Les douze mois de l'année


Souvenir de février
Colette SCHAEFER

y

Et peu à peu,
Février s'enlisait lentement
Dans la vacuité des jours
Dans le silence oppressant
De l'absence
Et de l'amour.


© Colette SCHAEFER


Colette Schaefer (1960-aujourd'hui)

Colette Schaefer écrit depuis sa plus tendre enfance. Elle vit en Bretagne depuis 43 ans, c'est là qu'elle a trouvé ses vraies racines. Fille des landes embrasées de genêts au lit fauve des tourbières, fille des vents et du gémissement de la bruyère, fille des embruns et de la mer...
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Une palette de couleurs
Myriam CLOWEZ

y

Aujourd’hui tombe la neige,
De janvier je me protège
Février apparaitra vite,
On est moins seul
Quand on s’invite.
Puis mars et ses giboulées
Ses grêlons froids sur les pavés
Annonceront sur le sol
Qu’on peut tomber
Comme en plein vol.
Quand avril arrivera,
D’un manteau il s'habillera
Des bourgeons vêtus de vert
Mettront la tête à l’envers.
Les hannetons des marronniers
Accueilleront le mois de mai.
Et les cerisiers en fleurs
Et tous les merles moqueurs
Auront en ce mois de juin
Mangé un joyeux festin.
Et comme souvent en juillet
La pluie viendra nous gâter
Mais passons vite au mois d’août
Qu’on appelle le mois des fous,
Et à son ami septembre
Voyez comme ils se ressemblent.
Octobre offrira sa palette
Et toutes ses couleurs de fête
Chacun cherchera son roi
Le long des chemins étroits.
Puis s’annoncera novembre
Qui a pour allier décembre
Avec ses yeux couleurs de pluie
Nous resterons bien à l’abri.


© Myriam CLOWEZ


Myriam Clowez (1962-aujourd'hui)

Retraitée du secteur sanitaire et social, Myriam Clowez a toujours aimé la poésie et c'est surtout à l'adolescence qu'elle a écrit de nombreux poèmes. Aujourd'hui, elle profite de son temps libre pour participer aux concours de poésies.


Les mois ont perdu la raison
Marie MINOZA

y

L’Univers n’a plus de repères
Et les années plus de saisons…
Les mois ont perdu la raison
Tourne, tourne encore la Terre…


Janvier fait fleurir ses bourgeons,
Juillet frissonne sous le gel…
Les fleurs de juin ont des frissons,
Novembre, des douceurs de miel…


Août valse avec de froids flocons,
Février brunit ses feuillages…
Mai a des crêpes en foison,
Avril croule sous les orages...


Décembre pleure en giboulées
Et Mars s’éclaire de guirlandes…
Noël, en septembre est fêté,
Octobre n’est plus qu’une légende…


L’Univers n’a plus de repères

Et les années plus de saisons…

Les mois ont perdu la raison

Tourne, tourne encore la Terre…


© Marie MINOZA
Illustration : © Marie MINOZA


Marie Minoza
Cette enseignante en école primaire a exercé dans les Deux-Sèvres puis dans la Vienne à Châtellerault. Tout au long de sa carrière, elle a aimé partager l’amour de la peinture, de la poésie et de la création avec ses élèves. Aujourd'hui à la retraite, elle partage ses écrits et ses créations d'images sur son blog. Tous les deux ans, elle contribue avec des amis poètes à la création d’un livre de contes et de poésies destiné aux enfants gravement malades… Elle participe également avec ses anciens collègues à un spectacle chorale, comédie musicale (création d'images et de montages power-point pour animer chants et mimes).
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Proverbes coquins
Michel BUNEL

y

Pluie de septembre raffermit le membre
Pluie d'octobre le rend sobre
Pluie de novembre, paix dans la chambre


Pluie de janvier bande le viet
Pluie de février le fait vriller
Pluie de mars l'engarce.


Soleil début mai veut la chatte aimée
Soleil de juin couchée dans le foin
Soleil de juillet l’exige mouillée


Décembre est fébrile s’il pleut en avril
Du zob on s’en fout comme du mois d’août.


