Paris, capitale du monde
Le cheval de Montmartre
Dans les bars la nuit se fait câliner
Les femmes enlèvent leur chapeau
Apparaissent alors de belles avenues
Elles sifflent Les oiseaux sont sous le charme
Des chats se métamorphosent en amoureux
À la fin du jour
On entend des loups pleurer
Montmartre descend sur un cheval
Jusqu'à la Seine ivre
La Tour Eiffel sprinte
La mort la poursuit
Un doux violon fait sangloter les durs à cuire
Dans le quartier Latin
Rimbaud se fâche et lance des pavés
Le Moulin Rouge est un phare pour ceux
En désir d'étoiles nues
Afin d'oublier la fureur du monde
Des hommes cacochymes dorment
Abandonnés sur de vieux bancs
Ils aimeraient retourner en enfance
Au chaud dans les bras de leur mère
La vie est une ogresse pour ces êtres
Qui se demandent pourquoi ils souffrent
Ils s'embrassent pour supporter les rats
Qui courent entre leurs pieds
© José GUIRAO
José Guirao (1954-aujourd'hui)
Natif d'Arles, José Guirao est monté à Paris en 1975 pour faire des études de cinéma.
Il écrit depuis l'âge de 15 ans et commence à être publié : anthologies de l'association Luna Rosa, sur les sites "Arpenter les mots" et "La Voix des Autres".
Il est aussi dessinateur et photographe autodidactes. Ses créations ont été montrées dans différentes expositions à travers la France et dans différentes revues d'art et de photographies.
Du même auteur :
Têtes et corps sont tombés...
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Vénus aux bas d'acier
Une araignée patiente,
En sa toile se suspend.
Pareille est la demande,
De cet homme qui attend.
Jouet de tes filins,
Plaisir d'être la proie
De tes coutures ardentes,
La résille de tes bas.
Tes bas, ma toute jolie,
Cocotte de Paris,
Le spectacle c'est maintenant,
La lumière c'est ici...
Le liseré de ces sangles
De rivets corsetés,
Dessinent tes belles jambes,
De leur fin bord d'acier.
Et tes cuisses qui tremblent
Au matin d'une rosée.
La tempête de la veille
T'a laissée toute trempée,
Et cet homme hébété
De tes rondeurs vermeilles.
Goûter encore goûter
Tes bas noirs, peaux merveilles,
Et ton armure lacée,
Celle de tes porte-jarretelles.
Robustes cuirassiers
De désirs éternels,
Aux croisées des sentiers
De tes losanges de miel,
Des visiteurs menés
Très haut jusqu'à ton ciel.
Tu es femme élancée,
Sylphide au cœur léger,
La courtisane enviée
Mais jamais égalée,
Dame de fer éternelle,
Toi seule, ma Tout Eiffel...
© Linda CARA-JACOBI
Linda Cara-Jacobi (1973-aujourd'hui)
Linda Cara-Jacobi est d'origine multi-culturelle, de parents et grands-parents hongrois, anglais, roumains et tchèques. Après des études de Lettres, passionnée d'art, elle quitte sa Suisse natale pour se rendre dans une école à Milan où elle se spécialise en stylisme. De retour à Genève, elle continue de créer pour des commandes privées, et revient désormais à ses premières amours de plume et d'encrier. Ses plages de joie sont les longues balades matinales en forêt, la salade de chèvre chaud et les crêpes à la confiture d'abricot, la musique électro, new wave ou rock, le cinéma indépendant, la photo, les courants artistiques et architecturaux Art Nouveau et Art Déco.
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Paris, l'immortel
Les Parisii vivaient en traversant les âges
Dans un endroit sans nom, sans peur des lendemains.
La vie était paisible au cœur des marécages
Avant l’invasion des bataillons romains.
L’ère gallo-romaine a façonné la ville,
Suivant un nouveau plan d’urbanisation ;
Ainsi forum, thermes, la rendent plus civile
Et le pèlerin tombe en admiration.
Les marchands prospèrent, rendant grâce à la Seine,
Artisans, paysans, pêcheurs pèsent leur or
Et la jambe est légère avant que n’intervienne
Las, le siège des Huns grisés par le trésor.
Sans raison apparente ainsi que dans un rêve,
Le féroce Attila se résigne à partir,
Terrassé, semble-t-il, par Sainte Geneviève. (1)
Paris ne se laisse jamais anéantir !
Et « la ville de boue » (2) devient la capitale
D’un roi franc charmé par la demoiselle en fleur,
Faisant de la pucelle une femme fatale
Qui répand dans les airs son parfum enjôleur.
Les rois se succèdent, ils écrivent l’histoire.
De leur nom nait un style influant le destin
De tous les bâtisseurs en recherche de gloire.
Paris n’exalte pas le cœur d’un philistin !
Ainsi la capitale expose ses chefs d’œuvre
Sans borne au monde entier qui quelquefois s’émeut.
Notre Dame en flammes en serait lors la preuve ?
Les larmes répandues ont combattu le feu !
Et les flammes aussi expriment la colère
De Paris dont les murs sont maculés de sang ;
Oppression, religion, tout n’est que guerre
Qui n’épargne jamais le cœur de l’innocent.
Mais la paix refleurit sur les quais de la Seine
Où tous les amoureux s’imprègnent des accords
D’une douce romance, un air qui les entraine
Dans le vent de l’amour toute voile dehors.
« Fluctuat nec mergitur » (3)
© Catherine DESTREPAN
(1) Sainte Geneviève : Sainte patronne de Paris
(2) Selon la légende, mots de Jules César pour qualifier la ville
(3)
« Fluctuat nec mergitur » est la devise de Paris qui signifie « Il est battu par les flots, mais ne sombre pas ».
Catherine Destrepan (1956-aujourd'hui)
Comptable, Catherine Destrepan a jonglé toute sa vie active avec les chiffres avant de s'intéresser de plus près à la poésie, qui occupe aujourd'hui une grande place dans ses activités culturelles. Elle prête également sa voix de contre-alto au sein de plusieurs ensembles vocaux.
