J’écris pour que le jour où je ne serai plus
On sache comme l’air et le plaisir m’ont plu,
Et que mon livre porte à la foule future
Comme j’aimais la vie et l’heureuse Nature.
A l'aube qui s'étire,
La campagne se couvre
D'une fine couche de givre blanc,
Comme si les étoiles de la nuit
Un sonnet sans défaut, c’est comme cuire un œuf
Qui frissonne d’abord, frémit jusqu’à bouillir
Sans presser la cuisson. En somme, c’est cueillir
L’évanescence de l’instant. « Du neuf ! Du neuf ! »
Au milieu des épis de mots, trébuche
Le jour soumis au silence bleuté.
Déjà, je remise au fond de ma ruche
Les souvenirs et l’odeur de l’été.
Je suis « prof » mais bien avant,
J'étais Charlie, un flic qu'on embrasse.
J'étais un moine, un prêtre, assassinés.
J'étais un journaliste,
Ton cœur est un miroir où se fige mon âme ;
Ton âme : un frais boudoir aux senteurs de rut fauve ;
Ton regard : un soleil que cerne un désir mauve.