© Michel BUNEL


Michel Bunel (1952-aujourd'hui)
Depuis toujours, Michel Bunel écrit des poèmes, mais il lui a fallu arriver à 70 ans pour oser en publier. Auparavant, il s'est contenté de les collecter dans des cahiers puis de les poster sur des groupes de poésie, sur Yahoo Groupes, puis sur Facebook. Son écriture doit beaucoup à Georges Brassens - qu'il a aimé chanter - pour l'humour, la provocation ou la dérision, pour la versification aussi.
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Soir de novembre
Roland MUHLMEYER

y

Les feuilles des cerisiers dorment sur l’herbe.
Le brouillard enveloppe le clocher.
Une aronde semble fuir sous ce toit, embuée de mille artifices
De profundis clamavi ad te, Domine.
Lever les yeux au ciel, comme un calvaire.
Les cabanes sont prêtes !
Les illuminations sont prêtes !
Les chœurs sont-ils prêts ?
Un moteur tourne, l’avion décolle.
Je l’entends semblable à l’hôte au désert,
il entonne un sillage dans l’ombre.
C’est l’angelus couleur de sable.
Hélas,
l’argile parle comme une vile douleur sur un pas de milonga.
Les hirondelles passent,
le héron traîne,
et la buse patiente le long de la route
comme la Lorelei sur les rives du Rhin.


© Roland MUHLMEYER


Roland Muhlmeyer
Roland Muhlmeyer est guitariste classique de formation. Il apprend le chant lyrique, deux matières qu'aujourd'hui encore il enseigne. Il se spécialise par ailleurs dans le chant grégorien, qu'il a également enseigné. Il a écrit des poèmes dans sa jeunesse qui ont paru dans quelques publications. Après un long repos poétique, il s'est remis à écrire. Il a le souci du rythme, des couleurs, des mots dans ses textes qu'il traite comme une partition de musique contemporaine.
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Les douze mois de l'année
Denise DODERISSE

y

La lumière de janvier reprend de l'ampleur et s'allonge paresseusement. Les flèches d'or du forsythia animent février et éveillent l’œil du chaland.


Les vives eaux de mars déchiquettent les pâquerettes et le vent joue avec leurs haillons.


Les nuances d'avril déferlent, violine de la monnaie-du-pape, bleu myosotis, jaune des mahonias, sur fond de tulipes alanguies.


Joli mois de mai parfumé des senteurs de roses écloses chatouille l'odorat dans l'air devenu plus léger.


Escorté de bataillons aux nuances vif argent, juin a pris ses quartiers bleutés, accompagné de son aide de camp zélé, le soleil.


La flore commence à s'engourdir avec juillet qui l'assoupit de sa chaleur.


Les orages d'août déversent des opales de pluie au long des fleurs assoiffées.


Les feuilles en septembre osent un soupir incarnat et se laissent parfois glisser en un lent mouvement de valse.


L'astre d'octobre se glisse au dos de masses sombres puis chasse ces importuns et installe sa douce lumière.


Un châle de brume assombrit le ciel de novembre où se noient les lueurs d'espoir.


Le chemin de décembre qui court vers Noël se couvre de buissons chenus et d'épines cristallines. L'espoir renaît.


© Denise DODERISSE


Denise Doderisse
Résidant en région parisienne, Denise Doderisse écrit depuis une cinquantaine d'années de la poésie sous toutes ses formes, et en particulier elle aime écrire des haïkus. Elle s'adonne également à la peinture et au dessin. Elle a publié deux recueils et plus récemment un livre illustré de réels dessins d'enfants.
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Parcours
Renée VIRLOGEUX BORON

y

Janvier me donne froid aux pieds
Et chaleur près de la cheminée.
Quand Février apporte froid virulent,
Pain perdu et galette de froment,
Mars chante le renouveau, sous la pluie.
Les perce-neige sortent de  leur abri,
Gentil Avril appelle les hirondelles
Coucous, mésanges et tourterelles.
En Mai, et oui, je fais ce qui me plait,
Et parle aux persil, thym et serpolet.
Juin, le mois des amis, des copains,
Et de la vibrante tondeuse à la main.
J'écoute le chant des blés en Juillet
Leurs vivants refrains et couplets.
Au mois d’Août, sourire en fleurs,
Mer, montagne et campagne en couleurs,
Douceurs de Septembre et Octobre
Pour une dernière apparition très sobre.
Les feuilles s'envolent, le merle se tait
Novembre s'attriste, ferme ses volets
Et invite les courtes journées de Décembre
A passer leur temps dans l'antichambre.
Et tous les mois de l'année s'en vont chantant
de Janvier à Décembre, s'en vont courant
S'en vont trébuchant,
S'en vont piétinant,
S'en vont
Ainsi vont...
Ainsi font...
Font... font... font...


