L'absence 
                            	
 
      L'absence    
  
© José DELATTRE
 
                                Extrait du recueil Mon Image d'Epinal 
José   Delattre (1944-2021)
Epicurien de  nature, amoureux de la faune et de la flore, de l'univers, de la vie  et de l'amour, les poésies de José Delattre sont un délicieux voyage à découvrir !
Marié  très jeune avec l’unique amour de sa vie, son « Image  d’Epinal », ils ont ensemble fondé famille et cueilli chaque  jour l’aube sacrée dans le jardin fleuri de leur amour sans faille  … Outre son métier de dessinateur industriel, José Delattre a été acteur de théâtre dès l'âge de 8 ans, metteur en scène jusqu'à l'âge de 76 ans et écrivain poète, José a toujours été de la fête ! Il s'est toujours investi à fond dans tous les projets qu'il a lancés et a toujours fait preuve d'un sens inné de l'accueil peu importe l'âge et sans faire de différence ! 
Autres textes :
→ Marée haute
→ Allons rêver le vent
→ Poète dans l'âme 
→ Printemps
Recueils publiés :
→ Auprès de mon arbre
→ Mon image d'Epinal
→ D'aventures en aventures
Son blog (posthume) :
→ https://jose-delattre-poesies.blogspot.com/
      Elle n'est plus au rendez-vous   
  
Elle  n’est plus au rendez-vous
                                de  mes mots tutoyant le ciel
                                de  mon rire clair aux aguets
                                de  mes bras souples et accueillants
                                de  mes pas de danses enjoués
Elle  n’est plus au rendez-vous
                                de  la lumière dans mes yeux
                                des  longs paysages qui m’entourent
                                et  de cette fenêtre par laquelle
                                ensemble  nous regardions
                                tant  de soleils à vivre
© Jean-Charles PAILLET
Crédit photo : Jean-Charles PAILLET
Jean-Charles Paillet 
  Jean-Charles Paillet est animé par l’instant présent et les belles valeurs qui élèvent le coeur et l’âme... Sa poésie se retrouve dans ses dessins, ses photographies et ses chansons. Sa rencontre avec Yves Broussard est un tournant dans sa vie de poète.
  → Voir la liste de tous ses textes sur le site
  → Sa page Facebook
      Une photo jaunie  
  
Une  photo jaunie
                                              Sur  le coin d’une table.
                                              Elle,  assise, sourit,
                                              Lui,  debout, impeccable…
                                              Les  années ont passé
                                              Depuis  qu’il n’est plus là.
                                              Des  souvenirs fanés
                                              Pour  le coeur de Léa…
                                              Dans  la mélancolie
                                              D’une  soirée d’hiver,
                                              Elle  pense à leur vie,
                                              D’ombres  et de lumières.
                                              Et  son regard se perd
                                              Dans  la vieille photo,
                                              Se  projetant naguère…
                                              Et  comme ils étaient beaux !
                                              Elle  le rejoindra,
                                              Bientôt  hors de ce monde,
                                              Dans  un proche au-delà,
                                              Que  le mystère féconde.
                                                
                                              
© Pierre PAYSAC
                                  Illustration : © Christian SCHLOE
Pierre  Paysac (1948-aujourd'hui)
Fréquentant un atelier d'écriture depuis plus de dix ans, Pierre Paysac a publié son premier recueil,  Errance, en 2021, aux éditions Persée. Son deuxième recueil est en cours d'édition. Il a par ailleurs participé au concours Poetika 2023 et l'un de ses textes a été remarqué par les membres du jury.
Autres textes  :
→ Les pierres me parlent
→ Délivrance
→ Le chant d'un marin
      Cimetière marin 
  
L’hiver dans la  nature plante ses banderilles
                                              Le soleil en ce jour  est avare de clarté.
                                              La brume grime de  mystère la surface de l’eau
                                              Les stèles se  rappellent le nom des naufragés.
                                              Le prénom d’un  fils précède parfois le père
                                              Et les fleurs sur la  tombe se fanent de douleur
                                              Les pleurs d’une  mère ne donnent pas assez d’eau !
Il est venu très  tôt rendre hommage à ses pairs
                                              Lui le rescapé, le  vivant, le témoin de l’horreur.
Des colonnes  écroulées nous parlent de l’absence
                                              Et des caveaux se  meurent de vaines descendances.
                                              Les vagues lui  répètent la symphonie du vent
                                              Dans les allées  désertes il erre lentement.
Un voilier rejoint  le port, apparaît par instant
                                              Dans le brouillard  humide tel un vaisseau fantôme
                                              Revenu d’un autre  âge.
                                              La lanterne du phare  peine à décrypter la passe
                                              La brouillasse  fossilise ce décor envoûté.
Amis qui passez  dans ce vieux cimetière
                                              Ayez une pensée  pour tous ces naufragés
                                              Qui ont conquis des  mondes à vous autres ignorés.
                                                            © Claude DUSSERT
                                            
Claude    Dussert (1947-aujourd'hui)
                                  Poète,  nouvelliste et pamphlétaire à ses heures, Claude Dussert est diplômé du  Conservatoire d’Arts Dramatiques de Grenoble. Cadre commercial, il a créé sa société de communication « CBCD » en 1993 à Lyon. Il vit actuellement en Bourgogne, dans la région de Cluny. Éclectique  dans ses lectures, sa passion pour la poésie l’a amené à être  membre de nombreuses associations. 
                                  Il  participe activement à plusieurs anthologies de poésie et ouvrages  collectifs ainsi qu’à des concours. Il a édité à compte d’auteur  cinq recueils de poésie  et un recueil de  nouvelles. Il a également remporté de nombreux prix de poésie (dont le Prix Spécial du Jury au concours Poetika 2023). 
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  À la nuit de l'absence... 
  
A la nuit de l'absence, sur les murs de mon cœur,
La flamme d'une bougie dessine ton prénom.
Les heures du manque de toi animent ma froideur,
Solitude d'éclipse, quelques vers d'Aragon.
Je me sens aspirée au bruit de ton silence.
Je vais écrire pour toi cette page d'amour pur,
Oublier un instant la triste souvenance,
Refermer l'horizon, me mettre à l'écriture.
Je reste là, sans rôle, toute promesse morte,
Quand mon âme asphyxiée ne sait plus respirer.
Mes mots sans destinée se cognent sur ta porte,
Tache rouge répandue d'une passion fanée.
                                                                            © Kristeen VAN                                                                           RYSWYCK
Kristeen Van Ryswyck
                                                        Résidant dans le golfe du Morbihan près de Vannes, Kristeen Van Ryswyck fait une carrière d’artiste peintre internationale depuis plus de quarante ans. C'est aussi une amoureuse inconditionnelle de l’émotion et des mots qu'elle couche sur le papier depuis plus de vingt ans. Elle a publié trois recueils. Elle s'adonne également à l'écriture de nouvelles et de contes fantastiques. Elle aime la photographie, la musique, l’opéra, le théâtre, la danse et la psychologie.
Autre texte :
Mes pas froissent les feuilles... 
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      Pleurs 
  
Pleurent  les nuages blancs
                                                            Pleure  le soleil
                                                            Pleurent  les rouges fleurs d'hibiscus
                                                            Pleure  la terre brune
                                                            Pleurent  les feuilles tendres
                                                            Pleure  mon cœur
                                                            Pleurent  mes yeux
                                                            Pleurent  toutes les fibres de mon corps.
               Mon amour
                                                                           si doux à embrasser
                                                                           si doux à enlacer
                                                                           est mort.
© Denise DODERISSE
Denise   Doderisse 
Résidant en région parisienne, Denise Doderisse écrit depuis une cinquantaine d'années de la poésie sous toutes ses formes, et en particulier elle aime écrire des haïkus. Elle s'adonne également à la peinture et au dessin. Elle a publié deux recueils et plus récemment un livre illustré de réels dessins d'enfants. 
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      Variations sur Venise    
  
dans le soir
je grelotte ‒
plus jamais
ta silhouette
sur le pont
                                                      
***
                                                      
des gondoles
quelques flocons
une larme
roule
sur ma joue
                                                      
***
sur San Marco
terrasses hivernales ‒
les yeux clos
j’espère en vain
ton visage
                                                      
***
                                                      
depuis le pont du vaporetto
des gouttes d’écume
sur le visage ‒
j’avais cru
au bonheur
                                                      
***
je fais des traces
dans la mousse
de mon cappuccino ‒
ennui
sans toi
                                                      
***
                                                      
rester ici
sans ta main
dans la mienne
est triste
sans fin
  © Nathalie LAURO
  Illustration : aquarelle de Nathalie LAURO, série Un hiver à Venise
Nathalie Lauro
                                
                  Ecrivaine, poétesse et artiste mérique, Nathalie Lauro travaille à partir de ses photos shootings. Elle aime photographier les villes comme Berlin, Londres, Paris, Hambourg et Amsterdam mais sa spécialisation reste le sud, la Méditerranée, le soleil, les couleurs, les lumières et la Dolce Vita. Elle est par ailleurs présidente de l'association Luna Rossa.
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                  → Découvrir son dernier recueil
                  → Site de l'association Luna Rossa 
                                  → Son site : http://www.nathalielauro.com/
      Présence gommée   
  
