Un archipel
Couchés dans la lavande
nous tirons du coin de l’œil
la couverture d’un nuage rare
dans la brise du soir tombant.
Tes mains apprennent
la géographie de mon corps,
les bouts de nos langues se touchent –
isthme temporaire
entre deux îles solitaires
dans la mer de lavande.
Tes vaches bleues paissent les vagues de mes prés
lèchent le sel qui fond sous mes bras
et jusqu’à ce que la lave en éruption
soit refroidie
non fécondée
dans le creux de mon ventre
tu me dis :
deux îles ne font pas un archipel.
© Aksinia Mihaylova
Poème extrait du recueil : Ciel à perdre