La constellation du marcheur
Le compagnon limpide
L’oblique migrateur
Celui qui voyage et se tait
Dans la spirale du chantier
Et qu’un oiseau escorte
Le soir
Vers les grands nuages de la lampe
De lui
Tu ne vois que sa nuque
Une parcelle foudroyée
Sur les pentes de l’outil
Une terre d’éclaircie où abonde le silex
Ici
Naître est sans limite
Pelle et pioche t’attendent sur l’autre rive
Mais l’eau
Et ce qui passe
Comment le traverser sans traverser l’énigme ?
Destin du mangeur de pommes
Hors des campements
La parole s’expose à l’ortie
Et tu es là
Homme du cratère
Dans la parole incurvée
Loin de toute cité curieuse
Compagnon des tortues
Femelles du tournesol
L’écureuil nous devance
Il surgit dans la halte
Et déterre le foyer
Nuit d’étape
Celui qui chante
Nous accueille en un lieu d’endurance
Pire que la vigne
D’où lui vient cette aisance dans l’excès ?
L’épaule qui ruisselle ne cesse de battre
S’ouvre et se ferme
Disparaît parmi les chrysalides
Et nous revient
Saison
Aile repliée dans la plus proche galaxie
Que cherche-t-il
Dans la distance familière ?
Horizon
Où
Tout se cherche
Rieur aux mâchoires peintes
Homme que tu voyais de dos
Dans la face cachée de l’arbre
Il s’échappe du prisme
Et te dévisage
Regard qui prolonge d’un jour
La caverne
Et le sentier
Va, dit-il, quitte le mûrier
Plus bas c’est le méandre
Le cerf-volant te conduire
Il nous rejoint dans l’enclume
À l’instant du vin
Et des alliages
Parois d’un feu extrême
Gisement à même le souffle
Le poème explore la roche
L’érosion du sens à midi
Et quand le soudeur est de retour
Sur le versant éclairé du repas
Son chant attire l’orage
Guetteur du monde qui éloigne les fables
Le couteau déploie ses cornes
Et la braise emporte le voyageur
Dans la lampe du terrassier.
La constellation du marcheur.
© Thierry METZ