La vie est une fête...
Libre et enjouée
Libre et enjouée
la Lumière danse
sur les remous du temps
Elle ravive encore
la fragile étincelle
dans l’œil endormi
Son éclatante générosité
ranime une fois de plus
l’infini du regard
La vie est en fête
© Jean-Charles PAILLET
Jean-Charles Paillet
Jean-Charles Paillet est animé par l’instant présent et les belles valeurs qui élèvent le coeur et l’âme... Sa poésie se retrouve dans ses dessins, ses photographies et ses chansons. Sa rencontre avec Yves Broussard est un tournant dans sa vie de poète.
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La vie
Cette vie, la porter,
De ressac en écume
À plus haute marée
La humer
Dans les embruns du large
Au vent des goémons.
Notre vie, la valser
Epris d’un tourbillon,
Flocon de neige, idylle
Qui nous parle d’amour
Pour la première fois.
Cette vie, la brûler
Jusqu’à l’incandescence,
Feu sacré au temps
Des premiers hommes.
La hurler au creux
Des nuits ravinées,
Espoirs vermoulus,
Amours en charpie.
Cette vie, la risquer,
Fracasser les cages
Briser les carcans,
Les gestes étriqués.
La semer à tout va
À tout champ
Grain de lumière
Dans les sillons du vent,
Cette vie, la chanter,
L’enchanter à l’envie
Accorder son pas
Aux mondes traversés
Offrir son visage
À la rose des vents
Hisser sa voix
Au dessus du chaos.
La vie, porter haut son écho
Au big bang du monde.
© Michelle GRENIER
Michelle Grenier (1955-aujourd'hui)
Mich'Elle Grenier est poète, fabuliste et parolière. Persuadée que la poésie est l’essence du langage, elle nous invite, de sa voix singulière, à ne pas nous laisser tentaculer par le chiendent rampant. Car on prête souvent à la poésie des airs d'austérité voire de mélancolie chronique. Mich'Elle Grenier prouve le contraire et sans niaiserie, rimant avec une acuité personnelle sur les choses de la vie. Elle a publié plusieurs recueils et figure au palmarès de plusieurs grands concours de poésie.
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Son site : → http://www.michellegrenierpoete.com/
Fais fête de tout fétu !
Le jour où tu sauras faire féerique folle fête
D’un tout petit fétu de paille
Chaque tierce sera merveilleuse ripaille
Pour tes yeux tes oreilles tes lèvres et tes mains
Inutile alors d’attendre grand festin et feu de paille
Pour que ton âme et ton corps tressaillent
Tu danseras ivre sans fin dans des tourbillons d’étoiles
Sur l’or fin du sable offert en dunes sans inutiles tables
Tu chanteras avec les vagues tels poissons volants
Aux arabesques écrivant les lettres de tant de fables
Tu voyageras dans les yeux rêveurs des fleurs
Saoul de leurs capiteux parfums sous les arbres
Ils t’apprendront à danser te prenant dans leurs bras
Scintillant de tant de feuilles riant de toutes les lumières
De valsants soleils et lunes qui jamais ne s’endorment
Se déployant en multiples rondes ondes ombres et formes
Forêts espaces scènes pleines du plus petit jusqu’à l’énorme
T’offriront la si douce quintessence de leurs fruits
Sache humain contempler ce si vaste théâtre
Aux imprévues merveilles loin des immobiles âtres
Sache plonger dans les splendeurs de tout ce qui luit qui bruit
Sache le déguster toucher écouter regarder chaque jour
Donne des ailes à tes pas que l’habitude a rendus lourds
Et tu festoieras alors en heureux léger troubadour
Ton cœur tout ton être seront prêts à accueillir toujours
Loin de tout ennui de toute tristesse joies et amours
Te libérant de toute laisse de toute chaîne qui blessent
Ta vie sera à jamais éternelle fête sans nulle détresse
© Mokhtar EL AMRAOUI
Mokhtar El Amraoui (1955-aujourd'hui)
Poète d’expression française né à Mateur, en Tunisie, Mokhtar El Amraoui a enseigné la littérature et la civilisation françaises pendant plus de trois décennies, dans diverses villes de la Tunisie. Il est passionné de poésie depuis son enfance. Il a publié quatre recueils de poésie et plusieurs de ses poèmes ont été publiés sur Internet et en revues-papier.
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Feu d'artifice
Un feu d’artifice
Est toujours un indice
De fête en ce bas monde.
Surtout lorsque abondent
Pour le premier de l’an
Ou pour le 14 juillet.
Les personnes regroupées
Ainsi attroupées.
Ces différentes couleurs,
Produites dans la splendeur,
Nous époustouflent à chaque fois. Alors,
Nous en voulons encore, encore.
