Orage et tempête


Le chaos
Elea LAUREEN

y

Il faisait beau ce jour là
On n’aurait jamais pensé ça
Chacun vaquait à ses occupations
Le soleil montait à l’horizon


Soudain, un grand coup de tonnerre
Un craquement de la terre
Tout se met à trembler
Et le sol s’effondre sous mes pieds !


Me voilà enseveli, dans la pénombre
Enfermé dans une tombe
J’entends les cris, les hurlements
Les bruits du feu et du vent


Allons-nous sortir vivants
De cet enfer ! Et mes enfants ?
Seigneur, sauvez-les, je vous en prie !
Si jeunes, ils ont toute la vie …


Le poids des gravats m’étouffe
La pluie reste ma seule ressource
Combien de temps puis-je tenir
Je ne sens plus rien, vais-je périr ?


Les secours sont-ils en route ?
J’entends des chiens, plus de doute
Des coups de marteau, un appel...
Un rayon de lumière me réveille


Péniblement, on me sort de ce trou
Il fait brouillard autour de nous
Je reprends doucement mes esprits
Mes membres sont tout engourdis


C’est alors que j’aperçois le chaos
L'effroi me fait froid dans le dos
Je n'en crois pas mes yeux
A l'horizon, tout n'est que désolation


Comme englouti, à perte de vue
Tout le village a disparu
Il ne reste rien, plus rien
Que des cendres et des débris 


La chance est avec moi
Je retrouve mes enfants, en vie 
Pendant que d’autres les prient
Mais où est le reste de ma famille ?

 

© Elea LAUREEN
En hommage aux victimes de l’ouragan Matthew, Haïti, 07 octobre 2016


Elea Laureen
Originaire et résidante du Parc Naturel des Hauts-Pays, dans la région de Mons-Hainaut en Belgique, Elea Laureen a toujours aimé les mots. Secrétaire de direction, les lettres ont toujours fait partie de son quotidien. Passionnée de lecture dès son plus jeune âge, elle a découvert des univers très variés en lisant Alphonse Daudet, Saint-Exupéry, Marcel Pagnol, la comtesse de Ségur... Sa seconde passion est la photographie et ses clichés sont bien souvent une source d'inspiration pour sa plume. La peinture est également très présente dans sa quête poétique et elle s'associe régulièrement à des artistes peintres ou photographes car ces deux arts subliment la poésie ... la poésie étant pour elle une véritable thérapie. Elle a publié deux recueils : Comme une évidence et Mon vol d'hirondelle.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site

Ses blogs :
https://elealaureen-poiesis.com
https://elealaureen.webador.be/
https://www.facebook.com/Elea.Laureen/



Délivrance
Pierre PAYSAC

y

Le jour s’achève dans la torpeur de l’été.
La nature, immobile, exprime sa souffrance.
Aucun signe de vie, quand tout n’est que silence.
Et mon regard se perd par delà les nuées…
Soudain un grondement me parvient des collines.
Au bout de l’horizon, zébrures de lumière,
Embrasant un ciel noir au-dessus de la Terre.
L’espace frissonnant tout à coup s’illumine,
Prémices annonçant un retour à la vie.
Bientôt sur le monde viendra la délivrance,
Quand l’eau des nuages tombera sans nuisances
Sur les champs et forêts et nos corps alanguis…


Les premières gouttes coulent sur mon visage.
Les éclairs se rapprochent et arrive la pluie.
Avant que tout s’estompe et que tout soit fini,
Je me laisse emporter dans les bras de l’orage.


© Pierre PAYSAC


Pierre Paysac (1948-aujourd'hui)
Fréquentant un atelier d'écriture depuis plus de dix ans, Pierre Paysac a publié son premier recueil, Errance, en 2021, aux éditions Persée. Son deuxième recueil est en cours d'édition. Il a par ailleurs participé au concours Poetika 2023 et l'un de ses textes a été remarqué par les membres du jury.
Texte remarqué :
→ Le chant d'un marin



Été
Georg TRAKL

y

Le soir se tait la plainte
Du coucou dans la forêt.
Plus bas s’inclinent l’épi,
Le coquelicot.


L’orage noir menace
Au-dessus de la colline.
La vieille chanson du grillon
Meurt dans le champ.


Jamais ne bouge
Le feuillage du châtaignier.
Sur l’escalier tournant
Bruissent tes vêtements.


Calme brille la bougie
Dans la chambre obscure ;
Une main d’argent
L’éteint.


Pas de vent, nuit sans étoile.


© Georg TRAKL


Georg Trakl (1887-1914)
Poète austro-hongrois, Georg Trakl est l'un des représentants majeurs de l'expressionisme et l'un des plus grands poètes du xxe siècle. Après des études de pharmacie, il séjourne à Vienne et publie son premier recueil en 1909. Préparateur et pharmacien, il navigue entre Vienne, Salzbourg et Innsbruck. Mobilisé dans les services sanitaires pendant la Première guerre mondiale, il fait une tentative de suicide et il est hospitalisé en psychiatrie. À l’âge de 27 ans, Trakl décède d’une overdose de cocaïne. Les autorités médicales de l’hôpital militaire concluent à un suicide mais la chose n'a jamais été éclaircie. En mettant en scène des personnages indéterminés comme l'orpheline, le voyageur, le vieillard, le novice ou des figures nommées comme Kaspar Hauser, Elis ou Helian, la poésie de Georg Trakl donne très souvent l'impression d'être impersonnelle. Le poète angoissé et torturé s'identifie de manière constante à son œuvre.
→ Sa biographie sur Wikipédia



Pluie d'orage
Denise DODERISSE

y

Pluie pluie d'orage
Ô pluie sauvage
Tu manies
Des fils d'acier
Tel un lancier
Endurci


Et tu ravages
Et tu saccages
Fleurs et fruits
De mon jardin
Dès le matin
Sans souci


Ta litanie
Suite infinie
Dévidée
Au long du jour
Manque d'humour
Débridé


Tu alarmes
De tes larmes
Mes pensées
Mon désarroi
Soudain me broie
Angoissé


© Denise DODERISSE


Denise Doderisse
Résidant en région parisienne, Denise Doderisse écrit depuis une cinquantaine d'années de la poésie sous toutes ses formes, et en particulier elle aime écrire des haïkus. Elle s'adonne également à la peinture et au dessin. Elle a publié deux recueils et plus récemment un livre illustré de réels dessins d'enfants.
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L'orage
Paul CILIA

y

La chaleur étouffante en cette fin de mois d’août
Suscite un grand désir de fraîcheur et de pluie,
La garrigue assoiffée sèche comme amadou
Me laisse présager des risques d’incendie.