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Virée parisienne
À Carol Châteauneuf
Fringués néo-titis, en la rue des Lombards,
rejoignons nos cousins, complices partenaires,
et Didier und Rickard, ces charmants trentenaires,
rassemblés au Marais, pour la tournée des bars.
En amoureux épris et sans préliminaires
adossons pour un soir nos gueules de loubards
aux bobos de Paris, où goguette et bobards
culminent spontanés en discours visionnaires.
Dandys, racés, motards, mêlés aux shampooineuses
et à quelque Marion, s’attardent aux terrasses
le regard souriant, la mine ricaneuse.
Ah ! qu’ils sont bigarrés mes frangins que j’embrasse,
quand l’absinthe et le vin, la blonde et le pastis
célèbrent Bacchus au pays de Toutatis.
© Marc-Yvan CUSTEAU
Photo © Marc-Yvan CUSTEAU
Marc-Yvan Custeau (1953-aujourd'hui)
Originaire du Québec qu'il adore.
Marc-Yvan Custeau est devenu poète autodidacte après des études en littérature française, s'inspirant de tout ce qui le touche profondément,
particulièrement la France qu'il a visité six fois.
Un recueil de ses sonnets est en préparation.
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Ô Tour Eiffel
Qui ne connaît la Tour Eiffel
n’en conçoit pas la belle aura
Celui qui la rêve légère
la couvre de plumes de paon
Et elle en est tellement fière
qu’elle fait la roue à tout instant
Assurément elle se pavane
avec trop peu de discrétion
Être la reine du patrimoine
c’est là toute son ambition
Dans la nuit son trait de lumière
dépèce la ville en quartiers
La Tour Eiffel en meurtrière
troue les nuages comme papier
Ô Tour Eiffel
Toute à la semblance de l’homme
tu rêves d’atteindre le ciel
© Denise DODERISSE
Denise Doderisse
Résidant en région parisienne, Denise Doderisse écrit depuis une cinquantaine d'années de la poésie sous toutes ses formes, et en particulier elle aime écrire des haïkus. Elle s'adonne également à la peinture et au dessin. Elle a publié deux recueils et plus récemment un livre illustré de réels dessins d'enfants.
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Haïkus sur Paris
bateau mouche
un homme parle à une femme
de la Tour d'Argent (1)
métro Invalides (2) ~
pique-nique improvisé
façon SDF
Paris à l'hôtel ~
de Dutronc (3) les rues la bougeotte
façon SDF
place du Tertre (4)
repartie dans sa provience
sans son portrait
Pont Alexandre III (5)
je photographie la mariée
japonaise
© Anne DEALBERT
(1) célèbre restaurant gastronomique parisien
(2) station de métro parisienne
(3) chanson de Jacques Dutronc, Il est cinq heures Paris s’éveille
(4) place à Montmartre fréquentée par des artistes peintres et nombreux touristes
(5) pont inauguré pour l'Exposition universelle de Paris en 1900
Anne Dealbert
Anne Dealbert aime lire et écrire, goûter la poésie des mots, s’évader dans les textes… Amie des lettres depuis longtemps, ce n’est que tardivement qu’elle a poussé pour la première fois la porte d’un atelier d’écriture. Depuis lors, elle écrit à ses moments perdus : nouvelles, récits courts, poèmes et haïkus. Croisée des chemins est son premier recueil de haïkus.
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La Tour Eiffel s'est fait la malle
Les mariés de la Tour Eiffel,
se sont changés
en statues de sel,
rigides,
un peu bleutées...
La scène se déroule
(c'est une peinture de Chagall),
sous le regard de la poule
à l'oeil stupide.
La dame de fer
s'est fait la malle
après le tremblement de terre :
débarrassée prestement
de ses sabots de ciment,
elle a sauté d'un bond,
mais, ratant son saut,
s'est couchée sur le pont
du Trocadéro.
La Seine s'écoule à l'envers,
le champ de Mars est désert.
On va faire appel
à une autre planète
pour renommer la place,
- mille regrets pour une défaite - !
La dame de fer
privée de ses ailes
a les pattes en l'air.
Il faudrait peut-être
la travestir en passerelle ;
lui faire une peau neuve
pour d'autres épousailles.
A défaut de la mettre à la casse
Paris aura son tas de ferrailles
au-dessus du fleuve ;
on pourra toujours visiter
cette curiosité.
Les mariés ne touchent plus le sol :
des anges passent
et puis s'envolent
vers l'inconnu,
témoins du drame
dans le ciel de la capitale
couleur d'angoisse
gris et jaune pâle
que l'on a déjà connu
chez Chagall.
La flèche de la cathédrale
n'est plus ;
c'est un des mystères de Paris
qui aurait plu à Eugène Sue :
une étincelle a suffi
pour la terrasser.
Notre-Dame n'a pu que constater
qu'elle n'avait pas d'ailes
-comme la Tour Eiffel-.
Les mariés abandonnant leur poule
avant que tout s'écroule :
emprunteront une gargouille
pour un monde meilleur ;
le dos d'un rhinocéros,
d'un hippopotame
ou de bête féroce ;
- célébrer leurs noces
ailleurs qu'à Notre-Dame.
La Seine en eau de vaisselle
a d'autres couleurs
que celles du bonheur :
les statues de sel
sont contre le ciel ;
la Conciergerie a son aspect revêche
de vieille pimbèche
Le ciel vire au gris sale,
les ponts se dressent à la verticale :
la Tour Eiffel s'est fait la malle...
© René CHABRIÈRE
Illustration : Les mariés de la Tour Eiffel, Marc CHAGALL, 1938-1939. Il s'agit d'une huile sur toile de lin qui représente l'artiste et sa femme Bella Rosenfeld en mariés devant un coq géant et une tour Eiffel bleue. Elle est conservée au centre Pompidou, à Paris.
René Chabrière (1956-aujourd'hui)
Lyonnais d'origine, René Chabrière s'est installé en Lozère et se consacre quotidiennement à l'écriture. Agrégé d'arts plastiques, il s'intéresse à tout ce qui est image et réalisations visuelles et anime plusieurs blogs personnels.