 L'encre  pleure pour moi
                                                                 déploie sur le buvard bleuté
                                                                      des  cernes annelés
                                                                           halos  de pleurs violacés
 Flamme  suppliciée
                                                                  que  foule avec férocité
                                                                       ma  lourde solitude
 
                                                                            jaillie de ton  abandon 
 Les  cernes s'étrécissent
                                                                  en  spires serrées fascinantes
                                                                       Oublier  ton absence
                                                                            Me  fondre en ce maléfice
© Denise DODERISSE
Denise   Doderisse 
Résidant en région parisienne, Denise Doderisse écrit depuis une cinquantaine d'années de la poésie sous toutes ses formes, et en particulier elle aime écrire des haïkus. Elle s'adonne également à la peinture et au dessin. Elle a publié deux recueils et plus récemment un livre illustré de réels dessins d'enfants. 
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      Murat, je vais manquer de toi    
  
À Jean-Louis Murat
Fascinant et éprouvant de voir Murat sur scène. Il apparaît, visage morose d’Ange déchu, poète troubadour, être trop sensible dans un monde qui l’écorchait. Au fur et à mesure, il se détend, murmure de sa voix suave et sensuelle. L’auvergnat vibre intensément, guitares lancinantes, batterie frôlée au balai. Chaman ensorceleur, il incante J’ai fréquenté la beauté. C’est une messe païenne qu’il nous offre. Parfois l’artiste semble vouloir tout gâcher, empoignant sa guitare, improvisant un riff apocalyptique à la Hendrix. Le public a peur que tout parte en vrille…Puis il nous offre un instant de grâce avec Si je devais manquer de toi, une balade hypnotique. Allègrement, il arpège Au mont du sans soucis, ritournelle que le public reprend en chœur et C’est l’amour qui passe. Au final le dernier des romantiques baise la main de ses choristes femmes. Souriant et généreux à la dédicace, écrivant un mot personnel pour chacun. Tel était l’imprévisible Murat, rebelle, un vrai gaulois au franc-parler légendaire. Un Mustang indomptable. Mais il pouvait être charmant, regard bleu myosotis émerveillé, capable de chantonner la bête à Bon dieu à une coccinelle sauvée de la noyade. Jean-Louis Murat, merci à toi, mendiant d’amour, d’avoir osé être toi-même. Merci d’avoir porté la chanson française à de telles cimes.
                                © Michelle GRENIER 
                                Titres des chansons en italique
                                © Crédit photo : Bergheaud (Journal Sud-Ouest) 
Michelle   Grenier 
Mich'Elle Grenier est poète, fabuliste et parolière. Persuadée que la poésie est l’essence du langage, elle nous invite, de sa voix singulière, à ne pas nous laisser tentaculer par le chiendent rampant. Car on prête souvent à la poésie des airs d'austérité voire de mélancolie chronique. Mich'Elle Grenier prouve le contraire et sans niaiserie, rimant avec une acuité personnelle sur les choses de la vie. Elle a publié plusieurs recueils et figure au palmarès de plusieurs grands concours de poésie.
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      Mona Lisa   
  
© Kévin CASTEL
Kévin   Castel (1992-aujourd'hui)
                                  Attiré par les mots depuis toujours, Kévin Castel écrit de la poésie depuis quelques années. Il participe à des scènes ouvertes de poésie et de slam. Il a créé avec une amie une scène ouverte, La Petite Maison Utopique, à Clisson en Vendée. Il a remporté le Premier Prix du Concours Poetika en 2023 et a	pour projet de publier un recueil de poésie. Ce texte a remporté le Troisième Prix ex-aequo de poésie libre (Boujon-sur-Libron 2023). 
                                  Autre texte :
                                  Je n'étais qu'un enfant 
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      Nos absents    
  © GRAND CORPS MALADE                               
                                  Extrait de l'album 3ème temps, 2010
Grand Corps Malade (1977-aujourd'hui)
De son vrai nom, Fabien Marsaud, Grand Corps Malade s'intéresse très tôt à la musique. Il débute sa carrière en 2003 aux côtés de John Pucc'Chocolat et du collectif 129HG avec qui il devient un activiste des scènes slam. Parallèlement, il fonde l'association Flow d'Encre afin d'animer des ateliers d'écritures/slam auprès des municipalités, centres sociaux, établissements scolaires...
Il réalise son premier long métrage "Patients" en 2016.
Autres textes sur le site :
Mais je t'aime 
Ensemble
15 heures du matin
A l'école de la vie
Son site :
→ http://www.grandcorpsmalade.fr/
                                
      Dis-moi...   
  
Encore présente comme si c’était hier,
                                              Ton absence, on ne peut pas s’y faire.
                                              Sans doute souris-tu de notre galère
                                              Que l’on vit actuellement sur cette terre ?
Je t’entends, je te vois, c’est toi dans ce miroir
                                              Tu nous manques, on aimerait tant te voir,
                                              Partager, parler, nous donner un peu d’espoir
                                              Car souvent, pour nous c’est le trou noir...
Ici, c’est la tristesse, la désolation
                                              La souffrance en famille et à la maison
                                              Nos larmes coulent, pas de consolation
                                              Aide nous à trouver un espoir, un peu de passion.
On devait se revoir, nous voilà malheureux
                                              Nous resterons seuls souffrants tous les deux
                                              Mais nous serons forts pour toi, pour eux
                                              Tu nous accompagnes, étoile dans les cieux.
© Antoine QUESSON
Antoine   Quesson (1950-aujourd'hui)
                                  Enseignant à la retraite, Antoine Quesson prend plaisir à s’exprimer avec des mots qui soignent nos maux, des mots qu'il triture, des mots qui lui parlent, des mots qu'il déforme… Que la langue française est riche de mots qui ont du sens, aussi, il est pour l’augmentation des sens, du bon sens... Il a publié plusieurs ouvrages chez TheBookEdition.
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      Les absents   
  
Ils ont leur nom écrit au-dessus d’une  tombe,
                                              Les gens partis ailleurs, en ayant tout  quitté,
                                              Après des jours si longs emplis  d’activité,
                                              Regardant à présent la croix qui  les  surplombe.
Ils ont connu la mort où chaque être  succombe
                                              Quand vient le triste automne et que se  meurt l’été
                                              Et qu’on quitte le monde avec la  dignité
                                              De tous ces êtres chers partant quand  le soir tombe.
Ils laissent comme un vide au cœur de  nos maisons,
                                              Nous faisant redouter tant de mortes  saisons,
                                              Seuls parmi tous ces murs où nous  manque leur vie
Et soudain l’on revoit ces jours  attendrissants
                                              En repensant encore à la route suivie
                                              Avec ces disparus, eux nos très chers  absents.
© Michel MIAILLE
Michel   Miaille (1951-aujourd'hui)
                                  Poète, auteur de sketches et de pièces de théâtre, Michel Miaille est retraité du Ministère de l'environnement et membre de la SACEM. Il a obtenu plusieurs prix de poésie, notamment avec avec des poèmes en langue provençale, et participe à des anthologies. Il a publié plusieurs recueils.
                                  Autres textes :
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      Aux auteurs de mes jours
  
                                © Jacky COURALET 
Jacky Couralet (1953-aujourd'hui)
                                  Retraité de la Fonction Publique Territoriale, Jacky Couralet est un passionné de poésie. Eclectique, il écrit dans tous les registres : de la veine austère à la veine satirique, voire loufoque ! Il adore aussi le scrabble et a une approche ludique des activités cérébrales.
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      Il ne reste de toi... 
    
  
Il  ne reste de toi
                                                      Que  ce jouet de bois,
                                                      Quelques  photos fanées
                                                      Dans  un album usé.
Il  ne reste de toi
                                                      Dans  ce papier de soie,
                                                      Qu’une  mèche dorée,
                                                      Ton  manteau de bébé.
Il  ne reste de toi
                                                      Que  ces cris pleins d’effroi,
                                                      Quand  la mort t’a piégée
                                                      Dans  ses eaux enflammées.
Il  ne reste de toi
                                                      Que  ce grand vide en moi,
                                                      Tes  câlins égarés
                                                      Dans  un monde ignoré.
Il  ne reste de toi
                                                      Que  des brins d’autrefois
                                                      Et  ces années figées
                                                      Sur  d’éternels regrets.
Il  ne reste de toi
                                                      Qu’un  sanglot qui se noie
                                                      Aux  souvenirs voilés
                                                      De  ce dernier été…
© Marie MINOZA
 
                                Illustration : © Marie MINOZA
Marie Minoza
                  Cette enseignante en école primaire a exercé dans les Deux-Sèvres puis dans la Vienne à Châtellerault. Tout au long de sa carrière, elle a aimé partager l’amour de la peinture, de la poésie et de la création avec ses élèves. Aujourd'hui à la retraite, elle partage ses écrits et ses créations d'images sur son blog. Tous les deux ans, elle contribue avec des amis poètes à la création d’un livre de contes et de poésies destiné aux enfants gravement malades… Elle participe également avec ses anciens collègues à un spectacle chorale, comédie musicale (création d'images et de montages power-point pour animer chants et mimes).
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  Manque
  
le livre refermé laisse s’effacer l’encre
on ne sait pas vraiment quelle présence manque
 
