriture. 
Autres textes :
Tu m'as donné le jour 
Le bonheur et l'amour
Rimes libertines
→ Son profil sur Facebook

Carillons de Noël

Le vieux sonneur monte au clocher,

Jusqu'aux meurtrières béantes

Où les corneilles vont nicher,

Et, chétif, il vient se percher

Au milieu des poutres géantes.

 

Joyeuses, avec un son clair,

Les voix des cloches, par le faîte

Des lucarnes, s'en vont dans l'air

Sur les ailes du vent d'hiver,

Comme des messages de fêtes.

 

Noël ! Noël ! ... Sur les hameaux

Où les gens rentrent à la brune ;

Sur les bois noirs et sur les eaux

Où tout un peuple de roseaux

Frissonne au lever de la lune ;

 

Noël ! ... Sur la ferme là-bas,

Dont la vitre rouge étincelle,

Sur la grand'route où, seul et las,

Le voyageur double le pas,

Partout court la bonne nouvelle.

 

Oh ! ces carillons argentins

Dans les campagnes assombries,

Quels souvenirs doux et lointains,

Quels beaux soirs et quels doux matins

Ressuscitent leurs sonneries !

 

Et cette musique de l'air,

Cette gaieté sonore et pleine,

Ce choeur mélodieux et clair

Qui s'en va dans la nuit d'hiver

Ensoleiller toute la plaine,

 

C'est l'oeuvre de ce vieux sonneur

Qui, dans son clocher solitaire,

Fait tomber, ainsi qu'un vanneur,

Cette semence de bonheur

Sur tous les enfants de la terre.


André Theuriet (1833-1907)
Poète, romancier et auteur dramatique français
→ Sa biographie sur Wikipédia

La nuit avant Noël

C'était la nuit de Noël, un peu avant minuit,
À l'heure où tout est calme, même les souris.
On avait pendu nos bas devant la cheminée,
Pour que le Père Noël les trouve dès son arrivée.

Blottis bien au chaud dans leurs petits lits,
Les enfants sages s'étaient déjà endormis.
Maman et moi, dans nos chemises de nuit,
Venions à peine de souffler la bougie,

Quand au dehors, un bruit de clochettes,
Me fit sortir d'un coup de sous ma couette.
Filant comme une flèche vers la fenêtre,
Je scrutais tout là haut le ciel étoilé.

Au dessus de la neige, la lune étincelante,
Illuminait la nuit comme si c'était le jour.
Je n'en crus pas mes yeux quand apparut au loin,
Un traîneau et huit rennes pas plus gros que le poing,

Dirigés par un petit personnage enjoué :
C'était le Père Noël je le savais.
Ses coursiers volaient comme s'ils avaient des ailes.
Et lui chantait, afin de les encourager:

"Allez Tornade !, Allez Danseur !
Allez , Furie et Fringuant !
En avant Comète et Cupidon !
Allez Eclair et Tonnerre !
Tout droit vers ce porche,
Tout droit vers ce mur !
Au galop au galop mes amis !
Au triple galop !"

Pareils aux feuilles mortes, emportées par le vent,
Qui montent vers le ciel pour franchir les obstacles,
Les coursiers s'envolèrent, jusqu'au dessus de ma tête,
Avec le traîneau, les jouets et même le Père Noël.

Peu après j'entendis résonner sur le toit
Le piétinement fougueux de leurs petits sabots.
Une fois la fenêtre refermée, je me retournais,
Juste quand le Père Noël sortait de la cheminée.

Son habit de fourrure, ses bottes et son bonnet,
Étaient un peu salis par la cendre et la suie.
Jeté sur son épaule, un sac plein de jouets,
Lui donnait l'air d'un bien curieux marchand.

Il avait des joues roses, des fossettes charmantes,
Un nez comme une cerise et des yeux pétillants,
Une petite bouche qui souriait tout le temps,
Et une très grande barbe d'un blanc vraiment immaculé.

De sa pipe allumée coincée entre ses dents,
Montaient en tourbillons des volutes de fumée.
Il avait le visage épanoui, et son ventre tout rond
Sautait quand il riait, comme un petit ballon.

