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Mise en ligne le 04/03/2022

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Pour rendre hommage au peuple ukrainien, si vous êtes inspiré(e) et solidaire, n'hésitez pas à m'envoyer vos textes avec une mini biographie (facultatif mais conseillé !). Merci !
Sauf cas exceptionnel, c'est volontairement qu'il n'y a aucune illustration ajoutée aux poèmes.
Courriel : poetika17(arobase)gmail.com
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Nota : les textes publiés sur cette page ont fait l'objet d'une demande par courriel à leurs auteurs respectifs (sauf aux poètes disparus et certains auteurs-compositeurs-interprètes), ou bien ils sont envoyés spontanément par les auteurs publiés.
Et sauf mention spéciale, toutes les images proviennent de pixabay.com.

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Le Monde de Poetika
Site & Revue de poésie en ligne
N° ISSN : 2802-1797

Posté le 11/04/2024

À cœur tranché

De l’Europe, mon cœur saigne, impuissant, dévasté
par ces tranchées glacées d’Ukraine défigurée
devant toutes ces horreurs, immondes vanités
que doit porter un peuple, qu’il nous faut adorer


Le cœur des Ukrainiens, lourds de peine, de souffrance,
porte l'indécent fardeau d’une ultime bataille
front d’une Europe juste et sans incandescence ;
L’hymne à la joie résonne, l’européen ripaille...


Alors que ces soldats, vaillants, braves, courageux,
affrontent la bêtise, et que leurs vies s’envolent,
des ténébreux vantards, prédisent ombrageux
que l’hiver sera rude, que seule la terre console


Quand hurlent les obus, se déchiquettent les chairs,
alors que sur la neige, se mélangent boue et sang
et que les orgues crachent, orageux, tout leur fer,
pensons à l’innocent, dont la vie se répand.


Pour l’admirable soldat, pour ces pères destitués
alors que nous nous embrassons dans nos festivités
je lève aujourd’hui mon verre, et d’un ton atterré,
Je veux rendre hommage à ces destins brisés.


Depuis cette impensable, immonde absurdité
mes sentiments se mêlent, entre tristesse et fierté :
dans l'ombre de la guerre, l'espoir d’unicité,
nous, liés aux Ukrainiens par la fraternité.


Oh frères Ukrainiens, chers valeureux voisins,
dans mon cœur et pour vous, je choie cette destinée
malgré cette plaie béante, ces rêves piétinés
Le printemps reviendra, vous êtes Européens.

 

© Racine MONTIGNAC


Racine Montignac (1976-aujourd'hui)
Biologiste naturaliste travaillant dans le milieu de la recherche, Racine Montignac a un goût prononcé pour l'art en général, et en particulier pour la littérature et la poésie, la peinture (impressionniste notamment) et la musique sous toutes ses formes.
Il est revenu aux sources et à ses racines, à Montignac, lieu de ses origines (Dordogne). Ce retour a été pour lui l'occasion d'une prise de conscience de son envie de partager au moins une partie de ses écrits et créations avec son entourage, mais aussi avec les gens de son terroir et ceux qui s'y sentent attachés. Il a choisi le pseudonyme littéraire de Racine Montignac pour créer une séparation entre son travail et ses activités créatrices - qui restent un loisir. 

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Posté le 08/11/2023

Sans frontière

Sur la crête des vagues une ligne éphémère
Me trace l’horizon d’un monde sans frontière
Je suis né dans l’espace inventé par l’idée
Que si Dieu m’a donné des jambes et des pieds
Je devais m’en servir avec félicité
Pour franchir les obstacles, les murs de barbelés.


Une tête pensante pour sans cesse contourner
Les idéaux bornés, étroits et cabossés
Dressés sur des cadavres sans mémoire ni pensées
Entassés sur des routes au fond d’une tranchée
Par des tyrans pétris d’indicibles terreurs
Façonnés de dénis et cruelles erreurs

En érigeant des murs de honte et de peurs.


Des mains pour agripper l’éternel naufragé
Le hisser à mon bord et le faire traverser.
Je serai l’oiseau lyre qui dissipe la haine.
Les frontières pour moi ne me sont pas des chaînes
Les canons, les fusées, les bombes et les missiles
Ne m’arrêterons pas, je suis hors projectiles.


Je suis l’enfant qui passe le col de l’utérus
Je vais naître au nez de ce despote russe.

 

© Claude DUSSERT


pClaude Dussert
(1947-aujourd'hui)
P
oète, nouvelliste et pamphlétaire à ses heures, Claude Dussert est diplômé du Conservatoire d’Arts Dramatiques de Grenoble. Cadre commercial, il a créé sa société de communication « CBCD » en 1993 à Lyon. Il vit actuellement en Bourgogne, dans la région de Cluny. Éclectique dans ses lectures, sa passion pour la poésie l’a amené à être membre de nombreuses associations. Il participe activement à plusieurs anthologies de poésie et ouvrages collectifs ainsi qu’à des concours. Il a édité à compte d’auteur cinq recueils de poésie et un recueil de nouvelles. Il a également remporté de nombreux prix de poésie.

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Posté le 07/10/2023

Svetlana

Les fleurs de son jardin étaient si délicates ;
Orites, roitelets picoraient dans ses mains
Le même tournesol qui décorait ses nattes.
Les fleurs de son jardin étaient si délicates.
Svetlana est partie, obligée, à la hâte ;
Un conflit présageait de tristes lendemains.
Les fleurs de son jardin étaient si délicates ;
Orites, roitelets picoraient dans ses mains.


Un jour de ciel paisible et d’ambre ensoleillé,
Quand il n’y aura plus ni tueries, ni mensonges,
Quand les chardonnerets riront au char rouillé,
Un jour de ciel paisible et d’ambre ensoleillé
Où les enfants joueront à la poule mouillée,
Svetlana reviendra plus belle qu’en nos songes,
Un jour de ciel limpide et d’ambre ensoleillé,
Quand il n’y aura plus ni guerre, ni mensonges.

 

© Étienne BUSQUETS


pÉtienne Busquets
Poète fénassol d'origine catalane (village de Lafenasse dans le Tarn), Etienne Busquets est sociétaire des Amis de Jean Cocteau et membre des Poètes sans Frontières de Vital Heurtebize à Orange. Il a remporté plusieurs prix de poésie et collabore dans plusieurs revues et anthologies.

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Posté le 11/05/2023

On meurt en Ukraine

Poezja bez granic francusko – polska
Poésie sans frontières franco-polonaise
A w Ukrainie umierają ... / On meurt en Ukraine……
Poésie sans frontières Français - Pologne
Poésie sans frontières franco-polonaise
Et en Ukraine ils meurent... / Nous sommes en train de mourir en Ukraine...
Les traductions en polonais ont été faites par l'épouse de l'auteur, Elżbieta.

Traduction polonaise assurée par l'épouse de l'auteur, Elżbieta.

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A w Ukrainie umierają ...

Dzieci radośnie bawią się na plaży,
Fale biją o brzeg
I nagle pojawia się ta natrętna myśl:
Niewinni ludzie umierają w Ukrainie.
Zakochany w młodej kobiecie
Na kolanach wyznaje jej miłość.
Obiecuje jej ,że będzie jego królową:
A ja myślę o niewinnych ludziach, którzy umierają w Ukrainie.
Właśnie kupił los na loterii
W tym małym kiosku na rogu,
Marzy, że dopisze mu w końcu szczęście :
A ja myślę o niewinnych ludziach, którzy umierają w Ukrainie.
Po niebie płynie kilka chmur,
Letnia bryza pieści moją twarz,
Złote zboża falują na polach:
A ja myślę o niewinnych ludziach, którzy umierają w Ukrainie.
Tour de France przejeżdża przez nasze wioski,
Na oczach zachwyconych widzów w każdym wieku,
Którzy podziwiają kolarzy i im kibicują:
A ja myślę o niewinnych ludziach, którzy umierają w Ukrainie.
Czas nieubłaganie ucieka,
Płynie i prowadzi nas w noc...
Mijają zabójcze sekundy:
A ja myślę o niewinnych ludziach, którzy umierają w Ukrainie.
Korida na południu Francji.
Mój Boże, dlaczego tyle przemocy,
Tyle bólu i krwi na arenie? :
Myślę o niewinnych ludziach, którzy umierają w Ukrainie.
Dlaczego zawsze na naszej pięknej ziemi,
Są te wojny o niepotrzebne granice?
Dlaczego ta nienawiść między braćmi? :
Myślę o niewinnych ludziach, którzy umierają w Ukrainie.
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On meurt en Ukraine


Les enfants s'amusent à la plage
Les vagues s'écrasent sur le rivage
Et soudainement cette pensée intrusive apparaît :
Des innocents meurent en Ukraine.

Amoureux d'une jeune femme
À genoux avouant son amour.
Je lui promets qu'elle sera sa reine :
Et je pense aux innocents qui meurent en Ukraine.

Il vient d'acheter un billet de loterie
Dans ce petit stand de coin,
Il rêve qu'il aura enfin plus de bonheur :
Et je pense aux innocents qui meurent en Ukraine.

Quelques nuages qui passent dans le ciel,
La brise d'été caresse mon visage,
Vague de grains dorés dans les champs :
Et je pense aux innocents qui meurent en Ukraine.

Le tour de France est de passage dans nos villages,
Devant des spectateurs ravis de tous âges,
Ceux qui admirent et soutiennent les cyclistes :
Et je pense aux innocents qui meurent en Ukraine.

Le temps passe sans relâche,
Flotter et nous guider dans la nuit...
Fini les secondes meurtrières :
Et je pense aux innocents qui meurent en Ukraine.

Corridor dans le sud de la France.
Oh mon dieu pourquoi toute cette violence,
Tant de douleur et de sang dans l'arène ? :
Je pense à des innocents qui meurent en Ukraine.

Pourquoi toujours sur notre belle terre,
Ces guerres frontalières sont-elles inutiles ?
Pourquoi cette haine entre frères ? :
Je pense à des innocents qui meurent en Ukraine.

On meurt en Ukraine…

Les enfants jouent gaiement sur la plage,
Les vagues s'évanouissent sur le rivage,
Puis renaissent aussitôt, éternelle rengaine.
Je pense aux innocents qui meurent en Ukraine.

Transi d'amour pour cette jeune femme,
À genoux, il lui déclare sa flamme,
Il lui promet qu'elle sera sa souveraine.
Je pense aux innocents qui meurent en Ukraine.

Il vient d'acheter une grille à gratter,
Dans ce modeste tabac de son quartier,
Il rêve que la chance enfin le surprenne.
Je pense aux innocents qui meurent en Ukraine.