Autres textes :
Nous avons laissé s'envolé le cheval ailé
Se cogner au soleil
Tourbières et fossiles en argile
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Notre-Dame de Paris
Acrostiche : « Ô Notre-Dame de Paris, plus belle tu ressusciteras enfin ! »
Ô fière Dame, tu habites nos âmes !
Nul n'oubliera ces flammes
Observées par un soir d'avril...
Tes tours, pas encore en péril,
Racées et dentelées, se dressaient,
Effleurant un ciel bien embarrassé.
Du toit en train d'être refait,
Accumulées, s'échappaient en effet
Maintes volutes d'épaisse fumée.
Effroi ! Qu'est-ce qui se consumait ?
Dehors, les badauds te voyaient, hébétés,
En hauteur ériger un bûcher pour fêter
Pâques d'étrange façon. Saisie et frissonnante,
Au bord de la Seine, la foule impressionnante
Retenait son souffle. L'incendie démarrait.
Impensable ! La charpente qu'on restaurait,
S'illuminait au crépuscule. Un brasier immense,
Plus haut que tes beffrois, dévorait avec violence
La « Forêt », séculaires poutres bien dessinées,
Un peu trop enchevêtrées, très vite calcinées,
Si vite disparues, transformées en flammèches !
Bientôt, tous ont vu ta svelte « Flèche »
Elle-même s'effondrer. Sans supputer,
Les pompiers ne cessaient de lutter,
La nuit venue. Et les gens effarés,
En deuil de toi, semblaient désemparés.
Tu avais traversé les siècles avec loyauté,
Unissant aussi bien croyants et athées,
Rassurés par ta majestueuse silhouette,
En vers si souvent chantée par les poètes.
Solennelle, tu incarnais l'Histoire des Français.
Solide — du moins le croyait-on — avec succès
Usant de tes assises, tu voulais défier le Temps.
Seulement, une fatale et sotte erreur a réduit en
Cendres ton chœur. Qu'ils soient mécréants, chrétiens,
Incertains de l'avenir, du leur comme du tien,
Ton naufrage, sous un déluge d'eau cataclysmique,
Efface temporairement leurs conflits endémiques,
Rassemblant quelques heures un peuple en colère,
Attristé d'avoir perdu dans ce drame planétaire,
Son illustre symbole d'un destin partagé...
Envahi d'émoi, qu'il soit jeune ou âgé,
Notable ou Gilet Jaune, chacun se demande
Franchement ce qu'il a perdu, son cœur, à l'amende,
Inconsolable. À coup sûr, une part sacrée de lui-même,
Non discernable, qui laisse, à jamais, triste et blême !
© Philippe PARROT
Philippe Parrot (1950-aujourd'hui)
Philippe Parrot est né à Château-Thierry en 1950. Après avoir séjourné en Australie et obtenu une licence de philosophie à Paris, il enseigne cette discipline en Afrique. De retour en France, il dirige une maison de retraite puis un organisme de formation. Aujourd'hui, il vit en Bretagne où il consacre son temps à l'écriture. Ainsi a-t-il rédigé, au cours de ces dix dernières années des poèmes, des haïkus, des citations, un roman et neuf nouvelles.
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La grande dame de Paname
© Marc-Yvan CUSTEAU
Marc-Yvan Custeau (1953-aujourd'hui)
Originaire du Québec qu'il adore.
Marc-Yvan Custeau est devenu poète autodidacte après des études en littérature française, s'inspirant de tout ce qui le touche profondément,
particulièrement la France qu'il a visité six fois.
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Paris 2022
Je pars Paris
La Ville Lumière,
De l’avion on dirait une maquette du Musée d’Orsay,
Mes traces seront effacées par la première pluie
Quand il pleuvra sur les boulevards vers les métros,
Métros menant à la Tour Eiffel, Notre-Dame.
Le musée du Louvre se souviendra de ma larme cachée pour Mona Lisa,
Sacré-Cœur, la croix faite sous le chandelier.
Je pars Château de Versailles
J’ai laissé mon âme dans tes miroirs royaux,
À Votre Majesté, je m’incline avec révérence.
Je pars Paris, bisous,
Au revoir !
© Mirela LEKA-XHAVA
Mirela Leka-Xhava (1966-aujourd'hui)
Mirela Leka-Xhava est née dans la ville d'Elbasan en Albanie. Passionnée de littérature depuis son enfance, elle publie de temps en temps dans divers magazines et journaux. Elle est diplômée en Langue et Littérature albanaise à l’Université « Aleksander Xhuvani » à Elbasan. Jusqu’en 2002, avant d’émigrer en France, elle a travaillé comme bibliothécaire à la Bibliothèque universitaire de la ville d'Elbasan. Ses poèmes ont été publiés dans des revues et journaux prestigieux en France, Albanie, Kosovo, Angleterre, Canada, Etats-Unis, Belgique, Bangladesh, Inde, Tunisie, Roumanie, Bulgarie, Italie, République Dominicaine, Pays Bas, Chine etc. Elle est active dans les salons littéraires en France, et a obtenu le Diplôme d’Honneur au 24ème Printemps des Poètes - Sartrouville France.
Elle est publiée périodiquement dans la revue littéraire « Florilège » de l'association Poètes Sans Frontières - Dijon et dans plusieurs anthologies. Elle a été finaliste du Festival de Poésie Méditerranéenne, Rome – 2022, et participe constamment à des concours littéraires. Depuis 2024, elle est membre de la Société des Poètes Français, Paris.
Elle vit actuellement avec sa famille à Bordeaux, en France.
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Paris reine du monde
Paris, toutes les têtes vont se tourner vers toi
Car les jeux Olympiques vont faire parler de toi
Mais Paris, feu d’artifice ne joue pas la candeur
Car des milliers d’artistes renforçaient tes couleurs.
Les peintres, les poètes ont marqué sur ton front
A grands coups de peinture combien Paris fleure bon
Paris tu es synonyme de la féminité
Souviens-toi de Cassatt ou de Julie Manet.
Les femmes se teignent en blondes
Pour mieux te ressembler
Toutes les femmes du monde
Voudraient te rencontrer.
Paris, dans tes salons, volent les robes de mariées
Paris quand tu défiles, l’ombre de Coco passée
Le maitre dans sa cage qui est un escalier
Se lève et applaudit enfin son défilé.