                                                                              
des larmes dispersées et quelques regrets entre
l’été front en sueur s’enferme dans la chambre
on fait face au miroir dont le reflet s’absente
 
                                                                              
on peut renaître à soi mais jamais à l’enfance
                                                                            © Sacha ZAMKA                                                                            
Sacha Zamka (1995-aujourd'hui)
                                                         Né  en 1995, Sacha Zamka grandit en France. Après ses  études,  il découvre  Vienne, New York, Montréal. Il se consacre à  l’écriture  de nouvelles et de poèmes  depuis lors. Ses écrits, hantés par l’enfance,  interrogent le deuil, l’identité,  la mémoire, dans une langue où s’affrontent  fragments bibliques et expériences quotidiennes, témoignant d’une  condition diasporique. Ses poèmes ont été favorablement accueillis  dans des des revues en France, en Belgique et au Canada.
                                                        → Sa page Facebook
  Caresses du vent
  
ton chant s’éteignait
les étoiles semblaient pleurer …
En un torrent de vibrations
mon être fut incendié
jusqu’à devenir braises
Tu es devenu ondes
en parfums, évaporé
chatoiements dans l’azur
Lors, dans le hors-temps
l’amour éternel s’épanche
et perdure
Et je continue ma danse
goutte de rosée
glissant sur la feuille
Mon chant d’étincelles pourpres
transperce l’aurore
toute illunée encore
En rivière de lumière
bienheureux
tu scintilles
Libéré
tu as rejoint
la vérité de toutes choses
Au pied de ce haut bouleau
toute argentée, immobile
je demeure …
Caresses du vent
-------
Céu escuro
o teu canto morria
as estrelas pareciam chorar …
Em uma torrente de vibrações
meu ser foi incendiado
até virar brasas
Você se tornou ondas
em perfumes, você evaporou
faíscas no azul celestial
Mas, fora do tempo
o amor eterno derrama
e perdura
E eu continuo dançando
gota de orvalho
deslizando na folha
Meu canto de faíscas roxas
perfura a aurora
ainda enluarada
Rio de luz
abençoado
você brilha
Livre
você juntou
a verdade em todas as coisas
Ao pé desta alta bétula
toda prateada, imóvel
eu permaneço …
Carícias do vento
                                                                            © Carolyne CANNELLA
                                                                              Traduction de l'auteure en portugais du Brésil
Carolyne Cannella
                                                        Carolyne Cannella harmonise   dans son art poétique, la mélodie des mots telles les notes d’une   partition qui relève, selon elle, d’un travail d’élévation pour   atteindre à cette qualité lyrique de la langue. 
Dans  son écriture, elle révèle cet essentiel qui lui est cher, avec des mots   pleins, une langue dépouillée, dénuée de fioritures ; un art où les   silences prennent une dimension expressive. 
L’auteur, poète, linguiste, traductrice, récitante, guitariste-luthiste, enseignante, pédagogue et concertiste, a donné de nombreux récitals et concerts en France et à l’étranger. 
À l’aune de sa passion, la musique — expression sensuelle de ce qu’elle considère comme un sentiment mystique —, son écriture l’amène, avec peu   de mots, à voyager, immobile, dans les territoires profonds de l’être,   là où les silences prennent une dimension expressive. 
Elle a participé à plusieurs festivals et collaboré à plusieurs revues et anthologies poétiques. Elle s’exprime sous forme de poèmes, prose, fragments et aphorismes.  
En tant que Haïjin (poète de haïku) et Kajin (poète de tanka), elle a été lauréate du Grand Prix 
Charles Le Quintrec 2018 dans la catégorie Haïku (Prix décerné par la Société des Auteurs et Poètes Francophones (SAPF).
Elle a créé une anthologie des poètes du monde sur sa chaîne YouTube. 
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      Dans les verts pâturages 
    
  
 Puisque  tu es partie, tous les mots à te dire
 
                                                      Sont  restés dans nos cœurs,
                                                      Et tu  n’es que silence.
                                                      Domi,  dont le prénom montait comme une gamme,
                                                      Tu ne  chanteras plus, les rondes de l’enfance.
                                                      C’est  ta joie de fillette que nous avons vécue, ronde, potelée
                                                      Dont les  joues appelaient le baiser.
                                                      Domino,  organisatrice de jeux divers et fantaisistes,
                                                      Inventeur  de surnoms
                                                      Qu’il  fallait distribuer.
                                                      Dans la  mosaïque de tes révoltes, se multipliaient déjà,
                                                      Des mots  crus de Cambronne
                                                      Ou autre  célébrité,
                                                      Dominique,  pour marquer tes colères contre un monde
                                                      Et tes  réprobations,
                                                      Quelle  personnalité !
                                                      Tu  dénonçais en sarcasmes, ironies, et différentes épithètes 
                                                      Tout ce  qui te déplaisait.
                                                      Dans les  éclats verts de tes yeux plissés sur des rires
                                                      Que tu  voulais méchants,
                                                      Passait  toute la tendresse que tu croyais cacher.
                                                      Elle qui  te consumait, tu la dissimulais,
                                                      Alors  serrant les poings, sur mesure, bien pensée,
                                                      C’est  une grosse colère
                                                      Que tu  nous fabriquais.
 
                                                      
 Mère  chatte, tu soignais, protégeais ta nichée,
                                                      Ne  laissant transparaître qu’à peine ta lassitude,
                                                      Domino,  balayant dédaigneuse, ce qui étaient tes peines,
                                                      Coupant  de plaisanteries toute sollicitude,
                                                      Les  ultimes regrets suivis de rires amers…
                                                      Chacun  de nous t’a vue différemment.
                                                      Il y a  tant d’hier !
 
                                                      
 Dominique,  ton mari, tes enfants, ta famille,
                                                      Tes  parents, tes amis, qui ne serait pas fier !
                                                      Nous ne  pouvons dire notre peine aujourd’hui.
                                                      Une fois  encore, tu as passé la porte de ta vie,
                                                      Laissant  le silence dire : comment tu aimais,
                                                      Combien  tu as aimé ; comme un point d’ironie !
                                                      Combien  plus encore, nous aurions dû t’aimer,
                                                      Domi,  Domino, Dominique, faut-il le dire,
                                                      Cette  dernière pirouette ne nous a pas fait rire !
 
                                                      
 Et dans  ces verts pâturages
                                                      Je n’y  ai trouvé que l’absence de ta présence,
                                                      Près de  ces eaux paisibles
                                                      Je n’ai  rencontré que la présence de ton absence.
                                                      
© Françoise BIDOIS
Françoise Bidois (1939-aujourd'hui)
                  D'origine brestoise, Françoise Bidois a été enseignante puis a continué sa carrière dans l'artisanat en couture-confection. Elle vit en Vendée depuis 1977. Sociétaire des Ecrivains de Vendée, elle a également dirigé un atelier d'écriture pendant dix ans et participé à de nombreux concours de poésie. Elle a publié plus d'une dizaine de recueils ainsi que des contes et nouvelles.
Elle illustre elle-même ses poésies de dessins pastel et photos. 
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  Escapade d'anniversaire
  
Maman,  demain, j'ai soixante et onze ans,
                                                                              Mais j'ai gardé mon cœur  d'enfant.
                                                                              J'aimerais tant que tu me tiennes la main
                                                                              Pour  m'aider à poursuivre mon chemin.
                                                                              Tu dors dans ton dernier  jardin,
                                                                              Parfumé de roses et de jasmins.
                                                                              Demain, j'irai te voir  de bon matin.
                                                                              Ton fils, ce vieux et éternel gamin,
                                                                              Mettra sur  ton marbre un pot de bruyère
                                                                              Et nous fêterons ensemble mon  anniversaire.
                                                                              Comme jadis, je ferai quelques facéties,
                                                                              Pour  que tu me dises : « maintenant ça suffit ! ».
                                                                              Tu  vois, je suis toujours aussi malicieux
                                                                              Avec, pour toi, tant  d'amour dans les yeux.
                                                                              Et puis, tu feras la tombe  buissonnière,
                                                                              Pour t'évader et être en pleine lumière,
                                                                              Oublier  un instant ta sombre sépulture
                                                                              Et partir avec moi à l'aventure.
                                                                              Nous  profiterons d'une belle escapade
                                                                              De l’aube jusqu’à l'heure de  la sérénade.
                                                                              Je ferai un mot d'excuse à Dieu le Père,
                                                                              Je  lui dirai que le jour de mon anniversaire,
                                                                              J'ai besoin de toi à  mes côtés,
                                                                              Alors que lui, il t'a pour l'éternité.
                                                                              Nous  retrouverons le bon vieux temps,
                                                                            Lorsque j'étais mouflet et toi  jeune maman.
                                                                            