Il était si dodu, si joufflu, cet espiègle lutin,
Que je me mis malgré moi à rire derrière ma main.
Mais d'un clin d'oeil et d'un signe de la tête,
Il me fit comprendre que je ne risquais rien.

Puis sans dire un mot, car il était pressé,
Se hâta de remplir les bas, jusqu'au dernier,
Et me salua d'un doigt posé sur l'aile du nez,
Avant de disparaître dans la cheminée.

Je l'entendis ensuite siffler son bel équipage.
Ensemble ils s'envolèrent comme une plume au vent.
Avant de disparaître le Père Noël cria:
"Joyeux Noël à tous et à tous une bonne nuit"


Clement Clark Moore (1779-1863)
Né à Manhattan aux Etats-Unis, Clement Clark Moore a été professeur de théologie, de littérature grecque et orientale, ainsi que poète. Il est l'auteur présumé de ce poème dont le titre original est "A visit from St Nicholas". Ce texte a largement contribué à l'image moderne du père Noël dans sa version américaine.
→ Sa biographie sur Wikipédia

Le sapin de Noël

Le petit sapin sous la neige
Rêvait aux beaux étés fleuris.
Bel été quand te reverrai-je ?
Soupirait-il sous le ciel gris.

Dis moi quand reviendra l’été !
Demandait-il au vent qui vente
Mais le vent sans jamais parler
S’enfuyait avec la tourmente.

Vint à passer sur le chemin
Un gaillard à grandes moustaches
Hop là ! en deux coups de sa hache,
A coupé le petit sapin.

Il ne reverra plus l’été ,
Le petit sapin des montagnes,
Il ne verra plus la gentiane,
L’anémone et le foin coupé.

Mais on l’a paré de bougies,
Saupoudré de neiges d’argent.
Des clochettes de féerie
Pendent à ses beaux rameaux blancs.

Le petit sapin de noël
Ne regrette plus sa clairière
Car il rêve qu’il est au ciel
Tout vêtu d’or et de lumière.


Perrette Chaponnière (1915-2008)
Née à Genève, Pernette Chaponnière est bibliothécaire et écrivain. Elle publie, à côté de ses romans, plusieurs pièces de théâtre ainsi que de nombreux livres pour enfants. Responsable de la section de littérature enfantine du Bureau international d'éducation à Genève, elle décide de se consacrer à l'écriture à partir de 1947. Elle sera chroniqueuse au Journal de Genève.
→ Sa biographie sur Wikipédia

Noël vécu

   Noël, messager de la joie,
   Jadis m'apporta la douleur ;
   Il a rempli d'ombre ma voie,
   Versé l'amertume en mon coeur. 

   Comme celui des jours funèbres,
   Le souvenir m'en est cruel ;
   Il tinte au fond des mes ténèbres,
   Tel un glas au lugubre appel. 

   Noël, en claire apothéose,
   Brillait en mes rêves d'enfant ;
   Mon ciel avait les tons de rose
   D'un radieux enchantement.

   C'était la fête de lumière,
   De paix, de sourire et d'amour...
   Bethléem, la vision chère,
   Venait me charmer en ce jour.

   Ma mère, bonne et vigilante,
   Tendrement avait préparé
   Le buis. De neige étincelante,
   L'arbuste vert était paré.

   Une constellation ardente
   Éclairait les joyeux décors
   Où la main de l'ange qu'on chante,
   À minuit, suspend les trésors.

   Le sommeil vint bercer mes rêves...
   Mais hélas ! un mal sans espoir
   S'accrut en des heures trop brèves
   Où mes yeux cessèrent de voir. 

   Et c'est Noël !... la nuit commence,
   La sombre nuit des yeux fermés : 
   Plus même un reflet d'espérance
   À mes regards inanimés. 

   Comme celui des jours funèbres,
   Le souvenir m'en est cruel ;
   Il tinte au fond de mes ténèbres,
   Tel un glas au lugubre appel.

Clara Lanctôt (1886-1958)
A la suite de la rougeole, Clara Lanctôt devient aveugle un soir de Noël, à l'âge de huit ans. Elle apprend le braille et obtient un diplôme d'études supérieures en 1906. Elle obtient également un baccalauréat en piano et retourne dans sa ville natale pour enseigner la musique et composer des mélodies musicales. S'adonnant à l'écriture, elle publiera deux recueils de poésie.
→ Plus sur ses origines

Est-ce toi Père Noël ?