Tes essences de parfum
Nous font perdre la tête
Une odeur de raisin
Un extrait de violette.
Aujourd’hui Olympie
Veut te passer la main
Bois donc jusqu’à la lie
Les secrets qu’elle détient.
Paris, tous ces athlètes
Viennent te tendre les bras
Paris tu es en fête
Suis donc toujours leurs pas.
Redis-leur que tu veux
Bien assouvir leur faim
Sans trouver un récit
Sans penser à demain.
Paris tu es la femme
De toute l’Antiquité
Car Héra t’accompagne
En toute simplicité.
Si la flamme Olympique
Signifie la puissance
Olympie la mythique
Sera ton évidence.
© Myriam CLOWEZ
Myriam Clowez (1961-aujourd'hui)
Retraitée du secteur sanitaire et social, Myriam Clowez a toujours aimé la poésie et c'est surtout à l'adolescence qu'elle a écrit de nombreux poèmes. Aujourd'hui, elle profite de son temps libre pour participer aux concours de poésies.
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Paris
tu y poses tes pas
j'aurais voulu y être
je m'en vais te le dire
moi
le Paris que j'aime
qui vit dans ma tête
je ne vois rien du vrai que tout ce que j'y mets
tout d'abord
tu sais
ce serait le printemps
en quittant Austerlitz
au long des grilles et du jardin des plantes
les platanes qui fleurent
un tronc tellement rond que tu n'y pourrais rien
Censier et Jussieu avec leurs drapeaux rouges
et sur un mur
là-bas
encore cette trace
soyez donc réalistes demandez l'impossible
la rue Descartes tout en haut de la rue Mouffetard
sa maison de Verlaine et son odeur d'absinthe
l'envie de me dire qu'il fit un rêve étrange en se tordant le pied sur un pavé bancal
le marché juste en bas où un band fait le bœuf
saluer Geneviève en allant vers la Seine
acheter sur les quais le portrait de Rimbaud que tu m'avais offert
square Viviani et Nanar l'anarchiste
la rue de la Huchette
celle qu'en 71 les CRS prenaient toute en sandwich
d'un côté et de l'autre
quand j'étais au milieu
les portes qui s'ouvraient juste pour protéger
le Saint-André-des-Arts et les films à 1F
on chantait rouge 3 fois et même sans dormir
et les sandwichs au thon quand on avait des sous
Saint-Germain et ses ombres tous ceux qui nous ont fait
Gréco avec son nez et pieds nus la main de Miles Davis
la trompette de Vian
Sartre avec ou sans Simone et le chien de Prévert
lire parler, débattre, aimer
Aragon et Breton dans une déchirure
tous ceux qui m'ont fait homme et à qui je me dois
oui
des ombres bien sûr
supplantées de bobos mais je ne les vois pas
je te l'ai dit
je sais
tout ça est dans ma tête
de Buci à la Seine et toutes les sculptures
les peintres sur les mains
la rue Saint-Louis quand tu pousses les portes sur des jardins intimes
que tu vois Moustaki rire sur une blonde
un hôtel
tout en face où je te déferai
juste avant le Marais
un de mes jours aux Vosges
au bout des galeries
un homme
sans domicile
se rasait un matin
en se mirant dans la plaque de cuivre d'un notable du cru
la rue des Rosiers pour ne pas déroger
le soir
tu verras
nous irons à Montmartre jusqu'au Lapin Agile
y trouver d'autres ombres qui me font des lumières
des musées partout
des fenêtres ouvertes
le mur des Fédérés
et je m'endormirai
nous verrons bien demain
s'il y a des mouettes
dessous le Pont des Arts
Paris de mon histoire et de mon mal aux pieds
cette histoire du monde écrite sur les murs
Paris dedans ma tête
avec du noir
du blanc
et peut-être un baiser
je ne verrai rien d'autre
ce ne sera que moi
mais je sais que tu sais
© Jean DIHARSCE
Jean Diharsce (1954-aujourd'hui)
Jean Diharsce a deux enfants et a choisi de poser ses pas et son amour en cette Bretagne du Nord qui ressemble tant à son Euskadi d’origine qu’il aime pour sa rudesse douce et sauvage. Homme de mer et de terre, il ne cesse de marcher sur tous les sentiers de ce pays et de ses îles. Humaniste amoureux de l’utopie, il est de tous les engagements écologiques, solidaires, universalistes. À poète, il préfère écriteur, activité qu’il exerce sans discontinuer depuis 50 ans. Il est l'auteur de plusieurs recueils.
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À Paris
Les fringues en rayons
Pendant que nous payons
Sourient sur leur patère
Sans aucun commentaire
Les œuvres des musées
Nous toisent amusées
Les statues dévêtues
Nous attifent en tutu
Aux grands jours pleins d’espoir
Les monuments des squares
Rient de nos défilés
Aux slogans ciselés
Et le demi bien frais
Aux tables des cafés
Sifflote nos déboires
Dans ses chansons à boire
Les pigeons chez Pinault
Nous regardent de haut
Les saints de Saint-Eustache
Se frisent les moustaches
Et les piles des ponts
Au rythme des pin-pon
Avec le vieux Bruant
Nous trouvent bien bruyants
© Philippe SALORT
Philippe Salort
Moi j'aime cet auteur qui débute à 60 ans !! Qui se sent plus artisan qu'artiste, plus potache que poète... Qui se dit davantage les doigts pleins d'encre que la tête dans les étoiles !
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Parapluies
Parapluie gris
trench assorti
un vieux dandy
sort du taxi.
Parapluie noir
au manche en bois
deux gothiques
pressent le pas.
Blanc… transparent…
rouge écossais…
un arc-en-ciel
sur le pavé.
Le mien est rose
rose cristal,
il rayonne
sur le canal*.
Parapluies à
têtes de chats
des fillettes
rient aux éclats.
Je croise alors
un bleu fleuri
un noir pétard
un vert prairie.
Encore un noir
c’est bien trop sombre
il me fait penser
à une ombre.
Puis enfin Anne qui sourit, sous son très joli parapluie.
