Cupidon est passé par là !
Nue...

Nue
assise au bord de tes yeux
j’attise les braises de ta mémoire
Ton premier geste
nous délivrera de la peur
Réponse au rien
Humide et douce
je bascule dans ton regard
saisons vaincues
Tes mains
ont le goût du ciel
Ventre blanc de papier...
Ventre blanc du papier
où je dépose des mots suaves
des baisers sur ta peau
que je grave en silence
Je retiens l’air du ciel
l’instant ébloui
à ta bouche suspendu
© Odile STEFFAN-GUILLAUME
Odile Steffan-Guillaume
Odile Steffan-Guillaume, auteure, poète, prêteuse de plume et correctrice-rédactrice, mène plusieurs vies aventureuses tant en France qu’à l’étranger. Études de lettres, puis tour à tour professeur de français en Algérie, libraire en Alsace et en Normandie (Librairie Guillaume à Caen), écrivain public. Elle s’exile en Afrique et crée en brousse un hôtel, un dispensaire, un centre d’artisanat. De retour en France, elle écrit de nombreuses biographies dont Le baiser de l’éléphant, Harmattan, 2015. Elle rédige moult thèses, mémoires, préfaces, un catalogue de peintre, intègre des clubs de poètes dont la « Voix du poème » auprès de Jean-Marie de Crozals et Jean-Marc Barrier, est membre de Poètes sans Frontières. Certains de ses poèmes sont primés (Printemps des poètes, Poètes sans Frontières, Écrivains du Tarn et Garonne, etc…). Elle est publiée dans diverses revues dont Les Écrits du Nord, Nouveaux Délits, Poetiquetac, Hélas... En 2023, elle est lauréate du Puy Poétique aux côtés de Luc Marsal et Julie Cayeux et Grand Prix des Jeux Floraux Azuréens ; en 2024, elle publie « Les yeux du sablier » aux éditions L’art d’en face.
Autres textes :
Ailleurs
Neige
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Des poèmes d'amour

Paonnent à foison sur le moindre lutrin
Des poèmes d’amour, tout en délicatesse,
Pourtant chacun d’entre eux renforce ma tristesse,
Car nul ne sait conter le bonheur qui m’étreint.
J’aimerais sublimer le tercet, le quatrain,
Pour louer notre idylle en trouvant la justesse,
Au rythme de nos cœurs telle une poétesse ;
Toi seul pourra guider ma plume avec entrain.
Des mots inespérés jailliront de ta bouche,
Formant des vers divins au ciel de notre couche,
L’étrange poésie bientôt m’enlacera.
Ta voix me chantera des rimes inconnues,
Elles s’embrasseront nous portant jusqu’aux nues,
Un fabuleux sonnet mon rêve exaucera !
© Magali BRETON
Photo : © Muriel PIC
Magali Breton
Auteure-compositrice-interprète, Magali Breton est aussi comédienne, auteure de textes de chanson française dont ceux de son album intitulé « Regard de femmes » primé à Barbizon 77, lors du concours « La palette en chansons », avec pour parrain Bernard Sauvat. En 2019, elle se consacre à l’écriture d’une pièce de théâtre musical sur la vie et l’œuvre de l’artiste peintre Rosa Bonheur : « Les messagères de Rosa Bonheur ». Le spectacle est créé en 2020, avant d’être stoppé net par la crise sanitaire et la fermeture des salles de spectacle, avant de connaître un beau succès en tournée. Cette période se mue en une inépuisable source d’inspiration pour écrire un recueil intitulé « Les Covidiennes » édité en 2022. Elle choisit la poésie pour nous livrer des instants de vie en quelques vers et nous absorber dans l’intimité, la profondeur et l’exacerbation des sentiments. Elle fait appel à Muriel Pic, photographe, ainsi qu’à Patrick Carmier, pianiste compositeur, pour sublimer les textes par l’image et la musique. Cela donne naissance à un nouveau spectacle.
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Son site : → Les Messagères de Rosa Bonheur
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Sa chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/UC6zEpDLSwB9-zqZok3H72BA
Je t'apprends...

Je t’apprends
J’apprends la douceur de tes yeux
Grâce à eux
Je réapprends le monde
J’apprends
la douceur de ta voix
grâce à elle
je communique avec le monde
Tu as coupé les amarres
de la solitude
et avec toi je plonge
tous sens apaisés détendus
dans le monde réel
Grâce à toi
je jouis des caresses du soleil
des parfums des mimosas
et des eucalyptus
Tout mon être s’ouvre à la nature
se fond en elle
douceur de se perdre dans l’immense TOUT
je t’apprends pour me désapprendre
je te laisse le soin de m’apprendre
© Denise DODERISSE
Denise Doderisse
Résidant en région parisienne, Denise Doderisse écrit depuis une cinquantaine d'années de la poésie sous toutes ses formes, et en particulier elle aime écrire des haïkus. Elle s'adonne également à la peinture et au dessin. Elle a publié deux recueils et plus récemment un livre illustré de réels dessins d'enfants.
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La saison des amours

La saison des amours
Va et vient sans détour.
Elle te prend par surprise
Au coin de la rue,
À plusieurs reprises,
Sous les vues
Des passants curieux
Qui sont envieux.
Quand elle commence un jour
Elle dure pour toujours
Et à jamais
Pour l’éternité.
© Sylvie CROCHARD
Sylvie Crochard (1976-aujourd'hui)
Ouvrière en milieu protégé, Sylvie Crochard a publié plusieurs recueils. Passionnée de piano, elle s’inspire également de la musique dans ses poèmes.
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Un temps pour ceci
un temps pour cela

Détestable pudeur
Détestable froideur
Qui toujours fraternisent
-Le corps se paralyse-…
Désirable langueur
Désirable vigueur
Qui toujours fusionnent
-Le corps se passionne-…
Il faut un temps pour tout
Quand le jour ensoleille
Constamment font merveille
Le tact et le bon goût…
Mais au clair de la lune
Quand surgit Cupidon
S’impose l’abandon
-Réserve inopportune-...
© Didier COLPIN
Didier Colpin (1954-aujourd'hui)
Didier Colpin est né en 1954 à Laval, petite ville de l’Ouest de la France. Il a découvert l’écriture et la poésie « sur le tard », en 2010. Depuis elle est devenue sa compagne de tous les jours…
La poésie est pour lui le contraire de Twitter et de sa rapidité. Elle est un arrêt sur image… Sur un émoi sur un trouble sur la Beauté sur la laideur. Le tout vu, ressenti à travers le prisme qu’est son regard où deux plus deux ne font pas toujours quatre…
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Abandonnons la « mort », ma chérie

