Envies d'ailleurs...
(Quels sont vos rêves ?)
Ailleurs
Ailleurs
loin des sentes sillonnées
sans repères ni saisons
Ailleurs
dans les perditions des cœurs
charger l’aiguade
et lever l’ancre
Déplier les légendes
qui dorment à fleur de mémoire
les fanatismes tatoués
Construire des ponts
des amitiés indigènes
forer les murs
atteindre la lumière
© Odile STEFFAN-GUILLAUME
Odile Steffan-Guillaume
Odile Steffan-Guillaume, auteure, poète, prêteuse de plume et correctrice-rédactrice, mène plusieurs vies aventureuses tant en France qu’à l’étranger. Études de lettres, puis tour à tour professeur de français en Algérie, libraire en Alsace et en Normandie (Librairie Guillaume à Caen), écrivain public. Elle s’exile en Afrique et crée en brousse un hôtel, un dispensaire, un centre d’artisanat. De retour en France, elle écrit de nombreuses biographies dont Le baiser de l’éléphant, Harmattan, 2015. Elle rédige moult thèses, mémoires, préfaces, un catalogue de peintre, intègre des clubs de poètes dont la « Voix du poème » auprès de Jean-Marie de Crozals et Jean-Marc Barrier, est membre de Poètes sans Frontières. Certains de ses poèmes sont primés (Printemps des poètes, Poètes sans Frontières, Écrivains du Tarn et Garonne, etc…). Elle est publiée dans diverses revues dont Les Écrits du Nord, Nouveaux Délits, Poetiquetac, Hélas... En 2023, elle est lauréate du Puy Poétique aux côtés de Luc Marsal et Julie Cayeux et Grand Prix des Jeux Floraux Azuréens ; en 2024, elle publie « Les yeux du sablier » aux éditions L’art d’en face.
Autre texte :
Neige
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Rêve d'ailleurs
Quand je ferme les yeux, je chevauche un nuage
Pour rejoindre en rêvant l’intimité des cieux ;
Mon esprit se remplit d’un songe ambitieux
Reconquérir la paix au cours de mon voyage.
Le monde entier brandit son féroce visage
Face à l’humanité qui signe ses adieux ;
Ô conflits éternels au nom de certains dieux
Qui laissent à la terre un sinistre héritage !
Comment ne pas vouloir se transporter ailleurs
Quand le futur échoit aux mains de fossoyeurs ?
Pouvoir, corruption, argent, le choix des armes !
Lorsque le poids des mots tuent l’information
Et quand en rouge sang résonnent les alarmes,
Je m’enfuis dans ma nuit : la résignation !
© Catherine DESTREPAN
Catherine Destrepan (1956-aujourd'hui)
Comptable, Catherine Destrepan a jonglé toute sa vie active avec les chiffres avant de s'intéresser de plus près à la poésie, qui occupe aujourd'hui une grande place dans ses activités culturelles. Elle prête également sa voix de contre-alto au sein de plusieurs ensembles vocaux.
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Boudoir
Assoupi sous l’arbre gris des nuages,
Un soleil recoud ses draps abîmés.
Pourtant, aux lourdes portes du courage,
L’écho de demain semble ligoté.
Des sanglots de brume contre les rimes
Proposent au poème leur pochoir.
Même si contre les buissons, d’infimes
Lueurs ouvrent leur modeste tiroir.
Au chant de la lune ronde, le givre
Riposte, en laissant la terre à l’oubli.
Il faut juste un frisson d’ailes pour suivre
La rivière où suinte l’infini.
Si le sol écorché, sous mes pas, crisse
Des rêves d’ailleurs cousus aux lacets
Aimeraient bien sortir de la coulisse
Pour s’ouvrir à quelque nouveau projet.
Je vois ce discret silence en bordure
Du ciel où s’émiette en vain mon soupir.
Des rosées de neige comme un murmure
Inventent des sources pour s’abrutir.
Comment lâcher les ballons de lumière
Enfanter sur les sommets de l’espoir,
Des petits riens pour ouvrir la volière
Et enfin s’évader hors du boudoir.
© SEDNA
Sedna
Résidant en Charente-Maritime, Sedna a toujours eu la passion des mots. Elle aime les rimes et travaille principalement avec le Traité de Sorgel en poésie classique. Elle aime la mer, le ciel qui sont ses sources d'inspiration permanente. La sauvegarde de notre planète est l'une de ses préoccupations.
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Son site : → http://www.cassiopee17.fr/
Habemus Papam
Trop d’actes sales et immondes
de peines lardées, d’âmes fragiles.
Trop de péchés dans ce monde
censé vécu sur fond d’Evangile.
Fi de mensonges lâches et enfouis,
De cicatrices brûlantes à jamais.
Place au motus, aux chagrins non dits,
Chez ces gens qui égrènent leur chapelet.
Mon vœu le plus cher, dès le début
Fut qu’on m’appelle simplement « François ».
J’avais des idées, des projets, des buts :
Je voulais retrouver les racines de la foi.
Celle qui donne et qui pardonne.
Celle qui aime l’autre comme lui-même.
Celle qui te fait humble aux pieds de la Madone.
Celle qui tend la main et pour le hère se démène.
Quand j’ose regarder en arrière
Me demandant ce que j’ai laissé,
Mon âme saigne au regard de ma mission
Mon cœur se brise aux cris de cette misère.
Et pourtant quand l’heure sera venue,
Celle du bilan, que l’on soit manant ou roi
Il faudra, quelle que soit ma déconvenue,
Passer à la caisse, j’y échapperai pas.
Je voudrais de tout ça n’avoir aucun remords
Oublier ce mal, nier, espérer me blanchir
De n’avoir pas su changer le décor
Et n’avoir finalement fait que bénir.
Ma conscience me harcèle chaque jour :
Imposture ! Apathie ! Refus de voir !