Dans l'azur courent quelques nuages,
La brise estivale caresse mon visage,
Les blés d'or ondoient dans la plaine.
Je pense aux innocents qui meurent en Ukraine.

Le Tour de France traverse nos villages,
Devant des spectateurs ravis de tout âge.
Ils admirent les coureurs, les soutiennent.
Je pense aux innocents qui meurent en Ukraine.

Le temps inexorablement s'enfuit,
Il s'écoule et nous mène vers la nuit...
Assassines secondes qui s'égrènent.
Je pense aux innocents qui meurent en Ukraine.

Corrida dans le sud de la France.
Mon Dieu, pourquoi tant de violence,
Tant de souffrance et de sang dans l'arène ?
Je pense aux innocents qui meurent en Ukraine.

Pourquoi toujours sur notre belle terre,
Ces guerres pour d'inutiles frontières ?
Pourquoi entre des frères toute cette haine ?
Je pense aux innocents qui meurent en Ukraine…


© Philippe Pauthonier

 


pPhilippe Pauthonier
Après une carrière d'ingénieur, Philippe Pauthonier partage aujourd'hui sa vie entre la France et la Pologne, pays de son épouse. Cet élan entre deux pays, deux cultures et ses longs séjours dans la sérénité de la campagne polonaise, loin du monde et de son agitation, sont propices à sa créativité littéraire. Depuis sa retraite, il s'investit dans plusieurs associations oeuvrant au profit des Aveugles et Malvoyants. Mordu d'astronomie, il apprécie la communauté scientifique qui sait élargir le débat avec une réflexion globale, liant la science à une approche métaphysique et théologique. Philippe Pauthonier a publié dix recueils et reçu plus de 130 distinctions dans des concours de poésie.

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→ Dans les broussailles de mes émotions
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Posté le 02/04/2023

Vers toi, Ukraine...

Coule, coule le temps des beaux jours passés
Sur mon âme s’érige l’espoir d’une paix rêvée,
Dans les entrailles de ma terre germe l’amour
D’une liberté sous un ciel terni de vautours.


Force, force est ma belle patrie source de blés
Qui au cœur de ses frontières sonne la volonté
De conserver l’harmonie d’un peuple meurtri
Sous les embrasements d’un vent d’Est maudit.


Chante, chante la colère de ma voix natale
Sous les lueurs infernales des bombes fatales,
Par-delà l’horizon voilé, mon cœur se serre,
Pourrai-je revivre au milieu de mes terres ?


Bleu, Jaune, seront toujours mes vraies couleurs
Érigées fièrement sur mes belles cités de labeur,
Au son des chants polyphoniques qui propagent
Le courage de résister face à l’ennemi sans visage.


Dessin de Sofia LABENKO, 11 ans, réfugiée ukrainienne de Kiev.

 

© Christine DUHAMEL


Christine Duhamel (1961-aujourd'hui)
Originaire du Nord de la France, le coeur de Christine Duhamel vibre dans l'écriture de poèmes. Elle a créé son blog pour exprimer les envies, les joies et les peines vécues au fil de ce monde si compliqué parfois mais plein de jolies surprises aussi.

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Autres textes :
Noël à Bruges
L'écume des jours
Mykonos
Perles de pluie
Son blog : → https://www.didacticielles.com/

Posté le 01/04/2023

Une nuit à Kiev

Par ce matin de mars la rue était noyée
D’un crachin noir, poisseux, bruineux, mélancolique
Les pavés suintaient une aube maléfique
L’avenir se jouait dans un bunker secret.


Il ne savait que croire des nouvelles alarmistes
Diffusées en rafales sur les ondes hertziennes
Était-ce l’œuvre d’un fou ou œuvre Kafkaïenne
Ces lueurs dans le ciel étaient-elles utopistes ?


J’habite une région où moult réfugiés
Pensent que les Ukrainiens doivent être confinés
C’est le monde à l’envers qui tourne, roue voilée
C’est la roue de fortune qui avance déguisée.


Ce n’était pas un temps à penser s’alanguir
La noirceur avançait en longue cavalcade
Cette nuit fut sans fin longue et interminable
Une nuit d’encre noire sublime pour mourir.


Le temps s’éternisait d’angoisse enfiévrée
Les feuilles en cohortes tourbillonnaient au vent
Cette nuit qui valait mille jours de tourments
Finissaient bien avant d’être même ébauchée.

 

© Claude DUSSERT


pClaude Dussert
(1947-aujourd'hui)
P
oète, nouvelliste et pamphlétaire à ses heures, Claude Dussert est diplômé du Conservatoire d’Arts Dramatiques de Grenoble. Cadre commercial, il a créé sa société de communication « CBCD » en 1993 à Lyon. Il vit actuellement en Bourgogne, dans la région de Cluny. Éclectique dans ses lectures, sa passion pour la poésie l’a amené à être membre de nombreuses associations. Il participe activement à plusieurs anthologies de poésie et ouvrages collectifs ainsi qu’à des concours. Il a édité à compte d’auteur cinq recueils de poésie et un recueil de nouvelles. Il a également remporté de nombreux prix de poésie.

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Posté le 31/03/2023

Mes yeux...

Mes yeux
Ont caché
Des émotions
En vertiges

 

Sur des sculptures
Profondes
Lourdes
Glaciales


Dans l’environnement
Rouge
De fumée
De rage


Sur l’atrocité
Des morts
Des cadavres
Des exécutions.

Extrait du recueil Omniscients, Editions Nombre 7, février 2023

 

© Alain LE ROUX


pAlain Le Roux
(1949-aujourd'hui)
Né à Trémaouézan (Finistère), Alain Le Roux est sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédia), sociétaire des écrivains Bretons, des poètes français, membre de la Société des Gens de Lettres de France, et a obtenu le 1er prix à l’Académie du disque de poésie à Paris en 1973.  Il est le fondateur de l’association « Rencontre des poètes et artistes en Bretagne » et de la revue poétique « AN AMZER » , de l’association « PEAL ». Il a également créé deux maisons d’édition : Les éditions « AN AMZER » et les éditions « DU CURNIC ». Auteur de nombreuses préfaces, il est aussi critique de poésie dans les revues : Spered Gouez – Le mensuel autre Finistére – Rimbaud revue – Le mensuel littéraire et poètique ( Belgique) …  Enfin , le poète trouve l’énergie d’être créateur du grand Prix international de poésie de la ville de Plouzané (1988), créateur des Jeux Floraux de Trémaouézan/Langazel 2001, organisateur du Printemps des Poètes à Brest (2002-2003).  Ses poèmes sont publiés dans 120 revues françaises et étrangères, ce qui lui permet de participer à de nombreuses manifestations poétiques.

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Du même auteur :
Haïkus (3)
Découvrir son dernier recueil :
→ Omniscients
Son blog :
→ http://hotonnes01.canalblog.com/

Posté le 31/03/2023

Aidons l'Ukraine

Des enfants sont tués, des femmes, des vieillards,
Dans des recoins obscurs, sous le cri des alarmes,
Avec le bras vengeur et le chant des fuyards,
Des soldats sans pitié abusent de leurs armes.

 

Dans le pré défleuri de ces tristes mouroirs
Et le pâle reflet des cités endormies,
C’est la déportation dans le flot des espoirs,
Lorsque l’entrain sans va des âmes trop meurtries.

 

Que de tourments en vain et combien de cercueils
Pour conjurer le sort de ces marches funèbres,
Que de lambeaux de chair sous le poids de ces deuils
Pour la haine d’un fou et ses piètres ténèbres !

 

Le glaive est de retour dans le cœur des envieux,
De ces damnés conscrits qui ravivent les guerres,
Et pourtant dans l’enfer de ces instants anxieux,
Le peuple doit lutter en défendant ses terres.

 

© Stephen BLANCHARD


Stephen Blanchard (1952-aujourd'hui)
Créateur de l'Association "Les poètes de l'amitié - poètes sans frontières", Stephen Blanchard est aussi directeur de la revue internationale de poésie Florilège. Son association décerne chaque année trois prix d'édition à compte d'éditeur, dont le Prix d'Edition Poétique de la Ville de Dijon. Située en Côte d'Or, elle y organise depuis dix-neuf ans Les Rencontres Poétiques de Bourgogne. Il est auteur de 25 ouvrages.

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Posté le 17/03/2023

O, Dieux du ciel

O, Dieux du ciel et de la terre
Que faîtes-vous en ces jours sombres
Où la haine, la folie et la guerre
Germent un peu partout en si grand nombre ?

Vous, détenteurs d'une foi assassine
Qui êtes-vous, un cœur sans ombre ?
La voix des muets n'est pas anodine,
Vous perdrez sûrement votre âme

Et nous, nous perdrons nos racines.
Alors, faîtes de cette terre qui s'enflamme,
Sous les coups semant la terreur,
Une terre de justice, une oriflamme,

Éradiquez des fous cette tumeur
Qui engendre la misère, la haine
L'incompréhension et la fureur.
O, Dieux, pourquoi toutes ces chaînes ?

Revêtez de leurs plus beaux atours
Les montagnes et les plaines
Et les hommes qui manquent d'amour.
Faites de l'Ukraine une terre d'espoir
Et gommez de leurs yeux tout ce noir.

 

© Renée VIRLOGEUX BORON


Renée Virlogeux Boron
(1939-aujourd'hui)
Renée Virlogeux Boron s'adonne à la poésie pour son plaisir et écrit aussi des nouvelles. Elle travaille la terre aux Ateliers d'Art de Château-Thierry. Elle aime également peindre et a pris quelques cours de calligraphie. Elle a ouvert une petite bibliothèque dans sa commune qui compte 83 habitants. C'est avant tout le plaisir de se rencontrer, d'échanger et... de jouer aux cartes.

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Posté le 24/02/2022

Pourquoi ?

Maman, quels sont ces bruits, j’ai peur ?
Je te regarde, pourquoi tu pleures ?
Papa va revenir tout à l’heure ?
J’ai froid, je veux revoir ma sœur...


Approche-toi de moi, mon petit cœur
On reste toutes les deux, moi aussi, j’ai peur.
Tu connais l’histoire de cet ogre dévoreur
C’est un peu cela, il veut tout, même notre malheur.


Papa est parti garder la maison avec les amis
Reviendra-t-il ? Pas de nouvelles aujourd’hui.
Surtout ferme tes oreilles s’il y a trop de bruit.
On va nous aider à sortir de cette nuit.


On va partir loin de chez nous, on va nous accueillir
La route sera longue, nous allons certainement souffrir,
Mais avec courage, notre peuple va rebondir
Si nos amis nous aident à repousser celui qui nous envahit.