Ma chérie,
Connais-tu des gens qui aiment la poésie ?
Les gens qui entrent et sortent des versets
et donnent un souffle blanc à la tristesse ?
Même la pierre de Sisyphe se sent fatiguée de moi.
La pierre des espoirs sur mon dos est fatiguée,
tandis que la mort me tenait fermement,
pour m'emmener dans son tourbillon.
Je dénonce les cris et les malheurs,
Je proteste,
Je suis un rebelle de la vie, ma chérie !
Tu as entendu quel triste soupir
que fait une personne alors qu’elle se tord de douleur ?
Et combien de fois ai-je soupiré dans des positions d'agonie !
Combien de fois suis-je « mort », comme pauvre Sisyphe !
J'ai vécu la catharsis de ta Lumière, ma chérie,
et je me suis relevé comme un phénix de ses cendres
Je ne sais pas combien de fois !
Il y a un pont avec des balustrades dorées là-bas.
Derrière elle, une pelouse est aménagée :
herbe, fleurs et violon...
Tu vois, ma chérie ?
Écoute cette sérénade magique en arrière-plan.
et offre-moi tes lèvres pour sucer le nectar de l'amour.
Maintenant, donne-moi ta main !
On croise les doigts aujourd'hui,
jetons la pierre de Sisyphe,
laissons les vêtements sales ici,
et revêtons la grâce de Dieu,
être doté de l'esprit divin.
Là, sur la pelouse, un autre ciel, un autre climat nous attend.
S'il te plaît, ma chérie, écoute-moi une dernière fois :
Viens, viens, abandonnons la « mort »,
jetons loin la pierre sisyphéenne,
et grimpons vers l'éternité,
Ma chérie !
© Zekerija IDRIZI
Traduit en français par Mirela LEKA XHAVA
Illustration : Sisyphe (Wikipédia)
Dans la mythologie grecque, Sisyphe est le fondateur de Corinthe. Il est surtout connu pour son châtiment, consistant à pousser une pierre au sommet d'une montagne, d'où elle finit toujours par retomber.
A noter également que Le Mythe de Sisyphe est un essai d'Albert Camus paru en 1942.
Zekerija Idrizi (1969-aujourd'hui)
Né à Skopje en Macédoine du Nord, Zekerija Idrizi est théologien, chercheur, publiciste, essayiste, dramaturge, romancier, poète et critique littéraire d’origine albanaise. Il a poursuivi ses études supérieures à la Faculté des Sciences Théologiques de Sarajevo.
Il a commencé à écrire dès l’école primaire, et a gagné en intensité au cours de ses années de lycée et d’université. Il a publié plus de trente livres, des articles dans des journaux, des magazines et des portails culturels et littéraires, et a participé à plusieurs anthologies.
En 2020, il a reçu le prix « Plume d’Or » de l’Association culturelle et littéraire des Albanais de Roumanie – Bucarest pour son livre « Conversation spirituelle avec Mère Teresa ».
En 2024, il a reçu le prix « Plume d’or » de l’Association littéraire « Prince Muzaka » pour son livre en cinq volumes « Portraits d’écrivains ».
Cette année, il a promu ses 6 derniers titres de livres à l’Université « Mère Teresa » de Skopje, à cette occasion il a reçu le grand prix « Poleart International « Pegasi » Albania » de la part de « PEGASI » ALBANIA LNPSHA dans le genre « prose psychanalytique et philosophique » pour l’œuvre « Escape from « death ».
Zekerija Idrizi est le coordinateur de LNPSHA « PEGASI » ALBANIE en Allemagne.
Saint-Valentin, la fête du coeur

© Jacky COURALET
Jacky Couralet (1953-aujourd'hui)
Retraité de la Fonction Publique Territoriale, Jacky Couralet est un passionné de poésie. Eclectique, il écrit dans tous les registres : de la veine austère à la veine satirique, voire loufoque ! Il adore aussi le scrabble et a une approche ludique des activités cérébrales.
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Lumière

Aux confins des temps, le pas délaissé
De l’aube flotte sur la lune ronde.
Les nuits se serrent contre le passé
Quand la lumière roule sur le monde.
Un matin se détache de la nuit
Et sous l’édredon de ta peau, cavale
La caresse animale qui séduit
Une frivolité bien immorale.
Dans la ramure du printemps, frémit
Mon âme qui s’abandonne à ta bouche.
Je cours vers les portes de l’interdit,
Où des strophes amoureuses font mouche.
J’abreuve à ta rivière de désir,
Chaque fontaine de douces caresses.
Un récital de mots brode un soupir
Aux cimes des nuages en ivresse.
Au silence dévêtu, le frisson
Réplique et le jour insane chantonne.
Abrité dans l’antre de Cupidon,
L’espoir fatigué renaît et bouillonne.
Là où ruissellent les pluies de demain,
Je disperse une romance guerrière.
Quand le vent effeuillera mon refrain,
Nos cœurs aimeront boire la lumière.
© SEDNA
Sedna
Résidant en Charente-Maritime, Sedna a toujours eu la passion des mots. Elle aime les rimes et travaille principalement avec le Traité de Sorgel en poésie classique. Elle aime la mer, le ciel qui sont ses sources d'inspiration permanente. La sauvegarde de notre planète est l'une de ses préoccupations.
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Son site : → http://www.cassiopee17.fr/
Ciel de pervenche

Le ciel est bleu et gris argent
O mon amour écoute battre
Mon coeur ce soir étourdiment
Sans raison, mon coeur si folâtre...
Je pleurais de ne t'avoir pas
Vois l'horizon qui se colore
La nuit s'approche pas à pas
Se lève en moi, rose, un aurore.
S'éveillent en moi cent mille joies,
L'azur est si fou, si beau
Je veux te donner cette fois,
Sa lumière comme un cadeau.
O mon amour, écoute battre,
Mon coeur, ce soir, étourdiment,
Sans raison, mon coeur, si folâtre,
Le ciel flamboie infiniment.
© Marine DUSSARRAT
Marine Dussarrat (1936-aujourd'hui)
D'origine landaise, Marine Dussarrat vit en Béarn. Elle a publié plusieurs recueils de poésie et participe régulièrement dans la revue Lichen et sur le blog de L'Herbier de poésie. Elle a également remporté plusieurs prix de poésie. Elle été éducatrice pour enfants, monitrice d'équitation, très souvent avec des jeunes, secrétaire médicale, bibliothécaire. Elle a exercé plusieurs métiers en rapport avec son amour pour les chevaux et la nature. Ecrire est pour elle une thérapie. Elle a publié récemment un nouveau recueil : "A coeur ouvert suivi de Il y a plusieurs chemins" (Edilivre).
Autres textes :
Me souvenir de toi
Ephémère
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Sais-tu que j'aimerais...