Les enfants sans malice
Aiment les feux d’artifice.
Ils y vont accompagnés
Et veulent toujours y retourner.
Un vœu ils peuvent formuler,
Qui peut-être sera exaucé,
En ces jours sacrés,
Où la terre semble s’arrêter de tourner.
© Sylvie CROCHARD
Sylvie Crochard (1976-aujourd'hui)
Ouvrière en milieu protégé, Sylvie Crochard a publié plusieurs recueils. Passionnée de piano, elle s’inspire également de la musique dans ses poèmes.
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Sa page Facebook : → https://www.facebook.com/poetecrochard
L'important
C'est quoi, l'Important ?
- L'Important, c'est d'accrocher des rires
Aux branches sèches de la vie…
- C'est quoi, la Vie ?
- La Vie, c'est chercher son étoile
Dans le fouillis du ciel…
- C'est quoi, le Ciel ?
- Le Ciel, c'est ce qu'on ne peut voir
Qu'en fermant les yeux…
- C'est quoi, les Yeux ?
- Les Yeux, ce sont des forges vives
où s'embrasent les rêves…
- C'est quoi, les Rêves ?
- Les Rêves….
C'est ce qui est important…
© Robert GÉLIS
Robert Gélis (1938-2015)
Poète, conteur et nouvelliste, Robert Gélis a publié plusieurs recueils de poésie et des contes d'humour et d'humanité.
Autres textes :
Ecoute
Portrait de l'autre
L'intervalle
Ça commence par un cri.
Ça finit dans un râle.
Et durant l’intervalle
se déroule toute une vie
Qui pourrait raconter
si l’on souffre de naître ?
On n’en peut rien connaître.
C’est secret inviolé.
Et personne ne dira
les affres du trépas
puisqu’on n’en revient pas.
Jamais on ne saura.
Mais durant l’intervalle
qu’on voudrait sans une fin
même s’il fait souvent mal,
c’est (parfois) vachement bien !
© Esther GRANEK
Recueil : Ballades et réflexions à ma façon (1978)
Esther Granek (1927-2016)
Poétesse belgo-israélienne francophone, Esther Granek n'a pas pu suivre de scolarité du fait des lois anti-juives durant l'Occupation. Arrivée en France en 1940, elle est déportée dans le camp de Brens (Tarn) d'où elle s'échappe en 1941 pour retourner à Bruxelles. De 1943 jusqu'à la fin de l'occupation nazie, elle est cachée avec de faux papiers par une famille chrétienne à Bruxelles, qui la fait passer pour leur fille. Survivante de la Shoah, elle part vivre en Israël à partir de 1956 et travaille à l’ambassade de Belgique à Tel Aviv, comme secrétaire-comptable pendant 35 ans. Elle est également auteure-compositrice de chansons et a publié plusieurs recueils.
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→ Sa biographie sur Wikipédia
Marche doucement...
Si je pouvais t'offrir le bleu secret du ciel,
Brodé de lumière d’or et de reflets d’argent,
Le mystérieux secret, le secret éternel
De la vie et du jour, de la nuit et du temps,
Avec tout mon amour je le mettrais tes pieds.
Mais moi qui suis pauvre et n'ai que mes rêves,
Sous tes pas je les ai déroulés.
Marche doucement...
Car tu marches sur mes rêves.
© William Butler YEATS
William Butler Yeats (1865-1939) [Irlande]
Poète et dramaturge irlandais, W.B. Yeats était le pilier de la littérature irlandaise et a contribué à la fondation du théâtre Abbey. Il a exercé deux mandats en tant que sénateur de l'état libre d'Irlande. Poète symboliste, utilisant des images allusives et des structures symboliques tout au long de sa carrière, il a choisi des mots et les a assemblés de manière à suggérer, outre un sens particulier, des pensées abstraites qui peuvent paraître plus significatives et résonnantes. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1923.
Autre texte :
L'île sur le lac, à Innisfree
→ Sa biographie sur Wikipédia
Revenues
Voici, je t’ai reprise et je t’ai reconquise
J’attendais ici, pour le fêter, ton retour
Que tu parais exquise, en ce fauteuil assise !
Je t’aime mieux qu’au jour premier de notre amour.
Tu n’as pas su comprendre et j’ai paru moins tendre,
Ce fut l’éloignement de moi, de ton amant !
Je suis lasse d’attendre et je viens te reprendre,
Et c’est l’enivrement de l’unique moment.
Irréelle et suprême à l’égal d’un poème,
La splendeur du revoir a dépassé l’espoir
Et te voici toi-même, ô la femme que j’aime !