Ferme tes yeux, la sirène hurle, voilà les cris de douleur
Serrons-nous très fort, il brise notre cœur
Quand arrêtera-t-il, pourquoi détruire notre bonheur ?
Le sang coule, je n’entends plus rien... HORREUR !


Barbare

Faut-il vraiment ne rien faire
Devant ces atrocités de la guerre
Il ne suffit pas d’une simple prière
Ou d’une supplication sincère.


Mettons fin à ces supplices sous nos regards
A ces tueries d’une atrocité rare
Ce ne sont pas des hommes mais des barbares
Qui autorisent la torture, la mort au hasard.


Elle est bien folle cette invasion
Tout cela pour un bout de terre, une nation
Avec lui, il n’y a plus de discussion
Il devra rendre des comptes et payer l’addition.


Son peuple a un droit, celui de se taire
Les Ukrainiens, eux ont le droit, ils se terrent
Ils souffrent, se cachent sous terre
Devant l’avancée de ces barbares militaires.


Sous la menace de ses rayons atomiques
Il avance ses pions tel un esprit maléfique
Un seul homme impose ses volontés cyniques
Et nous voilà nous croyant forts, tous pris de panique.


Ces images à l’odeur nauséabonde
Montrent la faiblesse de notre monde
Qui accepte des milliers de morts à la ronde
Notre terre ne tourne vraiment par rond .

 

© Antoine QUESSON [alias Quantinosse]


Antoine Quesson (1950-aujourd'hui)
Enseignant à la retraite, Antoine Quesson prend plaisir à s’exprimer avec des mots qui soignent nos maux, des mots qu'il triture, des mots qui lui parlent, des mots qu'il déforme… Que la langue française est riche de mots qui ont du sens, aussi, il est pour l’augmentation des sens, du bon sens... Il a publié plusieurs ouvrages chez TheBookEdition.

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Posté le 17/02/2023

24 février 2022 / 24 février 2023

Les enfants de la haine assassinent leurs frères
Les armes sont bénies -quel dieu semble content ?-
Le pire à l’action touche ses honoraires
Mais reste insatisfait -toute une horreur s’attend-...


Dans un fol engrenage où la mort se distille
L’anathème sévit les obus vont bon train
La propagande est là c’est toujours avec style
Qu’en plaidant une cause un mensonge elle étreint-…


Sous l’ensemble des cieux -donc aussi l’orthodoxe-
Demeure désuet le mot ‘fraternité’
Bien étranges chrétiens -singulier paradoxe-
Qui mettent plus qu’à mal l’Universalité…


Comme elle a fait pleurer la vieille Europe pleure
Le problème est l’humain là partout autre part
Un sordide intérêt vient pour lui donner l’heure
Précisant qu’il est temps de détruire avec art…


Avec raffinements avec persévérance
Les promesses d’hier relèvent du passé
L’illusion de paix n’est rien qu’une apparence
Que des coups de canons savent vite effacer…


Les progrès sont réels l’arsenal est moderne
L’argent ne manque pas l’argent sort d’un chapeau
Mais pour servir à quoi l’homme ainsi se prosterne
En vénérant Moloch le Maître du tempo...


Dans tout ça l’avenir est-il une menace
Serons-nous là demain sera-t-il apaisé
Dans son bel appétit la mort reste vivace
Mais dire noir ou blanc demeure malaisé…

...

Les enfants de l’Ukraine et ceux de la Russie
En victimes d’un feu vont se tirent dessus
Vont au fort d’une hargne à l’ardeur endurcie
Qui sait s’alimenter de bien des préconçus...

 

© Didier COLPIN


pDidier Colpin
(1954-aujourd'hui)

Didier Colpin est né en 1954 à Laval, petite ville de l’Ouest de la France. Il a découvert l’écriture et la poésie « sur le tard », en 2010. Depuis elle est devenue sa compagne de tous les jours…
La poésie est pour lui le contraire de Twitter et de sa rapidité. Elle est un arrêt sur image… Sur un émoi sur un trouble sur la Beauté sur la laideur. Le tout vu, ressenti à travers le prisme qu’est son regard où deux plus deux ne font pas toujours quatre…

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Posté le 02/01/2023

Tremblez peuple russe

Pensons au peuple russe, à ses lunes futures,
Qui n’auront rien gagné dans ce triste univers,
Camarades bernés par tant de dictatures,
C’est le moment d’agir dans ce monde pervers.

 

Combien faut-il de morts et de sombres carnages
De sots égarements, de vils assassinats,
De bourreaux sans répit, de sanglants paysages
Pour vivre sans espoir et sans assistanats ?

 

On le trompe, c’est sûr, sur l’infâme oppresseur
Sur l’avenir perdu de la mère Patrie,
Les luttes sans merci pour un acte agresseur
Des soldats sans tombeau que personne ne prie.

 

Un tsar est mort en vain pour asseoir un tyran !
Les fourbes sont nombreux, sans esprit de justice,
Engrangeant des trésors pour un cynique clan,
Se moquant de la paix, avec l’amour du vice.

 

© Stephen BLANCHARD


Stephen Blanchard (1952-aujourd'hui)
Créateur de l'Association "Les poètes de l'amitié - poètes sans frontières", Stephen Blanchard est aussi directeur de la revue internationale de poésie Florilège. Son association décerne chaque année trois prix d'édition à compte d'éditeur, dont le Prix d'Edition Poétique de la Ville de Dijon. Située en Côte d'Or, elle y organise depuis dix-neuf ans Les Rencontres Poétiques de Bourgogne. Il a par ailleurs publié plusieurs recueils de poésie.

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Posté le 12/12/2022

Résistance

La pluie est en instance de neige
elle coule
sueur froide.
Va-t-elle gagner de la pureté
pour alléger l’âme
et repoudrer l’enfance ?

 

La peur broute
le peu d'espérance.
La vie se rumine
pour malgré tout être debout
mais que d'énergie
pour cette verticalité

 

Noir froid de canon
quand le jour se finit
que les tirs se sont tus

Le cœur n'y est pas
mais le jour à venir
si il vient est à ce prix
la peur colle à la peau.

 

Pied à pied
vivre pour souffrir
où souffrir pour vivre ?

 

La cage s'ouvrira peut-être
sur le printemps.

 

© Choupie MOYSAN


Choupie Moysan
Plasticienne et animatrice d'ateliers d'écriture en lien avec les arts plastiques, Choupie Moysan est une auteure sensible à la culture japonaise et apparaît dans de nombreuses anthologie de haïbuns et haïkus. Elle publie également
dans les revues Gong, Ploc, L’Etroit Chemin, dans des revues bulgares, roumaines et francophones, telle la revue canadienne : Casse-pieds (papier) – la revue du poème bref. Elle contribue également dans des revues de poésie en ligne. Elle est aussi éditrice, en petite édition de livres d’artistes avec CMJN-éditions.

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Posté le 05/12/2022

L'aube incertaine

Le crépuscule d’une nuit sans lune
S’est répandu sur toute la tribune
Déléguant les pleins pouvoirs
Aux autocrates de réécrire l’Histoire
En doctrine délétère de leurs idéaux,
De conquêtes, de guerre et de chaos

 

Et dans la nuit devenue sombre
Cherchant la vie dans les décombres
Des âmes errantes scrutent le ciel
Et se demandent si c’est bien réel
De ne plus voir voler les colombes
Dans une nuée de sinistres bombes

 

Et les ténèbres ont envahi la nuit
De l’horizon aucune lueur ne luit.
Sur les ondes pour influencer l’opinion
Les prophètes du mensonge sont légion
Car l’idéologie de leur unique vérité
Est d’asservir un peuple avide de liberté

 

Et quand l’aube viendra incertaine
Pour tous les pères er frères d’Ukraine
Et pour tous les enfants en larmes
Voyant leurs mères prendre les armes
Quel sera l’avenir pour ce peuple agressé ?
Quand sonne l’hallali d’une nation blessée

 

Et quand l’aube viendra demain
Dans le cœur de tous ces gamins
Graines germées dans la violence
Dans la plus grande indifférence
D’une armée de barbares sans nom
Sous les ordres de perfides démons

 

Et quand l’aube viendra voilée
Dans la chair des femmes violées
Aux visages ravagés par la honte
Trophées d’un soldat qu’un mari affronte
Auront-elles encore assez de courage
Pour se relever et combattre avec rage

 

Et quand éclatera la lumière du jour
Sur des otages sans espoir de retour
Sur des milliers d’innocents assassinés
Sur des ruines de villes dévastées
Faudra-t-il encore se voiler la face
Avant que le monde entier ne s’efface ?

 

© Catherine DESTREPAN


pCatherine Destrepan
(1956-aujourd'hui)
Comptable, Catherine Destrepan a jonglé toute sa vie active avec les chiffres avant de s'intéresser de plus près à la poésie, qui occupe aujourd'hui une grande place dans ses activités culturelles. Elle prête également sa voix de contre-alto au sein de plusieurs ensembles vocaux.

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Posté le 01/10/2022

Pascal Fouquet (1958-aujourd'hui)
Originaire de Normandie, cet auteur a posé ses valises en Charente-Maritime et a publié plusieurs recueils. Il a remporté le Premier Prix du concours Poetika 2017. Son site comporte des extraits de ses recueils, des citations et des vidéos poétiques.

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Autres textes :
Ecume
Je suis partagé
Qu'ai-je à confier au vent ?
La grève
Voeux
Couchant
Hermione
Son site Internet :
→ http://fouquetpp.wixsite.com/poesie

Posté le 13/05/2022

Nous sommes invaincus

Nous ne nous sommes pas rendus. Nous avons vécu et combattu
Nous savions avec certitude que nous pourrions mourir
Nous sommes allés de l'avant, nous ne l'avons pas regretté
Chaque jour, nous avons regardé dans les yeux de la mort.

Nous sommes. Nous n'aurons pas honte
Nous ne plions pas - ils veulent nous casser
Nous sommes ukrainiens. Notre honneur n'est pas de le voler
Nous sommes l'acier d'Azov. Nous ne pouvons pas être vaincus.

NOUS SOMMES. NOUS RESTERONS DEBOUT.

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МИ НЕ СКОРИЛИСЬ


Ми не скорились. Ми жили і бились
Ми твердо знали - можемо померти
Ми йшли вперед, ми не скурвились
Щодня ми заглядали в вічі смерті.

Ми стоїмо. Нам у ганьбу не впасти
Ми не гнемося -- хочуть нас зламати
Ми - Україна. Честь у нас - не вкрасти
Ми - сталь Азову. Нас не подолати.