Quand enfin, les nuées envahissent le ciel,
S’accumulent annonçant l’arrivée de l’orage.
Il s’abat violemment, trombe providentielle
Qui abreuve la nature mais crépite avec rage,

Car la grêle apparaît, augmentant le concert,
Le toit brutalisé résonne comme un tambour
Essayant de couvrir les cymbales du tonnerre
Dont les coups répétés secouent les alentours.

Le déluge est passé, la nature se calme.
L’eau s’écoule lentement et remplit les chéneaux.
Elle émet des soupirs de brise dans les palmes
Et fredonne une chanson, caressant piccolo.

Seul à ma fenêtre, modeste patriarche,
J’apprécie le silence et l’azur radieux.
Comme un Noé moderne veillant depuis son arche
Je guette la colombe dans un coin de ciel bleu.


© Paul CILIA

Paul Cilia
Retraité d'un laboratoire de chimie, Paul Cilia est boulimique de lecture depuis son plus jeune âge : romans, poésie, théâtre. Ce n'est que récemment qu'il s'adonne à la poésie. Il s'inspire des Parnassiens et essaie de composer des sonnets. Curieux de tout, il aime aussi dessiner (en noir & blanc), faire de la photo et du jardinage et a pratiqué l'astronomie en amateur.



Un ciel en désordre
Jean-Charles PAILLET

y

Un ciel en désordre
avance impétueusement


Un vent cassant
assaille les branches en déshérence
ratisse violemment le sol
comme un fouet lacère la peau


Un orage sanguinaire
la gueule grande ouverte
avale tout ce qui n’a pu trouver refuge


Le paysage est effacé de la mémoire
d’un revers de brouillard affamé


L’orage sur les toits
malmène les tuiles
et la mémoire


Le village claque
d’un seul pas


Il fait nuit
aux carreaux des fenêtres


Personne dehors


Seule la rivière
éprise de liberté
sort de son lit


© Jean-Charles PAILLET
Crédit photo : Jean-Charles PAILLET, Jaujac

Jean-Charles Paillet
Jean-Charles Paillet est animé par l’instant présent et les belles valeurs qui élèvent le coeur et l’âme... Sa poésie se retrouve dans ses dessins, ses photographies et ses chansons. Sa rencontre avec Yves Broussard est un tournant dans sa vie de poète.
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Sous l'orage, les enfants ont pleuré
Marie MINOZA

y

Sous les orages fous, les enfants ont pleuré
Près des sentiers boueux ou des déserts brûlés :
Les astres ont pâli en éteignant leurs cris,
Et de cruels éclairs frappent leur cœur meurtri…

 

Leur innocence a disparu sous des rancœurs,
Des mensonges mesquins, d’illusoires bonheurs…
Les cendres de la guerre ont noirci leur matin,
Et les promesses d’amour cachées dans leur main…

 

L’ouragan déchaîné a déchiré leurs ciels,
Lacéré rêve et avenir, brisé leurs ailes…
La pluie a détruit bleuets et coquelicots…
Les sources de la paix se noient dans les roseaux…

 

Ils ont pleuré sous les grêlons de la violence
Sous des nuées de feu et des vents de vengeance…
Les tornades détruisent leur présent troué,
Leur passé incendié, leur espoir blessé…

 

Ils griffent les murs de graffitis de glace
Dans les vents en furie qui balaient leurs traces…
Ne restent dans leurs yeux que des larmes d’effroi,
Des typhons effrayants, des rafales d’émois…

 

Pourtant un jour, le ciel reprendra ses couleurs,
Les enfants danseront dans des flots de bonheur
Ils créeront avec l’encre de leurs différences
Des plages de liberté, de paix, d’espérance…


© Marie MINOZA
Illustration : © Marie MINOZA (lors de son voyage en Afrique du Sud, mai 2023)


Marie Minoza
Cette enseignante en école primaire a exercé dans les Deux-Sèvres puis dans la Vienne à Châtellerault. Tout au long de sa carrière, elle a aimé partager l’amour de la peinture, de la poésie et de la création avec ses élèves. Aujourd'hui à la retraite, elle partage ses écrits et ses créations d'images sur son blog. Tous les deux ans, elle contribue avec des amis poètes à la création d’un livre de contes et de poésies destiné aux enfants gravement malades… Elle participe également avec ses anciens collègues à un spectacle chorale, comédie musicale (création d'images et de montages power-point pour animer chants et mimes).
Autres textes :
→ Quand frémit l'archet
→ Pétales de mots
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Gros Grain
Catherine DESTREPAN

y

Au cours du jour le vent s’est tourné vers le nord,
Le ciel a revêtu ses oripeaux funèbres
Et l’immensité bleue a rejoint les ténèbres
Où retentit déjà les éclats du Stentor.


Une avalanche d’air froid lors glace la nuit
Annonçant le gros grain que le marin redoute.
Cimetière marin des bateaux en déroute
La mer requiert son dû à ceux qu’elle séduit.


Soudain semblant venir des antres de l’enfer
De vils serpents de feu embrasent l’atmosphère
Et crachent leur venin dont l’air se désaltère
En lourdes gouttes d’eau au goût de mâchefer.


Suivant les pustules qui cloquent sur le pont
La tourmente du jour se transforme en mitraille
Encerclant le bateau d’une haute muraille
Que l’antan entretient de son fouet furibond.


Et les moutons semblant une meute de loups
Maintenant dévorent l’abord de la cuirasse.
Pour vaincre les écueils que la lame fracasse
L’œil cherche la lueur qui jaillit par à-coups.


Arrimé à la barre, yeux rivés au compas
Le fier capitaine du voilier en détresse
Tient le cap avant que le halo disparaisse
Dans un tombeau obscur, présage de trépas.


Mais un nouvel espoir au lointain rejaillit ;
Sur la côte brillent un millier de chandelles.
Or, est-ce un miracle ? Sont-elles irréelles ?
Mais le vieux loup de mer croyait aux mythes, lui !


Il lisait les récits de fameux boucaniers
Depuis qu’il embarqua jeunot en tant que mousse.
« Parfois la providence allait à la rescousse
D’un navire égaré et de ses mariniers ».


En bord de mer chacun sait écouter le vent
Vu que les tempêtes assurent la survie
De quelques riverains oubliés par la vie.
Agir pour subsister, c’est clair dorénavant !


Alors sur la falaise on allume un brasier,
Aux cornes des vaches on accroche lanternes ;
Les villageois du raz délaissent les tavernes
Pour guider les bovins afin de bornoyer.


Longeant le précipice, une ligne de feux
Guide les marins vers cet heureux balisage.
L’écume en bas trahit un sinistre présage
Car les récifs dressent un barrage de pieux.