Lâcheté ! Peur d’oser dire qu’on n’est pas pour.
Je n’ai su que me cacher derrière l’ostensoir.
J’ai cru un moment pouvoir dépoussiérer
Malgré la noire Curie du fond de ses catacombes,
Bardée de passe-droits, qui a remis au fourreau l’épée
Pour se soucier de son bien et ignorer le fronde.
Je m’appelle François, Je m’étais donné une mission.
Mais mes ouailles ne veulent plus m’entendre
Elles récitent localement leurs oraisons
Et ont fait une croix sur un clergé exsangue.
La mutation tant attendue
Est restée lettre morte
L’espoir d’un mieux s’est perdu
Dans les méandres des cloportes.
L’ailleurs qu’on nous promet
Est-il là où les gens l’attendent ?
Que savons nous de ce qui est...
Nos « meilleurs vœux » en dépendent.
© Michel KEUKENS
Michel Keukens (1948-aujourd'hui)
Né en Belgique, Michel Keukens a 75 ans et travaille toujours à titre de traducteur de brevets européens depuis plus de 30 ans, après avoir effectué une carrière partielle d'enseignant en langues germaniques (néerlandais, anglais, allemand) dans le secondaire.
Il s'est toujours senti bien dans le monde de l'écriture, un parfait dérivatif qui le change radicalement de son activité éminemment technique ! En fait, il aime bien "raconter des histoires".
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Les oiseaux migrent au loin
Cela fait longtemps que dans leurs voyages
les oiseaux de fer géants ont des compagnons
Au-dessus des cieux crépusculaires, la fumée des villes modernes,
Ils échappent aux cris du grattement de l’asphalte, ils s'élèvent.
Nous ne voulions pas apprendre leur langue, peut-être que nous changerions quelque chose :
de ne pas enfermer leur liberté en cage.
de laissez rouiller les balles de chasse.
Les oiseaux vont, à la recherche de la planète sans humains
guillotines karma, tournée vers soi-même,
ils vont pacifistes, en attente de paix
sur les montagnes et les mers, comme un mirage, après le coucher du soleil.
Les oiseaux migrent au loin... !
© Mirela LEKA-XHAVA
Mirela Leka-Xhava (1966-aujourd'hui)
Mirela Leka-Xhava est née dans la ville d'Elbasan en Albanie. Passionnée de littérature depuis son enfance, elle publie de temps en temps dans divers magazines et journaux. Elle est diplômée en Langue et Littérature albanaise à l’Université « Aleksander Xhuvani » à Elbasan. Jusqu’en 2002, avant d’émigrer en France, elle a travaillé comme bibliothécaire à la Bibliothèque universitaire de la ville d'Elbasan. Ses poèmes ont été publiés dans des revues et journaux prestigieux en France, Albanie, Kosovo, Angleterre, Canada, Etats-Unis, Belgique, Bangladesh, Inde, Tunisie, Roumanie, Bulgarie, Italie, République Dominicaine, Pays Bas, Chine etc. Elle est active dans les salons littéraires en France, et a obtenu le Diplôme d’Honneur au 24ème Printemps des Poètes - Sartrouville France.
Elle est publiée périodiquement dans la revue littéraire « Florilège » de l'association Poètes Sans Frontières - Dijon et dans plusieurs anthologies. Elle a été finaliste du Festival de Poésie Méditerranéenne, Rome – 2022, et participe constamment à des concours littéraires. Depuis 2024, elle est membre de la Société des Poètes Français, Paris.
Elle vit actuellement avec sa famille à Bordeaux, en France.
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Il arrive
Il arrive, certains soirs,
qu'une envie d'ailleurs
nous empoigne.
Une ardente mélodie creuse
l'horizon qui rougit
Il faut bien casser le poignet
pour que glisse l'archet
sur les lignes du ciel.
Le jour s'effondre
sur l'ocre des falaises.
De l'or partout,
à vous fendiller le coeur.
Là-bas, dans la baie de Ramla,
le vernis de la mer
lentement s'écaille
et la plume tremble sur le papier
Il y a si peu à dire
Juste une palpitation
quand la lumière défaille
L'écorce de la main
continue de craquer
Et les mots un à un se détachent
Vont rouler dans les vagues
et mourir à nos pieds.
Il arrive, certains soirs,
qu'une envie d'ailleurs
nous accable.
Il faut attendre que la mer se défroisse
et que le rêve s'efface
pour retrouver un peu de paix.
© Marie-Claude LAMBERT
Crédit photo : Baie de Ramla (Malte) © Ralf Roletschek, via Wikimedia Commons
Marie-Claude Lambert
Marie-Claude Lambert a vécu son enfance dans les brumes de la Picardie dont elle garde un tempérament rêveur et nostalgique.
Elle a enseigné avec bonheur les Lettres et partage sa retraite entre la peinture, l'aquarelle et l'écriture. Son univers créatif puise dans les éléments : l'air, la mer, la terre, le feu et la nature en général.
Elle a initié la création de "Village en poésie" à Châteauneuf-Grasse et continue à créer des rencontres poétiques en Provence verte.
Elle a participé à des revues poétiques et publié un livre : "Le Chamboule-tout", chronique douce-amère des années 1948-1968.
Autre texte :
Hiver
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Je veux des fontaines enchantées...
Je veux des fontaines enchantées
des torrents ivres de joie
de vertes forêts qui chantent
de grands arbres qui dansent
je te veux toi au sommet de ton rire
Je veux des fleurs sur tous les chemins
de sémillantes farandoles de papillons
des escadrilles d’abeilles dans chaque ciel
je te veux toi tout contre moi
sur la plus haute branche de la vie
à l’abri du mal qui rôde la gueule ouverte
Je veux des soleils qui incendient les cœurs
toutes les places des villages en fête
je veux des bougies à chaque fenêtre
des vers luisants pour illuminer la nuit
je te veux toi avec moi
dans la lumière toujours
Illustration : encres sur galet © Jean-Charles PAILLET
Jean-Charles Paillet
Jean-Charles Paillet est animé par l’instant présent et les belles valeurs qui élèvent le coeur et l’âme... Sa poésie se retrouve dans ses dessins, ses photographies et ses chansons. Sa rencontre avec Yves Broussard est un tournant dans sa vie de poète.