Sais-tu que j’aimerais
prendre vie à tes lèvres
franchir mes rêves secrets
dans la transparence du jour
accorder mes heures aux tiennes
brûler mes nuits à ta peau
et faire de notre temps
un émerveillement sans escale
Illustration : encre de Chine sur galet © Jean-Charles PAILLET
Jean-Charles Paillet
Jean-Charles Paillet est animé par l’instant présent et les belles valeurs qui élèvent le coeur et l’âme... Sa poésie se retrouve dans ses dessins, ses photographies et ses chansons. Sa rencontre avec Yves Broussard est un tournant dans sa vie de poète.
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Cypris

J'avoue
je rêvais
lunaire
de ses lèvres plissées
humides de rosée
de ce vaporeux plaisir stellaire
délicates senteurs d'épices
et saveurs acides des citrons
de Chypre
ce plaisir palatin
si profond que je m'y perdrais
Mais elle ajuste son cache-sourire
comme d'autre masquent leur sexe solaire
aux regards cupides
aux avides désirs
aux caresses liquescentes
Baiser reste tabou
animal
caverneux
Cupidon débande
son arc
Et je reste là
avec les ombres
les flèches
et la mort qui tue tout bas
© Henri BARON
HB © Autobiopoèmes, Amour(ette)s
Henri Baron (1967-aujourd'hui)
Henri Baron nait à La Rochelle en 1967.
L’écriture (poétique ?) lui est, depuis l’enfance, essentielle.
Pour lui, il n’existe pas une et unique définition de la poésie :
« La poésie est multiple.
Elle peut être lue silencieusement, lue ou dite à voix haute, chantée, dansée,
essinée, peinte, sculptée, théâtralisée, filmée.
La poésie est partage.
Partage de l'invisible, de l'inaudible, des sens enfouis.
Partage d'un pont bâti entre deux rives ou deux êtres.
La poésie est sensitive, solitaire ou collective, mais libre. Elle ne se marchande pas.
Elle ne s'épluche pas, ni ne se décortique. Elle ne s'explique pas, ou s'explique mille et une fois, de mille et une façons.
Elle source au cœur de tous les arts, elle les ressource.
Partage de vie, partage vital.
Essencielle. »
Après des études d'Histoire, il choisit le métier d'instituteur. Devenu en parallèle directeur de centres de vacances et de loisirs puis formateur d’animateurs et d’animatrices, il aime transmettre et partager son amour de la poésie. En 1992, il crée avec son ami Texieros le texte du spectacle "L’enfance et le funambule" (première à Sauxillanges) : https://youtu.be/LgdrogzeSuY.
Instituteur en Charente-Maritime jusqu’en 2000, bajocasse d’adoption, il travaille désormais à Paris comme directeur d’école et partage régulièrement ses Autobiopoèmes, fruits de ses multiples rencontres sur le blog https://henribaron.wixsite.com/grabouillages.
En 2022, Magali Mo met en image quelques-uns de ses grabouillages ("Vidéopoèmes") : https://www.facebook.com/mo.fotografia.
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Dans le détachement des choses

Dans le détachement des choses,
L'instant tant attendu repose.
Comme une rose, à l'été, tout juste éclose
Nos sens s'éveillent à cette intense prose.
Et dans nos paupières encore closes
Nous vivrons bientôt cette hypnose.
Et enfin elle nous apparait :
Dans le bleu cristalin de l'iris
Fleurit enfin l'instant propice,
Celui que, longtemps, on retenait
D'un battement de coeur.
Dans le jour,
qu'un rayon effleure
Cet amour
Renait dans la lumière
glissant sous nos paupières :
Et l'absence se dessine
Dans la courbe des arbres
Que le vent alors incline.
Dans un ciel de cinabre
Le chant de la ramée
M'envahit lentement
Et je peux voir tes traits,
Dans le doux mouvement
Des feuilles, s'esquisser.
© Caroline BAUCHER
Cinabre : couleur rouge vermillon
Caroline Baucher (1983-aujourd'hui)
Née en Roumanie, Caroline Baucher vit actuellement à Paris. Elle publie dans différents forums et revues de poésie en ligne.
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L'âme sœur

Quelle est cette âme qui parcourt mon esprit
Enchaînant mon cœur dans l'antre de sa vie.
Son parfum m'enivre dans la volupté abyssale
De ce corps caressé par un doux zéphyr matinal.
Sur l'aurore de ma vie, ses matins chantent le soleil
De sa passion qui habite dans mon âme sensorielle.
Elle éclaire mon horizon de la lumière de son amour,
Depuis que sa flamme a embrasé l'espace de mes jours.
Elle est la rosée qui humecte mes lèvres desséchées
Par le vent de son ardeur et la pluie de ses baisers.
Dans la ferveur de notre amour porté à l'infini,
Mon âme a épousé son âme, un jour de paradis.
Dans ce jardin du monde aux mille merveilles,
Parfumant mon existence de couleurs plurielles.
J'ai trouvé le chemin qui conduit vers l'âme sœur,
Guidé par la félicité et la sagesse de mon cœur.
© Jean-Marc LAINELLE
Jean-Marc Lainelle (1951-aujourd'hui)
Né en 1951 à Haveluy, une petite commune du Nord de la France. Jean-Marc Lainelle se découvre une passion pour la poésie grâce à son travail au cœur de la forêt de Saint-Amand-les-Eaux.
Quelques petites notes en 1995 sur un calepin de bûcheron vont très vite prendre de l'ampleur et le faire devenir poète par la force des choses.
Cette richesse poétique, qu’il partage autour de lui sans modération, lui vaut la reconnaissance dans de nombreux concours nationaux et internationaux de poésie. Il vient de publier son premier recueil : Poésie ma fidèle amie.
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Sur des vagues de brume

Avec de douces plumes,
Sur des vagues de brume,
J’écrirai mon amour
Brodé au long des jours…
Il aura la couleur
Des rivages du cœur
Des pastels de promesses,
Des huiles de tendresse…
Mes mots seront des danses,
Des valses, des romances
Aux rythmes qui s’affolent
Quand le présent s’envole….
Tremblant sur l’horizon,
Ils deviendront frissons
En ombres chiffonnées
Par les vents du passé…
Ils chanteront l’ivresse
Des matins de caresses
En bouquet de partage
Sur de nouveaux rivages…
Aux nuances d’écume,
Sur des voiles de brume,
Je peindrai des poèmes
Des baisers, des « je t’aime » …
© Marie MINOZA
Photomontage © Marie MINOZA, arrière plan : photo prise dans l'avion près d'Abou Dhabi, autres : lettres et bouquet de mariage
Marie Minoza
Cette enseignante en école primaire a exercé dans les Deux-Sèvres puis dans la Vienne à Châtellerault. Tout au long de sa carrière, elle a aimé partager l’amour de la peinture, de la poésie et de la création avec ses élèves. Aujourd'hui à la retraite, elle partage ses écrits et ses créations d'images sur son blog. Tous les deux ans, elle contribue avec des amis poètes à la création d’un livre de contes et de poésies destiné aux enfants gravement malades… Elle participe également avec ses anciens collègues à un spectacle chorale, comédie musicale (création d'images et de montages power-point pour animer chants et mimes).
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La métamorphose de l'amour