Et tu reviens t’asseoir près de moi dans le soir.
© Renée VIVIEN
Renée Vivien (1877-1909)
Renée Vivien, née Pauline Mary Tarn, surnommée « Sapho 1900 », est une poétesse britannique de langue française du courant parnassien de la Belle Époque. A l'abri du besoin par un héritage paternel conséquent, elle voyagea beaucoup à travers le monde. En 1899, elle s’installe définitivement à Paris et prend un nom de plume : René Vivien, prénom qu’elle féminise ensuite en Renée. De 1901 à 1909, l’intense production littéraire et poétique se mêle à des tentatives de suicide. Renée vit le spleen baudelairien, se drogue, boit de plus en plus d’alcool en solitaire. Renée Vivien fut la première poétesse francophone à exprimer ouvertement son amour physique pour les femmes et la deuxième femme francophone ; après Mme Dacier au XVIIe siècle, à traduire l’œuvre de Sapho en français
Autres textes :
Nocturne
Dans un chemin de violettes
Aveu dans le silence
Veillée heureuse
Victoire
→ Sa biographie sur Wikipédia
La vie idéale
Une salle avec du feu, des bougies,
Des soupers toujours servis, des guitares,
Des fleurets, des fleurs, tous les tabacs rares,
Où l'on causerait pourtant sans orgies.
Au printemps lilas, roses et muguets,
En été jasmins, oeillets et tilleuls
Rempliraient la nuit du grand parc où, seuls
Parfois, les rêveurs fuiraient les bruits gais.
Les hommes seraient tous de bonne race,
Dompteurs familiers des Muses hautaines,
Et les femmes, sans cancans et sans haines,
Illumineraient les soirs de leur grâce.
Et l'on songerait, parmi ces parfums
De bras, d'éventails, de fleurs, de peignoirs,
De fins cheveux blonds, de lourds cheveux noirs,
Aux pays lointains, aux siècles défunts.
© Charles CROS
Recueil : Le Coffret de santal
Charles Cros (1842-1888)
Poète et inventeur français, qui a notamment découvert un procédé de photographie en couleurs, mais aussi un modèle de phonographe. Son œuvre de poète, brillante, est cependant ignorée à son époque. Elle sera plus tard l'une des sources d'inspiration du surréalisme.
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Eau d'en vie
Rions, chantons, aimons, buvons :
En quatre points c'est ma morale.
Rions tant que nous le pouvons,
Afin d'avoir l'humeur égale.
L'esprit sombre, que tout aigrit,
Tourmente ce qui l'environne ;
Mais l'homme heureux qui toujours rit
Ne fait jamais pleurer personne.
Quand Dieu noya le genre humain
II sauva Noé du naufrage,
Et dit en lui donnant du vin :
« Voilà ce que doit boire un sage. »
Buvons-en donc jusqu'au tombeau :
Car, d'après l'arrêt d'un tel juge,
Tous les méchants sont buveurs d'eau ;
C'est bien prouvé par le déluge.
Un cœur froid qui jamais n'aima
Du ciel déshonore l'ouvrage ;
Et pour aimer Dieu nous forma,
Puisqu'il fit l'homme à son image.
II faut aimer ; c'est le vrai bien ;
Suivons, amis, ces lois divines ;
Aimons toujours notre prochain,
En commençant par nos voisines.
© Louis-Philippe de SÉGUR
Louis-Philippe de Ségur (1753-1830)
Louis-Philippe de Ségur est un gentilhomme français d'orientation libérale, officier de la Révolution américaine, diplomate, homme politique, historien, poète, mais aussi chansonnier et goguettier.
→ Sa biographie sur Wikipédia
L'homme n'est jamais content
Tout ne va pas, dans ce bas monde,
Toujours au gré de nos désirs,
Et bien souvent un ver immonde
Se glisse au coeur de nos plaisirs.
Alors nous faisons bouche amère ;
Nous nous plaignons de notre sort,
Et toujours notre dépit éphémère
Trouve des charmes à la mort.
L'homme est étrange créature !
Si sottement il se conduit
Que, pour un peu de pourriture,
Il jette au loin le meilleur fruit.
L'homme se tourmente de chimères,
Il court après ce qui n'est pas ;
Il est la cause de ses misères ;
Puis lâchement redoute le trépas !
Nous avons cent raisons pour rire,
Contre une, à peine, pour pleurer ;
Sachons donc le voir et le dire,
Et cessons enfin de tant soupirer.
© Frédéric CAUMONT
Recueil : Mes loisirs, Poésies diverses (1858)
Frédéric Caumont (XIXème siècle)
Instituteur et poète français [aucune biographie de cet auteur sur Internet].