© Philippe PAUTHONIER
Philippe Pauthonier 
                                                        Après une carrière d'ingénieur, Philippe Pauthonier partage aujourd'hui sa vie entre la France et la Pologne, pays de son épouse. Cet élan entre deux pays, deux cultures et ses longs séjours dans la sérénité de la campagne polonaise, loin du monde et de son agitation, sont propices à sa créativité littéraire. Depuis sa retraite, il s'investit dans plusieurs associations oeuvrant au profit des Aveugles et Malvoyants. Mordu d'astronomie, il apprécie la communauté scientifique qui sait élargir le débat avec une réflexion globale, liant la science à une approche métaphysique et théologique. Philippe Pauthonier a publié dix recueils et reçu plus de 130 distinctions dans des concours de poésie.
                                                        → Voir la liste de tous ses textes sur le site
Découvrir son dernier recueil :
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  La fin de l'été 
  
Sans  être encore parti, échappé
                                              quelque  part au-delà des nuages,
                                              l’été  me manque
                                              Je  m’assois sur le seuil de mes rêves attendant son retour.
                                              La  pluie d’août mouille mes cheveux et le soleil, fatigué, apparaît  à peine,
                                              il  semble murmurer ;
                                              — le  vent d’automne les sèchera quand il soufflera.
                                              Les  dernières salutations, j’ai compris
                                              qu’elles  étaient les larmes d’un soleil couchant.
                                                
                                              L’été  me manque,
                                              Sans  être encore parti, échappé
                                              quelque  part au-delà des nuages,
                                              Je  m’assois sur le seuil de mes rêves attendant son retour.
 
                                                  
© Mirela LEKA-XHAVA
Mirela Leka-Xhava (1966-aujourd'hui)
Mirela Leka-Xhava est née dans la ville d'Elbasan en Albanie. Passionnée de littérature depuis l'enfance, elle a publié de temps en temps dans des magazines et des journaux avant les années 1990 puis dans le journal "Le mot libre". Elle est diplômée en Langue et Littérature albanaise à l'Université « Aleksander Xhuvani » d'Elbasan. En 1999, elle publie son premier recueil de poèmes Je ne veux pas l'hiver dans les yeux. Elle vit et travaille à Bordeaux depuis 2002. Elle publie périodiquement des cycles de poésie dans Atunis Galaxy Poetry, Belgique, ainsi que dans plusieurs magazines et journaux prestigieux en Albanie, au Kosovo, en Italie, en Angleterre, au Canada, au Bangladesh, en Tunisie, en République Dominicaine, en Roumanie, etc., ainsi que sur les sites littéraires français. Elle vient de sortir son deuxième recueil Les Fleurs de la Rue Montesquieu en langues albanaise-française.
Autres textes :
→ Qui toque à la vitre ? ! 
→ L'oubli
→ Découvrir son dernier recueil
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      On construit sa vie   
  
On construit sa vie
                                on la reconstruit
                                quand s’écroule l’édifice
                                du poids de ce qui fut bleu
                                et n’est plus
Alors on déblaye
                                ici et là
                                malgré la souffrance
Pour quelle clarté ?
On veut croire encore
                                à l’immensité du jour
                                au fruit partagé
                                aux nuits légères
                                rêves défroissés
Mais qu’en reste t’il ?
Et l’on serre un peu plus le présent
                                se surprenant parfois à sourire
                                Des mots neufs et des rivières
                                dans la tête
Les deux pieds dans la poussière
© Jean-Charles PAILLET
Crédit photo : Jean-Charles PAILLET
Jean-Charles Paillet 
  Jean-Charles Paillet est animé par l’instant présent et les belles valeurs qui élèvent le coeur et l’âme... Sa poésie se retrouve dans ses dessins, ses photographies et ses chansons. Sa rencontre avec Yves Broussard est un tournant dans sa vie de poète.
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      Emmuré
  
                                                      
                                                      J’ai recherché longtemps les mots de ton absence,
                                                      J’ai sondé sans relâche un cœur tellement lourd,
                                                      Caparaçonné d’une inerte résistance,
                                                      Il se murait dans son entêtement de sourd.
                                                      
                                                      Si, parfois, je sentais quelque part ta présence,
                                                      Dans mon âme gelée, au bout de mes doigts gourds,
                                                      Je me heurtais à ce sentiment d’impuissance
                                                      Et, malheureux, j’errais, privé de tout secours.
                                                      
                                                      Alors c’est dans le vide, et dans ce grand silence
                                                      Où je me repliais, enfermé dans ma tour,
                                                      Que quelques mots se sont invités dans la danse.
                                                      
                                                      Oh, non, ce ne fut pas la verve d’un discours,
                                                      Mais plutôt un murmure, une condoléance,
                                                      Enfin tu me parlais de ta voix de velours.
                                                    
                                                    
© Michel BUNEL
Michel Bunel (1952-aujourd'hui)
                                  Depuis toujours, Michel Bunel  écrit des poèmes, mais il lui a fallu arriver à 70 ans pour oser en publier. Auparavant, il s'est contenté de les collecter dans des cahiers puis de les poster sur des groupes de poésie, sur Yahoo Groupes, puis sur Facebook. Son écriture doit beaucoup à Georges Brassens - qu'il a aimé chanter - pour l'humour, la provocation ou la dérision, pour la versification aussi.
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    La première heure
    (J'attends Anne 2)
    
  
 j'attends Anne
                                            qui ne viendra pas
                                            qui ne viendra plus
 j'ai longtemps cru  attendre
                                            mais on n'attend pas
                                            on n'attend rien ni  personne
                                            on patiente
                                            que ce moment arrive
 mais ce qui va venir
                                            d'une heure à  l'autre
                                            d'un jour à l'autre
                                            d'une année à  l'autre
                                            c'est l'absence
 tant de temps a  passé
                                            que le soleil est  mort
                                            comme un colophon
                                            que l'ombre a  disparu
                                            comme un salaud de  la première heure
                                            qu'on ne se parle  plus que
                                            comme des bateaux  engagés dans une écluse
                                            mais qui n'ont pas  projet
                                            d'aller dans le même  chenal
 mais ce qui va venir
                                            d'un instant à  l'autre
                                            d'un moment à  l'autre
                                            d'une vie à l'autre
                                            c'est l'absence
 elle ne viendra pas
                                            elle ne viendra plus
                                            sur les planches de  ce théâtre
                                            que j'arpente
                                            comme un comédien  roué
 j'attends Anne
                                            comme à
                                            la première heure
                                            elle et son grand  sourire
                                            (mes fantômes et  moi)
                                            elle et ses grands  yeux bleus
                                            (mes cauchemars et  moi)
                                            elle et le vent qui  dispersera tout
                                            (mes peurs  gigantesques et...)
je l'attends
© Martin ZEUGMA
Martin Zeugma 
      Né au milieu des années 1970, Martin Zeugma a  commencé à écrire à l'âge de 13 ans sur la machine à écrire à  ruban de sa mère, qui enseignait le secrétariat. Depuis il n'a  jamais arrêté, même s'il a souvent changé de machine. Depuis  1997, il a publié dans une soixantaine de revues francophones  (France, Belgique, Suisse, Sénégal, Canada, Haïti) des poèmes,  des nouvelles, et des études bio-bibliographiques (notamment sur  Jean-Pierre Duprey et Paul Valet). Il a  participé à plusieurs anthologies : une de nouvelles  fantastiques aux éditions La Clef d'Argent, une de nouvelles  érotiques aux éditions Alopex, et deux de poésie aux éditions  Luna Rossa.
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    Têtes et corps sont tombés... 
  
© José GUIRAO
José Guirao (1954-aujourd'hui)
      Natif d'Arles, José Guirao est monté à  Paris en 1975 pour faire des études de cinéma. 
Il écrit depuis l'âge  de 15 ans et commence à être  publié : anthologies de l'association Luna Rosa, sur les sites "Arpenter les mots" et "La Voix des Autres".
Il est aussi dessinateur et photographe autodidactes. Ses créations ont été  montrées dans différentes expositions à  travers la France et dans différentes revues d'art et de photographies.
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      Le voleur de chagrin   
  
Reviens  douce endormie, allège ma souffrance
                                              Laisse-moi  me griser au goût de tes baisers,
                                              Rallume  le désir de nos corps apaisés
                                              Et  redis-moi les mots qui brisent le silence. 
Dans mes rêves sucrés tu entends ma romance
                                              Mais  l’aurore apparaît dans mes songes brisés
                                              Renouvelant  hélas des tourments aiguisés.
                                              Le  temps déchu s’épuise à combler ton absence
Or, il sonne le glas, en bon exécuteur,
                                              De  mon esprit en deuil. Le grand ordonnateur
                                              Efface  le nom de la moitié de moi-même.
Hélas dépossédé par ce vil malandrin,
Une syllabe manque à mon alexandrin ;
Le voleur de chagrin a gâté mon poème !
© Catherine DESTREPAN
Catherine  Destrepan (1956-aujourd'hui)
Comptable, Catherine Destrepan a jonglé toute sa vie active avec les chiffres avant de s'intéresser de plus près à la poésie, qui occupe aujourd'hui une grande place dans ses activités culturelles. Elle prête également sa voix de contre-alto au sein de plusieurs ensembles vocaux. Elle a remporté le Premier Prix de Poésie Classique au concours AMAVICA 2023, dont le thème était : « La vigne et le vin, vigneron et vigneronne », avec le texte Rêve carmin. 
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    Madame Rivière
  
