Curiosités de la langue française

Bizarre, vous avez dit bizarre...
Ah ! La langue de Molière, reconnue pour ses sonorités mélodieuses, son élégance et sa richesse. La plus apprise dans le monde après l'anglais, elle se caractérise aussi par ses sonorités et ses subtilités.
En voici quelques exemples...


J'en perds mon latin !

La ponctuation n'existait pas avant le XVe siècle.

L'esperluette (&) résulte de la ligature des lettres de la conjonction de coordination « et » et possède la même signification.

Certains mots comme s'accorder, s'agglutiner, effigie, difficile, apprivoiser... possèdent deux consonnes. Ces règles ont étés fixées au Moyen-Age par les moines copistes, en effet, ils étaient payés au nombre de lignes recopiées ! Ils se sont tous regroupés et ont décidé plus ou moins arbitrairement de doubler de nombreuses consonnes leur permettant ainsi d’agrandir la taille de certains mots recopiés et donc de gagner plus d’argent !


Tout et son contraire !

Quand un homme se meurt, on dit qu'il s'éteint. Quand il est mort, on l'appelle "feu" !!

On remercie un employé quand on n'est pas content de ses services.

Pourquoi parle-t-on des quatre coins de la Terre alors qu'elle est ronde ?

Comment peut-on dormir sur ses deux oreilles ?

Pourquoi un bruit transpire t-il avant d'avoir couru ?

On passe souvent des nuits blanches quand on a des idées noires !

Pourquoi lorsqu'on veut avoir de l'argent devant soi faut-il le mettre de côté ?

Pourquoi avons-nous parfois l’estomac dans les talons ou le compas dans l’œil ?


Faites rimer !

Les mots "triomphe", "quatorze", "quinze", "simple", "pauvre", "meurtre", "monstre", "belge", "goinfre" et "larve" ne riment avec aucun autre mot commun de la langue francaise.

Mots masculins se terminant par ée  :
apogée, athée, athénée, caducée, camée, colisée, coryphée, empyrée, gynécée, hyménée, hypogée, lycée, macchabée, mausolée, musée, périgée, périnée, propylée, protée, prytanée, pygmée, scarabée, sigisbée, spondée, trochée, trophée.

Seul mot masculin se terminant par ence  : silence

Seul mot se terminant par ouil  : fenouil.

Seul mot simple masculin se terminant par oie  : foie.

Squelette, magnétocassette, lette, quartette et quintette sont les seuls mots masculins (non composés) de la langue française se terminant par "ette".


Ça ne se dit pas !

« Oiseaux » est, avec 7 lettres, le plus long mot dont on ne prononce aucune des lettres : [o], [i], [s], [e], [a], [u], [x].

En français, la plupart des lettres finales ne sont jamais prononcées (on ne prononce pas : s, t, ts, d, ds, p, ps, x, e, es).

Soigneur est l'anagramme de guérison, comme niche et celui de chien !
Le plus long palindrome de la langue française est ressasser.


Le pluriel des jours de la semaine

Lundi, mardi, mercredi, etc. sont des noms communs, soumis aux mêmes règles d'accord que les autres noms communs. On écrit tous les lundis et tous les dimanches. Lorsque ce même jour est suivi par une description de temps, la semaine par exemple, il faut compter le nombre de ces jours dans cet intervalle de temps.
Dans une semaine il n' y a qu'un seul lundi et on écrit donc :
«Tous les lundi de chaque semaine, je vais à... »
Si, on passe au mois, il y a plusieurs lundis dans un mois, on écrit donc : 
« La réunion a lieu tous les premier et troisième lundis de chaque mois. » (Notez au passage, que premier et troisième sont au singulier, car il n'a qu'un 1er et 3ème lundi dans le mois).
Cela se complique !
Dans cet ordre on écrira ainsi :
«  Tous les dimanches matin du mois et tous les mardi soir de la semaine. »
Explication :
- il y a plusieurs dimanches dans un mois. Matin est au singulier car il y a qu' un seul matin par journée.
- mardi est au singulier, car un seul mardi dans la semaine, soir au singulier , car un seul soir dans un mardi.

Alors, pas trop mal au crâne ?!!