© Nathalie LAURO
Photo © Nathalie LAURO
* Canal Saint-Martin, Paris
Nathalie Lauro
Ecrivaine, poétesse et artiste numérique, Nathalie Lauro travaille à partir de ses photos shootings. Elle aime photographier les villes comme Berlin, Londres, Paris, Hambourg et Amsterdam mais sa spécialisation reste le sud, la Méditerranée, le soleil, les couleurs, les lumières et la Dolce Vita. Elle est par ailleurs présidente de l'association Luna Rossa.
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→ Site de l'association Luna Rossa
→ Son site : http://www.nathalielauro.com/
Au pied de la butte
Au pied de la butte, le feu des ailes rouges
A la nuit revenue au bal des voluptés,
Pour deux pas de danse aux sauvages beautés,
Consume les destins dans le sombre des bouges.
Terpsichore des peintres, reine des quadrilles
Aminche des perdus, délice du hasard
Pour Renoir ou Lautrec, calice sans regard
Venus de la pègre, de mille feux tu brilles !
Ton credo fut plaisir, paganisme bréviaire
Prières païennes au missel de la vie.
Bourgeois ou canailles ? Cabaret comédie,
Tu domptais les hommes, déesse belluaire !
Pour toujours et jamais tu es belle divine,
Là-haut, le cœur sacré des artistes maudits
Dans l'absinthe et le vin absout les interdits,
Là-haut, au cœur sacré de la sainte colline.
Sous le ciel des orgues, au son des barbaries
Les enfants des faubourgs, gavroches de la rue
Chantent sur le pavé ta folie disparue,
Mélopées souvenirs, orchestres rêverie !
Jambes de soie levées, tu t’envolais exquise
Au bras du désossé, danseuse papillon.
Valentin te pleure image tourbillon,
Il se souvient encor de Madame Louise.
© Arnaud MATTEI
Arnaud Mattei (1962-aujourd'hui)
Né à Saint-Mandé d’une mère lorraine et d’un papa corse, Arnaud Mattei travaille dans le Nord et vit en Moselle. Des quelques poésies de son adolescence retrouvées dans un cahier aux pages jaunies, à l'aube de ses soixante ans, il se sera passé un long moment de silence. Une absence que le vide du temps ne saurait combler. Il l’a brisée depuis quelques années pour reprendre la plume, afin de partager ses mots avec ceux qui voudront bien les écouter.
→ Voir tous les textes de l'auteur sur le site
→ Sa page Facebook
En Parisdoxes
Tu es double Paris
Dentelle et fer
Lieux d'oppression et de libération
Tu es clôtures et évasions
Tu assassines les rêves et les guillotines
Mais par toi en toi pour toi
Naissent tableaux et poèmes de liberté
Devenant jardins multipliés
Aux sensuelles fleurs d'ivres danses et chants
Apprenant aux astres à habiller le ciel
Souveraine reine du parfum et de l'élégance
D'interminables fêtes et folles rencontres
Mais quand tonnent tes gaz
Ta Tour Eiffel meurtrie s'évanouit
Tes arbres ne gazouillent plus Paris
Toi le beau toi le charmant épanoui
Ta Seine suffoque dans l'enfer de la misère
Et puis magique tes rives reluisent d'espoir
Et tes quais retrouvent leur Piaf leur Ferré
Et tant d'autres troubadours des élans déchaînés tels Rimbaud et Verlaine
Tu es envols et chutes amours et haines
Manèges pour amants et horribles chaînes
Paris en toi se gagnent et se perdent tant de paris
© Mokhtar EL AMRAOUI
Mokhtar El Amraoui (1955-aujourd'hui)
Poète d’expression française né à Mateur, en Tunisie, Mokhtar El Amraoui a enseigné la littérature et la civilisation françaises pendant plus de trois décennies, dans diverses villes de la Tunisie. Il est passionné de poésie depuis son enfance. Il a publié quatre recueils de poésie et plusieurs de ses poèmes ont été publiés sur Internet et en revues-papier.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
→ Blog de l'auteur : https://mokhtarivesenpoemesetautresvoyages.blogspot.com/
Assise sur un quai de Seine...
Assise sur un quai de Seine,
une dame regarde les marches
danser au bord des nues.
Rêveuses, les mouettes frémissent
en une ronde autour des chalands.
Y cueillerez-vous les iris jaunes ?
Les mâtures se succèdent en cascades,
les clématites, jaunes elles aussi,
chantent au gré des vents
leur prière à saint Michel.
L’ombre des nuages palpite puis se résigne
en une extase inouïe.
Y cueillerez-vous les iris jaunes ?
© Roland MUHLMEYER
Roland Muhlmeyer
Roland Muhlmeyer est guitariste classique de formation. Il apprend le chant lyrique, deux matières qu'aujourd'hui encore il enseigne. Il se spécialise par ailleurs dans le chant grégorien, qu'il a également enseigné. Il a écrit des poèmes dans sa jeunesse qui ont paru dans quelques publications. Après un long repos poétique, il s'est remis à écrire. Il a le souci du rythme, des couleurs, des mots dans ses textes qu'il traite comme une partition de musique contemporaine.
→ Voir tous ses textes sur le site
Sous les ponts de Paris
Sous les ponts de Paris dorment les sans-abris
Destinée du monde qu’ils soient d’ailleurs ou d’ici.
Avec en toile de fond l’image de la Tour Eiffel
Ils quémandent leur pain en regardant le ciel.
Les pigeons comme compagnons de leur solitude
Et le bruit des métros qui troublent leur quiétude.
Sous leurs tentes d’infortune pour maison d’exception
Ils dorment là dans le froid et la faim sans rébellion.
Aux lumières des Champs Élysées, leurs ombres divaguent
Dans l’oubli des regards pour ne pas faire de vagues.
Ce sont des Parisiens avec pour simple adresse un pont
Et des réverbères qui éclairent leur vie, uniques lumignons.
Parfois, la Seine charrie l’un d’entre eux jusque la mer
Dernier voyage de son existence sous la Dame de fer.
Laissant sa place à un autre malheureux en souffrance
Ainsi va la vie sous les ponts de Paris dans notre France.