Madame Rivière
                                                    Petit ru fripon
                                                    Pas plus tard qu’hier
                                                    Passait sous le pont
 
                                                    
Monsieur Chemin Vert dans sa promenade
                                                    Lui faisait du pied, timide parade
 
                                                    
Madame Rivière
                                                    Onde frémissante
                                                    Et primesautière
                                                    Tout l’été s’absente
 
                                                    
Monsieur Chemin Vert tout du long la guette
                                                    Son jupon mousseux -soupir- il regrette 
 
                                                    
Madame Rivière
                                                    Est incorrigible
                                                    Des journées entières
                                                    Elle reste invisible
 
                                                    
Monsieur Chemin Vert en perdrait la tête
                                                    Retourne les pierres, en vain il s’entête 
 
                                                    
Madame Rivière
                                                    Fait sa mijaurée
                                                    Et sa cachotière
                                                    Dame évaporée
 
                                                    
Monsieur Chemin Vert voit au bord du lit
                                                    Un rai de lumière dans les éboulis 
 
                                                    
Madame Rivière
                                                    Et Monsieur Soleil
                                                    Nez à la portière
                                                    Au loin appareillent 
 
                                                    
Monsieur Chemin Vert les voit qui dévalent
                                                    Tout le long du val, en pleine cavale 
 
                                                    
Madame Rivière
                                                    A boudé son charme
                                                    Malgré ses prières
                                                    Et toutes ses larmes
 
                                                    
Monsieur Chemin Vert en perd son dodo
                                                    Coincé dans l’écluse de sa libido 
 
                                                    
Madame Rivière
                                                    Malgré les orages
                                                    Laisse la poussière
                                                    Couvrir le rivage
 
                                                    
Monsieur Chemin Vert la tête tournée
                                                    Vers le pont de pierre pense infortuné 
 
                                                    
Madame Rivière
                                                    Toujours à la course
                                                    A un cœur de pierre
                                                    Ça coule de source
 
                                                    
Monsieur Chemin Vert d’amour consumé
                                                    Dans le lit défait la guette à jamais 
                                                    
© Philippe SALORT
Philippe Salort 
                                  Moi j'aime cet auteur qui débute à 60 ans !! Qui se sent plus artisan qu'artiste, plus potache que poète... Qui se dit davantage les doigts pleins d'encre que la tête dans les étoiles !
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    Nos heures d'éternité
  
Journée blanche,  le ciel joue les fantômes mélancoliques,
                                              Il n'existe pas de  pire tombeau que l'oubli !
                                              Je grave ton nom  au fond de mon cœur
                                              Et je rassemble  les traits épars de ton visage
                                              Comme les pêcheurs  lancent leurs filets au lointain,
                                              L'absence a tissé  entre nous une toile maléfique,
                                              Araignée  impitoyable et le silence lui appartient
                                              Mais je voudrais  l'effacer de ma mémoire
                                              Tel l'écolier qui  d'un coup d'éponge nettoie
                                              Son ardoise  recouverte de lettres et de chiffres enneigés,
                                              Je voudrais  raconter simplement sur un cahier
                                              Les miettes de  notre histoire pour qu'elles vivent l'éternité.
© Marie-José PASCAL
Marie-José Pascal (1952-aujourd'hui)
Née à Paris en 1952, Marie-José Pascal écrit depuis l'enfance. Membre de l'association Le Capital des Mots, sociétaire de L'Académie internationale L'école de La Loire, elle a été publiée dans de nombreuses revues et anthologies : Humanisme Harmonie, Florilège, l'Etrave, Traversées, revue numérique des citoyens des lettres, anthologie Flammes vives, de l'Humain pour les Migrants. Elle a reçu le Prix Charles Péguy 2020, prix Hubert Fillay 2021 pour le recueil « A deux voix » co-écrit avec Alain Morinais, prix Jules Supervielle 2021 pour le recueil « Lanterne de papier ».
Autres textes : 
Paroles à un enfant ukrainien
Le rouge et le noir
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      Triolet
  
                                                      
Cruellement le temps manquait,
N'avais-je pas un train à prendre ?
Je bouclai le dernier paquet,
Cruellement le temps manquait.
L'odeur de cire du parquet,
Ce lit où tu aimais t'étendre,
Cruellement le temps manquait,
N'avais-je pas un train à prendre ?
                                                    
                                                    
Allais-je laisser ce bouquet ?
                                                    Mon cœur était près de se fendre.
                                                    Je tenais en main le loquet,
                                                    Allais-je laisser ce bouquet,
                                                    Ces trois brins fanés de muguet,
                                                    Offrande d'un amour si tendre.
                                                    Allais-je laisser ce bouquet ?
                                                    Mon cœur était près de se fendre.
                                                    
Au dehors, le volet claquait,
                                                    Sur l'écriteau, maison à vendre.
                                                    Importuné par un roquet,
                                                    Au dehors le volet claquait.
                                                    Je me retrouvai sur le quai,
                                                    Avec une humeur à me pendre.
                                                    Au dehors, le volet claquait,
                                                    Sur l'écriteau maison à vendre.
                                                    
© Michel BUNEL
Michel Bunel (1952-aujourd'hui)
                                  Depuis toujours, Michel Bunel  écrit des poèmes, mais il lui a fallu arriver à 70 ans pour oser en publier. Auparavant, il s'est contenté de les collecter dans des cahiers puis de les poster sur des groupes de poésie, sur Yahoo Groupes, puis sur Facebook. Son écriture doit beaucoup à Georges Brassens - qu'il a aimé chanter - pour l'humour, la provocation ou la dérision, pour la versification aussi.
                      
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    Jardin de grand-père 
  
C'était il y a longtemps -
                                          Ta main
                                               Dans la mienne
                                          L'horizon
                                              A perte de vue 
 
                                          Le grillage
                                              De rouille
                                          Et les herbes mortes
                                          Ta main
                                              Ridée 
                                          
                                                   Qui crevasse la terre
                                          La mienne
   Si rose 
         Effleurant les ronces
                                          Tes yeux
                                               Dans les miens
                                          Le bleu du ciel
                                              En morsure de lèvres
                                          Et quelques grains de terre
                                              Entre nos doigts
                                          
                                          C'était il y a longtemps
                                              Et aujourd'hui encore
                                          Ces quelques grains de terre
                                               Rident ma chair
                                © Sandrine DAVIN
Sandrine Davin (1975-aujourd'hui)
      Sandrine Davin est née à Grenoble où elle vit toujours. Elle est auteure de poésie contemporaine inspirée des tankas, elle a édité une quinzaine de recueils.
      Ses ouvrages sont étudiés par des classes de l’enseignement primaire et au collège où elle intervient auprès des élèves. Elle a ce goût de faire partager la poésie au jeune public et de donner l’envie d’écrire… Elle est également diplômée par la Société des poètes français pour son poème  « Lettre d’un soldat ».
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    Ville fantôme 
  
À  pas perdus
                                          Dans  les rues désertes.
                                          À  triste allure
                                          Sur  les routes vides.
Dans  la ville fantôme,
                                          Je  marche à l’abîme.
                                          Dans  la ville fantôme,
                                          Je  roule à deux à leurre.
Aucun  entrain
                                          Sur  le quai désert.
                                          Aucune  gueule de l’emploi
                                          Dans  les bureaux vides
Dans  la ville fantôme,
                                          Je  n’emprunte pas le chemin de faire.
                                          Dans  la ville fantôme,
                                          Je  n’entends plus le cœur de métier.
Rayon  d’inaction
                                          Dans  le magasin désert.
                                          Écran  d’arrêt
                                          Dans  la salle vide.
Dans  la ville fantôme,
                                          J’achète  l’ennui à prix cassé.
                                          Dans  la ville fantôme,
                                          Je  projette l’ombre sans lumière.
Désert  affectif
                                          Dans  notre jardin secret.
                                          Regard  vide
                                          Sur  notre foyer éteint
La  ville fantôme.
                                          J’ai  effacé tous ces gens de mon esprit.
                                          La  ville fantôme.
                                          Je  suis hanté par ton absence…
                                © Alexandre KOSTOVKI
Alexandre Kostovski (1976-aujourd'hui)
      Auteur à la vocation tardive qui vit à Nancy, Alexandre Kostovski a été primé lors de concours poétiques, notamment ceux de la Société des Poètes et Artistes de France (SPAF - Lorraine) et des Amis de Thalie. Tout récemment, son texte Le grand méchant glou a été remarqué par le jury du concours Poetika 2023. Il a publié des recueils en autoédition et à compte d'auteur. Ses auteurs préférés sont Prévert, K. Dick, Gainsbourg, Kubrick et bien d'autres... Il s'en inspire tout en cherchant son propre style, sa propre voie…
      Autres textes :
      Au bout du tunnel
      Le grand méchant glou
                  
    Haïkus sur l'absence 
  
Premier jour d’automne
la lune blanche attend
le soleil naissant
Rue passante
de mes parents le souvenir
 
inaltéré
Sept ans aujourd’hui ~
la morsure du froid
quand elle est partie
Cent ans…
l’anniversaire posthume 
de ma mère
Derrière la vitre
 
le rayon de soleil 
sur le fauteuil vide
                                © Anne DEALBERT
 
                    Haïkus extraits de son recueil Croisée des chemins, Le Lys Bleu, 2023
Anne Dealbert 
      Anne Dealbert aime lire et écrire, goûter la poésie des mots, s’évader dans les textes… Amie des lettres depuis longtemps, ce n’est que tardivement qu’elle a poussé pour la première fois la porte d’un atelier d’écriture. Depuis lors, elle écrit à ses moments perdus : nouvelles, récits courts, poèmes et haïkus. Croisée des chemins est son premier recueil de haïkus. 
      Autres textes :
      Haïkus (4)
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    Tu règnes dans l'absence...
  