© Renée VIRLOGEUX BORON


Renée Virlogeux Boron (1939-aujourd'hui)
Renée Virlogeux Boron s'adonne à la poésie pour son plaisir et écrit aussi des nouvelles. Elle travaille la terre aux Ateliers d'Art de Château-Thierry. Elle aime également peindre et a pris quelques cours de calligraphie. Elle a ouvert une petite bibliothèque dans sa commune qui compte 83 habitants. C'est avant tout le plaisir de se rencontrer, d'échanger et... de jouer aux cartes.
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L'hiver
Claude DUSSERT

y

L’hiver s’installait en hôte indélicat
Une pluie de grésil faisait pleurer les pierres
Les ruches fourmillaient dans un cocon de miel
Toutes lumières éteintes les lucioles étaient mortes.
Dans ce froid de décembre il fallait tout tenter
Contre vents et marées survivre s’imposait.
Sur la lande déserte le vent se déchaînait
Une seule chose à faire c’était de l’affronter.

 

Seule dans sa cahute une vieille priait.
L’esprit de son époux jamais ne la laissait
Marée après marée, faire un deuil tranquille.
Son regard singulier fixé sur l’horizon
Défiait la tourmente et ses lames funestes
Triait dans sa mémoire les souvenirs heureux
Quand ils étaient ensemble, enlacés, amoureux
Que la mer ne l’avait pas tout encor avalé.

 

Tous les ans la tempête comme une ritournelle
Tombait pile au moment du solstice d’hiver
Instant des plus propices accordé aux sorcières
Pour cueillir sur la lande les graminées magiques.
Alors, elle profitait d’un calme passager
Bien encapuchonnée dans une cape noire
Un panier d’une main et dans l’autre sa canne

Pour se glisser furtive tout au bord de la combe.

 

Assise à même la roche toute imprégnée d’embruns
Les yeux justes entrouverts sous le froid de décembre
Elle rêvait  de planer en compagnie des sternes.


© Claude DUSSERT


Claude Dussert (1947-aujourd'hui)
Poète, nouvelliste et pamphlétaire à ses heures, Claude Dussert est diplômé du Conservatoire d’Arts Dramatiques de Grenoble. Cadre commercial, il a créé sa société de communication « CBCD » en 1993 à Lyon. Il vit actuellement en Bourgogne, dans la région de Cluny. Éclectique dans ses lectures, sa passion pour la poésie l’a amené à être membre de nombreuses associations. Il participe activement à plusieurs anthologies de poésie et ouvrages collectifs ainsi qu’à des concours. Il a édité à compte d’auteur cinq recueils de poésie et un recueil de nouvelles. Il a également remporté de nombreux prix de poésie (dont le Prix Spécial du Jury au concours Poetika 2023).
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Sublime mai
Mokhtar EL AMRAOUI

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Mai de tes muguets tu auréoles les horizons
Tes fleurs sont les ivres rires des bourgeons
Exhalant leurs dansants parfums d'éclosions
Comme les poings dressés en insurrection
Contre oppression injustice et exploitation
Ils clament après l’hiver la si belle résurrection
De tant de chants d'éveil et de rébellion
Aux couleurs de la colère refusant la soumission
Sublime mai fier tu couronnes toutes les saisons

© Mokhtar EL AMRAOUI


Mokhtar El Amraoui (1955-aujourd'hui)
Poète d’expression française né à Mateur, en Tunisie, Mokhtar El Amraoui a enseigné la littérature et la civilisation françaises pendant plus de trois décennies, dans diverses villes de la Tunisie. Il est passionné de poésie depuis son enfance. Il a publié quatre recueils de poésie et plusieurs de ses poèmes ont été publiés sur Internet et en revues-papier.
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Les saisons au temps de la Révolution
Catherine DESTREPAN

y

En automne au temps de la Révolution !

Nouveau calendrier, on chambarde les mois !
Viennent en même temps et les premiers émois
Et les premiers labeurs d’une longue journée.
Là-haut la rafle attend fébrile en languissant
Que la grappe apparaisse en son habit de sang
Et par le don du ciel qu’elle ait l’âme bien née.
La cuvée à venir s’affirme en vieillissant
Vendémiaire alors court vers sa destinée.