Les bourrasques et la pluie ont cessé maintenant,
Les nuages courent de nouveau sous la voûte ;
Un saint pèlerinage alors se met en route
Vers la plage souillée où pêche le manant.


Sur le sable rouillé, lors gisent naufragés,
Ossatures de bois, voilures empêtrées ;
Autour des cargaisons d’exotiques contrées
Besognent les vautours aux désirs enragés.

Stentor : crieur de l’armée grecque (mythologie grecque)
Moutons : quand le vent fait écumer la crête des vagues (terme marin)
Bornoyer : placer en ligne des objets par visée


© Catherine DESTREPAN


Catherine Destrepan (1956-aujourd'hui)
Comptable, Catherine Destrepan a jonglé toute sa vie active avec les chiffres avant de s'intéresser de plus près à la poésie, qui occupe aujourd'hui une grande place dans ses activités culturelles. Elle prête également sa voix de contre-alto au sein de plusieurs ensembles vocaux.
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Matin d'orage
Françoise BIDOIS

y

La pluie martèle les vitres,
Du bout des ongles elle pianote
Des airs acides de clavecin.
La pluie claque à la fenêtre,
Du plat de la main elle heurte les carreaux.


L'orage gronde à ma porte,
Son front heurte et cogne l'huis.
Les éléments s'échinent.
L'orage éclate puis vocifère.
Le vent se déchaîne et rugit.


Le bruit s'éloigne, tout s'apaise.
Les gouttes s'affairent encore sur les tiges.
Les roses s'ébrouent et resplendissent.
La brise souffle sur les plantes.
Les gouttelettes s'enfuient.


L'herbe frissonne et se réjouit,
Désaltérée enfin, elle tend au ciel
Son flanc vert diamantisé.
Viens, dit-elle tendrement au soleil,
Viens donc me réchauffer.

 

© Françoise BIDOIS
Extrait du recueil Les couleurs de l'aube, 2009


Françoise Bidois (1939-aujourd'hui)
D'origine brestoise, Françoise Bidois a été enseignante puis a continué sa carrière dans l'artisanat en couture-confection. Elle vit en Vendée depuis 1977. Sociétaire des Ecrivains de Vendée, elle a également dirigé un atelier d'écriture pendant dix ans et participé à de nombreux concours de poésie. Elle a publié plus d'une dizaine de recueils ainsi que des contes et nouvelles. Elle illustre elle-même ses poésies de dessins pastel et photos.
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Folie du temps
Didier COLPIN

y

La tempête du réel
Malmène notre navire
Fait qu’au final il chavire
Sous un vent que trop cruel…


Les vagues y sont si hautes
Qu’elles masquent l’horizon
La ligne de flottaison
N’enlacera plus les côtes…


C’est pourtant avec ardeur
Que l’homme à l’effort se donne
Que parfois il fanfaronne
-Infructueuse vigueur-…


...

 

Mais comme il est dommageable
Que la finesse du sable
Du Lieu qui toujours l’attend
Sous un soleil éclatant
Sans se trouver repoussée
Ne soit pas dans sa pensée...
L’océan n’est qu’un oubli
Tout y meurt enseveli

 

© Didier COLPIN


Didier Colpin (1954-aujourd'hui)
Didier Colpin est né en 1954 à Laval, petite ville de l’Ouest de la France. Il a découvert l’écriture et la poésie « sur le tard », en 2010. Depuis elle est devenue sa compagne de tous les jours… La poésie est pour lui le contraire de Twitter et de sa rapidité. Elle est un arrêt sur image… Sur un émoi sur un trouble sur la Beauté sur la laideur. Le tout vu, ressenti à travers le prisme qu’est son regard où deux plus deux ne font pas toujours quatre…
Autres textes :
Mouvement perpétuel
24 février 2022 / 24 février 2023
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La relève
Claude DUSSERT

y

Neptune chevauchait précédant la tempête
Son char déboulait comme à tombeau ouvert
Au milieu de la brume.
Sur les roches d’Ar-Men le bateau vomissait
Des fûts, des corps, que la mer malmenait.
Son trident bien en main triait les immondices
Secourant les vivants.
Sur la roche arrimé un phallus de pierres
Sentinelle plantée, balayée de tourments
Oscille cependant aux coups de l’ouragan.
La relève annoncée s’est perdue dans les vents ?
Le cordon de galets roule dans un bruit d’enfer
Appel de détresse c’est un râle angoissant
Jeté à la volée en pâture à l’écho
Des rires des mouettes aux cris des cormorans.
C’est ici que s’achève le pays bigouden.
Mais un regain d’espoir anime la lanterne
Qui été comme hiver clignote dans l’espace
Le courage indomptable du maître de coupée
A dompter la colère de cette terre hostile
Battue par les courants ensauvagés du Raz
Qui divaguent, se diluent au grè des éléments.
Dans des creux de dix mètres la chaloupe se perd
Réapparaît, s’effondre, giflée par les embruns.
Mais la relève est là au pied de la falaise
Quand le jour se lève
Et que la marée basse déshabille les roches
Aux yeux des rescapés.


© Claude DUSSERT
Illustration : phare d'Ar-Men en Bretagne


Claude Dussert (1947-aujourd'hui)
Poète, nouvelliste et pamphlétaire à ses heures, Claude Dussert est diplômé du Conservatoire d’Arts Dramatiques de Grenoble. Cadre commercial, il a créé sa société de communication « CBCD » en 1993 à Lyon. Il vit actuellement en Bourgogne, dans la région de Cluny. Éclectique dans ses lectures, sa passion pour la poésie l’a amené à être membre de nombreuses associations. Il participe activement à plusieurs anthologies de poésie et ouvrages collectifs ainsi qu’à des concours. Il a édité à compte d’auteur cinq recueils de poésie et un recueil de nouvelles. Il a également remporté de nombreux prix de poésie (dont le Prix Spécial du Jury au concours Poetika 2023).
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Quand grondent les nuages
Elea LAUREEN

y

Quand les molécules se bousculent
Le chaud et le froid se méprisent
Et dans le ciel nous offrent la surprise
Conflit de nuages qui s’accumulent
Au halo d'une lumière qui électrise

 

Dans un tourbillon, les vents murmurent les frissons
De cet éclat de flamme qui brûle et qui s'enflamme
Les ions se mélangent comme un trouble étrange
Et c'est dans un éclair que gronde le tonnerre
Faisant trembler la terre, peu fière

 

Les ondes couvrent tout l'espace
Et brassent le temps avec audace
La menace embrasse l'ombre vivace
Cette tempête a un goût de réminiscence
Sauvez le climat est une urgence !

