Amours manuscrites
En comptant sur les doigts mes pieds mal assurés,
Au feuillet, je confie de ton corps quelques lignes,
Décris, de billets pliés en plis susurrés,
Le vélin de ton ventre, écrin de mes écrits.
Tes parchemins secrets parcourt ma plume insigne.
Puis, sur nos délices déliées, elle glisse
Évoquant l’envol d’une parole, d’un cri,…
Pour mourir sur ta peau au teint, au grain si lisse.
Je grave au vent ton nom et, sans fin, je l’inscris
Sur le sable d’un temps d’où les maux sont proscrits…
Plumitif hâtif, oui, j’aime à châtier ma langue
Pour transcrire de ton corps les ponctuations
Et préfère au papier glacé des harangues,
Ces courbes où je puise, en troublantes confessions,
Mes jeux d’écriture sans rime ni raison.
J’y compose en prose notre carte du Tendre
Y note, au carnet d’un voyage en déraison,
Ces tendres transports qui ne savent pas attendre,
Récitant par cœur les milles déclinaisons
De mon inclination, sans vraie terminaison…
© Christian SATGÉ