Nouveau calendrier, on chambarde les mois !
La nature en péril qui semble être aux abois
Soulève son poitrail et souffle comme une bête.
Brumaire se cache et ce depuis toujours ;
Les yeux écarquillés cherchent les alentours
Qui semblent avoir pris la poudre d’escampette.
L’ombre blanche engloutit l’écran vierge des jours
Et prescrit le silence à quiconque l’embête.

Nouveau calendrier, on chambarde les mois !
La glace embrase tout comme le feu grégeois
Et recouvre le sol d’un linceul de paillettes.
Lentement le soleil tombe et perd ses éclats ;
Alors l’astre déchu pour qui sonne le glas
Songe à s’évanouir dans les gouffres célestes
Prisonnier pour un an dans ses fers de verglas
Frimaire attend serein ses prochaines conquêtes.


En hiver au temps de la Révolution !

Nouveau calendrier, on chambarde les mois !
Le créateur froissé se demande parfois
Comment reconvertir un banal champ de cendre
En un vierge tapis de plumes de cristal.
La funèbre nature en son destin fatal
Se réjouit de voir le blanc duvet descendre
Dans un accord léger d’un fameux récital ;
Et nivôse au repos peut enfin se détendre.

 

Nouveau calendrier, on chambarde les mois !
Stratus, cirrus, là-haut attendent en sournois
Et versent leur rancœur en larmes d’amertume.
Confondu dans l’acier de l’azur infini
Pluviôse d’un coup se sent des dieux béni.
Après un long sommeil il se réaccoutume
A son humeur changeante et son cœur racorni
Pour répandre en tout lieu le chagrin qu’il assume.


Nouveau calendrier, on chambarde les mois !
Une complainte sourd d’un monde d’autrefois
Et tel celui d’un monstre irrité qui s’égare
Un cri déchire l’air et s’allonge à jamais.
Tous les vents s’unissent pour croître leurs méfaits
En tempêtes d’antan sans même crier gare.
Alors pour éclipser ventôse et ses forfaits
L’astre d’or intervient au cœur de la bagarre.


Au printemps au temps de la Révolution !

Nouveau calendrier, on chambarde les mois !
Il faut semer en temps comme le vieux gaulois
Pour que le paysan remplisse sa cagnotte.
Donc l’espoir refleurit quand germinal revêt
Son habit d’apparat et son maintien parfait.
Alors on voit éclore en sortant de sa cotte
Le bourgeon qui s’expose en un air satisfait.
À chambouler l’horloge, on en perd sa culotte !


Nouveau calendrier, on chambarde les mois !
Le regard court partout et se brouille parfois
Parce que floréal conserve en ses archives
Le souvenir amer d’un passé défleuri.
Jacinthe, bouton d’or, jonquille et muscari
Prudes fleurs de printemps, demoiselles naïves
Se mêlent sans pudeur en divin pot-pourri
Afin de ravir l’œil par tant de couleurs vives.

 

Nouveau calendrier, on chambarde les mois !
Dans l’étable revient l’état d’esprit grivois
Car le bœuf se languit de sa grasse prairie.
Quand l’âme devient sœur en ce jour spécial
C’est le temps de l’amour qui trouble prairial.
Au village c’est jour de joie et de frairie
Et le mâle s’émeut d’un ébat nuptial
Sans pour autant passer, coquin, par la mairie.


En été au temps de la Révolution !

Nouveau calendrier, on chambarde les mois !
C’est le dernier combat pour tous les villageois
Partir à la conquête, armés d’une faucille,
Du champ de victuaille et prendre le trésor ;
Tel est l’enjeu risqué pour le fier messidor !
Partout aux alentours la lame qui scintille
Dépouille sans répit l’illustre toison d’or
Pour ne laisser au sol qu’une simple guenille.

 

Nouveau calendrier, on chambarde les mois !
Prenez garde au soleil et son joli minois !
On l’espère, on le craint le thermidor ardent
Avec son air charmeur très souvent il s’enflamme
Et ne laisse que cendre avant qu’on le diffame.
Et la nature exsangue aspire cependant,
Le regard vers le ciel et priant Notre-Dame,
À voir venir la pluie tel un beau prétendant.