 

© Elea LAUREEN


Elea Laureen
Originaire et résidante du Parc Naturel des Hauts-Pays, dans la région de Mons-Hainaut en Belgique, Elea Laureen a toujours aimé les mots. Secrétaire de direction, les lettres ont toujours fait partie de son quotidien. Passionnée de lecture dès son plus jeune âge, elle a découvert des univers très variés en lisant Alphonse Daudet, Saint-Exupéry, Marcel Pagnol, la comtesse de Ségur... Sa seconde passion est la photographie et ses clichés sont bien souvent une source d'inspiration pour sa plume. La peinture est également très présente dans sa quête poétique et elle s'associe régulièrement à des artistes peintres ou photographes car ces deux arts subliment la poésie ... la poésie étant pour elle une véritable thérapie. Elle a publié deux recueils : Comme une évidence et Mon vol d'hirondelle.
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La mer, au loin
Renée VIRLOGEUX BORON

y

Ils ne l'ont pas vu arriver
la mer déchaînée,
roulant son tapis d'amertume
Vent arrière, vent debout
soufflant, crachant
sa haine et son désespoir.

 

Ils ne l'ont pas vu arriver
la mer désespérée
engloutissant les marins,
leurs espoirs et leur destin,
effaçant de ses lames acérées
toutes velléité de la dompter.


Ils ne l'ont pas vu arriver
la mer indomptée
percutant de sa hargne
les lointains rivages
balayant les certitudes
d'un monde défiguré.


Ils ne l'ont pas vu arriver
la mer transfigurée
passant du rire aux larmes
sans peur des représailles
des vivants inconscients
et des morts pour rien.


Elle ne changera pas le monde.


© Renée VIRLOGEUX BORON


Renée Virlogeux Boron (1939-aujourd'hui)
Renée Virlogeux Boron s'adonne à la poésie pour son plaisir et écrit aussi des nouvelles. Elle travaille la terre aux Ateliers d'Art de Château-Thierry. Elle aime également peindre et a pris quelques cours de calligraphie. Elle a ouvert une petite bibliothèque dans sa commune qui compte 83 habitants. C'est avant tout le plaisir de se rencontrer, d'échanger et... de jouer aux cartes.
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Ballade de l'orage en montagne
Michel MIAILLE

y

Voilà soudain que le ciel dégénère
En secouant très fort les grands sapins ;
Dans l’air tout noir, de vils coups de tonnerre
Poussent leurs cris dessus les monts alpins ;
On voit dans l’air de sauvages dessins,
Tels des démons sur les toits des maisons ;
De lourds rideaux bordent les horizons
Avec leurs eaux par-dessus la campagne :
Loin de la ville et des tendres gazons,
Oyez la voix de l’orage en montagne.


Le bleu d’été perd son air ordinaire
Et les flots lourds ont d’étranges chemins ;
Même pourtant si le temps régénère
Un paysage aux airs un peu marins,
On attendra de meilleurs lendemains ;
Les cieux pluvieux ont pourtant leurs raisons
Pour déverser toutes leurs cargaisons
Sur tous les champs qu’un déluge accompagne ;
Sur les rochers et sur les frondaisons,
Oyez la voix de l’orage en montagne.


Le moindre éclair se veut le partenaire
Des dieux du ciel face aux êtres humains
Tel Jupiter, tel un dieu qu’on vénère,
Rafraîchissant les nuits et les matins,
Mais effrayant biches et bouquetins ;
La pluie est là, dessus les fenaisons,
Animal fou chargé de déraisons ;
Ecoutez-la, la drôle de compagne ;
Comme une femme aux cent mille poisons,
Oyez la voix de l’orage en montagne.


Princes, courant tout au fil des saisons,
Au ciel d’hiver ou bien dans les maisons,
En attendant un doux ciel de cocagne,
Loin des chevaux et de vos venaisons,
Oyez la voix de l’orage en montagne.


© Michel MIAILLE


Michel Miaille (1951-aujourd'hui)
Poète, auteur de sketches et de pièces de théâtre, Michel Miaille est retraité du Ministère de l'environnement et membre de la SACEM. Il a obtenu plusieurs prix de poésie, notamment avec des poèmes en langue provençale, et participe à des anthologies. Il a publié plusieurs recueils.
Autres textes :
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Ouragan
Sylvie CROCHARD

y

Ouragan de la vie,
Tornade de pluie,
Illusion d’un bon fonctionnement
Allant d’un point A à un point B.
Déplacements nécessaires
A mon futur :
Sens contraire des aiguilles d’une montre
Je vais à contrecourant.
Je vis sans télévision, un peu comme un ascète
Quoi de mieux pour écrire.
Je me repasse le film de ma vie
Et la passion-phare de l’écriture me poursuit.

 

© Sylvie CROCHARD


Sylvie Crochard (1976-aujourd'hui)
Ouvrière en milieu protégé, Sylvie Crochard a publié plusieurs recueils. Passionnée de piano, elle s’inspire également de la musique dans ses poèmes.
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Sa page Facebook : → https://www.facebook.com/poetecrochard



Eaux-rages
Linda CARA-JACOBI

y

Les cieux miroirs, beaux cygnes noirs,
Se brisent là, silence fendu
Par une lame, aléatoire,
Et son collier d'éclairs tendus.
Ils s'offrent bientôt, juges implacables,
Orgies plombant le calme perdu.


Une main qui tremble, d'un geste dru,
Lance une ombrelle secourable.
Pente joufflue, parapluie nu
En l'étendue, masse palpable.
Un destrier, courroux sauvage,
Qui ne se contient déjà plus.


Chevaux qui jettent, peu affables,
Toute la cohorte de leurs rires crus,
Hennissements sourds, intenables
Racines d'un ciel qui ne pousse plus,
Naguère drapées dans l'insondable
Manteau des dieux aux branches feuillues.


Un cumulus, question, palabre,
Change le peut-être en peu sûr.
Comment et où, pourquoi du soir
Quittent leur nid chaud, aléatoire,
D'un battement d'ailes d'hérons criards


Le faux confort, crémeux boudoir,
D'un nuage blanc, volage espoir
Montre une accalmie bienvenue.
Cosmos chargé, tanne les dortoirs
Où dorment des citadins repus
De ta grêle sourde, foudre barbare,
Toisant ce peuple de ton dos nu.

 

Ce laminoir, son apanage,
Duplicité et coquetteries,
Se fend d'un coup, lame de rasoir,
Sur l'étendue d'un dos en nage.
La foudre éclair, zip en hachoir,
La découpe là, brebis perdue.


Catin génie, chat ingénu
Tu en défie tous les grimoires.
Que ta cambrure, parure du soir,
Déploie son verbe en ce parloir.
Que ta griffure, parjure de soie,
Crible ses flèches sur l'épaule nue.