© Jean-Marc LAINELLE
Photo : © Romuald MEIGNEUX / SIPA
Jean-Marc Lainelle (1951-aujourd'hui)
Né en 1951 à Haveluy, une petite commune du Nord de la France. Jean-Marc Lainelle se découvre une passion pour la poésie grâce à son travail au cœur de la forêt de Saint-Amand-les-Eaux.
Quelques petites notes en 1995 sur un calepin de bûcheron vont très vite prendre de l'ampleur et le faire devenir poète par la force des choses.
Cette richesse poétique, qu’il partage autour de lui sans modération, lui vaut la reconnaissance dans de nombreux concours nationaux et internationaux de poésie. Il vient de publier son premier recueil : Poésie ma fidèle amie.
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Les vignes de Montmartre
Les visiteurs du jour, le passant, le touriste,
Lorgnent le Sacré-Cœur et chaque cabaret ;
Ici grandit pourtant le raisin guilleret
Prêt à faire frémir quelque palais puriste.
Loin des lourds gratte-ciel d’un Paris futuriste,
Vous trouverez soudain un étonnant secret,
Un champ inattendu ; le blanc au ton clairet
Fait sa chanson ; son ton gouleyant n’est pas triste.
Ce nectar de Paris aux arômes divins
Pourrait faire la nique à beaucoup d’autres vins,
Lui qu’on devrait garder dans une belle chartre.
Faut dire qu’il est bon comme un cadeau du ciel,
Un doux présent des dieux aux arômes de miel,
Le vin venu tout droit des vignes de Montmartre.
© Michel MIAILLE
Illustration : Paris, les vignes de Montmartre
Michel Miaille (1951-aujourd'hui)
Poète, auteur de sketches et de pièces de théâtre, Michel Miaille est retraité du Ministère de l'environnement et membre de la SACEM. Il a obtenu plusieurs prix de poésie, notamment avec avec des poèmes en langue provençale, et participe à des anthologies. Il a publié plusieurs recueils.
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Cliché du Louvre
Comme tout Parisien, j'ai visité le Louvre
Et vu Mona Lisa monopolisatrice ;
La muette diva, divine inspiratrice,
Sourit aux caméras, aussitôt que l'on ouvre.
Pour ce Léonard-ci, l'anglais s'embarque à Douvres,
La horde des nippons mitraille, imitatrice,
Et pour la voir, un peu, la Lise ambassadrice,
Règle signée Canon, en découd qui découvre !
Quant à Monet, Manet, Sisley et Pissarro,
C'est au Musée d'Orsay, ainsi que Morisot.
En attendant, repu de Basse et Haute-Egypte,
Mais quelque peu spolié de Khéops et Gizeh,
Après un bon café, prendre un script à la crypte,
Puis, cour Napoléon, le siècle expertiser.
Etienne Busquets
Poète fénassol d'origine catalane (village de Lafenasse dans le Tarn), il est sociétaire des Amis de Jean Cocteau et membre des Poètes sans Frontières de Vital Heurtebize à Orange. Il a remporté plusieurs prix de poésie et collabore dans plusieurs revues et anthologies.
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Son blog :
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Eiffel futuriste
Eiffel
ma tour en
rampe de lancement
résiste aux ravages du vent
mon ossature de fer bouleverse l’art
débranche les schémas rouillés
secoue les architectes oxydés
la ville s’anime à mes pieds
la Seine s’enthousiasme
les rives soupirent de touristes
je t’aime Paris amie complice
ma flèche défie l’éclipse
transperce la lune embruinée
mon corps fuselé ondule
attire la foule au crépuscule
fourmis me flashent sans répit
je dépasse |
j'outrepasse |
---|---|
règles et |
traditions |
en exhibant |
mon squelette |
nu puissant |
à l'aise balèze |
Marianne Loeble
Sous les ponts de Paris
Sous les ponts
Des maisons en carton dessinent
Un décor en trompe l’œil.
Il est écrit en lettres capitales :
« Maison Dodo couettes et édredons ».
Sous les ponts, c’est le luxe
Toilettes et salle de bain
Eau courante à volonté.
Pas de loyer
C’est le rêve assuré.
La sécurité bien sûr laisse à désirer.
Quelquefois pourtant,
Envoyés du gouvernement,
Des femmes et des hommes de ménage
Viennent assurer la propreté.
Nous, c’est sûr, devons évacuer
Mais, sous le pont suivant
De nouveau installées,
Nos maisons en carton dessinent
Un décor en trompe l’œil
Pour tromper notre attente.
Touristes émerveillés.
© Claude DUSSERT
Claude Dussert (1947-aujourd'hui)
Poète, nouvelliste et pamphlétaire à ses heures, Claude Dussert est diplômé du Conservatoire d’Arts Dramatiques de Grenoble. Cadre commercial, il a créé sa société de communication « CBCD » en 1993 à Lyon. Il vit actuellement en Bourgogne, dans la région de Cluny. Éclectique dans ses lectures, sa passion pour la poésie l’a amené à être membre de nombreuses associations. Il participe activement à plusieurs anthologies de poésie et ouvrages collectifs ainsi qu’à des concours. Il a édité à compte d’auteur cinq recueils de poésie et un recueil de nouvelles. Il a également remporté de nombreux prix de poésie (dont le Prix Spécial du Jury au concours Poetika 2023).
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Paris en haïkus
Louis Aragon
Paris et son poète
les deux immortels
Dominant Paris
aussi haute que le ciel
notre Tour Eiffel
Tutoyant le ciel
Notre Dame de Paris
invite à prier
Jean-Charles Paillet
Jean-Charles Paillet est animé par l’instant présent et les belles valeurs qui élèvent le coeur et l’âme... Sa poésie se retrouve dans ses dessins, ses photographies et ses chansons. Sa rencontre avec Yves Broussard est un tournant dans sa vie de poète.
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En route pour... Paris
Paris pressé, Paris stressé,
Paris gris, ne m'a pas ri.
Paris froissé, Paris lassé,
Paris qui fuit n'm'a pas surpris
Dans ses bris, ses bruits et ses cris.
Costard pincé,
On y a peur d'être un débris,
Vite évincé
Paris glacé, Paris gazé,
Paris m'a pris, n'm'a rien appris.
