Où la lumière
Comme alouette ondoyante
Au vent gai sur les prés jeunes,
Viens, mes bras te savent légère.
Nous oublierons ici-bas
Et le mal et le ciel,
Mon sang trop rapide à la guerre,
Les pas d’ombres qui se souviennent
En des rougeurs d’aubes nouvelles.
Où la lumière n’émeut plus de feuilles,
Soucis et songes débardés sur d’autres rives,
Où le soir s’est posé,
Viens, je te porterai
Aux collines dorées.
L’heure stable, délivrés de l’âge,
Dans son halo perdu,
Sera notre lit.
© Giuseppe UNGARETTI
Extrait du recueil Sentiment du temps, traduit par Philippe Jaccottet