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Simplement respirer
Je largue les amarres
Avant de m’effondrer
Naviguer au hasard
Simplement respirer
C’est à Moret-sur-Loing
Que mon bateau m’emporte
J’entends s’ouvrir au loin
De l’écluse ses portes
Le courant m’abandonne
Dans le sas imposant
Peu à peu tourbillonnent
Mon passé, mon présent
Puis tinte le signal
Précédant un silence
Il est là, le canal,
Déjà la proue s'avance
Sur les eaux immobiles
Où sont figées les heures
Tout est simple et tranquille
Reflétant le bonheur
À ma propre genèse
La nature m’invite
C’est ici qu’en ascèse
Enfin je ressuscite
J’ai quitté le bas monde
Et sa course effrénée
Ses quêtes infécondes
Ses êtres malmenés
Mais je t’ai laissée toi
Ne va pas t’effondrer
Viens ici près de moi
Simplement respirer
© Magali BRETON
Photo : © Magali Breton, canal du Loing
Magali Breton
Auteure-compositrice-interprète, Magali Breton est aussi comédienne, auteure de textes de chanson française dont ceux de son album intitulé « Regard de femmes » primé à Barbizon 77, lors du concours « La palette en chansons », avec pour parrain Bernard Sauvat. En 2019, elle se consacre à l’écriture d’une pièce de théâtre musical sur la vie et l’œuvre de l’artiste peintre Rosa Bonheur : « Les messagères de Rosa Bonheur ». Le spectacle est créé en 2020, avant d’être stoppé net par la crise sanitaire et la fermeture des salles de spectacle, avant de connaître un beau succès en tournée. Cette période se mue en une inépuisable source d’inspiration pour écrire un recueil intitulé « Les Covidiennes » édité en 2022. Elle choisit la poésie pour nous livrer des instants de vie en quelques vers et nous absorber dans l’intimité, la profondeur et l’exacerbation des sentiments. Elle fait appel à Muriel Pic, photographe, ainsi qu’à Patrick Carmier, pianiste compositeur, pour sublimer les textes par l’image et la musique. Cela donne naissance à un nouveau spectacle.
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Son site : → Les Messagères de Rosa Bonheur
Sa page Facebook : https://www.facebook.com/lelienparlart
Sa chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/UC6zEpDLSwB9-zqZok3H72BA
J'irai là-bas
J’irai là-bas où le ciel s’endort
Derrière la frondaison des arbres
Pour regarder l’horizon clamer
Sa frayeur au coucher du soleil.
Assis sur un rocher de paille
Je rêvasserai de ses instants
Où l’aurore chante avec la vie
Où le jour enrobe le matin.
Perdu dans mes tourmentes
J’inventerai encore des mots
Qui affolent l’herbe jaunie
Près de la rivière pourpre.
J’attendrai la nuit angoissante
Pour oublier le temps qui passe
Sous le regard d’une lune rousse
Les maux resteront suspendus.
J’aurai peut-être l’incertitude
Des rêves qui me poursuivent
Mais qui m’attendent là-bas
Où le ciel s’endort.. !
© Jean-Marc LAINELLE
Jean-Marc Lainelle (1951-aujourd'hui)
Né en 1951 à Haveluy, une petite commune du Nord de la France. Jean-Marc Lainelle se découvre une passion pour la poésie grâce à son travail au cœur de la forêt de Saint-Amand-les-Eaux.
Quelques petites notes en 1995 sur un calepin de bûcheron vont très vite prendre de l'ampleur et le faire devenir poète par la force des choses.
Cette richesse poétique, qu’il partage autour de lui sans modération, lui vaut la reconnaissance dans de nombreux concours nationaux et internationaux de poésie. Il vient de publier son premier recueil : Poésie ma fidèle amie.
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Voyage au bout de la nuit
La nuit maintenant laisse la place aux ombres
Une aube pâle et grisâtre s’installe sur la ville
Les vitrines s’éteignent et c’est en tâtonnant
Que la lumière débusque les plaques des égouts
Et les portes cochères. Par la vitre du train
Les façades apparaissent en kaléidoscope
Clignotent entre les troncs des arbres de la rue
Qui goutent sur les pavés parés de solitude.
Les essieux des wagons geignent des grincements
Ils sont à moitié vides à cette heure matinale
Peuplés uniquement de penseurs dolents
Qui rêvent de vacances au bord de l’océan
De randonnées pédestres, de croisières de rêve
Ou bien tout simplement que l’odyssée s’arrête
Ici tout simplement, à la frontière
Arrêt pour aller simple
Dans le ventre d’une mère
loin des bombardements.
© Claude DUSSERT
Claude Dussert (1947-aujourd'hui)
Poète, nouvelliste et pamphlétaire à ses heures, Claude Dussert est diplômé du Conservatoire d’Arts Dramatiques de Grenoble. Cadre commercial, il a créé sa société de communication « CBCD » en 1993 à Lyon. Il vit actuellement en Bourgogne, dans la région de Cluny. Éclectique dans ses lectures, sa passion pour la poésie l’a amené à être membre de nombreuses associations. Il participe activement à plusieurs anthologies de poésie et ouvrages collectifs ainsi qu’à des concours. Il a édité à compte d’auteur cinq recueils de poésie et un recueil de nouvelles. Il a également remporté de nombreux prix de poésie (dont le Prix Spécial du Jury au concours Poetika 2023).
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Un jour, ailleurs, ensemble...