Une génisse, toute détrempée,
Vient de quitter ses rangs serrés.
Sabots qui tonnent comme un heurtoir
Sur les pavés tout empressés
De fuir aussi ce déversoir.


Une zébrure fine, ogre assoupi,
Les dormeurs d'un dard a saisi...
Guêpe insatiable aux appétits,
Son étendard d'un coup brandi,
Transperce le rideau de la nuit.


Ce justicier, tempête de nuit,
Camouflait dans sa cape l'eau rage,
Orage féroce et dégourdi
Camouflet de nos insomnies.
Et ses torrents, trombes furies,
Purifieront l'air de Paris.
Son ciel trop bleu, cette tromperie,
Qui trônait là, en faux-ami.


© Linda CARA-JACOBI


Linda Cara-Jacobi (1973-aujourd'hui)
Linda Cara-Jacobi est d'origine multi-culturelle, de parents et grands-parents hongrois, anglais, roumains et tchèques. Après des études de Lettres, passionnée d'art, elle quitte sa Suisse natale pour se rendre dans une école à Milan où elle se spécialise en stylisme. De retour à Genève, elle continue de créer pour des commandes privées, et revient désormais à ses premières amours de plume et d'encrier. Ses plages de joie sont les longues balades matinales en forêt, la salade de chèvre chaud et les crêpes à la confiture d'abricot, la musique électro, new wave ou rock, le cinéma indépendant, la photo, les courants artistiques et architecturaux Art Nouveau et Art Déco.
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Qui toque à la vitre ? !
Mirela LEKA-XHAVA

y

En cette nuit tardive, avec orage et tempête
quelque chose toque à la vitre et me rappelle Burns,
et je me demande qui cela peut être, nom de Dieu !
A cette heure, pour me voler la paix ? !


Bien sûr, de moi, je n’aurai de réponse,
et le chat curieux regarde dans l’obscurité
« Je suis Automne, ouvre-moi ? », me murmure-t-il à l'oreille
une voix me parvint comme un écho.


Et je vais derrière la porte, pour lui parler
pour le voir apparaître, mais il est trop tard
Il se cache dans l'esprit, le temps de la méditation
il me laissera sans sommeil, lisant toute la nuit.


Et il attend pour entrer, comme une empreinte ou comme une ombre
quand j'aurai froid, j'aimerais de me serrer dans ses bras,
j'aime l'automne, cet automne mélancolique
lorsque le rayon de soleil, teint les feuilles rougeâtres.

Référence au poème Findlay du poète écossais Roberts Burns (1759-1796)

© Mirela LEKA-XHAVA


Mirela Leka-Xhava (1966-aujourd'hui)
Mirela Leka-Xhava est née dans la ville d'Elbasan en Albanie. Passionnée de littérature depuis l'enfance, elle a publié de temps en temps dans des magazines et des journaux avant les années 1990 puis dans le journal "Le mot libre". Elle est diplômée en Langue et Littérature albanaise à l'Université « Aleksander Xhuvani » d'Elbasan. En 1999, elle publie son premier recueil de poèmes Je ne veux pas l'hiver dans les yeux. Elle vit et travaille à Bordeaux depuis 2002. Elle publie périodiquement des cycles de poésie dans Atunis Galaxy Poetry, Belgique, ainsi que dans plusieurs magazines et journaux prestigieux en Albanie, au Kosovo, en Italie, en Angleterre, au Canada, au Bangladesh, en Tunisie, en République Dominicaine, en Roumanie, etc., ainsi que sur les sites littéraires français. Elle vient de sortir son deuxième recueil Les Fleurs de la Rue Montesquieu en langues albanaise-française.
Autre texte : → L'oubli
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La fin tragique d'un voyage
Mokhtar EL AMRAOUI

y

Impatients les passagers attendaient le rivage
Soudain leur frêle embarcation quitta le sillage
Ils regardaient effarés exploser les lourds nuages
Aveuglés par les éclairs qui lançaient leurs lames de rage
Assourdis par les infernaux tonnerres cachant leurs visages
Les vagues avalaient leurs larmes désarmées et nages
Se croyant près du but dans leurs beaux présages
Ils ne purent prévoir une telle tempête un tel orage
Leur doux rêve d'heureux voyage
Mourut hélas en un affreux tragique naufrage

 

© Mokhtar EL AMRAOUI


Mokhtar El Amraoui (1955-aujourd'hui)
Poète d’expression française né à Mateur, en Tunisie, Mokhtar El Amraoui a enseigné la littérature et la civilisation françaises pendant plus de trois décennies, dans diverses villes de la Tunisie. Il est passionné de poésie depuis son enfance. Il a publié quatre recueils de poésie et plusieurs de ses poèmes ont été publiés sur Internet et en revues-papier.
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L'humeur de la mer
Philippe PAUTHONIER

y

La mer est d'encre en pleine tourmente,
L'équipage est désemparé, plus rien ne l'oriente.
Il craint que le navire ne soit réduit en débris
Par les déferlantes au cœur de la nuit.

Dans sa furie, le vent a éteint les étoiles,
Sur les mâts, déchirées sont les voiles.
Qu'importe le gouvernail et la boussole,
C'est l'ouragan qui dicte sa course folle.

Comme la mer est d'humeur versatile,
Tantôt azur aux reflets d'argent et d'huile,
Décor idéal pour une carte postale,
Souvenirs de nos vacances estivales.

Tantôt montagnes aux crêtes écumantes,
Aux ondes profondes et bouillonnantes,
Et dans un grondement de tonnerre,
Rageuse, elle laisse éclater sa colère.

La mer est un univers parallèle
Qui côtoie l'Au-delà, rejoint le ciel.
Trop nombreux sont les marins téméraires
Qui ont ses flots comme éternel suaire.


© Philippe PAUTHONIER


Philippe Pauthonier
Après une carrière d'ingénieur, Philippe Pauthonier partage aujourd'hui sa vie entre la France et la Pologne, pays de son épouse. Cet élan entre deux pays, deux cultures et ses longs séjours dans la sérénité de la campagne polonaise, loin du monde et de son agitation, sont propices à sa créativité littéraire. Depuis sa retraite, il s'investit dans plusieurs associations oeuvrant au profit des Aveugles et Malvoyants. Mordu d'astronomie, il apprécie la communauté scientifique qui sait élargir le débat avec une réflexion globale, liant la science à une approche métaphysique et théologique. Philippe Pauthonier a publié dix recueils et reçu plus de 130 distinctions dans des concours de poésie.
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Orage
SEDNA

y

Le noir humecte le jour ébréché.
Les astres agitent leur girouette.
Il y a ce nuage chiffonné
Qui range un rêve dans sa maisonnette.

...