 

Nouveau calendrier, on chambarde les mois !
Et l’arbre en pleurs parait succomber sous le poids
Du vaillant fructidor et ses fruits de saison :
Coings, prunes et poires qui donnent bonne mine
Aux visages cuivrés que la joie illumine.
Et le cycle s’ensuit jusqu’à la cueillaison
D’une nouvelle année où l’autre se termine
À croquer goulûment jusqu’à la déraison.


© Catherine DESTREPAN


Catherine Destrepan (1956-aujourd'hui)
Comptable, Catherine Destrepan a jonglé toute sa vie active avec les chiffres avant de s'intéresser de plus près à la poésie, qui occupe aujourd'hui une grande place dans ses activités culturelles. Elle prête également sa voix de contre-alto au sein de plusieurs ensembles vocaux. Elle a remporté le Premier Prix de Poésie Classique au concours AMAVICA 2023, dont le thème était : « La vigne et le vin, vigneron et vigneronne », avec le texte Rêve carmin.
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Hiver interminable
Sylvie CROCHARD

y

Je déteste le temps hivernal
Pluie en novembre et décembre
Puis mois de janvier froid et sec
Mêlé de pluie.


Vu que je me déplace à vélo,
Les intempéries je les savoure
Puis en tombe malade :
Merci…


A quand le printemps ?
Les rayons de soleil qui réchauffent
Le corps et le cœur,
Pour préparer l’été.


© Sylvie CROCHARD


Sylvie Crochard (1976-aujourd'hui)
Ouvrière en milieu protégé, Sylvie Crochard a publié plusieurs recueils. Passionnée de piano, elle s’inspire également de la musique dans ses poèmes.
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Ballade du joli mois de mai
Michel MIAILLE

y

L’hiver a pris son éternel bâton,
Celui qui mène au bout de froides îles
Pour rechanter l’éternelle chanson
Qui donne aux gens de pauvres corps fébriles,
Des cœurs transis pour les êtres dociles ;
Lui nous revient avec son air coquin
Qui fait rougir même le cœur chagrin
Par sa chaleur aux saveurs éternelles ;
L’homme reprend ses envies éternelles
Et l’univers retrouve son ciel gai ;
Pour vous les cieux, pour vous les hirondelles,
Le revoilà le joli mois de mai


Un grand bonheur rechante à l’unisson
Avec le bleu dans des mots volubiles,
En écoutant la nature au doux son
Quand le printemps court même dans les villes,
Jetant le chaud sur les toits et les tuiles ;
La moindre fleur bénit chaque matin,
Se souvenant du jour déjà lointain
Lorsque décembre et ses froideurs cruelles
Semait ses peurs et ses neiges rebelles ;
Quand les oiseaux, le martinet, le geai,
Sortent leurs cris et leurs joies informelles,
Le revoilà le joli mois de mai.

 

Bientôt l’été, son brûlant tourbillon
Nous offrira quelques plaisirs futiles,
Au temps des jeux à l’accent polisson
Et des amours comme des vaudevilles
Quand les congés ont leurs airs mercantiles ;
Pour le moment, le joyeux galopin
Poursuit sa vie avec chaque jardin,
Lançant sans fin ses tendres ritournelles,
Ses doux plaisirs, ses fêtes sensuelles ;
Ainsi l’on dit au bateau sur le quai,
Sur le départ avec des voix nouvelles,
Le revoilà le joli mois de mai.

 

Princes, aux airs de riche et de rupin
J’aime à vous dire avec un air taquin
Profitez-en, bien loin de vos querelles,
De ces ardeurs fortes et sensuelles,
En vous disant, bien vite et sans délai,
Les yeux emplis d’envies irrationnelles,
Le revoilà le joli mois de mai.


© Michel MIAILLE


Michel Miaille (1951-aujourd'hui)
Poète, auteur de sketches et de pièces de théâtre, Michel Miaille est retraité du Ministère de l'environnement et membre de la SACEM. Il a obtenu plusieurs prix de poésie, notamment avec avec des poèmes en langue provençale, et participe à des anthologies. Il a publié plusieurs recueils.
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Douceur d'octobre
Nathalie LAURO

y

Les yeux clos
je respire le vent marin
la mer blanche
d’écume et de soleil
qui agitent
les mouettes bruyantes


Je profite
des heures douces
alors que le monde péri


Ma bulle ciel - mer - horizon
me protège des maux du siècle
ce « Siècle des Lumières Éteintes »
des lumières sombres
des lumières nauséabondes…


