Parce que la fin nous gagne,
comme l’ombre des montagnes,
des fêtes foraines, des mâts, qui faisaient voguer nos regards,
Parce que réfléchir,
même au-delà des miroirs,
c’est mentir à qui nous sommes,
parce qu’il faudra faire,
sans nous et nos souvenirs,
sans nos cris, nos crêpes de tulle
qui font les deuils et l’eau des vivants,
ainsi soyons-nous.
Parce qu’il faut rêver
de gagner quelques journées,
de toucher encore une fois des peaux inconnues embusquées
sous nos remords,
parce qu’il faut se taire,
pour que les soupirs quittent la terre,
et s’envolent au-delà de nos vies
qui n’étaient que des illusions,
de ports gris peuplés de brumes
et de partances sans revenir,
ainsi soyons-nous.
Parce qu’il faudra se suffire,
de nos frissons, de nos souvenirs,
des ces mains aveugles qui cherchaient l’autre et en faisaient
comme une évidence,
parce qu’un pas de danse,
trois billes et quelques caresses,
pour traverser le caveau
qui fera nos lits un beau matin,
de pas qui crissent sur le gravier,
de vivre encore un peu dans les pensées,
ainsi soyons-nous.
© Pascal DEPRESLE