- ← Pascal Depresle : Tes mains vont si loin...
- Tristan Derème : Puisque je suis assis sous ce pin... →
Le chant cerné
Écrire
S’écrire
S’encrier de ses cris
De ses hurlements muets
Chanter des sons étrangers
En pure ligne de l’indicible,
S’enivrer du champagne des mots et des musiques
Pour se soustraire
Le temps d’un éclair
À sa solitude... Et puis, il y a l’amour...
Cette âme qui tangue
Ce frottement des corps
Ces mains entrelacées
Ces regards comme des porches
Et ces paroles comme des oiseaux de feu…
Il y a l’amour,
Comme une terre promise
Que nous n’atteindrons jamais
Parce que tout simplement, elle n’existe pas !
Il n’est de réel
Que cette poussée irrésistible de l’amour
Cette force mystérieuse
Qui nous entraîne vers l’autre ;
L’inconnu, l’étranger.
Celle ou celui qui nous déloge de nous-même.
Le désir n’est que cela
TENDRE...
SE TENDRE désespérément vers l’autre
Que nous n’atteindrons jamais
Car il n’est pas là où nous le cherchions...
II est ailleurs. Immanquablement.
Il s’effiloche dès qu’on croit le débusquer.
Et cela ne le rend que plus désirable encore...
Le désir n’est qu’écartèlement
Et la souffrance n’est qu’une grande nettoyeuse d’espace.
Lorsque j’aime,
Je m’en remets à l’autre
Je sais qu’il va me pétrir à sa guise
Et que je sortirai du "pétrin"
Détruit et reconstruit tout à la fois !
Sans nul autre horizon terrestre
Que celui de vivre l’instant
Comme on boit à l’unique source
Après avoir erré longtemps dans le désert de braise...
Alors, et alors seulement,
MONTE LE CHANT NU.
© Morice BENIN