Toi, vers qui mon désir allait pour mon bien-être,
Femme si élégante attirant tout mon être.
Je rêvais de tes bras, tels de parfaits sauveurs,
Mon corps contre le tien aux subtiles saveurs.
Mon cœur était si lourd de lettres déchirées,
Mes romances étaient sans cesse chavirées.
Soudain, je te rencontre au détour d'un chemin,
Émerveillé, j'y vois un signe du destin.
Je suis venu avec mon angoisse secrète
Et quelques souvenirs au fond de ma musette.
Sans regret, j'ai quitté intrigants et pervers
Pour te couvrir d’amour après mes longs hivers.
Dans ton regard aimant aux brillantes prunelles,
Je vois naître une aurore aux clartés éternelles.
De ma félicité tu accordes le la,
Quelle douce musique en percevant ton pas !
Comme le vert bourgeon s'épanouit en rose,
Ma vie avec toi est une métamorphose.
Je cueillerai des fleurs par gerbes dans les champs
Pour t'offrir mes bouquets d'amour et sentiments.
© Philippe PAUTHONIER
Philippe Pauthonier
Après une carrière d'ingénieur, Philippe Pauthonier partage aujourd'hui sa vie entre la France et la Pologne, pays de son épouse. Cet élan entre deux pays, deux cultures et ses longs séjours dans la sérénité de la campagne polonaise, loin du monde et de son agitation, sont propices à sa créativité littéraire. Depuis sa retraite, il s'investit dans plusieurs associations oeuvrant au profit des Aveugles et Malvoyants. Mordu d'astronomie, il apprécie la communauté scientifique qui sait élargir le débat avec une réflexion globale, liant la science à une approche métaphysique et théologique. Philippe Pauthonier a publié dix recueils et reçu plus de 130 distinctions dans des concours de poésie.
Philippe Pauthonier est le Délégué Régional de la Société des Poètes et Arts de France (SPAF) pour la région de Normandie.
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Découvrir son dernier recueil : → Dans les broussailles de mes émotions
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Romance de la nuit des temps

C’est un roman d’amour mais en rien contrefait,
Sans doute un peu banal pour une destinée ;
Celui d’un bel amant envers sa dulcinée,
Émeraude ou turquoise, au gré de son reflet.
Par leurs souffles mêlés dans un accord parfait
La mer ouvre sa couche au vent pour l’hyménée ;
C’est malgré le chaos que la romance est née
Et même Cupidon en reste stupéfait.
Lorsque les sentiments traversent des orages
Le désir d’embarquer vers d’inconnus rivages
Émerge en coup de vent qui chavire les flots.
La déraison du cœur suscite le mystère
Du défi de passer du fou rire aux sanglots
Ce qu’ignore à présent toute âme solitaire.
© Catherine DESTREPAN
Catherine Destrepan (1956-aujourd'hui)
Comptable, Catherine Destrepan a jonglé toute sa vie active avec les chiffres avant de s'intéresser de plus près à la poésie, qui occupe aujourd'hui une grande place dans ses activités culturelles. Elle prête également sa voix de contre-alto au sein de plusieurs ensembles vocaux.
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Ardeur intime

Que les Saints me pardonnent ,
Oh ! Poitrine J'Adore !!
Il faut dire qu 'en son sein,
Deux Têtons bien gorgés,
Ont un jour rassasié,
L'enfant qui était né !!
Rondeurs épanouies,
D'Amour et de plaisir,
Firent alors jouir,
La gente masculine !!
Décolleté généreux,
A peine dévoilé,
Cette gorge halée,
Emflamme les pensée !!
Que ne ferait-on pas,
Pour caresser la masse,
Toute ronde de grâce !!
Yeux égarés, regards osés,
La Volupté Exulte !!
Doux Désirs partagés
Frissons parcourent en moi l'extase !
Leurs éffets aphrodites,
Subliment mon émoi !!
L'Ardeur est là !!!!
© Annie VITI
Annie Viti (1944-aujourd'hui)
Gribouilleuse à temps perdu et au gré de sa fantaisie, Annie Viti écrit juste pour le plaisir et le partage.
Autres textes :
L'absente
Le petit monde de l'humidité
Encore et toujours
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Premiers frissons

Dans un café animé, nos regards se sont croisés,
Un instant suspendu, une rencontre effleurée,
Le cœur battant, les mots restés en cage,
Mais dans nos yeux, naissait un doux mirage.
Un sourire timide a frôlé nos visages,
Un éclat discret, un langage sans bavardage.
Nos gestes hésitants, reflets de nos envies,
Témoins muets d’une émotion infinie.
Chacun plongé dans ses incertitudes,
Une danse silencieuse, fragile attitude.
Le désir de parler luttait contre la peur,
Ce frisson secret, écho de nos cœurs.
Des pensées en cascade, un tumulte discret,
Comment briser ce silence, s'approcher ?
Mais l'air vibrait, chargé de nos émotions,
Un souffle léger, une douce tension.
Les secondes s'étiraient, lentes et précieuses,
Dans ce face-à-face d'une tendresse silencieuse.
Cherchant des réponses dans un simple regard,
Prisonniers d'une magie, d'un doux hasard.
Puis, un sourire a percé le voile du silence,
Un geste fragile, un pas vers l'évidence.
Nos cœurs accordés à ce langage muet,
Échangeant des promesses au goût discret.
Enfin, des mots, timides mais sincères,
Des rires légers pour briser la dernière barrière.
Et dans l'élan d'un simple regard,
Naquit l'esquisse d'un tendre départ.
Cette première rencontre, douce hésitation,
Fut le prélude d'une belle union.
Car parfois, le silence pave le chemin,
Vers des mots futurs qui colorent le destin.
Ta main a su apaiser mes blessures profondes,
Effaçant les ombres, chassant les secondes sombres.
Tes yeux, reflets d'une tendresse infinie,
Ont réveillé en moi un amour épanoui.
Je rêve d'être ton marin, voguer à tes côtés,
Sur l'océan de l'existence, en toute complicité.
Au gré des marées, nous tracerons notre voie,
Guidés par nos cœurs, unis par la foi.
Naviguant sur les flots de passion et de tendresse,
Notre amour sera boussole et forteresse.
Unis par ce lien que nul ne saurait briser,
Face aux tempêtes, ensemble, nous résisterons, ancrés.
De l'aube naissante au crépuscule apaisé,
Je serai ton phare, ton abri, ton allié.
Ensemble, nous écrirons, page après page,
Un poème éternel, l'écho de notre voyage.
Alors, embarquons sur ce navire de bonheur,
Laissons le vent de l'amour guider nos cœurs.
Main dans la main, vers l'infini, sans détour,
Toi et moi, unis par la magie de l'amour.
© Christophe ROBLET
Christophe Roblet
Passionné par l'écriture, la philosophie existentialiste, le partage de son savoir et l’envie d’aider les autres, Christophe Roblet a exercé le métier de cuisinier pendant 25 ans. A la suite d'un accident du travail, sa carrière prend un virage à 90° et déterminé à rebondir, il suit une formation en informatique dispensée par le GRETA, ce qui lui permet d'obtenir un Bac Pro. A la suite d'un deuxième accident du travail, il quitte la région parisienne pour Mulhouse et revoit son avenir professionnel en obtenant un BTS de développeur logiciel. Devenu travailleur handicapé, il n'embrasse pas la profession correspondant à ses aptitudes et choisit un emploi simple qui lui permet de vivre dignement. A l'aube de la retraite, il a développé sa passion pour l'écriture. Autodidacte avec une soif insatiable d'apprendre et de partager, chaque épreuve lui a appris à se dépasser et à reprendre confiance. La poésie et le slam, devenus plus qu'une passion, sont un échappatoire, une manière de sculpter le silence et de donner une voix aux émotions qui bouillonnent en lui. Dans chaque poème, il y a une part de lui qu'il livre ; dans chaque slam, il y a une vérité qu'il défend. L’écriture pour lui, ce n’est pas qu’un passe-temps, c’est une manière d’exister pleinement, d’affronter le monde avec des mots pour seule arme. Une passion vivante, en perpétuelle métamorphose, prête à embrasser chaque instant. **Rendre la place à l’Humain par l’Humain. **
Belle envolée à vélo

