Ronde d'automne
Séparation d'automne

© Mokhtar EL AMRAOUI
Mokhtar El Amraoui (1955-aujourd'hui)
Poète d’expression française né à Mateur, en Tunisie, Mokhtar El Amraoui a enseigné la littérature et la civilisation françaises pendant plus de trois décennies, dans diverses villes de la Tunisie. Il est passionné de poésie depuis son enfance. Il a publié quatre recueils de poésie et plusieurs de ses poèmes ont été publiés sur Internet et en revues-papier.
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Les champs frissonnent...

Les champs frissonnent et cloches sonnent
Dans l’aurore qui hérissonne
Jusqu’aux bois encore endormis,
Où s’accrochent les teints amis
D’un automne qui polissonne.
Jà, le jour qui, au loin, pinsonne,
Amène des brises tocsonnes ;
Sous des ciels vivants à demi,
Les champs frissonnent.
Les brumes se font mollassonnes,
Se cachent, aux breuils qui chansonnent,
Fuyant le jour qui s’affermit.
Les corbeaux crient à l’infamie.
Et, bien qu’il n’y ait, là, personne,
Les champs frissonnent.
© Christian SATGÉ
Photo : Marc-Yvan CUSTEAU
Christian Satgé (1965-aujourd'hui)
Auteur prolifique, fabuliste et conteur éclectique, Christian Satgé est professeur d'histoire-géographie dans le département des Hautes-Pyrénées. Il a publié plusieurs recueils et plus d'une soixantaine de ses textes figurent dans Le Monde de Poetika. Son dernier recueil : Recadré paru chez 5 Sens Editions.
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Dans l'automne sublime...

Dans l'automne sublime
En ces feuilles d'ocre et d'or
Les rues, dans les brumes, s'abîment.
Le murmure de l'aurore
Chuchote quelques gouttes de rosée.
Aux heures lentement égrainées
Flânent quelques passants.
Dans les maisons où le feu prodigue
Un réconfort chaleureux,
Les enfants jouent insouciants,
Dans le confort de parents aimants.
Dans les haillons d'une vie volée,
Elle errait seule dans les rues.
Dans les lambeaux de cette journée
La feuille, sur le sol, chute.
© Caroline BAUCHER
Caroline Baucher (1983-aujourd'hui)
Caroline Baucher est née en Roumanie et a été adoptée à l'âge de trois ans, sous le régime Ceaucescu. Elle se passionne pour l'écriture au décès de son grand père ; c'est pour elle un exutoire, mais également un jeu : elle a publié quatre recueils. Elle se passionne également pour la photo, notamment les réflexions. Elle vit actuellement à Nice. Découvrir son dernier recueil : Te souviendras-tu ?
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Dans le parc...

Dans le parc aux lointains voilés de brume, sous
Les grands arbres d’où tombe avec un bruit très doux
L’adieu des feuilles d’or parmi la solitude,
Sous le ciel pâlissant comme de lassitude,
Nous irons, si tu veux, jusqu’au soir, à pas lents,
Bercer l’été qui meurt dans nos coeurs indolents.
Nous marcherons parmi les muettes allées ;
Et cet amer parfum qu’ont les herbes foulées,
Et ce silence, et ce grand charme langoureux
Que verse en nous l’automne exquis et douloureux
Et qui sort des jardins, des bois, des eaux, des arbres
Et des parterres nus où grelottent les marbres,
Baignera doucement notre âme tout un jour,
Comme un mouchoir ancien qui sent encor l’amour.
© Albert SAMAIN
Extrait du recueil Le Chariot d'or
Albert Samain (1858-1900)
Poète symboliste français, Albert Samain a dû arrêter ses études à la mort de son père, à l'âge de 14 ans. Rejoignant Paris vers 1880, il commence à fréquenter les cercles littéraires et récite ses poèmes au « Chat noir ». En 1893, la publication de son recueil « Au jardin de l'infante » lui vaut un succès immédiat. Fin 1899, sa santé se détériore : il est atteint de phtisie. Il se retire chez un ami dans la Vallée de Chevreuse et meurt à l'été 1900. Une des originalités d'Albert Samain est l'utilisation du sonnet à quinze vers. Après sa mort, ses poésies sont réimprimées un nombre considérable de fois, et de nombreux musiciens ont composé des mélodies sur ses textes.
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Grenade

L’été, à pas compté se retire lentement
Sur la pointe des pieds des nuages s’amoncellent
La terre se désaltère d’un été suffocant
Les couleurs de l’automne s’entremêlent
Confondant à loisir le jaune, le vermillon
Le rouge, le vert, la rouille et le citron.
Les lueurs ambrées du clair crépuscule filtrent
Dans les jardins sublimes qui bordent l’Alhambra
Lorca laissait sa verve vagabonder dans la Vega.
La citadelle rêve aux temps de sa splendeur
Dévoile ses vestiges au pas des voyageurs
Le cliquetis des armes des rois très catholiques
A laissé le champ libre aux pensées agnostiques.
La neige ne coiffe pas la sierra Nevada
Les tombeaux des grands rois sont souillés par le sang.
Federico est mort
La ville est assassine.
© Claude DUSSERT
Federico Garcia Lorca (1898-1936), poète et dramaturge espagnol assassiné le 17 août 1936 par les phalangistes et franquistes.
Claude Dussert (1947-aujourd'hui)
Poète, nouvelliste et pamphlétaire à ses heures, Claude Dussert est diplômé du Conservatoire d’Arts Dramatiques de Grenoble. Cadre commercial, il a créé sa société de communication « CBCD » en 1993 à Lyon. Il vit actuellement en Bourgogne, dans la région de Cluny. Éclectique dans ses lectures, sa passion pour la poésie l’a amené à être membre de nombreuses associations. Il participe activement à plusieurs anthologies de poésie et ouvrages collectifs ainsi qu’à des concours. Il a édité 9 recueils de poèmes sur plus de 22 écrits, une pièce de théâtre et deux recueils de pamphlets non édités.
Son dernier recueil Par des Chemins de Traverse est libre de lecture ou de téléchargement sur le site 'MonBestSeller.com'. Il a reçu de nombreux prix dont 2024 : Médaillé aux Jeux Floraux de Toulouse pour le 700ème anniversaire - Prix Jean Michel Renautour AIEL - 2ème Prix Jeux Floraux du Béarn et en 2025 : 2ème Prix aux Jeux Floraux de Sartrouville - 3ème Prix au Concours International de la SPAF Occitanie - Grand Prix International du Conseil Départemental du Loir et Cher décerné par AIEL (Académie de l'École de la Loire). Sans oublier en 2023 le Prix Spécial du Jury au concours Poetika.
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Au temps de la Toussaint