                                © Julien MIAVRIL 
Julien Miavril (1988-aujourd'hui)
      Chargé d'accompagner des élèves en situation de handicap, Julien Miavril est poète, philosophe et a été professeur de Lettres. Il a publié plusieurs ouvrages à compte d'éditeur : recueils de poésie et romans. Il a également participé à des anthologies nationales et internationales. 
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      Ton absence, notre si chère mère   
  
Est la plus brûlante des présences
© Mokhtar EL AMRAOUI
Mokhtar   El Amraoui (1955-aujourd'hui)
Poète d’expression française né à Mateur, en Tunisie, Mokhtar El Amraoui a enseigné la littérature et la civilisation françaises pendant plus de trois décennies, dans diverses villes de la Tunisie. Il est passionné de poésie depuis son enfance. Il a publié quatre recueils de poésie et plusieurs de ses poèmes ont été publiés sur Internet et en revues-papier.
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→ Blog de l'auteur : https://mokhtarivesenpoemesetautresvoyages.blogspot.com/
    Falaise
  
Je  rapporte de la nuit sans étoiles
                                              Des  barques de silence fatigué.
                                              Les  nuages joufflus déploient leurs voiles
                                              Sur  l’horizon où le jour s’est levé.
A  la porte du vent salé, la brume
                                              Convoite  du grand phare, l’œil confiant.
                                              La  mer dort encore, son drap d’écume
                                              Borde  la vague dans le flux montant.
Quelques  embruns écorchent la poussière
                                              Où  vole le souvenir de nos peaux.
                                              Nu  de l’attente, mon cœur en prière
                                              Érafle  l’estran d’un rêve en lambeaux.
Et  dans le sable où ton cœur coquillage
                                              S’abreuve  du bruissement de l’eau,
                                              Mes  pas suivent ton ombre au doux ramage.
                                              L’océan  s’engouffre dans mon château.
Sur  la falaise où la menthe colporte
                                              Des  rumeurs d’été, les coquelicots
                                              Reniflent  le soleil neuf qui rapporte
                                              Des  pétales pour sécher mes sanglots.
Au  milieu des mots où l’azur jacasse
                                              Je  m’agrippe au clapotis de bleuets.
                                              Dans  les terres asséchées, la crevasse
                                              de  l’ombre rumine ses vieux secrets.
 Les  marées sans fin égrènent leur trame
                                              Sur  mes lèvres abîmées par le sel
                                              Qui  a rongé les rochers de mon âme.
                                              Mais,  loin, le bourgeon renaît sous le gel.
© SEDNA
 Sedna 
Résidant en Charente-Maritime, Sedna a toujours eu la passion des mots. Elle aime les rimes et travaille principalement avec le Traité de Sorgel en poésie classique. Elle aime la mer, le ciel qui sont ses sources d'inspiration permanente. La sauvegarde de notre planète est l'une de ses préoccupations.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
Son site : → http://www.cassiopee17.fr/ 
                                
      Ce que les jours sont longs sans toi...     
  
Ce que  les jours sont longs sans toi !
                                  Alors  je suis allé sous notre arbre ;
                                  C'est  insupportable, c'est ça,
                                  Absolument  insupportable
                                  
D'attendre  quand tu n'es pas là !
                                  Alors  je suis allé sous notre arbre
                                  Pour  me sentir plus près de toi...
                                  Tu  sais comme j'aime les fables,
                                  
Alors  j'ai lu notre vieux livre
                                  Aux  oiseaux qui passaient par là.
                                  Ça  sentait bon la joie de vivre,
                                  Alors  j'ai lu à haute voix
                                  
Comme  je fais entre tes bras.
                                  Sur  une page était collée
                                  Une  pensée glissée par toi,
                                  Alors  mon cœur s'est réchauffé,
                                  
Je  t'ai revue cueillant la fleur
                                  Dans  ta jolie robe à carreaux,
                                  Et tu  riais, ô mon bonheur !
                                  A mes  plaisanteries d'idiot...
                                  
La  nuit m'a fait un nouveau toit,
                                  Une  nuit, sans lune, étoilée...
                                  C'est  le froid qui m'a réveillé !
                                  Dieu,  que les jours sont longs sans toi !
© Etienne BUSQUETS
Etienne Busquets 
                                  Poète fénassol d'origine catalane (village de Lafenasse dans le Tarn), il est sociétaire des Amis de Jean Cocteau et  membre des Poètes sans Frontières de Vital Heurtebize à Orange. Il a remporté plusieurs prix de poésie et collabore dans plusieurs revues et anthologies.
                                  → Voir la liste de tous ses textes sur le site
                                  Son  blog :
                                  → https://www.calameo.com/subscriptions/7446960                                                              
                                
    L'absente
  
Spectre transparent 
                                        Du plus profond de sa modestie
                                        Elle plane
                                        Tel un grand oiseau blanc
                                        Aux ailes déployées 
Son souvenir rayonne
                                        Aux battements du temps
                                        Percée Inoubliable
                                        Entre voûte et soleil
                                        A petits pas légers
                                        Sur la pointe des pieds 
                                        Elle s'en est allée
                                © Annie VITI 
Annie Viti (1944-aujourd'hui)
      Gribouilleuse à temps perdu et au gré de sa fantaisie, Annie Viti écrit juste pour le plaisir et le partage.
                                Autres textes :
                                Le petit monde de l'humidité 
                                Encore et toujours  
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      Je ne t'appellerai pas    
      
  
Anonyme,
                                                Je ne t'appellerai pas,
                                                Je ne t'écrirai pas
                                                J'attends.
                                                J'attends ton appel
                                                J'attends ta lettre
                                                J'attends,
                                                Demain chaque jour
                                                Et chaque jour,
                                                J'attends le lendemain
                                                Et jour après jour
                                                Lendemain après lendemain
                                                J'attends.
                                                Et si demain n'a pas de lendemain
                                                Je ne t'appellerai pas,
                                                Je ne t'écrirai pas,
                                                J'attendrai
                                                Un signe de toi
                                                De toi à moi.
                                                Et les jours passent
                                                Les mois, les années.
                                                Je ne t'appellerai pas
                                                Je ne t'écrirai pas.
                                                Maintenant je sais
                                                Je n'y survivrai pas.
                                © Renée VIRLOGEUX BORON 
Renée Virlogeux Boron (1939-aujourd'hui)
Renée Virlogeux Boron s'adonne à la poésie pour son plaisir et  écrit aussi des nouvelles. Elle travaille la terre aux Ateliers d'Art de Château-Thierry. 
Elle aime également peindre et a  pris quelques cours de calligraphie. Elle a ouvert une petite bibliothèque dans sa commune qui compte 83 habitants. C'est avant tout le plaisir de se rencontrer, d'échanger et... de jouer aux cartes.
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      La maison est vide 
      
  
La  maison est vide sans toi.
                                            Dehors l’arbre est phosphorescent.
                                            Il  a perdu ses feuilles de surcroit : 
                                            La neige a semé son manteau  blanc.
                                            
                                            Mon cœur souffre de ton absence.
                                            Tu es mon amour,  mon essence.
                                            Sans toi la vie se meurt.
                                            Tu laisses un désert  dans mon cœur.
                                            
                                            Le chemin devant la maison est triste
                                            Sans  ta présence. Le jardin est
                                            Froid et glacial. Cela  m’attriste
                                            Pourtant autrefois j'étais gaie.
© Sylvie CROCHARD
Sylvie   Crochard (1976-aujourd'hui)
Ouvrière en milieu protégé, Sylvie Crochard a publié plusieurs recueils. Passionnée de piano, elle s’inspire également de la musique dans ses poèmes.
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Sa page Facebook : → https://www.facebook.com/poetecrochard
      Linceul posé sur le vivant       
  