Sur son vélo
Elle attendait
Pédale en haut ;
Et se tendait
Tissu tiré
Sa longue cuisse ;
J’ai soupiré
Divin supplice.
A tricoter
Jambes serrées
Puis desserrées
Elle ligotait
Mon cœur meurtri
Jambes croisées
Puis décroisées
Sans trêve épris.
Il s’échinait
Dans ses rayons
Il s’enchaînait
Dans ses maillons
Il s’attachait
À son biclou
S’amourachait
Un peu beaucoup.
Et pour la suivre
Sur ses chemins
Et ses eaux vives
Boire à sa main
À sa potence
Il dit les stances
Les évidences
De circonstance.
Elle s’est mirée
Dans cette flaque
Vers qui rimaient
Et mots clic-clac ;
Elle s’est marrée
A sans égard
Accéléré
Sans un regard
Son pédalier
En quelques tours
Nous a déliés
Et sans détour
Elle disparut
Vaporisée
Petite brume
Improvisée.
© Philippe SALORT
Philippe Salort
Moi j'aime cet auteur qui débute à 60 ans !! Qui se sent plus artisan qu'artiste, plus potache que poète... Qui se dit davantage les doigts pleins d'encre que la tête dans les étoiles !
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Me conduisent à toi

Me conduit à toi
le bruissement des feuilles d'automne
moitié marron, moitié vert
qui, rejoignant ton pas, mon pas
arrivent à un siècle où nous-mêmes ne pouvons pas nous reconnaître,
ni l'univers en tout cas,
quand on cherche à filtrer les eaux troubles
A se voir et retomber amoureux.
Me conduisent à toi
Mirages des promesses d'argent de la lune
Ombre-lumière des oiseaux volant au crépuscule de la nuit.
Ils me conduisent à toi
stations d'attente, routes cosmiques invisibles
Les rendez-vous, les retrouvailles, les horaires, les conversations ne sont pas importants
Le fil du temps lié à notre destin dans la conception
Comme un cordon autour d'un bouquet qui change de couleur à chaque saison.
© Mirela LEKA-XHAVA
Mirela Leka-Xhava (1966-aujourd'hui)
Mirela Leka-Xhava est née dans la ville d'Elbasan en Albanie. Passionnée de littérature depuis son enfance, elle publie de temps en temps dans divers magazines et journaux. Elle est diplômée en Langue et Littérature albanaise à l’Université « Aleksander Xhuvani » à Elbasan. Jusqu’en 2002, avant d’émigrer en France, elle a travaillé comme bibliothécaire à la Bibliothèque universitaire de la ville d'Elbasan. Ses poèmes ont été publiés dans des revues et journaux prestigieux en France, Albanie, Kosovo, Angleterre, Canada, Etats-Unis, Belgique, Bangladesh, Inde, Tunisie, Roumanie, Bulgarie, Italie, République Dominicaine, Pays Bas, Chine etc. Elle est active dans les salons littéraires en France, et a obtenu le Diplôme d’Honneur au 24ème Printemps des Poètes - Sartrouville France.
Elle est publiée périodiquement dans la revue littéraire « Florilège » de l'association Poètes Sans Frontières - Dijon et dans plusieurs anthologies. Elle a été finaliste du Festival de Poésie Méditerranéenne, Rome – 2022, et participe constamment à des concours littéraires. Depuis 2024, elle est membre de la Société des Poètes Français, Paris.
Elle vit actuellement avec sa famille à Bordeaux, en France.
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Si Cupidon m'était conté

Mon Islande natale
Aux volcans tyranniques
Ne me fut guère fatale
Mais plutôt mirifique.
Je faisais les cents pas
Dans notre aéroport
Quand il fut devant moi
Je pus sentir mon corps,
Car soudain je pris feu
Devant un tel Dieu
Cupidon de ses yeux
Se montrait élogieux.
Jamais tant de beauté
Je n’avais entrevu
Elle était arrivée
Sans que je l’eus voulu.
Et par un trait soudain
Il m’offrit comme offrande
De me prendre la main
Sans que je puisse attendre.
Cupidon dégageait
Une telle volupté
Je m’offris toute à lui
Sur ses ailes dorées.
Hier un inconnu,
Aujourd’hui mon destin
Cupidon déposa
Sur ma peau un écrin.
© Myriam CLOWEZ
Photo : cascade en Islande
Myriam Clowez (1961-aujourd'hui)
Retraitée du secteur sanitaire et social, Myriam Clowez a toujours aimé la poésie et c'est surtout à l'adolescence qu'elle a écrit de nombreux poèmes. Aujourd'hui, elle profite de son temps libre pour participer aux concours de poésies.
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Je reviendrai

Quand les brumes de plomb qui hantent mon navire
Auront quitté le pont et le flot alentour,
Et quand le vague à l'âme, où mon cœur, bas, chavire,
Aura cessé de battre à l’aigre de mes jours,
Je reviendrai.
J'irai au fort du vent, poussé par le désir
De vous revoir, amie, et je ferai le sourd
A tous ces bleus du temps, à tous ces doux zéphyrs
Qui voudront m'égarer du chemin du retour.
Je reviendrai.
Je reviendrai plus grand qu'un maréchal d'empire,
Plus grand qu'un Magellan revenant de son tour ;
Rien ne me retiendra, ni le bon, ni le pire,
Ni la magie des dieux, ni le bec du vautour.
Je reviendrai.
Je reviendrai pour vous ; votre joli sourire,
Depuis bien trop longtemps, hante mes mauvais jours.
Je reviendrai pour vous ; je reviendrai vous dire,
Que même sans pardon, je vous aime toujours.
Je reviendrai.
Etienne Busquets
Poète fénassol d'origine catalane (village de Lafenasse dans le Tarn), il est sociétaire des Amis de Jean Cocteau et membre des Poètes sans Frontières de Vital Heurtebize à Orange. Il a remporté plusieurs prix de poésie et collabore dans plusieurs revues et anthologies.
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L'amour