МИ СТОЇМО, І БУДЕМО СТОЯТИ.

 

© Maryna AKRAM


pMaryna Akram
Ukrainienne, Marina Akram vit en Inde depuis 22 ans. Elle a publié au sein de plusieurs institutions, au Canada, en Ukraine et en Inde. Elle est également auteure de chansons.

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Posté le 13/05/2022

Mes blessures baisent le ciel

J'ai été brûlé, ce qui ne fait plus mal
J'ai été aveuglé, abattu, battu
Je suis Marioupol, je suis emmailloté de sang,
Mon drapeau flotte au-dessus des blessures.

Je n'abandonne pas, bien que toute la beauté soit effacée
Je ne recule pas, je n'adore pas le mal,
Je respire, je siffle, mais je vis !
Les blessures du ciel m'embrassent.

Toi, mauvais voisin, tu peux
des bottes
Piétinez les rues, noyez-les dans la mort.
Mais rappelez-vous, vous ne vivez pas en moi.
Je suis l'Ukraine, avec du cœur et des gens.

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МEHI ЦІЛУЮТЬ РАНИ НЕБЕСА

 

Мене так спалено, що вже і не болить
Мене осліплено, розстріляно, розбито
Я — Маріуполь, в кров мене завито,
Над ранами мій прапор майорить.

Я не здаюсь, хоч стерта вся краса
Не відступаю, не вклоняюсь злу,
Я дихаю із хрипом, я — живу!
Мені цілують рани небеса.

Ти, злий сусіде, можеш чобітьми
Топтати вулиці, у смерті їх топити.
Та пам'ятай, тобі в мені не жити.
Я -- Україна, серцем і людьми.

© Maryna AKRAM


pMaryna Akram
Ukrainienne, Marina Akram vit en Inde depuis 22 ans. Elle a publié au sein de plusieurs institutions, au Canada, en Ukraine et en Inde. Elle est également auteure de chansons.

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Posté le 18/04/2022

Ciel irradié

Poserons-nous les questions
à ceux qui s’aventurent
hors des sentiers

un ciel irradié de doute
incognito
vide son sac
ment
abuse
efface nos prairies quand il le désire

comme si tout était
un mirage
sans risque
de dérapage incontrôlé
et d’égarement
comme avant

 

© Christophe CONDELLO


pChristophe Condello
(1979-aujourd'hui)
Christophe Condello est l'un des derniers brûleurs de loups. À la fois poète, haïkiste, pacifiste et philosophe, il est né à Grenoble et vit maintenant à Laval (Québec). Il a publié sept recueils de poésie et collabore dans de nombreuses revues littéraires. Il aime particulièrement la vie, le vin, les voyages improvisés et sans fin, le bruit du vent dans les feuilles et le plaisir de pêcher sans appât.

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Du même auteur : Impudique
Son blog : http://christophecondello.wordpress.com
→ Sa biographie sur Wikipédia

Posté le 29/03/2022

L'acier des canons

Un soir, une nuit,
Les étoiles en feu,
Annoncent le couvre-feu.

L'espoir s'enfuit,
L'air est irrespirable,
Le ciel devient noir,
La folie insatiable.

La terreur sur son perchoir,
Des chars dans la boue,
Des cadavres sous les roues,
Des âmes pleurent
Le monde a peur.

La stratégie du plus fort,
Joue avec la mort,
D'Ouest en Est,
L'impérialisme se manifeste.

De Bagdad à Damas,
Aux portes du Donbass,
Les armes se sont invitées.

Le mal affamé,
Dévore la paix,
Des obus en entrée.

Une armée de croque-mitaines,
L'acier des canons,
Vise cupidon.

Les condoléances européennes,
A un peuple au sacrifice,
Atermoiement en coulisse,
Au théâtre des palabres,
Les nations s'indignent,
Du dessein macabre.

Observateurs derrière les lignes,
Ils laissent se déverser la gangrène,
Criant leur soutien à l'Ukraine.
La guerre ne reculera pas,
Elle est le pire de l'homme,
Son histoire en somme.

Du sang dans nos pas

 

© Frédéric CAMOIN


pFrédéric Camoin
Originaire de la région aixoise, Frédéric Camoin, militant associatif et syndical, vit à Paris. Il profite de ses temps libres pour s’adonner à l’écriture. Il a publié plusieurs recueils et écrit un roman.

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Du même auteur :
Seul au comptoir
→ Découvrir son dernier recueil
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Posté le 29/03/2022

Au nom des regards, au nom de la paix

Quel est le prix d'un regard
qui arpente le ciel
en quête d'idéal ?
Quel est le prix des passions
le prix des souvenirs,
le prix de la liberté,
celui du désir ?
Quel est le prix de la vie humaine,
de la froide négation de l'autre
sur les chemins du sens perdu ?
D'où naît l'indifférence
de celui qui broie l'être
sous ses semelles brûlantes,
la cascade mortifère
des haines incandescentes.
La paix n'a pas de prix,
mais on vend les colombes
au marché de la rage,
aux enchères des tombes.
La liberté, seule, demeure insaisissable :
elle s'est réfugiée sur une étoile.
Alors au nom des regards, au nom de la vie,
puissent les enfants se baigner
dès leurs premières joies
aux sources d'empathie,
qu'ils apprennent à réfléchir à deux fois
avant de piétiner les anges.
28/03/2022

 

© Parme CERISET


pParme Ceriset
Passionnée de poésie et membre de la Société des Poètes Français, rédactrice à La Cause littéraire, surnommée « la plume Amazone » pour son tempérament très indépendant et son attachement suprême à la liberté. Parme Ceriset navigue entre Lyon et le Vercors où elle puise son inspiration. Son roman autobiographique Le serment de l'espoir - Que la vie souffle encore demain paru chez L'Harmattan, fait écho à son parcours totalement atypique. Elle a grandi avec une maladie rare, a exercé en tant que médecin puis a été sauvée par une greffe des poumons après avoir passé quatre ans sous oxygène. Dans ce roman qui est une ode à la Vie, à l'Espoir, à la Nature, à la Passion, à l'Amour et à la Liberté, elle défend une conception artistique de l'existence en déroulant le récit par petites touches, comme une fresque impressionniste. Parme Ceriset est également dessinatrice. Elle est fascinée par la vie sauvage et le monde animal, par la spiritualité et son expression artistique depuis l'aube immémoriale du monde et de l'humanité. Sur le plan philosophique, elle considère la poésie, selon ses propres mots, comme "un acte de résistance contre le non-sens et la mort". Son Graal absolu est la "liberté libre" de Rimbaud, qu'elle poursuit elle aussi, parfois jusque dans les ténèbres, éclairée par le flambeau inextinguible de sa foi en la vie et en l'Amour universel. Elle se définit comme humaniste, écologiste, féministe et pacifiste. Sa devise : "N'appartiens qu'à toi-même et au souffle du vent." (Extrait de son recueil "N'oublie jamais la saveur de l'aube", 2019). Son dernier recueil Femme d'eau et d'étoiles a été publié en 2021.

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Posté le 24/03/2022

Lorsque tu fermeras mes yeux

Je m’en irai serein sur nos plaines immenses
Délesté de nos haines dans ma délivrance
Et je savourerai la liberté sacrée
Que la guerre s’évertuait à nous arracher

Puis je gravirai les Carpates enneigées
Admirant nos forêts dans la paix retrouvée
Les loups bien désarmés rebrousseront chemin
Vaincus par ma quiétude ils iront au Kremlin

A Odessa je voguerai sur la mer Noire
Je dirai au vent d’Est de t’envoyer l’espoir
Mon voilier jaune et bleu au soleil brillera
Quand j’entrerai si fier dans le port de Yalta !

Ivanna m’attendra au tunnel de l’amour
Dans ses songes je flânerai jour après jour
Je me blottirai dans sa longue chevelure
S’étendant jusqu’à toi pour t’offrir une armure

Sous les dômes du monastère Saint Michel
Pour toi et nos frères je prierai l’éternel
Afin que les champs de ruines de Marioupol
Soient couverts de milliers de fleurs de Tournesol

Dans tout Kiev résonnera l’hymne de l’Ukraine
Chanté dans leur exil par des voix dans la peine
Alors me parviendra celle de mon enfant
Je pourrai même croire que suis vivant


© Magali BRETON


pMagali Breton
Auteure-compositrice-interprète, Magali Breton est aussi comédienne, auteure de textes de chanson française dont ceux de son album intitulé « Regard de femmes » primé à Barbizon 77, lors du concours « La palette en chansons », avec pour parrain Bernard Sauvat. En 2019, elle se consacre à l’écriture d’une pièce de théâtre musical sur la vie et l’œuvre de l’artiste peintre Rosa Bonheur : « Les messagères de Rosa Bonheur ». Le spectacle est créé en 2020, avant d’être stoppé net par la crise sanitaire et la fermeture des salles de spectacle, avant de connaître un beau succès en tournée. Cette période se mue en une inépuisable source d’inspiration pour écrire un recueil intitulé « Les Covidiennes » édité en 2022. Elle choisit la poésie pour nous livrer des instants de vie en quelques vers et nous absorber dans l’intimité, la profondeur et l’exacerbation des sentiments. Elle fait appel à Muriel Pic, photographe, ainsi qu’à Patrick Carmier, pianiste compositeur, pour sublimer les textes par l’image et la musique. Cela donne naissance à un nouveau spectacle.

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Son site : → Les Messagères de Rosa Bonheur

Posté le 23/03/2022

L'Ukraine saigne

La Russie a envahi l’Ukraine
Sans prévenir :
La guerre a éclaté.

 

L’Ukraine pleure et saigne
Son peuple fuit, exil forcé
Face aux bombardements intempestifs.

 

Quelle suite pour ce conflit ?
Vies civiles sacrifiées,
Triste pour l’humanité.


© Sylvie CROCHARD


pSylvie Crochard
(1976-aujourd'hui)
Ouvrière en milieu protégé, Sylvie Crochard a publié plusieurs recueils. Passionnée de piano, elle s’inspire également de la musique dans ses poèmes.

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Posté le 20/03/2022

Revenez doux rêveurs, prophètes de la paix

Angoisses des pères, massacres d'innocents
Orgues des chants de mort, requiem du malheur
Concertos de bombes, prétextes indécents.


Du cynisme rampant l'avidité est sœur,
Concordes des tyrans, folie de vos désirs,
Votre cupidité salit nos doux bonheurs.


Caciques séniles, myrmidons en délire
Vous êtes les semeurs de désolation.
Sur les champs allongés, les témoins de vos ires.


Les cartels de terreurs jouent leur partition
Notes de démence, du sombre et de l'immonde
A Alep ou à Kiev, abominations.