Douceur d’octobre
les yeux clos
je respire
le vent marin


© Nathalie LAURO
Illustration © Nathalie LAURO


Nathalie Lauro
Ecrivaine, poétesse et artiste numérique, Nathalie Lauro travaille à partir de ses photos shootings. Elle aime photographier les villes comme Berlin, Londres, Paris, Hambourg et Amsterdam mais sa spécialisation reste le sud, la Méditerranée, le soleil, les couleurs, les lumières et la Dolce Vita. Elle est par ailleurs présidente de l'association Luna Rossa.
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Le dernier jour de l'année
Mirela LEKA-XHAVA

y

Tu deviendras mon passé
Pas une minute, une heure, un mois,
Mais douze à la fois
Et à minuit ce soir ;
Je te dirai au revoir !
Hey, ne pense pas que je t’oublierai
Tu me connais déjà
J’ai cette façon
D’être un véritable calendrier de couleurs.
Pour les moments de bonheur que j’ai goûtés
Pour l’amour infini de ceux que j’aime
Et les moments tristes que je garderai
Non en mémoire
Mais en la force qui me soutient chaque jour.
Tu deviendras mon passé,
Pas une minute, une heure, un mois
Mais douze à la fois,
Et à minuit ce soir ;
Je te dirai au revoir !


© Mirela LEKA-XHAVA


Mirela Leka-Xhava (1966-aujourd'hui)
Mirela Leka-Xhava est née dans la ville d'Elbasan en Albanie. Passionnée de littérature depuis l'enfance, elle a publié de temps en temps dans des magazines et des journaux avant les années 1990 puis dans le journal "Le mot libre". Elle est diplômée en Langue et Littérature albanaise à l'Université « Aleksander Xhuvani » d'Elbasan. En 1999, elle publie son premier recueil de poèmes Je ne veux pas l'hiver dans les yeux. Elle vit et travaille à Bordeaux depuis 2002. Elle publie périodiquement des cycles de poésie dans Atunis Galaxy Poetry, Belgique, ainsi que dans plusieurs magazines et journaux prestigieux en Albanie, au Kosovo, en Italie, en Angleterre, au Canada, au Bangladesh, en Tunisie, en République Dominicaine, en Roumanie, etc., ainsi que sur les sites littéraires français. Elle vient de sortir son deuxième recueil Les Fleurs de la Rue Montesquieu en langues albanaise-française.
Autres textes :
→ La fin de l'été
→ Qui toque à la vitre ? !
→ L'oubli

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Tout juste un an
Christian SATGÉ

y

© Christian SATGÉ


Christian Satgé (1965-aujourd'hui)
Auteur prolifique, fabuliste et conteur éclectique, Christian Satgé est professeur d'histoire-géographie dans le département des Hautes-Pyrénées. Il a publié plusieurs recueils et près d'une cinquantaine de ses textes figurent dans Le Monde de Poetika. Son dernier ouvrage est une pièce de théâtre "Belize".
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La chanson des douze mois
Anne SYLVESTRE

y

C’est janvier le premier né,
sa couronne sur la tête,
il dévore une galette !


Février c’est le second,
qui s’enrhume et qui grelotte,
qui réclame une bouillotte.


Regardez le mois de mars,
il dessine sur les branches
des pétales de soie blanche.


Le suivant s’appelle avril
et c’est le mois qui réveille
les oiseaux et les abeilles.


Quand le mois de mai s’en vient,
il met tout le monde à l’aise
devant un panier de fraises.


Pour fêter le mois de juin,
il faut entrer dans la danse
du soleil et des vacances.


En juillet s’en va dormir
entre deux bottes de paille
la chevelure en bataille.


Le mois d’août n’est qu’un voyou,
il invente des orages
pour taquiner les nuages.


Et septembre tout doré
prend la route de l’école
sous les feuilles qui s’envolent.


C’est octobre le suivant
qui te fait une frimousse
parsemée de tâches rousses.


Et novembre tout en gris
se dépêche dans la brume
d’attraper son premier rhume.


C’est décembre le dernier
qui réclame à tous ses frères
des cadeaux d’anniversaire.