L'amour est un grand prédateur
Il n'épargne aucun coeur
Même celui qui en a peur
Il peut le ravir à toute heure
Lui faire goûter joies et bonheur
Ou supplices et infernal malheur
L’amour balance sa proie de hauteur en hauteur
De l'obscure à l'ivre de tant de lueurs
C'est un livre qui a toujours des lecteurs
Quand s'ouvrent ses pages d'enchanteur
Le plus fou peut être pris par ses sages douceurs
Le plus doux peut être épris dans son feu de douleurs
L' amour est un bien étrange danseur
Tantôt ses pas tracent de si belles denses heures
Tantôt des cartes livides battues par de si vides leurres
L' amour qu'en dire de plus ami-e-s frères et soeurs
Que faire face à ses ruses et caprices de jongleur
Qui toujours se joue de nous entre rires et pleurs
Lui le redoutable tueur lui le si beau sauveur
© Mokhtar EL AMRAOUI
Mokhtar El Amraoui (1955-aujourd'hui)
Poète d’expression française né à Mateur, en Tunisie, Mokhtar El Amraoui a enseigné la littérature et la civilisation françaises pendant plus de trois décennies, dans diverses villes de la Tunisie. Il est passionné de poésie depuis son enfance. Il a publié quatre recueils de poésie et plusieurs de ses poèmes ont été publiés sur Internet et en revues-papier.
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Coup de foudre

Claudine Loutrel
Claudine Loutrel est convaincue que sa sensibilité slave guide sa plume. Depuis l'enfance, elle retranscrit ses émotions sous forme de vers. Très studieuse à l'école, la lecture est son passe-temps favori. Ses obligations familiales la contraignent à oublier sa vocation de médecin. À présent à la retraite après une carrière passionnante, elle s'adonne à la lecture, au théâtre, au piano et à l'écriture. Elle a publié son premier recueil en 2023.
Autres textes :
Le cormoran
Un peuple déchiré...
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Il y a des soirs qui sont si doux
qu'aucun matin ne les mérite

c'est ça tous les oiseaux tous les calaos gris tous les fous de Bassan et les kakapos et les autruchons et les sansonnets
c'est ça le bleu du ciel les aurores boréales le tonnerre les éclairs les paréidolies
c'est ça les pyramides c'est ça les ordalies et les chemins de croix et les apostasies
c'est pour ça chaque jour que le soleil se lève comme dieu de toute vie
c'est la conspiration sidérale de l'univers le mascaret de ton sourire
l'à-vif de tes manières l'étance de tes fossettes qui transforment tes joues
c'est pour que je te dise que tu es la plus belle
pour que tu n'y croies pas mais pour que j'en sois sûr
© Martin ZEUGMA
Martin Zeugma
Né au milieu des années 1970, Martin Zeugma a commencé à écrire à l'âge de 13 ans sur la machine à écrire à ruban de sa mère, qui enseignait le secrétariat. Depuis il n'a jamais arrêté, même s'il a souvent changé de machine. Depuis 1997, il a publié dans 80 revues francophones (France, Belgique, Suisse, Sénégal, Canada, Haïti, Cameroun) des poèmes, des nouvelles, et des études bio-bibliographiques (notamment sur Jean-Pierre Duprey et Paul Valet). Il a participé à plusieurs anthologies : une de nouvelles fantastiques aux éditions La Clef d'Argent, une de nouvelles érotiques aux éditions Alopex, et trois de poésie aux éditions Luna Rossa.
Autres textes :
Les chaises bleues
Les pieds nus
La première heure (J'attends Anne 2)
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Dédicace

A Klinck, mon chien
Amour sans questions,
pardons sans regrets
car Dieu créa le chien à son image.
Un Démon créa l’homme
et planta l’Enfer dans son cœur.
© Donatien MOISDON
Donatien Moisdon
Issu d'un milieu modeste, Donatien Moisdon est né à Batz-sur-Mer en Loire Atlantique. Pour payer ses études, il travaille comme cuisinier privé à New York, chez Juan Trip alors PDG de Pam American Airways. Une expérience très enrichissante qui lui a permis de connaître New York en profondeur, pas seulement celui que l'on visite : dépoussiérage salutaire des clichés anti-américains déversés insidieusement et inlassablement par la presse française. Après l'obtention d'un Master's Degree II, il part enseigner pendant deux ans au Bénin puis terminera sa carrière de professeur en Angleterre, dans le Kent. Il a publié plusieurs romans, des nouvelles et un recueil de poèmes.
Du même auteur :
Ailleurs
Agonie d'un bourdon
Côte
Vacances sur l'île d'Yeu
En regardant un tableau de Durrie
Son blog littéraire : → http://audeladeslivres.blogspot.com/
Amour rouge et or

© Linda CARA-JACOBI
Linda Cara-Jacobi (1973-aujourd'hui)
Linda Cara-Jacobi est d'origine multi-culturelle, de parents et grands-parents hongrois, anglais, roumains et tchèques. Après des études de Lettres, passionnée d'art, elle quitte sa Suisse natale pour se rendre dans une école à Milan où elle se spécialise en stylisme. De retour à Genève, elle continue de créer pour des commandes privées, et revient désormais à ses premières amours de plume et d'encrier. Ses plages de joie sont les longues balades matinales en forêt, la salade de chèvre chaud et les crêpes à la confiture d'abricot, la musique électro, new wave ou rock, le cinéma indépendant, la photo, les courants artistiques et architecturaux Art Nouveau et Art Déco.
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Je t'attendais

Je t’attendais comme on attend
La voix du vent ou le printemps,
La pluie par temps de sécheresse,
L’amour par manque de tendresse,…
Je t’attendais comme on attend
Un sursaut, un moment, un instant,
Au plus fort de sa solitude,
Au bourdon de ses habitudes.
Je t’attendais comme on attend
Le clair de sa vie, haletant,
Pour réveiller enfin ses veines,
Ses nuits de thé, ses jours verveine,…
Je t’attendais comme on attend
Le vin nouveau à ses vingt ans,
L’amour perdu qui vient d’éclore,
Et que ne s’endort pas l’aurore…
Je t’attendais comme on attend
Que se renoue un fil au temps
Ou comme on le dit dans les livres :
Ma mie, je t’attendais, pour vivre.
© Christian SATGÉ
Christian Satgé (1965-aujourd'hui)
Auteur prolifique, fabuliste et conteur éclectique, Christian Satgé est professeur d'histoire-géographie dans le département des Hautes-Pyrénées. Il a publié plusieurs recueils et près d'une soixantaine de ses textes figurent dans Le Monde de Poetika. Son dernier recueil : Recadré paru chez 5 Sens Editions.
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Je marcherai