Est-ce toi Père Noël ?
Qui poses un chapeau de feu
Sur la tête des chandelles,
Bigoudis de sapins bleus ?

Est-il vrai qu'à la Noël
Le coq des clochers d'église
Met un jabot de dentelle
Pour te faire une surprise ?

Dors-tu dans un satellite,
Sur le tablier des dunes ?
Ou vis-tu comme un ermite
Dans le tonneau de la Lune ?

Pourquoi quand je t'interroge
Ne me réponds-tu jamais ?
Es-tu pareil à l'horloge
Qui dit coucou puis se tait ?

Tant pis ! Si dès aujourd'hui
Tu ne veux pas te montrer,
Je n'ôterai la suie
Qui bouche la cheminée !


Pierre Coran (1934-)
Pierre Coran est un poète et écrivain belge de langue française. Primé à de multiples reprises ; il a reçu le Prix Jean de La Fontaine (1979), le Prix de Poésie pour la Jeunesse (1989), le Prix du Ministère de la Communauté française de Belgique pour le rayonnement de la Littérature de Jeunesse »(2007) et a été nommé en 2010 au Prix mondial Hans Christian Andersen.
Autres textes :
La pipe à bulles
Le caillou
Les moustiques
→ Sa biographie sur Wikipédia

Cher Père Noël

Je crois encore en toi
Avec toute ma foi.
S’il te plaît, apporte à cet affamé
Une soupe tout enfumée.
Donne à ce mendiant
Perdu dans les vents
Amour et compassion,
Arrivés de ton horizon.
Arrête la folie des guerres
Source de tant de misères,
Offre aux pays du monde
La paix à travers les ondes.
Soigne les malades et les blessés,
Entoure-les de ton immense bonté.
Calme leurs corps et leurs cœurs
Disperse un brin de bonheur.
De cette longue liste remplie d’espoir
Que vas-tu nous apporter ce soir ?
Puis-je espérer un mot, un geste, un sourire
Pour apaiser cette planète en delire ?

Auteur anonyme

Le Noël de la rue

Petit bonhomme où t'en vas-tu
Courant ainsi sur tes pieds nus
Je cours après le Paradis
Car c'est Noël à ce qu'on dit...
Le Noël de la rue
C'est la neige et le vent
Et le vent de la rue
Fait pleurer les enfants
La lumière et la joie
Sont derrière les vitrines
Ni pour toi, ni pour moi
C'est pour notre voisine
Mon petit, amuse-toi bien
En regardant, en regardant
Mais surtout, ne touche à rien
En regardant de loin...
Le Noël de la rue
C'est le froid de l'hiver
Dans les yeux grands ouverts
Des enfants de la rue
Collant aux vitres leurs museaux
Tous les petits font le gros dos
Ils sont blottis comme des Jésus
Que Sainte Marie aurait perdus...
Le Noël de la rue
C'est la neige et le vent
Et le vent de la rue
Fait pleurer les enfants
Ils s'en vont reniflant,
Ils s'en vont les mains vides
Nez en l'air et cherchant
Une étoile splendide
Mon petit, si tu la vois
Tout en marchant, tout en marchant
chauffe y tes petits doigts
Tout en marchant bien droit

Le Noël de la rue
c’est au ciel de leur vie
Une étoile endormie
Qui n’est pas déscendue.

Chanson écrite par Marc Heyral et Henri Contet


Edith Piaf (1915-1963)
[Nom de naissance : Édith Giovanna GASSION]
Chanteuse, parolière, compositrice et actrice française, surnommée à ses débuts la Môme Piaf, Édith Piaf est à l'origine des plusieurs succès comme La vie en rose, Non, je ne regrette rien, Hymne à l'amour, Milord... Chanteuse à l'interprétation et à la voix saisissantes, elle a inspiré de nombreux compositeurs et a été le mentor de nombreux artistes comme Charles Aznavour, Charles Dumont, Yves Montand, Georges Moustaki... Malgré une renommée internationale, sa fin de carrière est rendue difficile par de graves problèmes de santé, elle meurt à 47 ans.
Autre texte :
Bravo pour le clown

→ Sa biographie sur Wikipédia

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