Paris la nuit, Paris sorties,
Paris pourri des sans-abri
Qui prient, qui plient, face au mépris.
Regard coincé,
On y voit pas le noir des vies
Dénuancées.
On s'fuit et on s'nuit à Paris
Gens déplacés,
C'est cuit, il fait pluie sur Paris :
N'faites qu'passer !
© Christian SATGÉ
Christian Satgé (1965-aujourd'hui)
Auteur prolifique, fabuliste et conteur éclectique, Christian Satgé est professeur d'histoire-géographie dans le département des Hautes-Pyrénées. Il a publié plusieurs recueils et près d'une cinquantaine de ses textes figurent dans Le Monde de Poetika. Son dernier ouvrage est une pièce de théâtre "Belize".
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Son blog : → https://lesrivagesdurimage.blogspot.com/
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La Commune de Paris
Commune de Paris,
Révoltés des faubourgs,
Désir d’une autre vie,
L’aube d’un nouveau jour
Voici venu le Temps.
Oui le temps des cerises,
Un matin de printemps,
Quand le bonheur les grise…
Un bonheur éphémère.
Des Versaillais vengeurs
Leur déclarent la guerre,
Répendant la terreur.
La semaine sanglante
Vient briser leurs espoirs
De lendemains qui chantent…
Reste alors leur mémoire.
J’écoute en moi frémir
En ce matin de mai,
Les ailes du désir
De justice et de paix.
© Pierre PAYSAC
Le 18 mars 1871 débutait la Commune de Paris. Un mouvement insurrectionnel qui finira par « la semaine sanglante » du 21 au 28 mai où environ 20 000 communards furent tués par les Versaillais.
Pierre Paysac (1948-aujourd'hui)
Fréquentant un atelier d'écriture depuis plus de dix ans, Pierre Paysac a publié son premier recueil, Errance, en 2021, aux éditions Persée. Son deuxième recueil est en cours d'édition. Il a par ailleurs participé au concours Poetika 2023 et l'un de ses textes a été remarqué par les membres du jury.
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Au pied des tours de Notre-Dame
Au pied des tours de Notre-Dame,
La Seine coule entre les quais.
Ah ! le gai, le muguet coquet !
Qui n'a pas son petit bouquet ?
Allons, fleurissez-vous, mesdames !
Mais c'était toi que j'évoquais
Sur le parvis de Notre-Dame ;
N'y reviendras-tu donc jamais ?
Voici le joli mois de mai...
Je me souviens du bel été,
Des bateaux-mouches sur le fleuve
Et de nos nuits de la Cité.
Hélas ! qu'il vente, grêle ou pleuve,
Ma peine est toujours toute neuve :
Elle chemine à mon côté...
De ma chambre du Quai aux Fleurs,
Je vois s'en aller, sous leurs bâches,
Les chalands aux vives couleurs
Tandis qu'un petit remorqueur
Halète, tire, peine et crache
En remontant, à contre-coeur,
L'eau saumâtre de ma douleur...
© Francis CARCO
Extrait du recueil Nostalgie de Paris, 1942
Francis Carco (1886-1958)
Ecrivain, poète, journaliste et parolier français né à Nouméa en Nouvelle-Calédonie, il définit lui-même son œuvre comme un romantisme plaintif où l’exotisme se mêle au merveilleux avec une nuance d’humour et désenchantement. Dans ses livres transparaît l'aspiration à un ailleurs : des rues obscures, des bars, des ports retentissant des appels des sirènes, des navires en partance et des feux dans la nuit. L'enfant battu par son père corse consacra sa vie aux minorités et en fera souvent le sujet de ses romans.
Autres textes :
Province
Berceuse
Il pleut
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Il est cinq heures Paris s'éveille
Je suis le dauphin de la place Dauphine Et la place Blanche a mauvaise mine Les camions sont pleins de lait Les balayeurs sont pleins de balais
Il est cinq heures Paris s'éveille Paris s'éveille
Les travestis vont se raser Les strip-teaseuses sont rhabillées Les traversins sont écrasés Les amoureux sont fatigués
Il est cinq heures Paris s'éveille Paris s'éveille
Le café est dans les tasses Les cafés nettoient leurs glaces Et sur le boulevard Montparnasse La gare n'est plus qu'une carcasse
Il est cinq heures Paris s'éveille Paris s'éveille
La Tour Eiffel a froid aux pieds L'Arc de Triomphe est ranimé Et l'Obélisque est bien dressé Entre la nuit et la journée
Il est cinq heures Paris s'éveille Paris s'éveille
Les banlieusards sont dans les gares À la Villette, on tranche le lard Paris by night, regagne les cars Les boulangers font des bâtards
Il est cinq heures Paris s'éveille Paris s'éveille
Les journaux sont imprimés Les ouvriers sont déprimés Les gens se lèvent, ils sont brimés C'est l'heure où je vais me coucher
Il est cinq heures Paris s'éveille Il est cinq heures Je n'ai pas sommeil
© Jacques DUTRONC
Paroles : Jacques Lanzmann / Jacques Dutronc / Anne Segalen (1968)
Jacques Dutronc (1943-aujourd'hui)
Chanteur, auteur-compositeur et acteur, Jacques Dutronc devient, par sa collaboration avec le parolier Jacques Lanzmann, une des célébrités notables de l'époque yéyé, notamment avec les tubes Et moi et moi et moi, Mini mini mini, Les Play Boys, Les Cactus, J'aime les filles, Il est cinq heures Paris s'éveille, L'Hôtesse de l'Air, L'Opportuniste et Le Petit Jardin.
En 1973, il entame une carrière d'acteur au cinéma, avec Antoine et Sébastien de Jean-Marie Périer. Il tourne par la suite pour, entre autres, Claude Lelouch, Andrzej Żuławski, Jean-Luc Godard, Jean-Pierre Mocky, Claude Chabrol.
En 1992, il obtient le César du meilleur acteur pour Van Gogh de Maurice Pialat. Un César d'honneur lui est remis en 2005 pour l'ensemble de cette carrière.
En 2014 et 2017, il forme avec Eddy Mitchell et Johnny Hallyday le trio Les Vieilles Canailles.