Au temps de la Toussaint, lorsque les cimetières
S’ornent de cyclamens, de buis ou de bruyères,
Et qu’ainsi embellis d’éphémères bouquets,
Ils donnent à la mort comme un air de gaieté ;
Lorsqu’auprès des caveaux, des tombes familiales
Joliment imprégnés de clartés automnales,
L’on revient, chaque année, prier, se recueillir…
Je sens de grands remords m’étreindre et m’envahir.
Quelque part tu attends, en un lieu insolite,
Esseulée, loin des tiens, sans jamais de visite.
Et pour le Souvenir, toi qui aimais les fleurs,
Vois-tu je n’ai rien d’autre à t’offrir que mes pleurs.
© Isabelle CALLIS-SABOT
Isabelle Callis-Sabot (1958-aujourd'hui)
Originaire de Montpellier, Isabelle Callis-Sabot se consacre à l'écriture après des études d’ergothérapie. D’abord poète, elle commence par publier quelques recueils, avant de se tourner vers le roman. Le Bugey, où elle est venue s’installer, devient la source de son inspiration, par la richesse de son histoire et la beauté de ses paysages. En 2009, elle quitte son pays d’adoption et choisit de vivre dans le Sud de la France. Un retour aux origines, un choix déterminé, un endroit où elle puisera le thème de ses futurs ouvrages.
Autres textes :
Matin d'hiver
Nostalgie
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Chanson d'arrière-saison

Soûl de soleil jaune
Embaumé aux pommes de l'automne.
Poussant un bout de temps encore
Cette vie sans tête ni corps
Pour rien pour voir
Pour boire jusqu'à la lie
L'arrière-saison ma jolie.
© Georges-Emmanuel CLANCIER
Georges-Emmanuel Clancier (1914-2018)
Ecrivain et poète français, Georges-Emmanuel Clancier commence à écrire poésie et prose à partir de 1933 et collabore à des revues. De 1942 à 1944, il recueille et transmet clandestinement à Alger les textes des écrivains de la Résistance en France occupée. À la Libération, il est chargé des programmes de Radio-Limoges et journaliste au Populaire du Centre. Il fonde avec Robert Margerit et René Rougerie la revue Centres, puis dirige une collection de poèmes manuscrits, Poésie et critique, chez Rougerie. En 1955, il devient secrétaire général des comités de programmation de la RTF, puis de l'ORTF, jusqu'en 1970. Il est lauréat de nombreux prix littéraires dont le Goncourt de la poésie pour Passagers du Temps. En 2016, à 101 ans, il fait paraître aux éditions Albin Michel la suite de ses mémoires, "Le Temps d'apprendre à vivre", sur la période 1937-1947.
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Après la pluie

J’aime la petite pluie
Qui s’essuie
D’un torchon de bleu troué !
J’aime l’amour et la brise,
Quand ça frise…
Et pas quand c’est secoué.
– Comme un parapluie en flèches,
Tu te sèches,
Ô grand soleil! grand ouvert…
À bientôt l’ombrelle verte
Grand’ ouverte !
Du printemps – été d’hiver. –
La passion c’est l’averse
Qui traverse !
Mais la femme n’est qu’un grain :
Grain de beauté, de folie
Ou de pluie…
Grain d’orage – ou de serein. –
Dans un clair rayon de boue,
Fait la roue,
La roue à grand appareil,
Plume et queue – une Cocotte
Qui barbote ;
Vrai déjeuner de soleil !
© Tristan CORBIERE
Tristan Corbière (1845-1875)
Poète méconnu de son vivant, Tristan Corbière est un poète français qui a acquis une notoriété posthume en temps que figure singulière et précurseur du symbolisme. Il est marqué par une santé fragile, notamment la tuberculose, qui influencera profondément son œuvre et sa vision du monde. Il n’a publié de son vivant qu’un seul recueil, « Les Amours jaunes » en 1873, un ensemble disparate de poèmes qui mêlent cynisme, désenchantement, ironie mordante et tendresse cachée. Tout en explorant des thèmes tels que l’amour déçu, la solitude, la maladie et la mort, il témoigne d’une grande sensibilité à la beauté du littoral breton. La vie brève et tourmentée de Tristan Corbière, ainsi que son œuvre poétique dense et complexe, continuent de fasciner pour leur intensité et leur authenticité. Considéré comme un poète maudit, il laisse derrière lui un héritage littéraire qui inspire encore les amateurs de poésie pour son approche singulière de la langue et de la condition humaine.
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