Les gros mots d'antan

 

B

Baguenaud : niais
Boursemolle : impuissant

C

Chiabrena : chiure
Coprolithe : merde fossilisée
Coquebert : nigaud
Corne de bouc : juron
Couard : peureux
Cuistre : "monsieur je-sais-tout"

D

Devergoigneuse : dévergondée

F

Faquin : mal élevé et méprisable
Foimenteor : juda
Fornicateur : Qui as des rapports sexuels hors du cadre prêché par le clergé (hors mariage ou sous une forme "déviée")
Fot-en-cul : sodomite

G

Gouge : vile catin
Gredin : personne malhonnête
Gougnafier : rustre et bon à rien
Gourgandine : femme dévergondée
Grippeminaud : homme hypocrite

H-J

Houlier : débauché, pillard
Jocrisse : benêt, niais, lourdaud

M

Malcréant : mécréant
Malgreeur : blasphémateur
Malgripe : brigand
Malhardi : couard
Manant : paysan, vilain (habitant d'un village)
Manenda : interjection affirmative
Malmesert : mauvais domestique
Malpensif, malsené : mal intentionné
Maltaillié : incapable
Malveuilleur, malivole, malivolent : qui veut du mal
Marcantier : personne qui fait chanter un passant en l'accusant de l'avoir volé
Margari : renégat
Maroufle : maraud
Menuaille : populace, canaille
Merdaille : merdeux, gens méprisables
Mordiable ! : juron

P

Paillarde : fille rustre
Paltroquet : plouc, péquenot 
Pignouf : grossier, avare, goujat
Pisse-froid : froid et morose, dénué d'humour
Polichinelle : bouffon
Polisson : espiègle et désobéissant
Puterelle : jeune prostituée

R

Ribaude : fille de bas étage

 

S

Scrogneugneu : Nom de Dieu !
Sottard : couillon


T

Truandaille : voyou

V

Ventre-Dieu : juron

 


Autres bizarreries

Après-midi est un des rares mots de la langue française qui est à la fois masculin et féminin.

« Délice », « amour » et « orgue » ont la particularité d'être de genre masculin et deviennent féminins à la forme plurielle.

« Où » est le seul mot contenant un "u" avec un accent grave.

Le mot du français qui comporte le plus de i  : indivisibilité.

→ Lipogrammes
Il n'y a pas que Georges Perec qui est l'auteur d'un lipogramme (roman écrit sans la lettre e).
Ernest Vincent Wright a écrit le roman "Gadsby" en 1939.
L'intrigue tourne autour d'une ville fictionnelle qui se dégrade appelée Branton Hills. La ville devient plus accueillante grâce aux efforts du protagoniste John Gadsby et du groupe de jeunes qu'il dirige.
Bien qu'autoédité et peu remarqué lors de sa sortie, ce livre est adoré par les fans de littérature à contraintes et est un livre très recherché parmi les collectionneurs de livres.
D'autres éditions du livre comportaient le sous-titre 50,000 Word Novel Without the Letter "E", ce qui se traduit par : Le roman aux 50 000 mots sans la lettre "E". En 1968, le roman monte dans le domaine public aux États-Unis faute de renouvellement des droits d'auteurs la 28è année suivant la publication du livre.
Les 50 110 mots du roman ne contiennent pas un seul e. Dans l'introduction de Gadsby, Wright a expliqué que la principale difficulté était de devoir éviter le suffixe « -ed »des verbes aux temps du passé. Il ne s'est servi que des verbes ne prenant pas le suffixe -ed au passé ainsi que des constructions avec « do » (par exemple « did walk » au lieu de « walked »). Le manque de choix des mots a aussi grandement limité les discussions incluant des quantités, des pronoms, et beaucoup de simples mots. Wright ne pouvait pas parler de quantités entre six et trente.
→ Source : Wikipédia

La dictée de Mérimée
Cette dictée aurait aurait été rédigée par Prosper Mérimée à la demande d’Eugénie de Montijo, épouse de Napoléon III. Le texte est composé d’une dizaine de lignes mais c’est tellement difficile de l’écrire que Napoléon a fait 75 fautes.
« Pour parler sans ambiguïté, ce dîner à Sainte-Adresse, près du Havre, malgré les effluves embaumés de la mer, malgré les vins de très bons crus, les cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil prodigués par l’amphitryon, fut un vrai guêpier. Quelles que soient, et quelque exiguës qu’aient pu paraître, à côté de la somme due, les arrhes qu’étaient censés avoir données la douairière et le marguillier, il était infâme d’en vouloir pour cela à ces fusiliers jumeaux et mal bâtis, et de leur infliger une raclée, alors qu’ils ne songeaient qu’à prendre des rafraîchissements avec leurs coreligionnaires. Quoi qu’il en soit, c’est bien à tort que la douairière, par un contresens exorbitant, s’est laissé entraîner à prendre un râteau et qu’elle s’est crue obligée de frapper l’exigeant marguillier sur son omoplate vieillie. Deux alvéoles furent brisés ; une dysenterie se déclara suivie d’une phtisie, et l’imbécillité du malheureux s’accrut. — Par saint Martin ! Quelle hémorragie ! s’écria ce bélître. À cet événement, saisissant son goupillon, ridicule excédent de bagage, il la poursuivit dans l’église tout entière. »