© Christian SATGÉ
Christian Satgé (1965-aujourd'hui)
Auteur prolifique, fabuliste et conteur éclectique, Christian Satgé est professeur d'histoire-géographie dans le département des Hautes-Pyrénées. Il a publié plusieurs recueils et une quarantaine de ses textes figurent dans Le Monde de Poetika. Son dernier ouvrage est une pièce de théâtre "Belize". 
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  Les cloches du soir    
  
  
Quand les cloches du soir, dans leur lente volée,
                                                Feront descendre l'heure au fond de la vallée ;
                                                Quand tu n'auras d'amis, ni d'amours près de toi,
                                              Pense à moi ! pense à moi !
Car les cloches du soir avec leur voix sonore
                                                A ton cœur solitaire iront parler encore ;
                                                Et l'air fera vibrer ces mots autour de toi :
                                                Aime-moi ! aime-moi !
Si les cloches du soir éveillent tes alarmes,
                                                Demande au temps ému qui passe entre nos larmes :
                                                Le temps dira toujours qu'il n'a trouvé que toi,
                                                Près de moi ! près de moi !
Quand les cloches du soir, si tristes dans l'absence,
                                                Tinteront sur mon cœur ivre de ta présence :
                                                Ah ! c'est le chant du ciel qui sonnera pour toi,
                                                Et pour moi ! et pour moi !
                                              
                                © Marceline DESBORDES-VALMORE 
Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)
D'abord comédienne puis chanteuse, Marceline Desbordes-Valmore est connue pour son oeuvre poétique originale, généralement associée au romantisme. Elle est surnommée Notre-Dame-des-Pleurs en raison de sa  vie  jalonnée de drames : elle perd sa mère à l'âge de quinze ans, son père est ruiné. Amoureuse d’Henri de la Touche, elle enfante un fils qui décède à l’âge de 5 ans. Mais l’homme qu’elle aime, issu de la bourgeoisie, ne peut épouser une femme du spectacle. Ce drame sentimental se lit en filigrane dans ses textes. Elle rencontre plus tard Prosper Valmore, un comédien avec qui elle a quatre enfants. Seul l’un d’entre eux lui survivra. En 1819, elle publie son premier recueil Elégies et romances qui est bien accueilli par la critique. Elle abandonne le théâtre et se consacre à l'écriture. Elle publiera plusieurs recueils, des nouvelles, des contes pour enfants et un roman autobiographique. 
                                → Sa biographie sur Wikipédia
      Absence 
  
Reviens, reviens, ma bien-aimée !
                                                Comme une fleur loin du soleil,
                                                La fleur de ma vie est fermée
                                                Loin de ton sourire vermeil.
Entre nos cœurs tant de distance !
                                                Tant d'espace entre nos baisers !
                                                Ô sort amer ! Ô dure absence !
                                                Ô grands désirs inapaisés !
D'ici là-bas, que de campagnes,
                                                Que de villes et de hameaux,
                                                Que de vallons et de montagnes,
                                                À lasser le pied des chevaux !
Au pays qui me prend ma belle,
                                                Hélas ! Si je pouvais aller ;
                                                Et si mon corps avait une aile
                                                Comme mon âme pour voler !
Par-dessus les vertes collines,
                                                Les montagnes au front d'azur,
                                                Les champs rayés et les ravines,
                                                J'irais d'un vol rapide et sûr.
Le corps ne suit pas la pensée ;
                                                Pour moi, mon âme, va tout droit,
                                                Comme une colombe blessée,
                                                S'abattre au rebord de son toit.
Descends dans sa gorge divine,
                                                Blonde et fauve comme de l'or,
                                                Douce comme un duvet d'hermine,
                                                Sa gorge, mon royal trésor ;
Et dis, mon âme, à cette belle :
                                                « Tu sais bien qu'il compte les jours,
                                                Ô ma colombe ! À tire d'aile
                                                Retourne au nid de nos amours. »
© Théophile GAUTIER
Extrait du recueil La Comédie de la mort, 1838
Théophile    Gautier (1811-1872)
Poète, romancier et critique d'art, Théophile Gautier est issu d'une famille de petite bourgeoisie. Il fait ses études au lycée Louis-le-Grand et se lie d'amitié avec Gérard de Nerval. Destiné à une carrière de peintre, il rencontre Victor Hugo qui lui donne le goût de la littérature. Il publie son premier recueil en 1830. Partisan fanatique de Victor Hugo, esthète et résolument romantique, il s'est distingué des autres poètes par son souci du formalisme et de l'esthétique.
Autres textes :
→ Pendant la tempête 
→ Le pin des Landes
→ Far-niente
→ Sa biographie sur Wikipédia
  L'étoile qui file    
  
  
Petite étoile, au sein des vastes cieux,
                                                Toi que suivaient et mon cœur et mes yeux,
                                                Toi dont j'aimais la lumière timide,
                                                Où t'en vas-tu dans ta course rapide ?
                                                Ah ! j'espérais que, dans ce ciel d'azur,
                                                Du moins pour toi le repos était sûr.
                                                Pourquoi t'enfuir, mon étoile chérie ?
                                              Pourquoi quitter le ciel de ma patrie ?
Mon cœur connut le bonheur et l'amour :
                                                Amour, bonheur, tout n'a duré qu'un jour.
                                                Près d'un ami, je cherchai l'espérance...
                                                Et mon ami m'oublia dans l'absence !
                                                Le cœur brisé, j'aimais encor les fleurs,
                                                Quand je les vis se faner sous mes pleurs ;
                                                Au ciel alors, pour n'être plus trahie,
                                                J'avais aimé.... l'étoile qui m'oublie !
Adieux à toi, belle étoile du soir !
                                                Adieux à toi, toi, mon dernier espoir !...
                                                Errante au ciel comme moi sur la terre,
                                                En d'autres lieux va briller ta lumière.
                                                Rien n'est constant pour moi que la douleur,
                                                Rien ici-bas n'a voulu de mon cœur ;
                                                Autour de moi, tout est sombre et se voile,
                                              Et tout me fuit... même au ciel, une étoile !
                                                
                                            © Sophie d'ARBOUVILLE 
                                            
Sophie d'Arbouville (1810-1850)
Poétesse et nouvelliste, Sophie d'Arbouville, petite-fille de la salonnière Sophie d'Houdetot, fut une figure des salons parisiens. Épouse du général François d'Arbouville, elle tente de le suivre dans ses campagnes mais doit renoncer à cause de sa santé. Elle tient salon à Paris, dont le principal sujet est la poésie : Sainte-Beuve lui dédie des poèmes et entretient une correspondance avec elle, Mérimée et Chateaubriand lui rendent visite. 
Elle écrit poèmes et nouvelles sans chercher à les publier, quoique certains textes finissent malgré elle dans La Revue des deux Mondes. 
→ Sa biographie sur Wikipédia
      Absence
      
  
Ô Femme au cœur de qui mon triste cœur a cru,
                                                  Je te convoite, ainsi qu’un trésor disparu.
Je te maudis, mais en t’aimant…
                                                  Mon cœur bizarre
                                                  Te recherche, Émeraude admirablement rare !
Que je suis exilée ! Et que pèse le temps,
                                                  Malgré le beau soleil des midis éclatants !
Retombant chaque soir dans un amer silence,
                                                  Je pleure sur le plus grand des maux : sur l’absence !…
© Renée VIVIEN
Renée   Vivien (1886-1958)
Renée Vivien, née Pauline Mary Tarn, surnommée « Sapho 1900 », est une poétesse britannique de langue française du courant parnassien de la Belle Époque. A l'abri du besoin par un héritage paternel conséquent, elle voyagea beaucoup à travers le monde. En 1899, elle s’installe définitivement à Paris et prend un nom de plume : René Vivien, prénom qu’elle féminise ensuite en Renée. De 1901 à 1909, l’intense production littéraire et poétique se mêle à des tentatives de suicide. Renée vit le spleen baudelairien, se drogue, boit de plus en plus d’alcool en solitaire. Renée Vivien fut la première poétesse francophone à exprimer ouvertement son amour physique pour les femmes et la deuxième femme francophone ; après Mme Dacier au XVIIe siècle, à traduire l’œuvre de Sapho en français
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
→ Sa biographie sur Wikipédia
      Ballade XI
      
  
Seulette suis et seulette veux être,
                                                Seulette m’a mon doux ami laissée,
                                                Seulette suis, sans compagnon ni maître,
                                                Seulette suis, dolente et courroucée,
                                                Seulette suis, en langueur mésaisée (1),
                                                Seulette suis, plus que nulle égarée,
                                              Seulette suis, sans ami demeurée.
Seulette suis à huis ou à fenêtre, (2)
                                                Seulette suis en un anglet muciée,  (3)
                                                Seulette suis pour moi de pleurs repaître, (4)
                                                Seulette suis, dolente ou apaisée,
                                                Seulette suis, rien qui tant messiée, (5) 
                                                Seulette suis, en ma chambre enserrée,
                                                Seulette suis, sans ami demeurée. 
                                                