Je fais, chaque jour, ce bien étrange rêve,
Enivré par l'émoi, d'un voyage sans trêve.
Vous m'accompagneriez, vive à mes côtés,
Offrant aux regards votre animale beauté.
Un clipper, à quai, larguerait ses amarres,
Sous l'escorte guerrière d'albatros criards.
Avec, seul horizon, la mer dans vos yeux,
Impurs et rieurs, nous ferions nos adieux,
Moi, vous enlaçant, fièrement sur le pont,
Et vous me happant, dans vos tourbillons.
Mes lèvres, en un élan brutal, se colleraient
Aux vôtres et nos salives, liées, scelleraient,
Dans le feu du baiser, notre fol attachement.
Alors je sentirais votre corps, soudainement,
M'envahir pour attiser mes chairs brûlantes.
Et à vos pieds, je poserais mon âme aimante.
© Philippe PARROT
Philippe Parrot (1950-aujourd'hui)
Philippe Parrot est né à Château-Thierry en 1950. Après avoir séjourné en Australie et obtenu une licence de philosophie à Paris, il enseigne cette discipline en Afrique. De retour en France, il dirige une maison de retraite puis un organisme de formation. Aujourd'hui, il vit en Bretagne où il consacre son temps à l'écriture. Ainsi a-t-il rédigé, au cours de ces dix dernières années des poèmes, des haïkus, des citations, un roman et neuf nouvelles.
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Son site : → http://philippe-parrot-auteur.com/
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Pays de l'erreMent ?
Sans cesse et sans relâche
L’homme s’en amourache
Qui saurait ce qu’il cache ?
Rêve d’un autre part
Distillant son nectar
Ce rêve d’autre chose
Dans le terne s’impose
C’est un puissant moteur
- Est-ce un puissant menteur ?-
Dissipant la grisaille
Jamais il ne défaille
Pourquoi donc cet instinct
Car autre est le destin
Pourquoi donc cette quête
Qui constamment s’entête ?
Est-il dans un ailleurs
Où les jours sont meilleurs
La fin de nos frayeurs ?
© Didier COLPIN
Didier Colpin (1954-aujourd'hui)
Didier Colpin est né en 1954 à Laval, petite ville de l’Ouest de la France. Il a découvert l’écriture et la poésie « sur le tard », en 2010. Depuis elle est devenue sa compagne de tous les jours…
La poésie est pour lui le contraire de Twitter et de sa rapidité. Elle est un arrêt sur image… Sur un émoi sur un trouble sur la Beauté sur la laideur. Le tout vu, ressenti à travers le prisme qu’est son regard où deux plus deux ne font pas toujours quatre…
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Ici est ailleurs
Même si elles n’ont pas un beau tympan classé
Une pub imprimée sur du papier glacé
Même si elles n’ont pas un plafond qu’on célèbre
En se tordant le cou, dévissant les vertèbres
J’aime par les chemins, visiter les chapelles
Sur les cartes IGN, petits points qui m’appellent ;
Et j’avance, nez en l’air, au pas du promeneur
Leur minuscule croix suffit à mon bonheur.
Ce que j’aime c’est arpenter
Escalader mes pentes, et
Dévaler tous mes raidillons
En compagnie des papillons.
Je ne suis qu’un piéton, un petit voyageur
Qui fuit à toutes jambes les voies des échangeurs ;
Qui, à l’invitation d’une rue goudronnée
Préfère le vert détour qui va lui pendre au nez.
Aimant ne faire le plein que de mes deux mirettes
Au calcul du trajet, plutôt conter fleurette
Et refaire les balades que j’ai faites cent fois
Quand cette cent-unième me laisse encore sans voix.
Ce que j’aime c’est arpenter
Escalader mes pentes, et
Dévaler tous mes raidillons
Dans le cui-cui des oisillons.
Détestant me flanquer d’un guide et son drapeau
Je ne mets pas mon pas dans celui du troupeau
Qui s’envole à grands frais, bien trop loin de la France
Le moindre chemin creux aura ma préférence.
Combien de perspectives, de points de vue sublimes
Gâtés par une foule, ô ma Sérénissime
Je n’irai pas, c’est sûr, voir Venise mourir
Bouffée par les rafiots, tu peux toujours courir.
Ce que j’aime c’est arpenter
Escalader mes pentes, et
Dévaler tous mes raidillons
Bercé par le chant des grillons.
Pauvres lieux pittoresques, présents sur tous les blogs
Qu’on ne peut ignorer, de tous les catalogues
Que leurs pâles habitants ont laissé dégommer
Qui crèvent jour après jour de leur belle renommée ;
À tous ces patelins qui se sont fait un nom
Devenus des musées, moi très haut je dis non
Et je préfère user mes semelles au désert
De la France du vide, au milieu des Salers.
Ce que j’aime c’est arpenter
Escalader mes pentes, et
Dévaler tous mes raidillons
Cornaqué par les carillons.
© Philippe SALORT
Philippe Salort
Moi j'aime cet auteur qui débute à 60 ans !! Qui se sent plus artisan qu'artiste, plus potache que poète... Qui se dit davantage les doigts pleins d'encre que la tête dans les étoiles !
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Sur mes rêves de nuit
Sur mes rêves de nuit, un jour je partirai.