Par soif de conquêtes la détresse du monde,
Contre le faible lancées, les factions soldats
Posséder dominer, cicatrices profondes


Les peuples se dressent invincible armada.
De songes diurnes en espoirs disparus,
Il y aura toujours des hommes Massada.


Ils se veulent vainqueurs, ils sont les vaincus.
Les despotes bourreaux seront crucifiés,
La mort est l'apparat des chambellans déchus.


L'ébène de vos cœurs sera momifiée,
Les justes se lèvent, ils sont les seuls puissants,
Leurs demains chanteront l'amour sanctifié.


Se dire que l'après ne peut être l'avant,
Prier pour un meilleur, choisir le plus jamais
La liberté chérie est cause diamant.


Revenez doux rêveurs, prophètes de la paix.

[16 mars 2022]

© Arnaud MATTEI


pArnaud Matteï
(1962-aujourd'hui)
Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores. Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire et aussi pour la joie de les partager. Des quelques poésies de son adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies à l'aube de ses soixante ans, il se sera passé un long moment de silence. Une absence que le vide du temps ne saurait combler. Arnaud Mattéï a fait de sa vie, une vie simple et belle avec ceux qu'il aime.

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Posté le 20/03/2022

Rempart ultime d'un monde déraison

Il reste sur le quai, elle part vers l'ailleurs
Ce ou fait d'incertain, la guerre les sépare.
Une mère à l'enfant, d'eux la douleur s'empare,
Peu importe sa vie, il rêve d'un meilleur.


Résistance contre le sanglant mitrailleur,
Des bombes et des bottes, le pire se prépare.
Plier ou bien mourir, dompter l'hydre barbare,
Pour sauver leur bonheur, il sera tirailleur.


Larme de liberté, bras de justicier
Ton fragile fleuret face au glaive d'acier
Défend dans l'ultime, la patrie souveraine


Toi victime martyr de la folie poison,
Tu es l'Alexandre, la grandeur de l'Ukraine
Le fragile rempart d'un monde déraison.

[06 mars 2022]

© Arnaud MATTEI


pArnaud Matteï
(1962-aujourd'hui)
Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores. Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire et aussi pour la joie de les partager. Des quelques poésies de son adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies à l'aube de ses soixante ans, il se sera passé un long moment de silence. Une absence que le vide du temps ne saurait combler. Arnaud Mattéï a fait de sa vie, une vie simple et belle avec ceux qu'il aime.

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Posté le 20/03/2022

Prends garde Goliath

Tu te voulais un tsar, tu n'es qu'un dictateur
Tes sombres desseins tuent, rapace destructeur.
Tes fureurs colonnes brisent la liberté,
Aliénation, vésanie des délires
La folie t'envahit, la raison t'a quitté
Par le fer et le sang, occuper conquérir.


Face à toi, jaune et bleu, le drapeau attaqué
L’oriflamme salie, par ta haine souillée
Est le rempart dernier contre l'abject rampant.
Ton droit légitime est force inaliénable,
Dans les larmes et les armes le feu crachant,
Pays martyrisé de quoi es-tu coupable ?


Devant tant de noirceur notre monde s'alarme,
Riposter, combattre, faut-il prendre les armes ?
Réplique supplique, bien faible résistance,
Pour la postérité l'ogre tu resteras.
Tu deviens le malheur de ton peuple souffrance,
Prends garde Goliath, un jour tu tomberas !


Empires revenus et partage du monde
Doctrines dépassées, odeurs nauséabondes
Sous vos bombes meurent des hommes pacifistes.
Fossoyeurs des peuples, tyrans de l'éphémère,
Fuyez au loin ! Damnés aux ardeurs bellicistes,
Vos dogmes meurtriers sont de viles chimères !

[27 février 2022]

© Arnaud MATTEI


pArnaud Matteï
(1962-aujourd'hui)
Les poèmes sont cent, ils sont mille, ils sont uniques. Ils sont de toutes les cultures, de toutes les civilisations. Ils sont odes, ils sont sonnets, ils sont ballades. Ils sont vers, ils sont rimes, ils sont proses. Ils sont le moi, ils sont l’émoi. Ils chantent l’amour, ils disent nos peines, ils décrivent nos joies. Ils ont la force de nos certitudes, ils accompagnent nos doutes. Ils sont ceux de l’enfance, ils traversent le temps, car ils sont le temps. Ils ont la pudeur de la plume, la force d’un battement d’ailes. Ils sont ceux qui restent, ils prennent la couleur de l’encre sur le papier, sombres clairs, multicolores. Alors ces quelques mots pour la souffrance de les écrire, pour le bonheur de les dire et aussi pour la joie de les partager. Des quelques poésies de son adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies à l'aube de ses soixante ans, il se sera passé un long moment de silence. Une absence que le vide du temps ne saurait combler. Arnaud Mattéï a fait de sa vie, une vie simple et belle avec ceux qu'il aime.

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Posté le 17/03/2022

[Haïku]

Rue dévastée
Les arbres penchent leur douleur
Nulle part où aller...


© Sylvie LE MERCIER


Sylvie Le Mercier
Sylvie Le Mercier anime des ateliers de calligraphie et de poésie.

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Posté le 17/03/2022

Que c'est triste une guerre au printemps !

Le rossignol muet frissonne d’épouvante,
Quand Mars, dieu des combats, fait qu’il tonne et qu’il vente.
C’est triste quand la guerre est mariée au printemps,
Pourquoi revenez-vous, épousailles d’antan ?
Le soleil est voilé par la fumée des bombes,
Quand résonne un bruit sec, c’est un guerrier qui tombe ;
Le printemps est morose et la nature aussi,
Car les soldats n’ont pas de fleur à leur fusil ;
Et le ciel rembruni fait couler quelques larmes,
En entendant le son assourdissant des armes ;
II est dur de mourir, quand la rose renaît;
Le soldat, lui, poursuit un but qu’il méconnaît,
Car lorsque l’on confond l’histoire et la légende
Le mythe se poursuit avec la propagande,
Qualifiant d’agresseur le pays agressé,
Et mettant au futur les verbes du passé,
Un Russe illuminé veut conquérir l’Ukraine,
Et deux pays voisins descendent dans l’arène ;
Deux guerriers opposés, que ne seraient-ils pas
Demi-frères conçus par le même papa ?
Car il est des parents qui vivent et prospèrent,
Séparés seulement par la même frontière ;
Mais j’en sais qui devant la montée des périls,
Terrifiés, ont franchi les portes de l’exil ;
Parano obsédé par l’union atlantique,
Réflexe pavlovien d’un ancien soviétique,
Tyranneau mâtiné d’un ersatz d’empereur,
Poutine se complaît à semer la terreur ;
Lorsque l’Ukraine crie, qu’elle plaide sa cause,
C’est la Raison d’Etat qu’Europe lui oppose,
Qui, ravagée hier par le feu et le fer,
Ne veut pas réouvrir les huis de l’enfer ;
Il reste à espérer que bientôt l’humanisme,
Triomphe du combat qui l’oppose au cynisme.
Fatiguée d’exalter du tyran le renom,
Sur le petit écran une Russe a dit non !
Que l’air de liberté qui souffle sur l’Ukraine,
Souffle sur la Russie, sa cousine germaine !
O printemps de la vie, sombre et désenchanté
Pour qui ne connaîtra peut-être pas l’été !
Que l’Ukrainien qui vient dans le pays de France,
Puisse trouver la paix au bout de son errance !

 

© Jacky COURALET


Jacky Couralet (1953-aujourd'hui)
Retraité de la Fonction Publique Territoriale, Jacky Couralet est un passionné de poésie. Eclectique, il écrit dans tous les registres : de la veine austère à la veine satirique, voire loufoque ! Il adore aussi le scrabble et a une approche ludique des activités cérébrales.

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Posté le 16/03/2022

Paroles à un enfant ukrainien

J'emporterai ma terre au bout de mes souliers
et pour ultime bouquet quelques épis de blé,
trop de visions sanglantes ont marqué mes années,
je fuis comme tant d'autres sans savoir où je vais,
mais au fond de mon cœur mes racines ancestrales
me relient pour toujours à ma langue natale,
à ses chants, à ses danses.
Pour toi, qui naîtras dans un pays nouveau,
je déploierai sans cesse une aile protectrice,
je bercerai ton âme de chansons populaires
qui racontent l'histoire d'un peuple qui résiste.
Enfant où que tu vives l'Ukraine est ta patrie ;
N'oublie jamais que tous unis sous le même drapeau
Nous avons combattu avec l'infime espoir de sortir du chaos
Non, notre bouclier ne fut pas une armure
de plomb, mais nos corps soumis à toutes les tortures
Si un jour tu comprends, le sens de mes mots
Sois fier de ton pays
qui tel le roseau " se plie mais ne rompt pas " (**)
Le temps n'est plus à la futilité,
Aux paroles échangées à la hâte, le temps est celui qui révèle les êtres
dans le miroir sans fard de la réalité.

Le rouge et le noir

A présent, le cercle se referme, anneau hérissé
de mille tentacules, une inquiétante forêt de fusils se dresse
contre des remparts d'acier, peut-on encore chanter
la beauté d'une fleur qui s'ouvre,
quand les heures empruntent à la nuit, la couleur du deuil,
que les yeux se voilent de l'ombre d'un linceul.
Le rouge et le noir se côtoient dessinant les contours douloureux
d'une guerre, une guerre de plus, une guerre de trop
s'écrit dans le grand livre de l'Histoire !
Comme tout semble vain dans le «  ciel bas et lourd » (**)
qui gronde sans répit, comme tout semble vain
quand la plume inondée de larmes et de sang,
s'oppose aux gants de fer et aux tirs des canons.
-----
(**) allusion à la fable de La Fontaine Le chêne et le roseau

 

© Marie-José PASCAL


Marie-José Pascal (1952-aujourd'hui)
Marie-José PASCAL est née à Paris en 1952. Elle écrit depuis l'enfance. Membre de l'association Le Capital des Mots, sociétaire de L'Académie internationale L'école de La Loire, elle a été publiée dans de nombreuses revues et anthologies : Humanisme Harmonie, Florilège, l'Etrave, Traversées, revue numérique des citoyens des lettres, anthologie Flammes vives, de l'Humain pour les Migrants. Elle a reçu le Prix Charles Péguy 2020, prix Hubert Fillay 2021 pour le recueil « A deux voix » co-écrit avec Alain Morinais, prix Jules Supervielle 2021 pour le recueil « Lanterne de papier ».