Je boirai à la lumière de tes yeux
Toute vie offerte
Toute beauté donnée
Tout plaisir apporté
Tout sourire échangé
Dans ton rire attendu.
Je marcherai à pas mesurés
Ta main à la mienne scellée
Dans l'immensité du rêve
Seule à tes côtés, toujours.
Je caresserai la fleur parfumée
Comme tes poèmes lus et relus
Bus à pleine gorge, colorés
De tendresse et d'amitié.
Dans ton regard tendu
Tout geste suspendu.
Je marcherai à pas mesurés
Ta main de ma main séparée,
Dans l'immensité du peut-être
Seule à tes côtés, toujours.
Je protègerai tout souvenir laissé
Toute parole esquissée
Toute phrase murmurée,
Tout mot déchiré
Toute vie défigurée
Par ta main éloignée.
Je marcherai
Ta main,
Ma main
Un rêve
© Renée BORON
Renée Boron (1939-aujourd'hui)
Renée Boron s'adonne à la poésie pour son plaisir et écrit aussi des nouvelles. Elle travaille la terre aux Ateliers d'Art de Château-Thierry.
Elle aime également peindre et a pris quelques cours de calligraphie. Elle a ouvert une petite bibliothèque dans sa commune qui compte 83 habitants. C'est avant tout le plaisir de se rencontrer, d'échanger et... de jouer aux cartes.
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Amoureux

Sur un divan de fleurs parfumé de bonheur
Tu t’endors, paisible, étrange, pâle rose
Symbolique corole de fleurs qui éclosent
Tes cheveux s’étalent, oreiller de senteurs.
Ton fin déshabillé s’est ouvert à la lune
Tu voles, rêveuse, librement vagabonde
Nymphe lumineuse, royale tu succombes.
Tes seins de marbre blanc aux aréoles brunes
S’offrent aux caresses de baisers enfiévrés
Tes longues jambes enlacent ma nudité.
Ô Reine de mes nuits, dans d’admirables songes
Je jouis de plaisir dans ton puits de beauté
Je lis dans ton âme, vois ton corps enfiévré.
Je ne peux oublier ces élans sans mensonge.
© Claude DUSSERT
Claude Dussert (1947-aujourd'hui)
Poète, nouvelliste et pamphlétaire à ses heures, Claude Dussert est diplômé du Conservatoire d’Arts Dramatiques de Grenoble. Cadre commercial, il a créé sa société de communication « CBCD » en 1993 à Lyon. Il vit actuellement en Bourgogne, dans la région de Cluny. Éclectique dans ses lectures, sa passion pour la poésie l’a amené à être membre de nombreuses associations. Il participe activement à plusieurs anthologies de poésie et ouvrages collectifs ainsi qu’à des concours. Il a édité à compte d’auteur cinq recueils de poésie et un recueil de nouvelles. Il a également remporté de nombreux prix de poésie (dont le Prix Spécial du Jury au concours Poetika 2023).
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L'arbre des amants

Au milieu d’une clairière se dresse un arbre en ce matin d’avril.
Il tente d’atteindre les nuages, s’élançant comme le corps d’un danseur en quête d’absolu.
Son feuillage ondule légèrement, caressé par le vent.
Une sève blanche coule lentement, lentement, le long de son écorce tendre, tandis que deux oiseaux, perchés sur la plus haute branche, célèbrent à leur manière le sacre du printemps.
Des lianes langoureuses s’enroulent autour de lui, atteignant l’infini.
Le murmure des ailes des abeilles irradie des amants en train de faire l’amour au pied du centenaire.
Voyeur malgré lui du plaisir, tout au long de sa vie, il a vu s’épanouir sous ses branches protectrices, les fruits mûrs du désir.
© Pierre PAYSAC
Pierre Paysac (1948-aujourd'hui)
Fréquentant un atelier d'écriture depuis plus de dix ans, Pierre Paysac a publié son premier recueil, Errance, en 2021, aux éditions Persée. Son deuxième recueil est en cours d'édition. Il a par ailleurs participé au concours Poetika 2023 et l'un de ses textes a été remarqué par les membres du jury.
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Pauvre Cupidon !

Cupidon est débordé.
Chaque année, c’est la même histoire.
Vérifier tous les cadenas, lourds de promesses, scellés sur les ponts.
Trier et détacher les obsolètes, les cassés, les rouillés ou ceux qui sont ouverts.
Inspecter les stocks,
garantir qu’il y aura assez de roses rouges, de chocolat en forme de cœur.
Préparer les flèches. S’entraîner à tirer et viser sans raté.
Cupidon est fatigué.
Ce n’est plus ce que c’était l’amour !
Avec les applications de rencontre : "L'amour à portée de clic, arc et flèches inclus !"
Un « like » sur Instagram et déjà des promesses !
La concurrence est rude.
Son arc est parfois défaillant, la flèche un peu de travers.
Cupidon est épuisé
Une dernière fois, il s’assure que tous les points de la liste sont cochés.
Les roses sont comptées, les cadenas examinés.
Les chocolats classés, soigneusement alignés.
Les flèches affûtées, les arcs bien tendus.
Mission accomplie !
Cupidon est fourbu, mais ravi.
Les cœurs ont battu.
L’arc en bandoulière, son carquois allégé, il sourit.
© Annick PIPAUD
Annick Pipaud
Professeur de mathématiques à la retraite mais artiste dans l'âme (peinture, photo, poésie...), Annick Pipaud écrit depuis son plus jeune âge. Elle a participé à plusieurs festivals de poésie.
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Je t'attends aux grilles des routes

Je t'attends aux grilles des routes
Aux croisées du vent du sommeil
Je crie ton nom du fond des soutes
Des marécages sans oiseaux
Du fond de ce désert de fonte
Où je pose un à un mes pas
J'attends la source de tes bras
De tes cheveux de ton haleine
J'attends la source de tes bras
De tes cheveux de ton haleine
Tu es terrible tu m'enchaînes
Tu me dévastes tu me fais
Je t'attends comme la forêt
Inextricable enchevêtrée
Tissée de renards et de geais
Mais que le matin fait chanter.
© Luc BÉRIMONT
Luc Bérimont (1915-1983)
[Nom de naissance : André Leclercq]
Poète, romancier, animateur et producteur de radio et de télévision, militant en faveur des jeunes poètes et de la chanson poétique. Ami René Guy Cadou, sa poésie célèbre l'amitié fraternelle, volontiers charnelle et bucolique elle dit son amour des couleurs, des saveurs, son appétit de la vie et du monde.
Autre texte :
Au fond de la nuit
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À ma fée