Quand résonne le glas sur la chanson,
Sous son vieil édredon, le temps suffoque.
Des gouttes d'eau livrent leur cargaison.
Le jardin tout apeuré se défroque.

...

Aux portes de la longue obscurité,
L'orage germe la nuit qui s’avance,
Écorchant le dos de l'éternité
Qui semblait faire de la résistance.

….

Dans les ombres ouvertes, l’horizon
Fouetté par les ailes du vent nomade
S'inocule vite un violent poison
Pour s’endormir avant cette tornade.

...

Un candélabre ouvre enfin ses volets.
Au milieu du silence vogue encore
Ton âme et lentement sur mes feuillets,
L'encre verse le sang de son amphore.

...

Alors, je rejoins le ciel de tes yeux
Où s’allument tant de lueurs douillettes.
Là, dans cet écrin qui m'est précieux,
Je grappille de ton cœur quelques miettes.

 

© SEDNA


Sedna
Résidant en Charente-Maritime, Sedna a toujours eu la passion des mots. Elle aime les rimes et travaille principalement avec le Traité de Sorgel en poésie classique. Elle aime la mer, le ciel qui sont ses sources d'inspiration permanente. La sauvegarde de notre planète est l'une de ses préoccupations.
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J'aime sous la véranda...
Etienne BUSQUETS

y

J'aime ce ciel d'orage qui s'annonce,

Cette lourde nuée gavée d'eau à craquer,
Alors, face au jardin d’été presque brûlé,
Sous la véranda encor chaude je m'assieds
Comme un petit enfant curieux à la veillée.


J'aime ce ciel de peintre qui se fonce,

La palette des bleus sans cesse remaniée
Par d'invisibles mains cousines de Monet ;
Là, sur ma peau hâlée, le premier brin d'air frais,
Et le premier frisson quand il tonne tout près...


J'aime ensuite, la horde de ces gouttes
Qui s'abat sur les toits et frappe sur le sol,
Cet humus que je sens, que tout à coup je goûte,
Que la glèbe m'envoie, divins aérosols…


Puis lorsque cette pluie qui remplissait l'espace
A vidé en tombant, le ciel de ses tourments,
Lorsque la terre et l'eau ont fait action de grâce,
Après s’être mêlées comme d'anciens amants,


Mon être qui souffrait par la chaleur tenace,
S'étire, se reprend, retrouve son allant,
Aime ce ciel limpide, assuré qu'on l'efface
Pour recueillir bientôt de nouveaux sacrements.


© Etienne BUSQUETS

Etienne Busquets
Poète fénassol d'origine catalane (village de Lafenasse dans le Tarn), il est sociétaire des Amis de Jean Cocteau et membre des Poètes sans Frontières de Vital Heurtebize à Orange. Il a remporté plusieurs prix de poésie et collabore dans plusieurs revues et anthologies.
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Orage sous ombrage
Christian SATGÉ

y

 

© Christian SATGÉ


Christian Satgé (1965-aujourd'hui)
Auteur prolifique, fabuliste et conteur éclectique, Christian Satgé est professeur d'histoire-géographie dans le département des Hautes-Pyrénées. Il a publié plusieurs recueils et une quarantaine de ses textes figurent dans Le Monde de Poetika. Son dernier ouvrage est une pièce de théâtre "Belize".
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Au large d'Ouessant
Claude DUSSERT

y

Une nuit de tempête, une nuit mémorable
L’ouragan a surgit. Arrivé par l’ouest
Il rugit, comme un tigre et roule les galets
Emporte les toitures dégonde les volets
Une avalanche de tuiles inonde les quartiers.


Dans le port abrité par une digue haute
Le vent s’engouffre et hurle au nez des garde-côtes
Les embruns des rouleaux qui s’écrasent en cadence
Submergent la jetée, violent le haut du phare
Les rafales de vent hurlent dans les matures.


Les Ceusses qui reviennent de la pêche lointaine
Voient leur bateau sombrer et leur âme maudite.
Le cimetière marin avale les naufragés
Tel le chaperon rouge par le loup affamé.
Qui crie dans la nuit aux étoiles clairsemées ?


« Je suis l’ombre qui passe, la Camarde en goguette
Je suis l’esprit perdu du vieillard de la mer
Je suis la nuit, la douleur, la souffrance »


© Claude DUSSERT


Claude Dussert (1947-aujourd'hui)
Poète, nouvelliste et pamphlétaire à ses heures, Claude Dussert est diplômé du Conservatoire d’Arts Dramatiques de Grenoble. Cadre commercial, il a créé sa société de communication « CBCD » en 1993 à Lyon. Il vit actuellement en Bourgogne, dans la région de Cluny. Éclectique dans ses lectures, sa passion pour la poésie l’a amené à être membre de nombreuses associations. Il participe activement à plusieurs anthologies de poésie et ouvrages collectifs ainsi qu’à des concours. Il a édité à compte d’auteur cinq recueils de poésie et un recueil de nouvelles. Il a également remporté de nombreux prix de poésie.
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L'orage
Émile VERHAEREN

y

Parmi les pommes d’or que frôle un vent léger
Tu m’apparais là-haut, glissant de branche en branche,
Lorsque soudain l’orage accourt en avalanche
Et lacère le front ramu du vieux verger.


Tu fuis craintive et preste et descends de l’échelle
Et t’abrites sous l’appentis dont le mur clair
Devient livide et blanc aux lueurs de l’éclair
Et dont sonne le toit sous la pluie et la grêle.


Mais voici tout le ciel redevenu vermeil.
Alors, dans l’herbe en fleur qui de nouveau t’accueille,
Tu t’avances et tends, pour qu’il rie au soleil,
Le fruit mouillé que tu cueillis, parmi les feuilles.


© Emile VERHAEREN


Emile Verhaeren (1813-1877)
Poète belge flamand, d’expression française. Dans ses poèmes influencés par le symbolisme, où il pratique le vers libre, sa conscience sociale lui fait évoquer les grandes villes dont il parle avec lyrisme sur un ton d’une grande musicalité. Il a su traduire dans son œuvre la beauté de l’effort humain.
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Tempête
Joseph AUTRAN

y

Tout regard se perd, tant la brume est noire ;
Il ne fut jamais plus aveugle nuit :
Au sein du néant je pourrais me croire,
Si je n’entendais un immense bruit.


Cette voix, ô mer ! C’est ta voix qui tonne
Sur l’écueil voisin chargé de galets,
Tandis que le vent, le grand vent d’automne,
Fait craquer mon’ toit et bat mes volets.


Aquilon lugubre, incessante lame,
Oh ! Je vous sais gré de hurler ainsi !
Vous traduisez bien ce que j’ai dans l’âme.
Merci, vent d’automne ! Océan, merci !