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Posté le 16/03/2022

La guerre

Assise au bord du ciel, enfin gavée, la Guerre
Contemple rassasiée ce qu’elle a fait en bas :
Dévastation, débâcle, et tant d’autres dégâts…
Et le front couronné de mort et de misère,

Elle branle du chef avec satisfaction.
Elle vient d’envoyer sur les champs de bataille
Ses pires affidés. Pour les soldats qui braillent
D’horreur et de douleur, aucune compassion,

Ni pour ces pauvres gens se traînant sur les routes
Avec un baluchon, leurs enfants sur le dos
Loin des villes en feu, au gré de moult cahots,
Simples petits bonheurs et vie calme en déroute !

Le ventre enfin rempli, l’horrible monstre bâille,
Dévoilant ses crocs noirs tout englués de sang.
Mais son affreux plaisir ne dure pas longtemps
Car jamais assouvie la macabre canaille

A besoin sans arrêt de mort et de malheur.
Chevauchant son balai de néfaste sorcière,
Errant ici et là par toute notre Terre,
Elle sème partout désolation et peur.

Tout est brûlé et nu juste après son passage.
Des femmes saccagées et des hommes en croix
Jalonnent ses chemins. Et seule crie sa voix
Qui dispense partout son sinistre message…

Mais son oeil n’a pas vu sur le bord d’un fossé
L’éclat d’un rameau blanc, fragile et minuscule :
Est-ce une pâquerette ? Une grêle plantule
S’accrochant fermement au sol stérilisé,

Dont la Guerre ignorante a épargné la vie.
Venant juste de poindre hors d’un tas de terreau
Elle explose au soleil, et l’atroce bourreau
Par un simple bourgeon pourrait être asservie !

Car du joli bouton, un monde peut jaillir :
Peut-être bien la joie, et les multiples pousses
D’un tout nouvel espoir venu à la rescousse.
A cause d’une fleur, la Guerre peut mourir…


© Vette de FONCLARE


pVette de Fonclare
(1937-aujourd'hui)
Installée en Provence, Vette de Fonclare est originaire de Lorraine et a été professeur de Lettres. Auteure de livres pour enfants, elle a également publié un recueil de poésie. A noter qu'elle a remporté de nombreux prix de poésie.

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De la même autrice :
On est bien dans
le Sud
Je n'aime pas l'été

Son blog :
→ Poèmes en Provence

→ Sa biographie sur Wikipédia

Posté le 16/03/2022

A toi, enfant ukrainien

Une main détachée dans l’éther
celle d’un enfant qui dort
oublie ô bel ange de ta patrie la misère
oublie les hyènes humaines qui déchirent encore les rêves et la chair
oublie de ta peau éclosion d’innocence
sur un matelas blanc d’éternel silence
l’humide menace et l’horreur desséchée de la guerre
maintenant     dors dans un nuage d’éther
laissant convoler avec les oiseaux originels ta pensée divine et claire...

l’amour inné te portera au-delà des plus belles frontières
oublie enfant nôtre sur un matelas blanc d’éternel silence
oublie encore     encore
tu vois glisser tes phalanges dans la pureté de l’éther
tu trouves dans l’inconnu ton cœur-fleur fragile et puissante...

oui     il est un royaume où la douceur est victorieuse !

Il est un lieu où sonne la cloche du ciel   transparence mélodieuse
et tout bruit tout autour est vaincu par celui de la seule gloire

À toi, enfant ukrainien

© Marine ROSE


pMarine Rose
(1992-aujourd'hui)
[Nom de naissance : Wharmby]
Marine Rose est née à Annecy en 1992. Elle passe un baccalauréat scientifique avant de rejoindre une école d’ingénieurs agronomes à Toulouse, puis change de parcours pour des études de droit. Après de dures épreuves de santé naîtra dans son cœur l’appel d’une vocation de poète. A 20 ans, elle publie son premier recueil aux éditions Stellamaris, intitulé « Poèmes à cœur » sous le pseudonyme de Bamby. Au total près d'une dizaine de recueils dont Ruisseaux d’opales suivi de L’île aux hiéroglyphes qui obtient le prix Jean Giono 2020 de la Société des Poètes Français. Son dernier recueil L'Ange du silence (2021) est à découvrir ici.

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Posté le 15/03/2022

Un peuple déchiré...

Un peuple déchiré
Un peuple déraciné
Un peuple assassiné
Un peuple persécuté
Un exode massif
Des enfants si chétifs
Qui n'ont plus de maison
Mais pour quelle raison
Ce cruel désespoir
Juste la soif du pouvoir
Absurde, totalitaire
Injuste et arbitraire
Qui provoque l'horreur
Et détruit tout bonheur
Vous vous relèverez
Comme vous l'avez tant fait
À nouveau dans vos yeux
Viendront des jours heureux

© Claudine LOUTREL


Claudine Loutrel
Claudine Loutrel est convaincue que sa sensibilité slave guide sa plume. Depuis l’enfance, elle retranscrit ses émotions sous forme de vers. Très studieuse à l’école, la lecture est son passe-temps favori. Ses obligations familiales la contraignent à oublier sa vocation de médecin. À présent à la retraite après une carrière passionnante, elle s’adonne à la
lecture, au théâtre, au piano et à l’écriture.
Elle vient de publier son premier recueil Poèmes de la vie aux éditions Baudelaire (mai 2022).

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Posté le 14/03/2022

Printemps 2022

Comment peut-il y avoir un printemps en Ukraine
Quand on n’y sème que des obus comme graines ?
Quand n’y fleurit que des feux et que le malheur
Seul, y bourgeonne, arrosé de cent milles pleurs ?

Comment peut-il y avoir un printemps en Ukraine
Quand le hirondelles sont aéronefs qui gangrènent
Le ciel, pourrissent la terre, broient des gens
Qui ne peuvent fuir flammes et fer les piégeant ?

Comment peut-il y avoir un printemps en Ukraine
Quand ses villes sont du chaos absolu l’arène ?
Quand on ne lui promet, hélas, comme moissons,
Demain, qu’apocalypse, sans plus de façon ?

Comment peut-il y avoir un printemps en Ukraine
En Galice, en Ombrie, en Bavière, en Lorraine,…
Quand l’Ogre de Moscovie dévore l’espoir
Même de son peuple, aussi condamné au noir ?


© Christian SATGÉ


pChristian Satgé
(1965-aujourd'hui)
Auteur prolifique, fabuliste et conteur éclectique, Christian Satgé est professeur d'histoire-géographie dans le département des Hautes-Pyrénées. Il a publié plusieurs recueils et une trentaine de ses textes figurent dans Le Monde de Poetika.

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Posté le 11/03/2022

Sous le soleil...

Sous le soleil ... nos drapeaux hissés
L'aube déploie des oasis de liberté
Libre à vous de nous suivre.. nos pas sont de cendres et de tonnerres sourdant
Dans l'abîme où nous sommes versés, tout est de sang
Ici des mains s’empoignent avec des regards de frère
Là-bas, les étreintes ne sont que des faux-amour
Il n'y a plus que folies dans l'ordre des choses
La mère avale ses larmes et le soldat se lacère à la rose
Au loin comme des murs se dressent les frontières
Mon pays . Je le dis : c'est ma mère et emplit toute la maison

La guerre, ô la guerre
Est un douteux combat
Ensanglantée d'horreur
Sans espoir et sans honneur
Humilie même le vainqueur
C'est la fabrique des veuves et des orphelins
La guerre, quel espoir inhumain

Que vienne le soleil redessiner les lentes saisons
Car en nous la nuit règne plus que de raison
Sur les traces de nos pères nous avons survécu
Mon regard porte là où poindra le salut
Donnez-nous à voir le jour.. l'au-delà de l'homme
De nos bras ouverts au pays libéré.. voyez ce que nous sommes
Nous sommes les otages du jour s'esquissant
Car au fond de nos cœurs.. nous savons que nous n'empoignerons que le néant


© Georges RODA-GIR


Georges Roda-Gir
Très présent sur les réseaux sociaux, Georges Roda-Gir publie également dans des revues de poésie en ligne et forums de poésie.

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Posté le 11/03/2022

Exode

Ils ont peur, ils ont froid
Ils serrent leurs enfants
Tendrement dans leurs bras,
Ils fuient, ils sont vivants

Mais pour combien de temps ?
Ils marchent, ils marchent encore,
Dans la neige et le vent
Pour éviter la mort.

Les bombes leur ont tout pris,
Leurs maisons sont détruites,
Ils avancent sans bruit,
Triste et troublante fuite…

Ils ont peur, le coeur fendre,
Ils s’en vont quelque part
Où ils pourront attendre
Un tout nouveau départ.

Et nous sommes impuissants
Devant tant d’injustice,
Le bruit assourdissant
De ces larmes qui glissent

Sur les joues des enfants...

 

© FLORE


pFlore
Écrire est la passion de Flore. Au travers de ses poèmes, elle essaie de transmettre ses émotions et au travers de ses émotions l’amour du partage.
Elle a publié deux recueils La Poésie de Flore, tomes 1 & 2 chez TheBookEdition.

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Posté le 11/03/2022

La voix des héros

L’enfer répand sur le monde
sa poudre de néant fade,
ses pluies de tisons,
tout sombre
dans le tourbillon de l’infâme
mais au cœur de l’apocalypse
résonne la voix des héros :
La mort peut bien tout brûler.
perforer les poumons de l’espoir,
arracher les ailes des anges
et réduire en cendres les cieux,
il y aura toujours un regard
qui resurgira du temps,
dans les vagues de mille hasards
il y aura toujours le sang
qui palpite et crie dans les veines :
À la vie, éternellement.