Amour
Rêve avec moi
Car je crève sans toi
Quand disparaissent tes atours
S’élèvent des ciels noirs griffant mes mers
Et le glaive de ton absence en moi s’insère….
Ma belle
Muse de vers
Toi, tu es sentinelle
De mes nuits libres de l’enfer
Abri oxydant, le soleil de l’est
Se levant sur ton tendre sourire céleste….
Tes yeux,
Illimitable
Lagon silencieux
Chatoiement incommensurable,
Où se reflète l’immortalité..
De l’obscurité de nos nuits de voluptés….
En rimes
Mes mots rêveurs
Sur les tiens s’impriment
Pour devenir vagabonds conteurs
De mes tristesses quand je suis sans toi
Et de l’ivresse du temps passé dans tes bras.
© Christophe BRÉGAINT
Christophe Brégaint (1970-aujourd'hui)
Christophe Brégaint s’est d'abord passionné pour le dessin pictural avant de se tourner vers la musique rock puis l’écriture, et plus particulièrement la poésie. Il a débuté sur les forums de poésie, puis s’est tourné vers les revues et les recueils collectifs. Il anime, avec Damien Paisant, la revue d'expression poétique Poésimuziketc.
Autres textes :
Je m'arrime à côté de toi
Agiornamento
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Je t'attendais

Je t’attendais ainsi qu’on attend les navires
Dans les années de sécheresse quand le blé
Ne monte pas plus haut qu’une oreille dans l’herbe
Qui écoute apeurée la grande voix du temps
Je t’attendais et tous les quais toutes les routes
Ont retenti du pas brûlant qui s’en allait
Vers toi que je portais déjà sur mes épaules
Comme une douce pluie qui ne sèche jamais
Tu ne remuais encor que par quelques paupières
Quelques pattes d’oiseaux dans les vitres gelées
Je ne voyais en toi que cette solitude
Qui posait ses deux mains de feuille sur mon cou
Et pourtant c’était toi dans le clair de ma vie
Ce grand tapage matinal qui m’éveillait
Tous mes oiseaux tous mes vaisseaux tous mes pays
Ces astres ces millions d’astres qui se levaient
Ah que tu parlais bien quand toutes les fenêtres
Pétillaient dans le soir ainsi qu’un vin nouveau
Quand les portes s’ouvraient sur des villes légères
Où nous allions tous deux enlacés par les rues
Tu venais de si loin derrière ton visage
Que je ne savais plus à chaque battement
Si mon cœur durerait jusqu’au temps de toi-même
Où tu serais en moi plus forte que mon sang
© René Guy CADOU
René Guy Cadou (1920-1951)
Poète et instituteur mort à l'âge de trente et un ans, René Guy Cadou a marqué la poésie du XXe siècle. Il a grandi dans une ambiance de préaux d’écoles, de rentrées des classes, de beauté des automnes, de scènes de chasse et de vie paysanne qui deviendront plus tard une source majeure de son inspiration poétique. Fils d'instituteurs, il devient lui aussi instituteur et rencontre Hélène, le grand amour de sa vie qui fut aussi l'inspiratrice de nombreux recueils. Durant l'Occupation allemande, il témoigne de son soutien à la Résistance par ses écrits et son désir de dénoncer la barbarie nazie. Il composera un nombre considérable de poèmes avant que la maladie ne l'emporte prématurément à l'âge de 31 ans.
Autres textes :
L'école buissonnière
Automne
La maison d'Hélène
La saison de Sainte-Reine
→ Sa biographie sur Wikipédia
Site officiel : → http://www.cadou-poesie.net/
Pour toujours

L'espoir divin qu'à deux on parvient à former
Et qu'à deux on partage,
L'espoir d'aimer longtemps, d'aimer toujours, d'aimer
Chaque jour davantage ;
Le désir éternel, chimérique et touchant,
Que les amants soupirent,
A l'instant adorable où, tout en se cherchant,
Leurs lèvres se respirent ;
Ce désir décevant, ce cher espoir trompeur,
Jamais nous n'en parlâmes ;
Et je souffre de voir que nous en ayons peur,
Bien qu'il soit dans nos âmes.
Lorsque je te murmure, amant interrogé,
Une douce réponse,
C'est le mot : – Pour toujours ! – sur les lèvres que j'ai,
Sans que je le prononce ;
Et bien qu'un cher écho le dise dans ton cœur,
Ton silence est le même,
Alors que sur ton sein, me mourant de langueur,
Je jure que je t'aime.
Qu'importe le passé ? Qu'importe l'avenir ?
La chose la meilleure,
C'est croire que jamais elle ne doit finir,
L'illusion d'une heure.
Et quand je te dirai : – Pour toujours ! – ne fais rien
Qui dissipe ce songe,
Et que plus tendrement ton baiser sur le mien
S'appuie et se prolonge !
© François COPPÉE
Extrait du recueil Le Cahier rouge (1892)
François Coppée (1842-1908)
Poète, dramaturge et romancier, François Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète de la tristesse à la vue des oiseaux qui meurent en hiver, du souvenir d'une première rencontre amoureuse, de la nostalgie d'une autre existence ou de la beauté du crépuscule, il rencontra un grand succès populaire.
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Les mains d'Elsa

Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi tes mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon propre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fuit de partout dans mes mains à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon coeur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement …
© Louis ARAGON
Louis Aragon (1897-1982)
Poète et romancier français, il participe au mouvement dadaïste et surréaliste aux côtés d'André Breton. En 1928, sa rencontre avec Elsa Triolet, l'amour de sa vie, lui inspirera de nombreux poèmes. Bon nombre de ses textes ont été mis en musique par Léo Ferré ou Jean Ferrat.
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→ Maison Elsa Triolet - Aragon
J'ai tant rêvé de toi...

Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant
Et de baiser sur cette bouche la naissance
De la voix qui m'est chère ?
J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués
En étreignant ton ombre
A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas
Au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante
Et me gouverne depuis des jours et des années,
Je deviendrais une ombre sans doute.
Ô balances sentimentales.
J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps
Sans doute que je m'éveille.
Je dors debout, le corps exposé
A toutes les apparences de la vie
Et de l'amour et toi, la seule
qui compte aujourd'hui pour moi,
Je pourrais moins toucher ton front
Et tes lèvres que les premières lèvres
et le premier front venu.
J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,
Couché avec ton fantôme
Qu'il ne me reste plus peut-être,
Et pourtant, qu'a être fantôme
Parmi les fantômes et plus ombre
Cent fois que l'ombre qui se promène
Et se promènera allègrement
Sur le cadran solaire de ta vie.
© Robert DESNOS
Robert Desnos (1900-1945)
Autodidacte et rêvant de poésie, Robert Desnos fréquente les milieux littéraires très tôt et adhère au mouvement surréaliste en 1922. Engagé dans la Résistance, au sein du réseau AGIR, il sera arrêté puis déporté dans plusieurs camps avant de mourir du typhus au camp de Theresienstadt en Tchécoslovaquie.
Autres textes :
Demain
Le dernier poème
Il était une feuille
Petit bateau
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