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Paris
Où fait-il bon même au coeur de l’orage
Où fait-il clair même au coeur de la nuit
L’air est alcool et le malheur courage
Carreaux cassés l’espoir encore y luit
Et les chansons montent des murs détruits
Jamais éteint renaissant de la braise
Perpétuel brûlot de la patrie
Du Point-du-Jour jusqu’au Père-Lachaise
Ce doux rosier au mois d’août refleuri
Gens de partout c’est le sang de Paris
Rien n’a l’éclat de Paris dans la poudre
Rien n’est si pur que son front d’insurgé
Rien n’est ni fort ni le feu ni la foudre
Que mon Paris défiant les dangers
Rien n’est si beau que ce Paris que j’ai
Rien ne m’a fait jamais battre le coeur
Rien ne m’a fait ainsi rire et pleurer
Comme ce cri de mon peuple vainqueur
Rien n’est si grand qu’un linceul déchiré
Paris Paris soi-même libéré
© Louis ARAGON
Louis Aragon (1897-1982)
Poète et romancier français, il participe au mouvement dadaïste et surréaliste aux côtés d'André Breton. En 1928, sa rencontre avec Elsa Triolet, l'amour de sa vie, lui inspirera de nombreux poèmes. Bon nombre de ses textes ont été mis en musique par Léo Ferré ou Jean Ferrat.
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→ Sa biographie sur Wikipédia
→ Maison Elsa Triolet - Aragon
Paris est tout petit
Paris est tout petit
C’est là sa vraie grandeur
Tout le monde s’ y rencontre
Les montagnes aussi
Même un beau jour l’une d’elles
Accoucha d’une souris
Alors en son honneur
Les jardiniers tracèrent
Le parc Montsouris
C’est là sa vraie grandeur
Paris est tout petit
© Jacques PRÉVERT
Jacques Prévert (1897-1982)
Poète libertaire, subversif, antimilitariste et anticlérical, anarchiste et résistant, Jacques Prévert était aussi scénariste et dialoguiste, devenu célèbre grâce au succès de son premier recueil de poèmes, « Paroles », où son langage familier et ses jeux de mots sont appréciés. Ses poèmes sont depuis lors connus dans le monde entier et appris dans les écoles françaises.
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Paris
(1939-1945)
O Paris, ville ouverte
Ainsi qu'une blessure,
Que n'es-tu devenue
De la campagne verte.
Te voilà regardée
Par des yeux ennemis,
De nouvelles oreilles
Écoutent nos vieux bruits.
La Seine est surveillée
Comme du haut d'un puits
Et ses eaux jour et nuit
Coulent emprisonnées.
Tous les siècles français
Si bien pris dans la pierre
Vont-ils pas nous quitter
Dans leur grande colère ?
L'ombre est lourde de têtes
D'un pays étranger.
Voulant rester secrète
Au milieu du danger
S'éteint quelque merveille
Qui préfère mourir
Pour ne pas nous trahir
En demeurant pareille.
© Jules SUPERVIELLE
Jules Supervielle (1884-1960)
Poète, conteur et auteur dramatique franco-uruguyen, Jules Supervielle est né à Montevideo. Il perd ses parents à l'âge de huit mois. Élevé par son oncle banquier et sa tante, il fait ses études à Paris et, sans perdre contact avec l'Uruguay, fréquente les milieux littéraires de l'avant-garde parisienne à partir des premières années du XXè siècle. Son dernier recueil poétique paraît en 1959 et il est reconnu prince des poètes par ses pairs en 1960.
Contemporain des surréalistes, il ne sera jamais influencé par leur mouvement. Désireux de proposer une poésie plus humaine et de renouer avec le monde, il rejetait l'écriture automatique et a toujours privilégié un vocabulaire simple et clair. Ses admirateurs ou successeurs spirituels se nomment René Guy Cadou, Alain Bosquet, Lionel Ray, Claude Roy, Philippe Jaccottet, Jacques Réda...
Autres textes :
Hommage à la vie
La goutte de pluie
Paris blanc
La neige et la nuit
Tombent sur Paris,
À pas de fourmi.
Et la ville au vent
Peint l’hiver en blanc,
À pas de géant.
La Seine sans bruit
Prend couleur d’encens
Et de tabac gris.
À l’hiver en blanc,
Le temps se suspend,
À pas de fourmi.
À pas de géant
Tombent sur Paris
La neige et la nuit.
© Pierre CORAN
Pierre Coran (1934-aujourd'hui)
Poète et romancier belge de langue française, il écrit ses premiers textes rimés à l'âge de 9 ans. Il sera instituteur, directeur d'école puis professeur d'histoire de la littérature au Conservatoire royal de Mons. Au fil des ans et des livres, la vocation d'auteur de littérature pour la jeunesse devient prioritaire et il obtient le premier "Grand prix de poésie de la jeunesse" en 1989 à Paris.
→ Tous les textes de l'auteur sur le site
→ Sa biographie sur Wikipédia
La place de la Concorde
C'est place de la Concorde à Paris
qu'un enfant assis au bord des fontaines
entre à pas de rêve au coeur de la nuit fraîche
comme l'eau claire des fontaines
Un enfant de nuit de rêve d'espoir
qui voudrait pouvoir lutter sans répit
contre son sommeil pour apercevoir
ses rêves de nuit venir à la vie
Toutes les voitures avec leurs phares
toutes les voitures tracent pour lui
des lignes de feu flottant dans la nuit
comme de longs fils de vierge où Paris
retient son coeur ses rêves ses espoirs
© Jacques CHARPENTREAU
Jacques Charpentreau (1928-2016)
Poète, nouvelliste, romancier et essayiste, Jacques Charpentreau a été instituteur puis professeur de français à Paris et en Essonne. Ses œuvres comptent une quarantaine de recueils de poésies, mais aussi des contes, des nouvelles, de nombreuses anthologies, des essais et des dictionnaires. Il a dirigé diverses collections de poésie. Ses poèmes ont souvent été mis en musique et se retrouvent dans de nombreux livres et manuels scolaires, en France et à l'étranger.
Autres textes :
Au cirque
La réunion de famille
Un jour
→ Sa biographie sur Wikipédia