La petite Russe et la petite Ukrainienne

« Viens on va jouer
ensemble dans les nuages,
nos pères sont tombés
de part et d’autre de l’orage,
ma jumelle condamnée
au même enfer que moi,
les grands ont oublié
leur âme d’enfant, je crois... »

Et je cite à nouveau cette citation de Jacques Prévert, extraite de son texte « Rappelle-toi Barbara » :
« Quelle connerie la guerre ! »

La mort avance à grand fracas

La mort avance à grand fracas.
Ses pas de monstre et ses flammes
réduisent en cendres la joie,
ouvrent la porte aux larmes...
Ces vies volées en éclat,
ces enfants qui ne verront plus
le soleil prisonnier des rois
qui se l’arrachent à corps perdus...
Et l’absurde qui se répand
comme une vague de lave
la terrible malédiction
des pulsions macabres,
les hommes d’un bord et de l’autre
que l’on force à prendre
les armes
alors qu’ils ne rêvaient que d’amour
sur une plage de sable...
10/03/2022

 

© Parme CERISET


pParme Ceriset
Passionnée de poésie et membre de la Société des Poètes Français, rédactrice à La Cause littéraire, surnommée « la plume Amazone » pour son tempérament très indépendant et son attachement suprême à la liberté. Parme Ceriset navigue entre Lyon et le Vercors où elle puise son inspiration. Son roman autobiographique Le serment de l'espoir - Que la vie souffle encore demain paru chez L'Harmattan, fait écho à son parcours totalement atypique. Elle a grandi avec une maladie rare, a exercé en tant que médecin puis a été sauvée par une greffe des poumons après avoir passé quatre ans sous oxygène. Dans ce roman qui est une ode à la Vie, à l'Espoir, à la Nature, à la Passion, à l'Amour et à la Liberté, elle défend une conception artistique de l'existence en déroulant le récit par petites touches, comme une fresque impressionniste. Parme Ceriset est également dessinatrice. Elle est fascinée par la vie sauvage et le monde animal, par la spiritualité et son expression artistique depuis l'aube immémoriale du monde et de l'humanité. Sur le plan philosophique, elle considère la poésie, selon ses propres mots, comme "un acte de résistance contre le non-sens et la mort". Son Graal absolu est la "liberté libre" de Rimbaud, qu'elle poursuit elle aussi, parfois jusque dans les ténèbres, éclairée par le flambeau inextinguible de sa foi en la vie et en l'Amour universel. Elle se définit comme humaniste, écologiste, féministe et pacifiste. Sa devise : "N'appartiens qu'à toi-même et au souffle du vent." (Extrait de son recueil "N'oublie jamais la saveur de l'aube", 2019.)

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Posté le 11/03/2022

J'y suis pour rien

J’y suis pour rien dit le soldat
J’obéis quand ça vient d’en haut
Et pour tout vous dire, moi j’sais pas
Qui sont les bons et les salauds
J’essaye de tenir au combat
Et sans approcher l'échafaud
Pour revoir ma femme, mon p’tit gars
Qui joue à la guerre pour de faux

J’y suis pour rien dit l’marchand d’armes
C’est vrai que j’me suis enrichi
Avec du sang et puis des larmes
Mais il faut bien gagner sa vie
Et puis franchement, juste entre nous
Moi j’appuie pas sur la gâchette
J'pensais pas qu'il s'rait assez fou
Pour faire exploser la planète

J’y suis pour rien dit l'dirigeant
Quand je l'ai invité ici
Le contexte était différent
C'était par pure diplomatie
Dîtes-moi qui aurait pu prévoir
Qu'il ne jouait pas la comédie
On n'a pas l'habitude de voir
Quelqu'un qui fait tout ce qu'il dit

J’y suis pour rien dit l’dictateur
Mon obsession, c'est le pouvoir
J’ai attendu et c’est mon heure
De rentrer dans les livres d’Histoire
Ils peuvent lever leurs belles pancartes
J'en ai ma claque de discuter
Maintenant, je redessine la carte
Un bouton rouge à mes côtés

J’y suis pour rien dit le gamin
Je me planque derrière ce pylône
Et j'me demande pourquoi l'humain
En grandissant perd ses neurones
Cette guerre me dépasse totalement
Pourtant, c’est moi qui vais trinquer
C’est toujours les plus innocents
Qui partent là-haut en premier


© Gauvain SERS


pGauvain Sers
(1989-aujourd'hui)
Auteur-compositeur-interprète, Gauvain Sers est originaire de la Creuse et parisien d’adoption. Leprest, Souchon, Renaud, mais aussi Dylan, Niel Young… c’est sa dope à lui. De ses aînés, il a capté le sens de l’humanité. La fraternité. Pour le reste, il s’est débrouillé comme un grand. Quand il dégaine ses chansons de circonstance, guitare en bandoulière, Gauvain touche par la précision de son verbe et la sincérité de son interprétation. Habile mélodiste, faiseur de portraits, ses chansons ciselées naviguent entre humour, tendresse et révolte. [Crédit : David Desreumaux]

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Site officiel : → https://gauvainsers.boutique/
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Posté le 08/03/2022

Flétrissure

Au plus près de l’aube, un souffle marin

Envahit chaque berge de mon âme.

Et derrière la porte du matin,

Mon cœur, pénitent, expire son blâme.

...

D’ici, j’entends battre le pouls du vent

Qui se glisse entre les forêts de chênes.

La saison sort de son baraquement

Pour ranger enfin ses vieilles alênes.

Le corset au dos des souvenirs nus,

Une ombre s’accroche aux vieilles murailles.

Mais, l’herbe reverdit sur le talus,

Des bulbes chuchotent dans les broussailles.

Les mots se flétrissent sur le ruban

Quand au loin mais si près, la guerre harponne

Des civils prisonniers de ce carcan.

L’espoir s’efface et le monde frissonne.

Jusqu’au bout de l’heure errant au hasard,

S’effile la déraison qui calcine

Les hommes s’emparant d’un étendard

Afin d’enfler encore leur vitrine.

...

Au-dessus de nos têtes, l’horizon

Vide sa ruche aux paupières si lourdes.

Demain, pourrons nous lâcher un ballon

En étant débarrassé des lampourdes.*

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* La lampourde est une mauvaise herbe de printemps au sens propre.


© SEDNA


Sedna
Résidant en Charente-Maritime, Sedna a toujours eu la passion des mots. Elle aime les rimes et travaille principalement avec le Traité de Sorgel en poésie classique. Elle aime la mer, le ciel qui sont ses sources d'inspiration permanente. La sauvegarde de notre planète est l'une de ses préoccupations.

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Son site :
→ http://www.cassiopee17.fr/

Posté le 07/03/2022

À vous qui défendez l'Ukraine

Ombres et lueurs sous les abris
dans les tranchées, sous les barricades
affamées, blessées, malades.

Ombres et lueurs sur les routes
dans les trains, main dans la main
insoumises aujourd'hui et demain.

© Suzanne GRANGET


Suzanne Granget
(Nom de plume : Suzâme)
Suzanne Granget est co-fondatrice de l'association Nanterre PoéVie créée en 2005. En 2013, elle publie à compte d'auteur son premier recueil de poèmes Ecrits sur ma paume. En 2015, elle quitte la région parisienne pour le Berry et anime plusieurs ateliers d'écriture sous le nom de Nids d'écritures en Berry. Récemment, elle a dirigé un atelier Poésie pour l'association Rythme et Expression à La Châtre.

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De la même autrice :
Beauté, les yeux fermés
→ Le blog de Suzâme
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Posté le 06/03/2022

Ykpaïha *

Dans cette boucherie toute en asymétrie
En coupables mensonges et  en effronteries,
Tu écris en grand « Liberté » Ukrayina

Sur le bleu de ton ciel que les obus strient
Avec le sang versé de ton peuple meurtri
Tu graves « Souveraineté » Ukrayina

Sur le jaune de champs que les chars ont flétri
Sous les décombres fumantes où gît ta patrie
Tu as inscrit « Identité » Ukrayina

Face à ce tyran de certitudes pétri
Qui t’a envahie et n’en sera mie contrit 
Tu cries haut toujours « Dignité » Ukrayina

Alors que ta fine fleur au loin s’expatrie
Pour fuir la moscovite coupable industrie
Lève-toi encore et résiste Ukrayina…

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* Ykpaïha : Ukrayina


© Christian SATGÉ


pChristian Satgé
(1965-aujourd'hui)
Auteur prolifique, fabuliste et conteur éclectique, Christian Satgé est professeur d'histoire-géographie dans le département des Hautes-Pyrénées. Il a publié plusieurs recueils et une trentaine de ses textes figurent dans Le Monde de Poetika.

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Posté le 05/03/2022

Ô douleur...

Ô douleur
Où est la paix
Ô que d'heures terré(es)
A ne penser qu'à une chose
Ne pas crever
Sous des heures de glaives
En des secondes agglutiné(es)
Tel des fourmis pour une terre
Ô douleur
Où va ce fou
Vers où
Qu'en est il de l'humain
Où est il ? J'ai faim de paix
De silence, de mains
Elles se tendent
Vers où
Ô douleur
Les entendez vous
A vos portes , à genoux
Supplier juste la liberté
La paix, d'encore de fusils
Jusqu'où ce monde ira
Vers toujours plus
Toujours tant de larmes
Ô douleur
Mon cœur saigne
Le sang est à nos portes
Pas loin, j'ai peur
Ils meurent ….....

 

© Perle de Perle


Perle de Perle
Présente sur les réseaux sociaux, cette auteure publie également dans différentes revues en ligne (L'Instant Poème, Dix Vins Blog).

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Posté le 04/03/2022

J'ai froid

J'ai froid
Des humains gisent dans le sang
Leur seul refuge sera cendre
Le sang écrit d'autres paroles qui sont muettes
Glaçantes

J'ai froid
Le monde brûle et des enfants
Leur seul refuge sera cendre
Les fumées âcres des forêts qui vont aux villes
Brûlantes

J'ai froid
Les bouches hurlent tout fait silence
Leur seul refuge sera cendre
Les mots indignes font suite aux flammes
Indifférentes

J'ai froid
Tes mots écharpes autour du cou
Mon seul refuge au bord des cendres
La parole fait cœur l'écriture fait lien
Consolantes

 

Ecrire ici

Écrire ici
Parler d’amour
N’est pas cacher ou bien se taire
La terre tremble sous nos pieds
Un peuple crève à quelques lieues
Nous pleurons tous
Nous hurlons tous
Nous avons peur
Pour eux
Pour nous
Je le sais bien
Et je l’écris
Et je le crie
Je tiens ma place
Je prends mon rôle
La nuit ici n’est pas complète
Il y a les fleurs et les oiseaux
Je te les tends
Je te les donne
En contrepoint
En survivance
Que tu t’apaises
Reprennes force
Ouvres les bras à ceux qui viennent
Sois moins inquiet
Pour résister
Pour espérer
Écrire ici
Parler d’amour
N’est pas trahir ou bien mentir
Écrire ici
Faire lumières
C’est nous tenir pour les aimer
Pour nous aimer

 

© Jean DIHARSCE


pJean Diharsce
(1954-aujourd'hui)
Jean Diharsce a deux enfants et a choisi de poser ses pas et son amour en cette Bretagne du Nord qui ressemble tant à son Euskadi d’origine qu’il aime pour sa rudesse douce et sauvage. Homme de mer et de terre, il ne cesse de marcher sur tous les sentiers de ce pays et de ses îles. Humaniste amoureux de l’utopie, il est de tous les engagements écologiques, solidaires, universalistes. À poète, il préfère écriteur, activité qu’il exerce sans discontinuer depuis 50 ans. Il est l'auteur de plusieurs recueils.

