La guitare
J’ai laissé pendre ma guitare dans les branches.
Le vent chante tout seul, écoutez sa chanson,
Il dit : « Je veux, moi vent, moi le vent sans maison,
Me reposer en toi guitare aux belles hanches.
Et toi tu nageras comme un poisson
Au ventre blanc dans ce ruisseau de sons.
À la harpe des bois j’arrache un chant sauvage,
Des grands troncs creux je tire un cri de bête,
La mer pleine de morts me rend un son de fête,
Je fais hurler comme des chiens tous les rivages,
Siffler les murs malchanceux et les toits. Ma voix, ma propre voix
Vide de moi, riche de tant de choses,
Je la retrouve en toi guitare, en toi.
Aussi faut-il qu’en ton berceau je me repose. »
© Lanza del VASTO