Les couleurs de Noël
Épiphanie

La boule tombe.
Un bruit sec.
Des éclats, la croix est brisée.
C’était Pise !
Le chat regarde et ne comprend pas, derrière la fenêtre.
Le sapin se dégarnit peu à peu,
les mille santons regagnent leur cage.
Ils s’endormiront dans leur mausolée.
Le chat ferme un œil.
L’autre semble veiller comme Altaïr.
Mais l’amour est une poussière !
Le maître sort son ticket périmé pour un voyage infini,
Un énième mage peut-être ?
En retard ?
La petite fille, le violon au sol,
la partition en main,
s’apprête à entonner l’air de « la fille de neige ».
Pise, la fin d’un voyage, un souvenir sûrement.
© Roland MUHLMEYER
Roland Muhlmeyer
Roland Muhlmeyer est guitariste classique de formation. Il apprend le chant lyrique, deux matières qu'aujourd'hui encore il enseigne. Il se spécialise par ailleurs dans le chant grégorien, qu'il a également enseigné. Il a écrit des poèmes dans sa jeunesse qui ont paru dans quelques publications. Après un long repos poétique, il s'est remis à écrire. Il a le souci du rythme, des couleurs, des mots dans ses textes qu'il traite comme une partition de musique contemporaine.
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Approche de Noël

© Barbara ROUSSEAU
Barbara Rousseau (1978-aujourd'hui)
Autres textes :
Promenade
Nostalgie
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Monsieur Noël

Même si Noël vient de passer
Tous les enfants sont prisonniers
Des longs rubans et des paillettes
Qui ont fait briller leurs mirettes.
Un merveilleux panorama
Était de voir ouvrir leurs bras
Pour recevoir tous les cadeaux
Qu’ils voulaient ouvrir aussitôt.
Monsieur Noël était passé
Et avait mis dans leurs souliers
Des rêves tous multicolores
Pour les remercier des efforts,
Qu’ils avaient fourni cette année
Et pour mieux les récompenser,
Monsieur Noël avait même cuit
La coquille prête pour minuit.
Sans oublier le chocolat
Qui brillait fort de son éclat
Les plus grands disaient aux petits
Qu’ils pouvaient manger sans soucis.
Devant leurs yeux écarquillés
La neige s’était mise à tomber
Si elle fouettait les fenêtres
Les enfants dansaient à la fête.
Ils se juraient main dans la main
Qu’ils fabriqueraient demain matin
Un bonhomme bien malicieux
Qui auraient des boutons comme yeux.
Oh ! comme les bonheurs de l’enfance
Vous poursuivent comme une évidence
Que l’on soit mère, qu’on ni soit pas
Noël résonne comme le glas.
Vertu de mes jeunes années
Pourquoi t’es-tu donc envolée ?
Je n’ai pas vu passer le temps
Je l’écrirai demain pourtant.
© Myriam CLOWEZ
Myriam Clowez (1961-aujourd'hui)
Retraitée du secteur sanitaire et social, Myriam Clowez a toujours aimé la poésie et c'est surtout à l'adolescence qu'elle a écrit de nombreux poèmes. Aujourd'hui, elle profite de son temps libre pour participer aux concours de poésies.
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Pralines et rubans

Très loin en Laponie,
Au pied de la colline
Du Korvatunturi
Où les rennes cheminent,
Aurores boréales
Et soleil de minuit
Un silence total
Une odeur de biscuit...
Mère Noël cuisine
Sucre d'orge et gâteaux
Friandises divines
Il en faut des plateaux !!
Les lutins sont gourmands
Travaillant sans relâche
Les cadeaux, les rubans
Pralines et pistaches...
Père Noël est là
Tout sourire et content
Goûtant les chocolats
Qu'il destine aux enfants.
Ils sont tous très joyeux
C'est bientôt le départ
Le monde lumineux
De Noël sans retard...
© Danielle BAILLY CROMBEZ
Rêve de Noël