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Du même auteur :
Sans doute que peut-être
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Posté le 03/03/2022

À la gare de Kiev

L’homme part au combat, la femme on ne sait où,
A la gare de Kiev, leurs deux regards sont flous,
Un ballet de mouchoirs, lorsque le train démarre,
L’intimité détonne avec le tintamarre.
Reverra-il un jour l’épouse et son gamin ?
Il se dit, « A Dieu va !», lorsqu’il baisse la main ;
Pourquoi donc cette guerre absurde et dérisoire ?
Car un tyran borné veut rentrer dans l’histoire ;
L’infâme y rentrera, oui mais par les égouts,
Le Kremlin quant à lui devient la nef des fous !
Combien de jeunes gens au lien de cousinage,
Sont-ils prêts à mourir à la fleur de leur âge,
Dans un combat douteux, sans rime ni raison ?
Il est dur de partir à la belle saison !
A Moscou et à Kiev, c’est la même détresse,
Car dans les deux cités c’est la même jeunesse,
Que voudrait sacrifier sur l’autel du néant,
Un nain dégénéré qui se croit un géant.
La Russie a le mal du totalitarisme,
Le rêve de grandeur est dans son atavisme,
Staline avait en lui l’ADN des tsars
Et Poutine se prend pour un nouveau César.
Nous souffrons en voyant cette Ukraine qui saigne,
Mais ces mœurs à Moscou sentent la fin de règne,
Il est temps d’arrêter ce massacre insensé,
Et de dire au futur qu’il n’est pas le passé.
A la gare de kiev, l’homme reprend son arme,
Sa femme dans le train soupire entre deux larmes.

© Jacky COURALET


Jacky Couralet (1953-aujourd'hui)
Retraité de la Fonction Publique Territoriale, Jacky Couralet est un passionné de poésie. Eclectique, il écrit dans tous les registres : de la veine austère à la veine satirique, voire loufoque ! Il adore aussi le scrabble et a une approche ludique des activités cérébrales.

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Posté le 03/03/2022

Ivan Pidkova

Il fut un temps, en Ukraine,
Où les canons grondaient ;
Il fut un temps où les Zaporogues
Savaient régner.
Ils régnaient et gagnaient
Leur gloire et leur liberté ;
Cela est passé, seules sont restées
Des tombes dans la plaine.
Hautes sont les tombes
Où sombrèrent dans le repos
Les corps blancs des Cosaques,
Drapés dans une toile écarlate.
Hautes sont ces tombes,
Noires, semblables aux montagnes,
Qui conversent à voix basse, dans la plaine,
De la liberté avec les vents.
Ces témoins de la gloire des ancêtres
Discutent avec le vent,
Tandis que leur descendant porte sa faux
dans la rosée,
En reprenant leur chant.
Il fut un temps, en Ukraine,
Où le malheur dansait,
Le chagrin s’enivrait à la taverne
D’hydromel par seaux entiers.
Il fut un temps où il faisait bon vivre

En cette Ukraine…
Souvenons-nous-en ! Notre cœur, peut-être,
Connaîtra un répit.

Peu m'importe

Peu m’importe
De vivre ou non en Ukraine.
Que l’on se souvienne de moi ou que l’on m’oublie,
De moi dans ces neiges étrangères.
Cela m’importe peu.
En captivité, j’ai grandi avec des étrangers,
Sans que les miens ne me pleurent,
En captivité, en pleurant, je mourrai
Et j’emporterai tout avec toi
Ne laissant même pas une seule petite trace
Dans notre glorieuse Ukraine,
La nôtre – qui n’est plus notre propre terre.
Et le père dans ses souvenirs,
Le père ne dira pas à son fils : « Prie,
Prie, mon fils : pour l’Ukraine
Il fut torturé jadis.  »
Peu m’importe, si demain,
Si ce fils priera, ou non…
Mais ce qui m’importe réellement
C’est de constater qu’un ennemi ignoble
Endort, dérobe et consume l’Ukraine
La volant et la violant …
Ô, comme cela m’importe !

Traduction de Jacky LAVAUZELLE
© Taras CHEVTCHENKO


pTaras Chevtchenko
(1814-1861)
Poète, peintre et humaniste ukrainien, Taras Chevtchenko est considéré comme l'un des plus grands poètes romantiques de langue ukrainienne. Né esclave dans une famille de paysans serfs au sud de Kiev, il est devenu l'icône populaire de la résistance à l'oppression, aussi bien en 2014 lors de la révolution de Maïdan qu'aujourd’hui face à l'invasion russe. De ses 47 ans, Chevtchenko en vécut 10 au servage et 10 en exil. Sa vie tragique et son amour pour son pays et sa langue reflètent dans l'imaginaire de ses compatriotes le destin du peuple ukrainien qui lutta à travers des siècles pour sa culture et sa liberté. L'influence de son œuvre dans la vie culturelle et politique de l'Ukraine est immense. Taras Chevtchenko est « le poète national » des Ukrainiens.

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Posté le 03/03/2022

Un despote... éteint

Ô Russie dont un fleuve a de l’amour le nom,
Un tsar de pacotille a flétri ton renom !
Piteux toréador conspué dans l’arène,
Cet infâme tyran veut conquérir l’Ukraine,
Un pays qui hier s’est démocratisé ;
Le but de ce conflit est de réaliser
Le rêve extravagant confinant au délire,
D’un amant du passé obsédé par l’empire.
Ubu est revenu ainsi que ses méfaits,
Il n’est pas encor fou, mais le plus dur est fait ;
Chez Tolstoï il n’a pas pris la paix mais la guerre,
En despote attaché à jadis et naguère ;
Ô Russie, savais-tu qu’un boyard(1) de comptoir,
Enverrait tes enfants un jour à l’abattoir ?
De ce vaste pays il réécrit l’histoire,
Des fantasmes brumeux lui servent de mémoire ;
Que ne se souvient-il du siècle de Voltaire,
Où tsarines et tsars admiraient nos « lumières » ?
A moitié Don Quichotte, à moitié Tartarin,
Poutine, c’est son nom, habite le Kremlin ;
Le dictateur cynique a fait tomber le masque,
Pour le symbole il l’a remplacé par un casque ;
Les conscrits ukrainiens ont quitté leur tribu,
Pour combattre à la mort entre chars et obus ;
D’un côté c’est les armes et de l’autre les larmes,
L’Amérique s’inquiète et l’Europe s’alarme ;
Tandis que leur armée, brave, monte à l’assaut,
De nombreux ukrainiens vont quitter leur berceau,
Pour ne pas avant l’heure émigrer dans la tombe,
Ils délaissent leur nid, sonnés, entre deux bombes.
Une démocratie d’une autre étant la sœur,
Car elles sont unies par les mêmes valeurs,
Nous leur accorderons bien sûr le droit d’asile,
Et chez nous ils pourront élire domicile.
Ignorant de quel chef ils allaient hériter,
Les Russes n’ont pas eu celui qu’ils méritaient ;
Eux qui voulaient la paix, ils ont eu Picrochole ;
Puisse ce va-en-guerre, un jour finir en geôle !
Quel niveau inégal entre deux conquérants :
Poutine le petit, Alexandre le Grand !

 

© Jacky COURALET


Jacky Couralet (1953-aujourd'hui)
Retraité de la Fonction Publique Territoriale, Jacky Couralet est un passionné de poésie. Eclectique, il écrit dans tous les registres : de la veine austère à la veine satirique, voire loufoque ! Il adore aussi le scrabble et a une approche ludique des activités cérébrales.

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Posté le 04/03/2022

Invasion ennemie

Personne n'y croyait, c'est bel et bien advenu
A peine surgi d'une sortie de pandémie
un monde ébahi retrouve le pas des bottes
Il réapprend le chaos de l'acier et du fer

Quand s'épaissit soudain l'atmosphère
au point de s'inventer irrespirable
l'humain acculé se doit de recourir
aux forces des plus infimes joies

Quand désir est surmonté par le doute
qu'au profond de nous il se terre
et qu'au fil égrené des nuits
s'invite l'inattendu ennemi

le devoir est d'y faire face et
de recourir aux sources
du cœur et de son intime foi

© Jeannine DION-GUERIN


pJeannine Dion-Guérin
(1933-aujourd'hui)
Femme de lettres, poète, comédienne, conférencière, animatrice de radio française, Jeannine Dion-Guérin a exercé auprès de l'Education nationale comme directrice d'école maternelle. Depuis sa retraite, elle se consacre entièrement à la poésie, au théâtre et à la radio.

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Son blog :
http://jeanninedion.canalblog.com/

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Posté le 04/03//2022

La guerre les gares !

La guerre les gares !

La guerre l'égare 

La peur pâleur

Bouffi poutine fit boue

dans sang des enfants

Debout Mamans !

 

C'est l'heure hop !

Le virus puis la vie russe

Encore en corps

dansant des enfants 

vie vent

Debout Mamans ! 

© Pierre ELETUFE


Pierre Eletufe
Aucune biographie sur cet auteur.
Publié dans :
«  La guerre les gares ! », Le Pan Poétique des Muses | Revue féministe, internationale & multilingue de poésie entre théories & pratiques : Événement poépolitique « Stopper la guerre en Ukraine : lettre ouverte des personnes révoltées », mis en ligne le 1er mars 2022. 

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→ http://www.pandesmuses.fr/ukraine/pe-la-guerre

Posté le 04/03/2022

L'espérance

Je n'ai plus ni bonheur ni liberté
Une seule espérance m'est restée :
Revenir un jour dans ma belle Ukraine,
Revoir une fois ma terre lointaine,
Contempler encore le Dniepr si bleu
-- Y vivre ou mourir importe bien peu --,
Revoir une fois les tertres, les plaines,
Et brûler au feu des pensées anciennes...
Je n'ai plus ni bonheur ni liberté,
Une seule espérance m'est restée
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Traduction de Henri Abril


© Lessia OUKRAINKA


pLessia
Oukraïnka(1871-1913)
Ecrivaine, critique, traductrice et poètesse ukrainienne, Lessia Oukraïnka est la deuxième figure nationale de la littérature ukrainienne après Chevtchenko. Autod
idacte car la tuberculose l'empêchait de fréquenter l'école, elle était polyglotte sachant parler anglais, français, allemand, italien, polonais, russe, bulgare et sa langue maternelle, l'ukrainien. Qualifiée de Madone ukrainienne, elle était l'une des personnes les plus cultivées de son temps. Elle s'est aussi engagée activement en politique, en féminisme, et fréquentait des marxistes et des sociaux-démocrates.

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