Je suivrai mon étoile au confins de la terre
Vers des contrées cachées, des îles oubliées,
D’étonnants paradis réels ou légendaires…
Je prendrai des bateaux, des barques de roseaux,
Jonques et pirogues, de frêles canoés…
Suivrai la Casamance et le vol des oiseaux
Parmi les racines des noirs palétuviers…
Gagnerai le Boutan et ses hauts monastères,
Takstshang accroché à sa falaise escarpée…
Survolerai l’Himalaya et ses mystères,
Ses sommets mythiques, ses neiges, ses glaciers…
J’irai rejoindre les routes de Katmandou
Et les rites funéraires de Bagmati,
Le chemin de l’Inca jusqu’au MachuPichu,
Le Nil Bleu et les sanctuaires d’Ethiopie…
Je dormirai dans les yourtes de Mongolie
Au milieu des steppes et des dunes désertes…
Puis je m’envolerai pour le Sulawési,
Chez les Torajas et leurs coutumes secrètes…
A l’aube, j’écrirai mes songes de la nuit,
Mes vagabondages fous, mes plus beaux voyages
Et mes découvertes jamais inassouvies,
Toutes mes rencontres sur mes lointains rivages…
© Marie MINOZA
Photo © Marie MINOZA, survol de Paro à Katmandou
Marie Minoza
Cette enseignante en école primaire a exercé dans les Deux-Sèvres puis dans la Vienne à Châtellerault. Tout au long de sa carrière, elle a aimé partager l’amour de la peinture, de la poésie et de la création avec ses élèves. Aujourd'hui à la retraite, elle partage ses écrits et ses créations d'images sur son blog. Tous les deux ans, elle contribue avec des amis poètes à la création d’un livre de contes et de poésies destiné aux enfants gravement malades… Elle participe également avec ses anciens collègues à un spectacle chorale, comédie musicale (création d'images et de montages power-point pour animer chants et mimes).
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Le beau cavalier bleu
Loin de l’antre où je vis au décor anthracite,
Je rêve de partir à des heures d’ici,
Loin de ces cheminées à la suie du souci,
Loin des puits convoités par les haines tacites…
Il doit bien exister un autre monde ailleurs
Où l’air est transparent et les hommes meilleurs,
Entre le saint des dieux et l’iode des salines
Dont ma bouche pressent les saveurs sauvagines ;
Un beau cavalier bleu chevauche dans son ciel,
Pendant qu’un golfe clair joue un blues outremer…
Allongé dans l’écrin de sa crique argentine,
J’écoute la cigale aux ailes cristallines…
Je sens renaître en moi un peu de cette estime
Qu’effondrait un chagrin aux venins de l’abîme ;
Il doit bien exister une ruche à ce miel,
Un endroit merveilleux pour ce qui fut amer ;
Dès l’entre chien et loup, sur les vagues prussiennes,
La nuit scintillera des dorures du phare
Puis le jour attendra que leurs valses reviennent
A l’aube, étincelantes et sources d’espoir…
Un beau cavalier bleu chevauchera au ciel,
Pendant qu’au golfe clair la mer jouera un blues…
Allongé dans l’écrin de sa crique andalouse,
J’écouterai chanter la cigale au soleil,
J’écouterai l’orner de trilles sans pareil…
Etienne Busquets
Poète fénassol d'origine catalane (village de Lafenasse dans le Tarn), il est sociétaire des Amis de Jean Cocteau et membre des Poètes sans Frontières de Vital Heurtebize à Orange. Il a remporté plusieurs prix de poésie et collabore dans plusieurs revues et anthologies.
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Son blog :
→ https://www.calameo.com/subscriptions/7446960
Rêve polaire
Sous le ciel d’acier, les glaciers dévalent les pentes volcaniques.
Les geysers crachent leur colonne d’eau brûlante.
Le lichen s’accroche discrètement sur les tapis de lave noire, tranchante et rugueuse.
Les aurores boréales dansent dans les nuits sans fin,
une diffraction sur les fjords échancrés.
Une lumière spectrale, verte et rose, effleure la mer.
Un feu ardent suinte des cratères béants.
Sous la glace, des gouffres insondables aux reflets opalescents.
Craquements funèbres sous le bleu cruel.
Du ventre glacé du Vatnajökull, les icebergs se détachent avec fracas.
Après le vêlage, ils dérivent et voguent sur les eaux du lagon.
Les vents et les vagues sculptent, de façon éphémère, leurs robes blanches.
Epopées solitaires, précaires et aléatoires, ils glissent vers l’océan.
Paysage transi, silence figé, l’Islande est indomptable.
© Annick PIPAUD
Annick Pipaud
Professeur de mathématiques à la retraite mais artiste dans l'âme (peinture, photo, poésie...), Annick Pipaud écrit depuis son plus jeune âge. Elle a participé à plusieurs festivals de poésie.
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Départ
un jour peut-être vois-tu
je partirai
je laisserai ma famille mes amis mon chien
je laisserai ma maison ma voiture
je laisserai mon nom
j’irai droit devant
je marcherai longtemps longtemps
je traverserai les villes les plaines les champs
je franchirai les forêts les rivières les lacs
j’escaladerai les montagnes
j’arriverai au bout du chemin
au bout du monde
je serai devant l’océan
je m’arrêterai enfin
je verrai le soleil se coucher
moi aussi je me coucherai
dans le sable
le vent me caressera la tête
l’ombre m’enveloppera
je regarderai la lune les étoiles
j’entendrai les vagues
je sentirai l’eau près de moi
et la nuit m’accueillera
et mes yeux se fermeront
© Jean-Paul LABAISSE
Jean-Paul Labaisse (1961-aujourd'hui)
Jean-Paul Labaisse est né à Jadotville au Congo.
Il a vécu dans la province du Katanga, jusqu’en décembre 1975.
Installé aujourd’hui à Bruxelles, il y travaille comme informaticien.
Il a publié deux recueils de poèmes : Opéra (éditions l’Arbre à Paroles, 1993), Tableaux d’une Exposition (éditions Mille-Poètes, 2006).
Autres textes :
Notre-Dame I - L'Incendie
Notre-Dame II - La Renaissance
→ Son blog
Partir
Un jour, je partirai, j'embrasserai la mer.
J’oublierai sur les quais un passé trop amer.
L'onde me bercera tel un enfant bien sage
Et, je naviguerai sous un ciel sans nuage.
Je voguerai jusqu'aux barrières de corail,
Le monde s'ouvrira comme un bel éventail.