Ainsi qu'ils le font chaque année,
En papillotes, les pieds nus,
Devant la grande cheminée
Les petits enfants sont venus.
Tremblants dans leur longue chemise,
Ils sont là… Car le vieux Noël,
Habillé de neige qui frise,
A minuit descendra du ciel.
Quittant la guirlande des anges,
Le Jésus de cire et les Rois,
Transportant des paquets étranges,
Titubant sur le bords des toits,
Le vieux bonhomme va descendre …
Et, de crainte d'être oubliés,
Les enfants roses, dans la cendre,
Ont mis tous leurs petits souliers.
Ils ont même, contre une bûche
Qui venait de rouler du feu,
Rangé leurs pantoufles à ruche
Et leurs bottes de vernis bleu.
Puis, après quelque phrase brève,
Ils s'endormirent en riant
Et firent un si joli rêve
Qu'ils riaient encore en dormant.
Ils rêvaient d'un pays magique
Où l'alphabet fut interdit ;
Les ruisseaux étaient d'angélique,
Les maisons de sucre candi ;
Et dans des forêts un peu folles,
Tous les arbres, au bord du ciel,
Pleins de brillantes girandoles,
Étaient des arbres de Noël.
Dans ce pays tendre et fidèle,
Les animaux parlent encore,
L'Oiseau Bleu vient quand on l'appelle ;
La Poule a toujours des œufs d'or.
… Mais comme venait d'apparaître
Peau d'Âne en un manteau de fleurs,
Le jour entrant par la fenêtre
A réveillé tous les dormeurs.
C'est un talon qu'on voit descendre !
C'est un pied nu sur le parquet !
Les mains s'enfoncent dans la cendre,
Comme un bourdon dans un bouquet !
« Une armure avec une épée !
- Un navire ! Un cheval de bois !
- Oh ! la merveilleuse poupée
Et qui parle avec une voix !
- Que la bergerie est légère !
- Et comme le troupeau est blanc !
- Le loup ! – le berger ! – la bergère ! »
Tout tremble au bord du cœur tremblant…
Oh ! Bonheur ! Noël de la vie,
Laisse-nous quelques fois, le soir
Aux cendres de mélancolie,
Mettre un petit soulier d'espoir !
© Rosemonde GÉRARD
Noël

Les carillons de Noël
Dans le vent nocturne…
Qui sait où sont aujourd’hui
Les cloches
Et les sons de jadis ?
Les sons vivants
Des ans écoulés
Avec leur beauté enfantine
Et leurs cheveux parfumés
Leurs cheveux parfumés de l’odeur de résine
Avec des lèvres et des boucles
Alourdies par les rêves ?
Et d’où viennent les cloches
D’aujourd’hui
Les vagabondes cloches d’aujourd’hui ?
Les jours présents
Glissent dans un souffle.
Qui écoute seulement si c’est une plainte
Ou le rieur mois de mai
Le rougissant fleurissant mois de mai ?
© Hugo von HOFMANNSTHAL
Ecrivain autrichien, poète, essayiste, dramaturge et librettiste, Hugo von Hofmannsthal est considéré comme l'un des plus importants représentants du « modernisme viennois » (Die Wiener Moderne) et fait partie du mouvement littéraire et artistique Jeune Vienne.
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Présence

Ne bouge pas. Écoute.
Quelqu'un viendra ce soir,
Peut-être...
Les rideaux se balancent.
Le ciel est plein de fraises
Et de lis.
Écoute les paroles
De la brise, écoute
Les longs murmures
Du crépuscule,
Écoute les chansons bleues
Des arbres,
Les silences de la rue.
Ne bouge pas. Regarde.
Quelqu'un viendra ce soir,
Peut-être.
Une porte a gémi
Avec finesse.
Regarde au fil des rues
Les colliers des feux rouges.
Toutes les voitures
S'éloignent
Vers des maisons de velours noir.
Regarde. Les portes de l'ombre
Vont s'ouvrir.
© Pierre GAMARRA
Romancier, poète et critique, Pierre Gamarra est particulièrement connu à travers son oeuvre pour la jeunesse.
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