                                              Seulette suis partout et en tout être,
                                              Seulette suis, où je vais où je siée, (6) 
                                              Seulette suis, plus qu’autre rien terrestre, (7) 
                                              Seulette suis, de chacun délaissée,
                                              Seulette suis, durement abaissée,
                                              Seulette suis, souvent toute éplorée,
                                              Seulette suis, sans ami demeurée.
                                                Princes, or (8) est ma douleur commencée
                                                Seulette suis, de tout deuil (9) menacée,
                                                Seulette suis, plus teinte que morée, (10) 
                                                Seulette suis, sans ami demeurée.
© Christine de PIZAN
 
                                 Extrait de Ballades, 1394-1399 
                                1. Malheureuse d'ennui. 2. A  la porte ou à la fenêtre. 3. Cachée dans un recoin. 4. Pour me repaître de pleurs. 5. Rien ne me déplaît autant. 6.  Que je marche ou que je reste assise. 7. Plus seule que toute autre chose sur terre. 8. Voici. 9. Chagrin. 10. Au visage plus sombre que la mûre, ou plus brune qu'une maure, une femme africaine  (signe renvoyant à la mélancolie). 
Christine de   Pizan (1364-vers 1430)
Philosophe et poétesse française de naissance italienne, Christine de Pizan (ou Pisan) est célébre pour ses écrits rédigés en français. Elle est considérée comme la première femme de lettres de langue française ayant vécu de sa plume. Son érudition la distingue des écrivains de son époque, hommes ou femmes. Veuve et démunie, elle dut gagner sa vie en écrivant.
C'est une auteure prolifique, elle compose des traités de politique, de philosophie et des recueils de poésie. Elle se retire dans un couvent à la fin de sa vie, où elle écrit un Ditié de Jeanne d'Arc. On lui doit, entre autres, Cent ballades d'amant et de dame et La Cité des dames. 
→ Sa biographie sur Wikipédia
      Poème XXIII 
      
  
Quatre jours mon amour pas de lettre de toi
                                                Le jour n'existe plus le soleil s'est noyé
                                                La caserne est changée en maison de l'effroi
                                              Et je suis triste ainsi qu'un cheval convoyé
Que t'es-t-il arrivé souffres-tu ma chérie
                                                Pleures-tu Tu m'avais bien promis de m'écrire
                                                Lance ta lettre obus de ton artillerie
                                              Qui doit me redonner la vie et le sourire
Huit fois déjà le vaguemestre a répondu
                                                « Pas de lettres pour vous » Et j'ai presque pleuré
                                                Et je cherche au quartier ce joli chien perdu
                                              Que nous vîmes ensemble ô mon cœur adoré
En souvenir de toi longtemps je le caresse
                                                Je crois qu'il se souvient du jour où nous le vîmes
                                                Car il me lèche et me regarde avec tendresse
                                              Et c'est le seul ami que je connaisse à Nîmes
Sans nouvelles de toi je suis désespéré
                                                Que fais-tu Je voudrais une lettre demain
                                                Le jour s'est assombri qu'il devienne doré
                                                Et tristement ma Lou je te baise la main
                                                
                                                © Guillaume APOLLINAIRE 
                                                Extrait de Poèmes à Lou, Poème XXIII, 1955
Guillaume Apollinaire (1893-1930)
Considéré comme l'un des poètes français les plus importants du début du XXe siècle, Guillaume Apollinaire est l'auteur de poèmes ayant fait l'objet de plusieurs adaptations en chansons. La part érotique de son œuvre - dont principalement trois romans (dont un perdu), de nombreux poèmes et des introductions à des auteurs licencieux - est également passée à la postérité. Il expérimenta le calligramme et fut le chantre de nombreuses avant-gardes artistiques de son temps. Il meurt à Paris de la grippe espagnole mais est déclaré mort pour la France en raison de son engagement pendant la guerre.
Autres textes :
Marie
Si je mourrais là-bas...
Le pont Mirabeau
Sa biographie sur Wikipédia
      Absence   
  
Un morne silence
                                                Règne en ton réduit :
                                                L’heure en ton absence
                                                S’y traîne, et languit.
                                                Tandis qu’infidèle,
                                                Tu cours où t’appelle
                                                Le char du plaisir,
                                                Moi, sombre et farouche,
                                                Au pied de ta couche
                                              Je reviens gémir.
L’horloge inactive
                                                Dans l’oubli s’endort.
                                                Sa roue est oisive,
                                                Son pendule est mort.
                                                Sur l’émail fragile,
                                                L’aiguille immobile
                                                Semble m’avertir,
                                                Que sans toi, cruelle,
                                                Le Temps, privé d’aile,
                                                A cessé de fuir.
Couvert de poussière,
                                                Ton luth détendu,
                                                Au mur solitaire
                                                Reste suspendu.
                                                Seule à peine encore,
                                                La corde sonore
                                                Vient-elle à frémir,
                                                Quand long-temps muette,
                                                Elle éclate, et jette
                                                Un dernier soupir.
Plus loin, tout livide,
                                                Ton myrte fané,
                                                Dans son vase aride,
                                                Meurt abandonné.
                                                Sans eau, sans rosée,
                                                La plante épuisée
                                                Eût perdu ses fleurs,
                                                Si, pour vivre encore,
                                                Sa tige inodore
                                                N’avait bu mes pleurs.
Et lui, tes délices.
                                                Cet oiseau charmant,
                                                Que tes doux caprices
                                                Stimulaient au chant !
                                                Morose et sauvage,
                                                Vois-le dans sa cage
                                                Demander tout bas,
                                                Où sont les tendresses,
                                                Où sont les caresses
                                                Dont tu l’enivras.
Ah ! quand moins farouche,
                                                Il venait joyeux
                                                Effleurer ta bouche
                                                D’un bec amoureux,
                                                De quels yeux ma rage
                                                Voyait son plumage
                                                Sur ton sein frémir…
                                                Plus de jalousie !
                                                Notre ingrate amie
                                                A su nous unir !
Caché sous son aile
                                                Aux rayons du jour,
                                                Quand ma voix l’appelle,
                                                L’oiseau reste sourd.
                                                Ma main consolante
                                                En vain lui présente
                                                Grains, fruits savoureux ;
                                                Nul soin ne le touche ;
                                                Son bec fuit ma bouche ;
                                                Son regard, mes yeux.
Viens donc, tout t’implore
                                                Viens, comblant nos vœux
                                                D’un sourire encore
                                                Animer ces lieux ;
                                                Rends au Temps son aile ;
                                                À l’oiseau fidèle
                                                Rends sa vive ardeur ;
                                                Au luth, l’harmonie ;
                                                Au myrte, la vie ;
                                                À moi, le bonheur.
© Jean POLONIUS
Jean   Polonius (1790-1855) [Nom de naissance : Xavier Labensky]
                                  Diplomate et poète de l'Empire russe d'expression française, Jean Polonius est né en Pologne (alors sous domination russe). Entré dans la carrière diplomatique, il est d'abord attaché à l'ambassade de Russie à Londres, puis il est rappelé à Saint-Pétersbourg pour y exercer d'importantes fonctions à la Chancellerie impériale et au Conseil d'État. Il devient ensuite secrétaire en chef du ministre des Affaires étrangères, Karl Robert de Nesselrode.
Ne venant en France qu'épisodiquement, il choisit néanmoins le français comme sa langue d'expression poétique. Il publie trois recueils de poésie. D'abord élégiaques, ses poèmes prennent peu à peu un tour plus grave et plus philosophique, leur style évoquant pour les uns celui de Lamartine, pour les autres celui d'Alfred de Vigny. 
                                → Sa biographie sur Wikipédia 
                                 
      L'absence  
  
L'absence cruelle a son charme.
                                                Comme en la goutte d'eau le ciel,
                                                  Un bonheur immatériel
                                                  Tient quelquefois dans une larme.
                                                
                                              
                                              Quand j'étais près d'elle là-bas
                                              (Rêve humain jamais ne s'achève),
                                              Je poursuivais encore un rêve
                                              Que je ne me pardonnais pas.
                                              
                                              
                                              A présent mes voeux de tendresse
                                              N'ont plus de soupirs sans objet ;
                                              Un désir vague me rongeait : 
                                              Un regret défini m'opresse.
                                              
                                              L'absence, qui fait tant de mal,
                                              Est souvent une heureuse peine :
                                              Elle rend à l'amour certaine
                                              L'attrait fuyant de l'idéal.
                                              
© Jean AICARD
Jean  Aicard (1848-1921)
                                  Poète, romancier et dramaturge français, Jean Aicard est né à Toulon où une plaque signale sa maison natale. Il fait ses études à Mâcon, où il fréquente Lamartine, puis au lycée de Nîmes, puis en droit à Aix-en-Provence. Venu à Paris en 1867, il y publie un premier recueil, Les Jeunes Croyances, où il rend hommage à Lamartine. Le succès qu'il rencontre lui ouvre les portes des milieux parnassiens. Il participe à la création de la revue La Renaissance littéraire et artistique. En 1874, il publie Poèmes de Provence, qui font de lui le poète de cette région, et il est considéré avant tout comme le poète de la Provence. Il  devient président de la Société des gens de lettres en 1894 et en 1909 il entre à l'Académie française. 
                                  → Sa biographie sur Wikipédia