Au sommet de mon mât, je mettrai une étoile,
Avec ses doux rayons, elle enflera ma voile.
Je serai maître à bord, vivrai suivant mon goût,
Les couchers de soleil seront mon seul bijou,
Ivre de liberté, périple sans escale,
Avec entreposé du bonheur plein ma cale.
Même en restant au port, soyez aventurier,
Au fond de votre cœur, gréez votre voilier
Et chaque nouveau jour sera un beau voyage
Avec votre idéal comme unique bagage.
© Philippe PAUTHONIER
Philippe Pauthonier
Après une carrière d'ingénieur, Philippe Pauthonier partage aujourd'hui sa vie entre la France et la Pologne, pays de son épouse. Cet élan entre deux pays, deux cultures et ses longs séjours dans la sérénité de la campagne polonaise, loin du monde et de son agitation, sont propices à sa créativité littéraire. Depuis sa retraite, il s'investit dans plusieurs associations oeuvrant au profit des Aveugles et Malvoyants. Mordu d'astronomie, il apprécie la communauté scientifique qui sait élargir le débat avec une réflexion globale, liant la science à une approche métaphysique et théologique. Philippe Pauthonier a publié dix recueils et reçu plus de 130 distinctions dans des concours de poésie.
Philippe Pauthonier est le Délégué Régional de la Société des Poètes et Arts de France (SPAF) pour la région de Normandie.
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Découvrir son dernier recueil : → Dans les broussailles de mes émotions
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Ailleurs
Je veux aller cueillir, un bouquet d’edelweiss
me disait-elle alors,
voguer sur l’océan dans une goélette,
au pied de hauts palmiers poser ma longue chaise,
au fil des eaux calmées descendre le silence,
au cœur du Sahara sonder les galaxies.
Je veux, je veux, je veux partir, toujours partir,
car dès que je découvre un local enchanteur
je n’ai plus que l’envie d’aller chercher ailleurs !
Elle avait oublié que l’immense univers
se loge tout entier en notre profondeur.
On peut vouloir connaître autres lieux, autres cieux,
mais jamais s’évader de soi-même on ne peut.
© Donatien MOISDON
Donatien Moisdon
Issu d'un milieu modeste, Donatien Moisdon est né à Batz-sur-Mer en Loire Atlantique. Pour payer ses études, il travaille comme cuisinier privé à New York, chez Juan Trip alors PDG de Pam American Airways. Une expérience très enrichissante qui lui a permis de connaître New York en profondeur, pas seulement celui que l'on visite : dépoussiérage salutaire des clichés anti-américains déversés insidieusement et inlassablement par la presse française. Après l'obtention d'un Master's Degree II, il part enseigner pendant deux ans au Bénin puis terminera sa carrière de professeur en Angleterre, dans le Kent. Il a publié plusieurs romans, des nouvelles et un recueil de poèmes.
Du même auteur :
Agonie d'un bourdon
Côte
Vacances sur l'île d'Yeu
En regardant un tableau de Durrie
Son blog littéraire : → http://audeladeslivres.blogspot.com/
Hydra ma souveraine
J’ai toujours rêvé d’ailleurs
Et je fus bien gâtée
Sans le moindre labeur
Toute jeune mariée.
Je n’imaginais pas
Rencontrer en chemin
Celui qui m’épousa
Un jeune carabin.
J’avais rêvé la Corse
Son ile Sanguinaire
Et nous fîmes une entorse
Qui m’était nécessaire.
Je voulais tout connaitre
Il le voulait aussi
Et nous vîmes apparaitre
Des coins de paradis.
Cette ile de beauté
Nous ouvrit l’appétit
Et nous fumes condamnés
A voir d’autres pays.
Je me souviens d’Hydra
Mon ile souveraine
Je ne reviendrai pas
Mais tu restes ma reine.
Aujourd’hui ils sont loin
Mais je reste en voyage
Quand un livre à la main
Je ne compte pas les pages.
© Myriam CLOWEZ
Photo : port d'Hydra en Grèce
Myriam Clowez (1961-aujourd'hui)
Retraitée du secteur sanitaire et social, Myriam Clowez a toujours aimé la poésie et c'est surtout à l'adolescence qu'elle a écrit de nombreux poèmes. Aujourd'hui, elle profite de son temps libre pour participer aux concours de poésies.
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Voir ailleurs ?
Je suis un rimailleur un débroussailleur
De ciels grisés de corneilles bâilleur
Un brin brailleur et beaucoup batailleur
Selon d’aucuns un chouia chamailleur
Qui rêve d’ailleurs
Donc avis aux incurables tailleurs
Pour drames et autres foutus rempailleurs
D’idées reçues je me fais ferrailleur
Quand se présente à moi un pinailleur
Fort nul par ailleurs
Je suis un écrivailleur écailleur
De temps perdus et un vieux trouvailleur
D’instants qui attendent leur orpailleur
Volontiers gouailleur et souvent railleur
J’suis toujours ailleurs
Sans envie d’aller nulle part ailleurs
Je vous laisse vous les ravitailleurs
De faux semblants qui me croient travailleur
Du chapeau et nuit et jour grand bailleur
Être tirailleurs
© Christian SATGÉ
Christian Satgé (1965-aujourd'hui)
Auteur prolifique, fabuliste et conteur éclectique, Christian Satgé est professeur d'histoire-géographie dans le département des Hautes-Pyrénées. Il a publié plusieurs recueils et près d'une soixantaine de ses textes figurent dans Le Monde de Poetika. Son dernier recueil : Recadré paru chez 5 Sens Editions.