© Joseph AUTRAN


Joseph Autran (1813-1877)
Poète et auteur dramatique, Joseph Autran suit des études chez les jésuites à Aix-en-Provence, puis devient professeur particulier dans une institution religieuse. En 1832, il devient connu par son ode à Lamartine et il continue à écrire des poèmes. Devenu d'une certaine renommée, il se voit offrir un poste de bibliothécaire à Marseille. Ses contacts avec Alexandre Dumas fils lui ouvrent la voie du théâtre. Sa pièce la plus connue est La Fille d'Eschyle (1848), que couronna le prix Montyon attribué par l'Académie française.
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L'orage
Jacques BREL

y

Le ciel
Le ciel est chargé
De nuages bas
La pluie va tomber
Sur nos mains sur nos bras (bis)

Le vent
Le vent crie de loin
Sa plainte sonore
Comme un hymne ancien
Qui pleure les morts (bis)

La pluie
La pluie est jolie
La pluie qui étincelle
A comme ma mie
Un rire de crécelle (bis)

L'onde
C'est l'onde qui monte
Au fond des vallons
L'onde douce et blonde
Odeur de moisson (bis)

Les bêtes
Les bêtes s'enfuient
Par prés et par chemins
Les bêtes s'enfuient
Noé tu es loin (bis)

Les fleurs
Les fleurs ferment leur cœur
Avec leurs pétales
Comme se cachent les pleurs
Dans les yeux d'une femme (bis)

Les hommes
Derrière leurs tambours
De vitres polies
Cachent leurs amours
Et cachent leurs vies (bis)

J'ai peur
J'ai peur de la pluie
J'ai peur du vent
J'ai peur de la vie
J'ai peur oh maman (bis)

J'ai peur de la pluie
Et j'ai peur du vent
Et j'ai peur de la vie
Et j'ai peur oh maman.

 

© Jacques BREL


Jacques Brel (1929-1978)
Auteur-compositeur-interprète, poète, acteur et réalisateur belge, Jacques Brel est considéré comme une icône et l'un des plus grands auteurs-interprètes de la chanson française, grâce à des titres tels que Ne me quitte pasAmsterdam,Quand on n'a que l'amourLa Valse à mille tempsCes gens-làVesoulLes BourgeoisMadeleine ou encore Mathilde. L'artiste, au sommet de sa popularité, abandonne pourtant le tour de chant en 1967. Bien qu'il enregistre encore quelques disques et monte à la scène L'Homme de la Mancha, il se consacre alors au cinéma, pour lequel il tourne en tant qu'acteur une dizaine de films, dont deux qu'il écrit et réalise. Mettant un terme à sa carrière, il se prend de passion pour la voile et en 1974, part pour un tour du monde de trois ans, accompagnée de sa fille France et Maddly Bamy, une actrice rencontrée lors du tournage de L'aventure c'est l'aventure. Lors d'une escale aux Canaries, une violente douleur à la poitrine l'oblige à interrompre sa croisière. Les médecins lui diagnostiquent un cancer du poumon. Il poursuit néanmoins son voyage, mais très diminué, s'installe aux Iles Marquises. Avec son bi-moteur, il fera l'avion-taxi pour rendre services aux habitants en les transportant entre Hiva Oa et Tahiti. En 1977, malgré la maladie, il enregistre son dernier 33 tours, Les Marquises, En juillet 1978, de passage à Tahiti, le cancérologue Lucien Israël lui diagnostique une récidive du cancer. Il retourne en France où il se fait soigner à l'hôpital Avicenne de Bobigny dans le service du professeur Israël. Il y décède d'une embolie pulmonaire massive le 9 octobre 1978, à l'âge de 49 ans. Jacques Brel repose au cimetière d'Atuona, commune d’Hiva-Oa, aux îles Marquises, non loin de la tombe de Paul Gauguin.
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Pendant la tempête
Théophile GAUTIER

y

La barque est petite et la mer immense ;
La vague nous jette au ciel en courroux,
Le ciel nous renvoie au flot en démence :
Près du mât rompu prions à genoux !


De nous à la tombe, il n'est qu'une planche.
Peut-être ce soir, dans un lit amer,
Sous un froid linceul fait d'écume blanche,
Irons-nous dormir, veillés par l'éclair !


Fleur du paradis, sainte Notre-Dame,
Si bonne aux marins en péril de mort,
Apaise le vent, fais taire la lame,
Et pousse du doigt notre esquif au port.


Nous te donnerons, si tu nous délivres,
Une belle robe en papier d'argent,
Un cierge à festons pesant quatre livres,
Et, pour ton Jésus, un petit saint Jean.

 

© Théophile GAUTIER


Théophile Gautier (1811-1872)
Poète, romancier et critique d'art, Théophile Gautier est issu d'une famille de petite bourgeoisie. Il fait ses études au lycée Louis-le-Grand et se lie d'amitié avec Gérard de Nerval. Destiné à une carrière de peintre, il rencontre Victor Hugo qui lui donne le goût de la littérature. Il publie son premier recueil en 1830. Partisan fanatique de Victor Hugo, esthète et résolument romantique, il s'est distingué des autres poètes par son souci du formalisme et de l'esthétique.
Autres textes :
→ Le pin des Landes
→ Far-niente

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C'est le matin plein de tempête...
Pablo NERUDA

y

C’est le matin plein de tempête
au coeur de l’été.


Mouchoirs blancs de l’adieu, les nuages voltigent,
et le vent les secoue de ses mains voyageuses.


Innombrable, le coeur du vent
bat sur notre amoureux silence.


Orchestral et divin, bourdonnant dans les arbres,
comme une langue emplie de guerres et de chants.


Vent, rapide voleur qui enlève les feuilles,
et déviant la flèche battante des oiseaux,


les renverse dans une vague sans écume,
substance devenue sans poids, feux qui s’inclinent.


Volume de baisers englouti et brisé
que le vent de l’été vient combattre à la porte.


© Pablo NERUDA


Pablo Neruda (1904-1973)
Poète, écrivain, diplomate et homme politique chilien, Pablo Neruda est considéré comme l'un des quatre grands de la poésie chilienne.
Autres textes :
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
→ Sa biographie sur le site



Tempête et calme
Jules VERNE

y

L'ombre
Suit
Sombre
Nuit ;
Une
Lune
Brune
Luit.

Tranquille
L'air pur
Distille
L'azur ;
Le sage
Engage
Voyage
Bien sûr !

L'atmosphère
De la fleur
Régénère
La senteur,
S'incorpore,
Evapore
Pour l'aurore
Son odeur.

Parfois la brise
Des verts ormeaux
Passe et se brise
Aux doux rameaux ;
Au fond de l'âme
Qui le réclame
C'est un dictame
Pour tous les maux !