© Anne SYLVESTRE


Anne Sylvestre (1813-1877)
[Nom de naissance : Anne-Marie Thérèse Beugras]
Auteure-compositrice-interprète, féministe et auteur engagée, Anne Sylvestre était très populaire dans les années 1960 et 1970 où elle se produit à la télévision auprès d'artistes prestigieux de la chanson comme Georges Brassens, Barbara, Georges Moustaki, Boby Lapointe, et participe régulièrement à des émissions télévisées, telles que celles de Jean-Christophe Averty ou Denise Glaser (Discorama). En 1963, elle sort son premier 33 tours. Elle reçoit pour ses chansons le Grand Prix international du disque de l’Académie Charles-Cros, quatre fois entre 1963 et 1967. Elle a écrit plus de 250 chansons pour adultes. Soixante ans de carrière sans interruption, une vingtaine d'albums, sans compter les dix-huit albums de Fabulettes destinés aux enfants.
Autre texte :
Les gens qui doutent
→ https://www.annesylvestre.com/
→ Sa biographie sur Wikipédia



Février (la ronde des mois)
Dominique SAGNE

y

Les petits matins froids du mois de février
Se lèvent dans des tons de rouge orangé, 
Et les nuages lentement s'étirent, 
Laissant au soleil le temps de se vêtir.
De sa douce chaleur, il fait fondre la glace
Que la nuit dépose comme une carapace,
Sur une nature, encore engourdie
Qui ne demande qu'à reprendre vie.
Février à mauvaise réputation.
A la lecture des vieux dictons
On le dit, froid, pluvieux, venteux
Et pourtant il est bien besogneux
Puisqu'il prépare le Printemps
Tirant la nature de son engourdissement
Un petit peu plus, chaque jour
Sans rien attendre en retour
Que de mourir, pour laisser sa place
A ce coquin de mois de Mars.
Mardi-gras et la chandeleur
Amènent à ce petit mois travailleur
Un air de fête, apprécié des petits
Qui le couvrent des couleurs des confettis.


© Dominique SAGNE


Dominique Sagne (1956-aujourd'hui)
Peintre, poètesse et photographe, Dominique Sagne réside dans le sud de la France. Elle a écrit un poème pour chaque mois de l'année.



Matin d'octobre
François COPPÉE

y

C'est l'heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain. 
A travers la brume automnale 
Tombent les feuilles du jardin.

Leur chute est lente. Ou peut les suivre 
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre, 
L'érable à sa feuille de sang.

Les dernières, les plus rouillées, 
Tombent des branches dépouillées : 
Mais ce n'est pas l'hiver encor.

Une blonde lumière arrose 
La nature, et, dans l'air tout rose,
On croirait qu'il neige de l'or.


© François COPPÉE


François Coppée (1842-1908)
Poète, dramaturge et romancier, François Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète de la tristesse à la vue des oiseaux qui meurent en hiver, du souvenir d'une première rencontre amoureuse, de la nostalgie d'une autre existence ou de la beauté du crépuscule, il rencontra un grand succès populaire.
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Les mois de l'année
Alain BOSQUET

y

Janvier pour dire à l’année « bonjour »
Février pour dire à la neige « il faut fondre »
Mars pour dire à l’oiseau migrateur « reviens »
Avril pour dire à la fleur « ouvre-toi »
Mai pour dire « ouvriers nos amis »
Juin pour dire à la mer « emporte-nous très loin »
Juillet pour dire au soleil « c’est ta saison »
Août pour dire « l’homme est heureux d’être homme »
Septembre pour dire au blé « change-toi en or »
Octobre pour dire « camarades la liberté »
Novembre pour dire aux arbres « déshabillez-vous »
Décembre pour dire à l’année « adieu, bonne chance »
Et douze mois de plus par an, mon fils,
Pour te dire que je t’aime.

 

© Alain BOSQUET


Alain Bosquet (1919-1998)
Poète français d'origine russe (de son vrai nom Anatole Bisk), Alain Bosquet a passé son enfance à Bruxelles. Il s'est engagé dans l'armée américaine en 1942 puis dans l'armée française. Installé définitivement à Paris en 1951, il a collaboré à Combat, au Monde, au Figaro et à plusieurs maisons d'édition. Romancier et poète, il a fondé la revue Nota Bene. Il est mort à Paris le 17 mars 1998.
Autres textes :

Le cirque 
Je crie pour les enfants perdus 
→ Sa biographie sur Wikipédia



Juin
Robert CASANOVA

y

J’aime bien le mois de juin
C’est celui des cerises
Des longues journées sans fin
Aux douces soirées exquises