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Toi mes ailleurs
Tes yeux m'invitent à tant d'évasions
Tantôt îles tantôt lacs mers et océans
Je m'y noie je m'y perds sans boussole
Retrouvant les doux récifs de toutes tes lèvres
Qui s'allument en vertiges de brûlant corail
Tu m'offres tes généreuses hanches-ailes
Pour m'envoler jusqu'aux profondeurs qui chancellent
De ton capiteux ciel explosant en d'ivres étoiles
Tu es sans trêve les mille saisons de mes rêves
Où s'emmêlent en échevelées folles errances
Mes points cardinaux désorientés par tes sucs
Envoûtante sorcière tu m'emportes telles feuilles
Dans tes tourbillons d'incessantes transes
Pour me recomposer en de multiples âges
Me ressuscitant en millénaires renouvelés
Dans les invitations de tes impatients bras
Tu m'embarques toi mes ailleurs
Hors de toute limite de toute frontière
Là où se confondent où se marient terres
Mers et cieux en chaînes de belle délivrance
Loin de toute douleur de toute souffrance
© Mokhtar EL AMRAOUI / 1er janvier 2025
Mokhtar El Amraoui (1955-aujourd'hui)
Poète d’expression française né à Mateur, en Tunisie, Mokhtar El Amraoui a enseigné la littérature et la civilisation françaises pendant plus de trois décennies, dans diverses villes de la Tunisie. Il est passionné de poésie depuis son enfance. Il a publié quatre recueils de poésie et plusieurs de ses poèmes ont été publiés sur Internet et en revues-papier.
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→ Blog de l'auteur : https://mokhtarivesenpoemesetautresvoyages.blogspot.com/
Ovin rouge de l'espoir
Mouton noir animal doué de déraison ?
Fuyant les bienséances, il se veut marginal,
Vagabonde dès l’aube par vaux et par monts,
Guidé par la lumière d’une étoile idéale.
Rien n’arrête ses pas sinon une brebis,
Quand parfois montent en lui les spasmes du désir
D’une halte amoureuse qui traverse sa vie.
Reprenant le chemin d’aventures à venir,
Il s’en va seul, à la recherche d’un autre monde,
Où règne l’accès pour tous aux mêmes herbages.
En quête sans relâche à cent lieues à la ronde
D’une vie fraternelle, d’une vie de partage.
© Pierre PAYSAC
Pierre Paysac (1948-aujourd'hui)
Fréquentant un atelier d'écriture depuis plus de dix ans, Pierre Paysac a publié son premier recueil, Errance, en 2021, aux éditions Persée. Son deuxième recueil est en cours d'édition. Il a par ailleurs participé au concours Poetika 2023 et l'un de ses textes a été remarqué par les membres du jury.
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L'envie d'ailleurs
Il ressent des envies d’ailleurs,
Sentiers où le mènerait son cœur,
Partir pour un très long voyage
Errer sous un ciel sans nuages,
PARTIR, PARTIR AILLEURS
Franchir les cimes des montagnes
Avec l’envie pour seule compagne,
Partir pour d’autres horizons
Laisser pour un temps sa maison,
PARTIR, PARTIR AILLEURS
Ecouter le clapotis de l’eau
Se reposer près d’un ruisseau
Prendre l’avion pour n’importe où
Pour Rome ou même Tombouctou
PARTIR, PARTIR AILLEURS
Tenir la main de celle qu’il aime
Pousser l’envie jusqu’à l’extrême,
L’aimer jusqu’à épuisement
Juste la chérir tout simplement,
Mais PARTIR, PARTIR AILLEURS
Survoler tous les océans
Affronter les vents frissonnants
Rencontrer des peuples inconnus
Des indigènes qui vivent tout nus,
Mais PARTIR, PARTIR AILLEURS
Puis revenir un beau matin
S’assoir à la table au jardin,
Inventer d’autres personnages
Ecrire un roman d’espionnage.
Mais avant PARTIR, PARTIR AILLEURS…
© Marie-Hélène COPPA
Marie-Hélène Coppa
Native des Hauts de France, Marie-Hélène Coppa a exercé la profession de juriste. Elle est passionnée d’écriture depuis son plus jeune âge. Après avoir publié plusieurs recueils de poésie, elle s’est lancée en parallèle dans l’univers des contes pour enfants. Chacun de ces contes reflète de son extrême sensibilité et de son amour des mots qu’elle souhaite partager désormais avec les plus petits.
Autre texte :
L'ange des âmes perdues
→ Blog de l'auteure : http://moncoeurenpoesie.over-blog.com/
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Rêves
Mes nuits sont tressées de rêves
Doux comme le vin nouveau
J’ai rêvé que les fleurs des arbres tombaient
M’enveloppaient, me recouvraient.
Et toutes ces fleurs devenaient des baisers
Brûlants comme le vin rouge
Et tristes comme des papillons de nuit qui savent
Qu’ils devront s’éteindre dans le faux-semblant de la mort
Mes nuits sont tressées de rêves
Lourds comme le sable fatigué
J’ai rêvé que, des arbres mourants,
Les feuilles tombaient dans ma main.
Et toutes ces feuilles devenaient des mains
Qui caressaient comme un sable mouvant
Et étaient fatiguées comme des papillons qui savent
Qu’ils finiront avant le rayon du soleil
Mes nuits sont tressées de rêves
Bleus comme le mal d’amour
J’ai rêvé que de tous les arbres tombaient
Des flocons de neige qui tintinabulaient
Et tous ces flocons devenaient des larmes
Que j’ai pleurées chaudement –
Comprends mes rêves, mon amant,
Ils sont tous pleins de désir pour toi.
8 novembre 1941
© Selma MEERBAUM-EISINGER
Traduit de l'allemand par Marc Sagnol
Selma Meerbaum-Eisinger (1924-1942)
Poétesse germanophone, cousine germaine de Paul Celan, Selma Meerbaum-Eisinger est décédée le 16 décembre 1942 dans le camp de travaux forcés de Michailowka en Ukraine qui, en tant que juive victime de persécutions, mourut du typhus à dix-huit ans. Son œuvre est souvent classée parmi la Littérature-monde. Elle est composée de 58 poèmes, qu'elle a écrits soigneusement au stylo chacun sur une page puis reliés en un album intitulé Blütenlese [Anthologie]. Les poèmes de Selma Merbaum qui ont pu être sauvés traitent avant tout de romances impressionnistes, d'élégie à la nature d'une maîtrise stylistique remarquable, imprégnée de mélancolie.