Un point se déclare
Loin de la maison,
Devient une barre ;
C'est une cloison ;
Longue, noire, prompte,
Plus rien ne la dompte,
Elle grandit, monte,
Couvre l'horizon.

L'obscurité s'avance
Et double sa noirceur ;
Sa funeste apparence
Prend et saisit le coeur !
Et tremblant il présage
Que ce sombre nuage
Renferme un gros orage
Dans son énorme horreur.

Au ciel, il n'est plus d'étoiles
Le nuage couvre tout
De ses glaciales voiles ;
Il est là, seul et debout.
Le vent le pousse, l'excite,
Son immensité s'irrite ;
A voir son flanc qui s'agite,
On comprend qu'il est à bout !

Il se replie et s'amoncelle,
Resserre ses vastes haillons ;
Contient à peine l'étincelle
Qui l'ouvre de ses aquilons ;
Le nuage enfin se dilate,
S'entrouvre, se déchire, éclate,
Comme d'une teinte écarlate
Les flots de ses noirs tourbillons.

L'éclair jaillit ; lumière éblouissante
Qui vous aveugle et vous brûle les yeux,
Ne s'éteint pas, la sifflante tourmente
Le fait briller, étinceler bien mieux ;
Il vole ; en sa course muette et vive
L'horrible vent le conduit et l'avive ;
L'éclair prompt, dans sa marche fugitive
Par ses zigzags unit la terre aux cieux.

La foudre part soudain ; elle tempête, tonne
Et l'air est tout rempli de ses longs roulements ;
Dans le fond des échos, l'immense bruit bourdonne,
Entoure, presse tout de ses cassants craquements.
Elle triple d'efforts ; l'éclair comme la bombe,
Se jette et rebondit sur le toit qui succombe,
Et lé tonnerre éclate, et se répète, et tombe,
Prolonge jusqu'aux cieux ses épouvantements.

Un peu plus loin, mais frémissant encore
Dans le ciel noir l'orage se poursuit,
Et de ses feux assombrit et colore
L'obscurité de la sifflante nuit.
Puis par instants des Aquilons la houle
S'apaise un peu, le tonnerre s'écoule,
Et puis se tait, et dans le lointain roule
Comme un écho son roulement qui fuit ;

L'éclair aussi devient plus rare
De loin en loin montre ses feux
Ce n'est plus l'affreuse bagarre
Où les vents combattaient entre eux ;
Portant ailleurs sa sombre tête,
L'horreur, l'éclat de la tempête
De plus en plus tarde, s'arrête,
Fuit enfin ses bruyants jeux.

Au ciel le dernier nuage
Est balayé par le vent ;
D'horizon ce grand orage
A changé bien promptement ;
On ne voit au loin dans l'ombre
Qu'une épaisseur large, sombre,
Qui s'enfuit, et noircit, ombre
Tout dans son déplacement.

La nature est tranquille,
A perdu sa frayeur ;
Elle est douce et docile
Et se refait le coeur ;
Si le tonnerre gronde
Et de sa voix profonde
Là-bas trouble le monde,
Ici l'on n'a plus peur.

Dans le ciel l'étoile
D'un éclat plus pur
Brille et se dévoile
Au sein de l'azur ;
La nuit dans la trêve,
Qui reprend et rêve,
Et qui se relève,
N'a plus rien d'obscur.

La fraîche haleine
Du doux zéphir
Qui se promène
Comme un soupir,
A la sourdine,
La feuille incline,
La pateline,
Et fait plaisir.

La nature
Est encor
Bien plus pure,
Et s'endort ;
Dans l'ivresse
La maîtresse,
Ainsi presse
Un lit d'or.

Toute aise,
La fleur
S'apaise ;
Son coeur
Tranquille
Distille
L'utile
Odeur.

Elle
Fuit,
Belle
Nuit ;
Une
Lune
Brune
Luit.


© Jules VERNE


Jules Verne (1828-1905)
Ecrivain français dont l'oeuvre est pour la plus grande partie constituée de romans d'aventures évoquant les progrès scientifiques du XIXe siècle. Après des études de droit, il se consacre au théâtre et devient secrétaire du théâtre lyrique jusqu'en 1854. Outre ses romans, il a écrit de nombreuses pièces de théâtre, des nouvelles, des récits autobiographiques, des poésies et des chansons. Son œuvre a connu de multiples adaptations cinématographiques et télévisuelles depuis l'origine du cinéma ainsi qu'en bande dessinée, au théâtre, en musique ou en jeu vidéo. Ses œuvres sont traduites dans de nombreuses langues : il est au deuxième rang des auteurs les plus traduits en langue étrangère, et en 2011, il est l'auteur de langue française le plus traduit dans le monde.
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L'ennemi
Charles BAUDELAIRE

y

Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils ;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.

Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
Pour rassembler à neuf les terres inondées,
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.

Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?

- Ô douleur ! Ô douleur ! Le temps mange la vie,
Et l'obscur ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croît et se fortifie !


© Charles BAUDELAIRE


Charles Baudelaire (1821-1867)
Connu pour sa vie de bohême et poète torturé, il ne publia de son vivant qu'une seule oeuvre "Les Fleurs du Mal", recueil qui fut condamné et censuré dès sa sortie en 1857 car trop choquant pour la morale bourgeoise avant de passer à la postérité. Criblé de dettes, il séjournera durant deux ans en Belgique (1864-1866) pour y donner des conférences mais sa santé se dégrade. Il revient à Paris où il meurt un an plus tard à l'âge de 46 ans des suites de la syphilis, d'abus d'alcool et autres drogues.
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Délivrance de Pierre Paysac
Eté de Georg Trakl
Pluie d'orage de Denise Doderisse
L'orage de Paul Cilia
Un ciel en désordre de Jean-Charles Paillet
Sous l'orage, les enfants ont pleuré de Marie Minoza
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Folie du temps de Didier Colpin
La relève de Claude Dussert
Quand grondent les nuages de Elea Laureen
La mer, au loin de Renée Virlojeux Boron
Ballade de l'orage en montagne de Michel Miaille
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La solitude est une tempête qui arrache toutes nos branches mortes.
Khalil GIBRAN


Le bonheur est comme un frêle voilier en pleine mer : il suffit d'un orage pour le détruire.
Léna ALLEN-SHORE


Le bonheur c'est le calme, c'est l'amitié ; l'amour, c'est la tempête.
George SAND


Le pire ennemi du marin, ce n’est pas la tempête qui fait rage ; ce n’est pas la vague écumante qui s’abat sur le pont, emportant tout sur son passage ; ce n’est pas le récif perfide caché à fleur d’eau et qui déchire le flanc du navire ; le pire ennemi du marin, c’est l’alcool !
HERGE