Très tôt dès le matin
Tous les oiseaux devisent
Et tard quand la nuit vient
Certains encore s’avisent

C’est temps des examens
Où les sérieux révisent
Et leurs moments malsains
Des attentes indécises

C’est tendres gazons coussins
Où la rosée irise
Les beaux serments divins
Des amants qui se bisent

Et puis au mois de juin
On pense à ses valises
Car très bientôt revient
L’heure des vacances promises


© Robert CASANOVA


Robert Casanova (1954-aujourd'hui)
Né en Algérie à Constantine, de parents enseignants, Robert Casanova est Corse par son père et Maltais par sa mère. Instituteur à la retraite, il écrit beaucoup. Attention, son blog n'a pas été mis à jour depuis 2018.
→ Son blog



Calendrier
Rosemonde GÉRARD

y

Janvier nous prive de feuillage ;
Février fait glisser nos pas ;
Mars a des cheveux de nuage,
Avril, des cheveux de lilas ;


Mai permet les robes champêtres ;
Juin ressuscite les rosiers ;
Juillet met l'échelle aux fenêtres,
Août, l'échelle aux cerisiers.


Septembre, qui divague un peu,
Pour danser sur du raisin bleu
S'amuse à retarder l'aurore ;


Octobre a peur ; Novembre a froid ;
Décembre éteint les fleurs ; et, moi,
L'année entière je t'adore !


© Rosemonde GÉRARD


Rosemonde Gérard (1871-1953)
Poétesse et comédienne française, elle était l'épouse d'Edmond Rostand.
Autres textes :
Rêve de Noël
L'éternelle chanson
Bonne année

→ Sa biographie sur Wikipédia



Juillet
William CHAPMAN

y

Le soleil brûle au fond de l’immense ciel bleu.
Pas un lambeau de vent ne traîne sur les ondes.
La canicule étreint dans un cercle de feu
Jusqu’aux sapins touffus des savanes profondes.


Les ruisseaux ont cessé leurs chants dans les vallons ;
Les coteaux sont jaunis, les sources desséchées ;
Le grillon, accablé, se tait sur les sillons ;
Le papillon se meurt sur les roses penchées.


Tout souffre et tout gémit dans ce nouvel enfer ;
Et, pâles et poudreux, en quête d’un asile,
Les citadins hier ont déserté la ville
Pour humer l’air léger des monts ou de la mer.


Mais l’effluve est aussi lourd dans le bas du fleuve,
Et le brun riverain, la faux sifflante aux poings
En ouvrant sa tranchée à travers les grands foins,
Péniblement halète, imprudemment s’abreuve.


Le soleil parfois semble une flaque de sang,
Et soudain un nuage à la frange écarlate
Monte de l’horizon. L’orage menaçant
Accourt. Déjà l’éclair brille, la foudre éclate.


Bientôt le ciel voilé laisse couler ses pleurs :
Sous cette aspersion sonore, fraîche et dense,
Les arbres, les épis, les ajoncs et les fleurs
Ont l’air de s’incliner devant la Providence.


Mais l’azur resourit au terroir tout trempé,
Et, le soir, sur le pas de nos portes ouvertes,
Nous nous grisons de l’âcre odeur des feuilles vertes,
De l’orge blondissante et du foin frais coupé.


© William CHAPMAN


William Chapman (1850-1917)
[Nom de naissance : George William Alphred]
Journaliste, poète et traducteur canadien, William Chapman écrit des poèmes empreints de naturalisme et de patriotisme dans le style de Louis Fréchette. En 1904 et 1910, il reçoit le prix Archon-Despérouses.

Autres textes :
Décembre
Il neige
→ Sa biographie sur Wikipédia






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Le Monde de Poetika
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N° ISSN : 2802-1797

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Si l'on passait l'année entière en vacances, s'amuser serait aussi épuisant que travailler.
William SHAKESPEARE
Je ne prendrai pas de calendrier cette année, car j'ai été très mécontent de celui ce l'année dernière !
Alphonse ALLAIS
Les deux périodes les plus heureuses de l'année sont le matin de Noël et la fin de l'école.
Alice COOPER
Si le soir du jour des Rois,
beaucoup d'étoiles tu vois,
tu auras sécheresse en été,
et beaucoup d'oeufs au poulailler.

Proverbe français