→ Sa biographie sur Wikipédia
Envie d'ailleurs
Partir tel un éclair
À travers l’univers
Voyage interstellaire
Plus vite que la lumière
Là où mènent nos rêves
Où nos esprits s’élèvent
Mes abcès je les crève
D’un puissant coup de glaive
Partir loin de ses peines
Dans des contrées lointaines
Oublier notre haine
Le bonheur dans nos veines
Partir dans un sourire
Avec nos souvenirs
Vers de nouveaux désirs
Et ne plus revenir
© Alain SALVADOR
Alain Salvador (1956-aujourd'hui)
Autodidacte, Alain Salvador est issu du milieu ouvrier (mécanicien d'usine), et bien que n'ayant pas fait d'études, il a toujours eu le goût pour l’écriture. Il profite aujourd'hui de sa retraite pour jouer avec les mots et publie régulièrement sur des sites de poésie.
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Le voyage
Un avion est monté par-delà les nuages.
Un bateau est parti pour un très long voyage.
Un train traversera de bien beaux paysages.
Je rêve dans ma tête comme un enfant sage.
Et l'avion va voler au-dessus des montagnes,
Décrocher une étoile en pays de Cocagne,
Se poser au soleil près de villes immenses
En pays où l'on rit, en pays où l'on danse.
Le long bateau tout blanc glissant sur l'océan
Va vers des pays bleus, des îles sous le vent,
Emportant avec lui des couples amoureux
Payant pour voir ailleurs si l'on est plus heureux.
Le beau train aux wagons capitonnés de cuir
Porte ses passagers comme s'ils voulaient fuir.
Grands trains de Sibérie ou grands trains de Turquie...
Ils vont chercher ailleurs ce qu'ils n'ont pas ici.
Et pendant ce temps-là, moi je voyage aussi.
Je vais avec eux tous, loin... très loin... loin d'ici :
Je rêve dans ma tête comme un enfant sage
Qui regarde tout seul son grand livre d'images.
© Pierre-Etienne GIRARD
Pierre-Etienne Girard (1950-aujourd'hui)
Après avoir suivi des études d’anglais à la Faculté de Lettres François Rabelais de Tours, Pierre-Etienne Girard a exercé différentes professions (dans l’import-export, la banque et l’immobilier). L’approche, le contact et l’échange avec l’Autre sont pour lui source d’enrichissement. Acteur amateur pendant plus de quinze ans, animateur de groupes de jeunes, il a conservé le sens de l’observation et du détail, en regardant toute chose avec ses yeux d’homme mais aussi avec les yeux de l’enfant qu’il a su rester. Ce n’est qu’à partir de 2011 qu’il commence à écrire, pour son plaisir. Il a publié plusieurs recueils et participé à différentes anthologies. Il a été lauréat du Concours Poetika en 2016.
Du même auteur : → La vague et le mot
→ Sa page Facebook
Ailleurs Ici Partout
Là se dressent les mille murs
De nos maisons vieillissant bien
Et mères de mille maisons
Là dorment des vagues de tuiles
Renouvelées par le soleil
Et portant l'ombre des oiseaux
Comme l'eau porte les poissons...
Là je vois de près et de loin
Là je m'élance dans l'espace
Le jour la nuit sont mes tremplins
Là je reviens au monde entier
Pour rebondir vers chaque chose
Vers chaque instant et vers toujours
Et je retrouve mes semblables
Je parle d'un temps délivré
Des fossoyeurs de la raison
Je parle de la liberté
Qui finira par nous convaincre
Nul n'aura peur du lendemain
L'espoir ne fait pas de poussière
Rien ne sera jamais en vain ...
© Paul ÉLUARD
Extrait de Poésie ininterrompue II, 1953
Paul Éluard (1895-1952)
Nom de plume d'Eugène Grindel, Paul Éluard est un poète français. Il adhère au dadaïsme et devient l'un des piliers du surréalisme. Obligé d'interrompre ses études à cause de la tuberculose, il séjourne en sanatorium où il rencontre une jeune russe qu'il prénomme Gala. Impressionné par sa forte personnalité, c'est d'elle qu'il tient son premier élan de poésie amoureuse. Il l'épouse début 1917. Malgré sa santé défaillante, il est mobilisé en 1914, puis publie ses premiers poèmes. Au lendemain de la Grande Guerre, il adhère au mouvement Dada puis s'engage dans celui du surréalisme. En 1928, il repart en sanatorium accompagné de Gala. C'est là qu'elle le quitte pour Salvador Dali. Autour d'un voyage autour du monde, il rencontre Maria Benz (Nusch) qui devient sa muse et lui inspirera ses plus beaux poèmes d'amour. Plongé dans le désespoir après le décès de Nusch en 1946, il rencontre Dominique qui devient sa dernière compagne et pour laquelle il écrit le recueil "le Phénix" consacré à la joie retrouvée. Il succombe à une crise cardiaque le 18 novembre 1952 et sera inhumé au Père Lachaise.
→ Voir la liste de tous ses textes sur le site
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Brise Marine
La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! Là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! Ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique nature !
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots …
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !
© Stéphane MALLARMÉ
Stéphane Mallarmé (1842-1898)
Poète, enseignant, traducteur et critique d'art, Stéphane Mallarmé a joué un rôle prépondérant dans l'éclosion de la Modernité poétique. Il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus grands poètes de la langue française.
Du même auteur :
C'est vrai j'aime Paris d'une amitié malsaine
Renouveau
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